mercredi, mai 31, 2006

6 jours ailleurs 2



















dans la même série:
http://elogroterco.blogspot.com/2006/05/6-jours-ailleurs.html

2.a

Eau
Entre l’aéroport et le centre ville le bus file le long du bord de mer.
Interminable.
Toute l’eau du monde c’est donné rendez vous ici.

2.b

Eau
Le soleil tombe et se reflète dans la mer de Marmara. Cette lumière est si violente qu’elle me déchire les yeux.
La violence des reflets contraste avec les bateaux fatigués (langueur ?) qui glisse sur cette eau trop calme.
Au loin quelques îles ou poussent des antennes.
Elles sont neuf.
Ce sont les Iles aux Princes. D’autres antennes sont plantés, de l’autre coté du Bosphore, dans les quartiers asiatiques de la ville.
Istanbul ville d’antennes plus que de paraboles. (Il me semble)
Istanbul ville où pullulent les casernes et les terrains militaire.

2.c

Eau.
Les Stambouliotes se fichent pas mal de leurs bords de mer.
C’est fréquent des grandes villes du bassin méditerranéen.
Ils me font penser aux Barcelonnais qui ont attendu les années 90 pour s’apercevoir qu’ils avaient un bord de mer aménageable…. Et rentable.

2.d

- Ca c’est la mer de Marmara
- Quoi, qu’est-ce qu’elle a la mère de Barbara

(…navrant)

La mer de Marmara est une larme coincée entre les deux flaques que sont la Mer Noire et la méditerranée.




2.e

En soirée quelques familles Turques viennent pic niquer au bord de la mer comme on vient pic niquer dans un terrain vague ou dans une friche en bord de ville.

La table en plastique et les sandwichs a deux mètres maximum de la voiture.
La voie rapide comme une ceinture.

L’endroit est souvent sale. Les gamins jouent au milieu des poubelles et les adultes écoutent la radio criarde.
La nonchalance : caviar commun des peuples méditerranéens ?
2.f

Bord de mer :
L’eau y vomit détritus et objets incongrus.
Le rivage lui en fournis de nouveaux qu’elle ira déposer ailleurs.

2.g

La nuit profonde/dilatée attire, au bord des fleuves et des mers du monde entier, tous les paumes des environs.
Je m’y suis baladé deux fois.

Le bord du Guadalquivir et ses grappes de jeunes. La monstrueuse ombre des ruines de l’exposition universelle de 1992.
Le Grand Travers et ses pédés ensablés.


A Istanbul chaque groupe semble regarder de biais celui qui passe seul. Peut-on parler de la Picassorisation des rapports humains en bord de mer ?

La mer n’est plus qu’une grande plaque sombre et luisante.
L’eau ne sert plus a rien.
Elle pourrait laisser place a un désert de sable ou de glace…. Les groupes et les solitaires nocturnes s’en foutent, il ne la regarde pas cette eau…. Ils ont juste besoin de se réunir ou d’attendre au bord d’un vide, d’un gouffre ou d’une frontière.

2.h

Il y a des rivages partout dans cette ville.
J’aime ça.
C’est un concept a développer ailleurs. Istanbul est une éponge a moitié immergé dans un évier d’histoires et d’attente.

Quand je prends le taxi pour m’enfoncer dans Istanbul je me sens mal à l’aise. Il ne faut pas que je m’éloigne de l’eau. L’église Saint Sauveur in Chora ou le marché de Besiktas Pazari sont trop éloignés du Bosphore ou de la Corne d’or.
J’aime les rues qui semblent se jeter dans l’eau.
A Galata on ne sait pas bien si le bleu en fond rue est du ciel ou de l’eau.
Le vertige quand on regarde au bout de la rue.

L’eau change tout dans une ville.
Ogre ville en manque cruellement. Il y a, bien sur, la mer a une dizaine de kilomètres et deux ou trois ruisseaux (qui se transforment en roulement dévastateur à la fin de l’été) mais rien de comparable aux fleuves-caravanes qui traversent Paris ou Toulouse….ou les deux trouées que font le Rhône et la Saône à Lyon. Il n’y a pas non plus de grandes fontaines comme à Rome.

