jeudi, mai 26, 2005

L’ogre face à la cathédrale.

Quand l’Ogre sort du travail dans le milieu de la nuit il doit passer à coté de la grosse cathédrale. Souvent, quand arrivent les beaux jours, des bandes de buveurs de bière ou des rêveurs sont affalés sur le parvis ou contres les murs.

L’Ogre a peur pour eux !

L’Ogre a peur qu’une pierre se décroche du vieil édifice. Une pierre qui, de ricochets en ricochets, finirait par tomber sur un des groupes. Bien sûr c’est sur le crâne du plus jeune qu’elle finirait sa course. C’est toujours comme ça.

L’Ogre à peur pour les rêveurs et les buveurs affalés au pied de la cathédrale.
Elle ment (ou alors ils se mentent).
Elle ne veut pas être protectrice. Elle ne l’a jamais voulu.


Il ne faut pas se méfier que des pierres. Il faut aussi se méfier des gargouilles. L’ogre est certain que les gargouilles attrapent les pigeons inconscients qui sont venus se perdre là haut.
Elles les tuent de leurs griffes.
Elles les broient avec leur dents puissantes puis les recrachent.
L’ogre est sur que les pigeons mort sont comme des mollards que cracherait une cathédrale malade. Attention ! Ils des gens en dessous.
Bien sûr c’est sur le crâne du plus jeune que les mollards –pigeons finiraient leurs courses. C’est toujours comme ça. Une malédiction.


L’ogre continu sa route le long de la cathédrale. Il croise un couple d’amoureux qui cherche un coin encore plus sombre que la nuit pour pouvoir s’embrasser en paix. Ils se collent dans un renfoncement du mur. Ceux là ils peuvent crever ! Tout pourrait bien leur tomber sur la tête !

L’ogre montre ses dents et passe son chemin.

Avant de s’éloigner de la cathédrale il croise le regard d’une statue. C’est la vierge à l’enfant qui surplombe une des entrées latérales du bâtiment. Quelle étrange statue ! Le dos de l’ogre se couvre de chairs de poules. Cette statue le plonge dans ses abîmes d’ogre.

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