2.i

L’eau est au bout de chaque pente à Istanbul. Les rues droites et plates conduisent aux rues en pentes qui débouchent sur le Bosphore, la mer de Marmara, ou la Corne d’or.
Urbanisation complexe mais rassurante.
Peut-être que les Stambouliotes, une fois mort, sont jetés par leurs fenêtres…. Ainsi ils glissent dans le labyrinthe de rues don l’issu est toujours l’eau ou ils rejoignent ceux qui sont déjà parti depuis longtemps. Sortir de la mère pour y revenir.
L’Atlantide, faubourg malchanceux d’Istanbul ?



2.j

Un jet d’eau sans prétention décore le milieu de la Corne d’or.
On dirait une réalisation du national socialisme des années 70.
Moscou.
Bucarest.
Belgrade.

Beaucoup de fontaines comme des armoires de marbre blanc au coin des rues.
Lieux de rencontre.
Eau à mots. Arbres à Palabres.
Se rafraîchir le corps et les idées.
Sadirvan
Fontaine aux ablutions.
Ce sont souvent des sortes de mur d’eau le long des mosquées. Une rangée de robinets et de petits sièges tailler dans la pierre. Le Stambouliote s’y assoit pour si rafraîchir, sans doute une pause lors de leurs traversées quotidiennes de la ville. Il y croise le dévot qui s’y purifie. Peut-être lui demande t’il des nouvelles de dieu.

2.k
Repos.
Je me déchausse et enfonce mes pieds dans l’eau de la fontaine.
Le dos est collé contre le marbre chaud.

2.l

Cœur humide de la ville.
La citerne Basilique.
Souterraine et fantasmagorique.
Forets de piliers humides se perdants dans l’obscurité.
Condensation. (Pluie artificielle)

2.m

L’eau et le ciel du soir.
Je passe une heure à regarder les changements de couleur du ciel et de l’eau.
Ils n’arrivent pas à s’accorder.
Je suis assis face au bosphore.

lundi, mai 29, 2006

6 jours ailleurs



1.a
Partir pour Marignane dans la nuit.
J’ai traversé la Camargue ou il fait noir puis le pole pétro chimique de Fos sur Mer qui est une cathédrale de lumière surmontée par des torchères.
Je passe la toujours la nuit.
Le bâtiment étale ses lumières et ses odeurs
Rien n’a changé depuis que je somnolais sur la banquette arrière de la voiture conduite par ma mère.
Rien n’a changé depuis le retour des virées à Marseille ou j’avais du mal a garder les yeux ouvert pour conduire ma voiture remplie de loques humaines alcoolisées.

L’aéroport de Marignane ressemble a celui de Montpellier. Qu’il atterrisse ou qu’il décolle l’avion hésite entre le ciel, l’eau et le tarmac.

C’est enfin le petit matin et l’avion décolle. Il fait un grand arc de cercle pour se repositionner. Par le hublot je crois reconnaître la carcasse de ma cathédrale de lumière.
Un vulgaire bâtiment industriel.
Vive la nuit.
La vue du hublot….. moins impressionnante depuis Google Earth.
Dans le matin les Bouches du Rhône sont ocres.

1.b
Quand l’avion commence sa descente sur Bruxelles tout est vert et gris.
Le vert est quasi irréel (vert clair)
Un vert aquatique (vert sombre)
…. Des champs qui doivent faire baver d’envie les propriétaires des maigres pelouses des Bouches Du Rhône qui jaunissent des la mi mai.

Nuage et pluie.
Areport de Bruxelles. Zaventem.
Un ver de terre en verre dans le mauvais temps.
Peut-on parler de l’architecture lombric des aéroports du monde ?
Je traverse les bulles, les boyaux et les tunnels sphériques du bâtiment.
Du terminale A au terminale B.

Aéroport du monde, j’ai toujours envi de m’écraser contre vos baies vitrées.
Etre suspendu entre le terminale et la piste.
Ici la pluie et les nuages bas se collent partout.

1.c
Bruxelles. Combien de temps ?
Courir entre deux correspondances.
Je me souviens de mettre réveillé dans le train de nuit pour Amsterdam.
Le panneau « Welkom op Brussel”
J’ai observé le quai de la gare de Bruxelles. J’avais envi d’explorer la ville.
Mais j’allais à Amsterdam courir après l’Amour (le premier je crois)….. Alors je suis resté sagement dans ma couchette.

Je n’ai rien vu d’autre de Bruxelles
Il faudra un jour remédier à cela.

1.d
Je ressens les effets de ma nuit manquée.
Des que l’avion décolle il est impossible d’avoir la paix : journaux, apéritifs, repas, thé ou café ?
Je survole l’Europe.
C’est la première fois que je suis dans un avion équipé de petits écrans ou les passagers peuvent suivrent, en temps réel, le vol. Je vois un trait rouge qui se déroule sur une carte. La carte nous apparaît avec trois échelles différentes. En ce qui me concerne je commence a manger légèrement avant le survol de Belgrade et je prends mon thé, avant l’atterrissage, lorsque l’avion fait une boucle au dessus de la mer noir.
Le hublot m’offre l’arc de cercle de la cote bulgare. J’y devine quelques stations balnéaires.
Quand je demande pourquoi il faut faire ce virage avant de revenir un peu vers l’ouest pour atterrir personne n’arrive a me donner une réponse.

1.e
Comme d’habitude les douaniers ont une gueule sinistre.
Je repense a ceux de Moscou, de Bucarest et même du Maroc.
Douaniers du monde, disparaissez !

dimanche, mai 21, 2006

Malika Pages est morte très tôt ce matin.







Malika Pages est morte très tôt ce matin.
Je n’étais pas encore couché. Je suis rentré du Del Mon Bar vers les deux heures du matin et j’ai commencé a me laver les dents quand j’ai entendu un claquement, un bruit sourd puis une sorte de déchirement spongieux.
J’ai posé la brosse à dents sur le rebord arrondi du lavabo pour aller dans la chambre ouvrir le volet.
Dans l’obscurité orange du dehors j’ai vu Malika empalée sur la grille d’entrée de la résidence. Tout était silencieux.

Malika Pages tombée du troisième étage !
J’ai un peu hésité et je l’ai enfin questionné : « Malika, t’es morte ? »
J’ai enfilé un caleçon et je suis sorti en laissant ma porte ouverte dans le couloir noir. J’ai attendu un peu, près de la porte qui mène aux étages, que son mec arrive en hurlant.
Mais rien…..

Je suis sorti et j’ai grimpé le petit muret pour être à la hauteur de la grille, à la hauteur de Malika. Ses cheveux flottaient, sa tête était en arrière comme si elle était portée par d’invisibles mains de géant.
J’ai l’impression d’être tout petit à coté de se corps suspendu et allongé. J’approche mon visage très près pour voir a quoi ressemble un cadavre récent.
Et puis je réalise qu’un cadavre neuf j’en ai déjà vu et je sais que c’est comme une poche d’air, plus ou moins déchirée, qui se vide plus ou moins vite.
Je mets mes doigts dans sa bouche et dans son nez.
J’en retire une pâte complexe faite de sang, de morve, de lymphe. Il doit sûrement aussi y avoir du porto ou du rhum. De la coke aussi…..

Après avoir bien regardé se mélange de Malika je me le fourre dans la bouche.
Trop sucré.
Je recrache tout et descends de la grille.
Le corps de Malika Pages s’embroche de plus en plus. Elle glisse lentement le long des tiges en fer.
Avant d’aller réveiller son mec qui dort profondément je fredonne une chanson apprise lors de mon dernier voyage au Mexique :

Estas son las mañanitas
Que cantaba el Rey David
A las muchachas bonitas
Se las cantaba así

Despierta, Malika, despierta,
Mira que ya amaneció,
Ya a los pajaritos cantan,
La luna ya se metió.

J’ai monté les étages et j’ai sonné au 24.
Il est venu m’ouvrir en slip. J’ai senti mon désir monté.

jeudi, mai 18, 2006

Ex fan du virus de la fin des années 90

Faut-il boire du thé vert ?
Il vaut mieux boire du thé plutôt que du café.
Par contre la théine est plus forte que la caféine.
Il faut que j’ai une vie saine. Boire sain, manger sain…..
Et si j’arrêtais l’alcool ?
…..tu sais… tu ne dois boire que deux verres de vin par moi.
Raison de plus pour arrêter !

Mon bilan sanguin n’est pas bon du tout.
T4: 412 T8: 841
Lympho: 1432 T4: 475 T8: 646 T4/T8: 0,73
Tu y comprends quelque chose ? Tu as vécu avec un séropo. Tu devrais savoir.

Les résultats ne sont pas bons car la contamination n’est pas vielle. Le temps que ton corps réagisse.
Ah ah ! Tu as dis « rhésustat » au lieu de « résultat » ! Beau lapsus.

C'est quoi une contamination récente? Deux jours? Trois ou six mois?
Ma contamination c’est septembre ou janvier ?
Il faut absolument que je le sache.
Non… en fait je m’en tape.

Et bien l’ogre il aimerait bien savoir si c’est septembre ou janvier que Günter c’est fait refiler le HIV. Vu les résultats la toubib lui dit que c’est plutôt en début d’année mais Gunter n’a pas eu de comportement à risque pendant cette période. La seule baise sans capote c’est au moi de septembre avec son mec (qui c’est avéré être séropo).


….. et sucer sans capote ?
Ta gueule, je ne veux pas entendre parler de ça.

Tu crois que c'est vraiment risqué?
Tu crois qu'un gars m'as refilé le virus au moi de janvier car je l'ai sucé sans capote alors que j'ai couché sans protection avec un gars séropo au moi de septembre?

L’ogre est entièrement bloqué (déjà qu’il ne lui en faut pas beaucoup….).
Il n’arrive plus a envisager une relation sexuelle.
La peur irrationnelle du virus est revenue le squatter. Il avait mit un peu plus de trois ans pour s’en débarrasser.

L’année dernière il avait même réussit à coucher avec un gars tout en connaissant sa séropositivité.

L’Ogre, dans sa panique, ne réalise même pas qu’il a couché pendant quatre ans avec un séropo.
Il se dit qu’il va devenir fou si Günter a attrapé le virus en ayant des pratiques safe.
Fou de parano et de terreur.
Fou de folie ?


L’Ogre n’arrive pas a avoir confiance.
En lui, En l’autre.


L’Ogre n’arrive pas a se mettre dans la tête que le risque zéro ça n’existe pas.
Le risque est la tout le temps.
Rupture de préservatif.
Traversée d'une rue.
Plaie dans la bouche.
Empoisonnement au "Lucrece Borgia's chic café"
En tombant amoureux..........................................


Ce n’est plus une nostalgie, ni un revival des années soixante dix… C’est un remake de la fin des années 90. Mais Günter ce n’est pas Toi. Je ne suis pas son compagnon.

J'ai vu une ou deux fois ses yeux devenir rouge et s'humidifier. Ce n'est pas de la colère, il est un peu perdu.
Ce regard, cette liquidité de l'oeil.... Tu avais les mêmes lorsque tout allait mal, lorsqu'on croyait que tu n'allais pas t'en sortir.
C'est inutile ( et plutôt saugrenu) de Te rappeler que, au bout du compte, Toi, tu t'en ais pas sorti.

lundi, mai 15, 2006

nostalgie d'une époque que je n'ai pas vécu.

Je suis nostalgique…..d’une époque que je n’ai pas vécu. Je n’aurais pas du naître en 1975. J’aurais du avoir vingt ans cette année là. J’ai la nostalgie des pochettes des disques vinyles de Pink Floyd et de David Bowie.
Les rideaux en perles de couleurs entre le couloir et la cuisine, entre la cuisine et le salon, entre le salon et la chambre sont eux aussi dans mes rêves.
….en fait je sors de la projection de C.R.A.Z.Y qui, malgré quelques longueurs, m’as enthousiasmé.
Je suis assez mélancolique aussi.

Je suis issu d’une grande famille (même si je n’ai pas de fratrie directe) mais nous n’avons jamais eu de rapport aussi fort (dans l’amour ou dans la haine) que cette famille Québécoise.
Zach, le personnage principale, passe son enfance et son adolescence a être aimer ou a être détester par son père. Depuis que mon propre père est mort je suis de plus en plus attiré par les histoires mettant en scène des relations père-fils. Autant je n’aurais pas voulu vivre la relation décrite dans le filme autant j’aurais aimé voir dans les yeux de mon père une envie de prendre soin de moi ou de me détester. J’ai l’impression que mon père pensait « rien » de moi.
La nostalgie des années soixante et soixante-dix ou tout avait l’air possible….plus je m’enfonce dans mon « travail voie de garage » et dans cette ville qui me donne mal à la tête plus je pense a cette période.
Après Ta mort e quand je recevais des lettres de refus pour le manuscrit de ma pièce et surtout pour avoir un boulot quelconque je prenais mon disc man pour écouter des vieux David Bowie sur le toi terrasse du Palais des Congrès d’Ogreville.

Il y a aussi la nostalgie géographique. Le Québec n’est il pas le mélange ou la juxtaposition des Etats-Unis et l’Europe ? Je ne connais pas la partie francophone du Canada mais j’ai l’impression que c’est un endroit où je pourrais vivre bien et où je sentirais ce souffle américain qui me fascine tant.
Je n’ai pas un grand souvenir de Toronto…. Sûrement trop américain.
J’ai souvent essayé de parler de l’Amérique et surtout de l’état de l’Illinois ou j’ai vécu dans les années 80 mais mes potes font de l’anti-américanisme primaire. J’ai du mal a leur communiquer mon amour de la littérature, de la musique, des paysages et même de certaines personnes habitants cet endroit démesuré.
En voyant, la semaine dernière, Transamerica, j’ai eu envi de traverser l’atlantique pour faire un petit tour là-bas. Pour moi les Etats-Unis et le canada c’est une nostalgie des années 80.
Je suis sûr d’être déçu ou paumé si j’y retourne.
Pourquoi c’est mieux ailleurs ?

En sortant du cinéma avec Günter nous parlons de cette nostalgie….
Il me parle de son dernier « acte nostalgique »… En 2006 il se contamine comme si il était encore dans les années 80…. Je ne sais pas quoi répondre….. que c’est différent aujourd’hui ???????

C.R.A.Z.Y
Réalisé par Jean-Marc Vallée
Ecrit par François Boulay, Jean-Marc Vallée
Canada
Avec :
Michel Côté, Marc-André Grondin, Danielle Proulx, Pierre-Luc Brillant, Émile Vallée, Mariloup Wolfe, Jean-Louis Roux, Francis Ducharme, Sébastien Blouin, Alex Gravel, Hélène Grégoire, Johanne Lebrun, Maxime Tremblay, Jean-Marc Vallée

dimanche, mai 14, 2006

AmiEs de la poésie !

Je tire un relevé de compte au guichet automatique, je pense à ma vie sexuelle…

Je n’ai pas les couilles en or et en plus elles sont pleines.

vendredi, mai 12, 2006

the bible bus



L’Ogre est dans le bus. En face de lui il y a un super beau mec. Il est grand et son t-shirt rouge colle ses pectoraux. L’Ogre se déplace légèrement (et avec discrétion !) pour être dans son champs de vision. Il est blond et sa peau et très blanche.
Il fouille dans son portefeuille et une carte plastifiée en tombe et glisse entre les jambes de l’Ogre.
L’Ogre se précipite pour ramasser la chose. Il espère frôler la main du beau garçon au moment de la lui rendre.
Au moment où l’Ogre se redresse il s’aperçoit que c’est une carte de membre de L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.
….en gros ce joli garçon est un mormon.
D’un coup l’Ogre ne bande plus, il laisse retomber la carte et part à l'autre bout du bus.

jeudi, mai 11, 2006

trois jours²


Mardi :
La mère de l’Ogre lui parle du projet artistique qui a échoué. L’Ogre bloque automatiquement. Il sent son ventre et ses poumons se durcirent.
L’Ogre n’est plus capable de parler normalement. Cette perte de contrôle le rend furieux. Il est aussi furieux de mettre sa mère mal à l’aise.
….elle ne sait plus quoi faire….elle bafouille….elle essayes de changer de sujet.

Dimanche² :
Dans la poussière et le délabrement de Figuere l’Ogre se demande comment peut-il être blessé a ce point par ce refus. Il se pose la question…. Mais très légèrement car c’est dimanche et sa tête est ailleurs… ça se gâtera mardi…. Mais l’ogre ne le sait pas encore.

Dimanche (Perthus/ la jonqera) :
C’est le moment ou l’Ogre est au fort de Bellegarde. Il se dit que peu de monde connaît ce joli coin de montagne. Ils sont tous en bas dans cette ville frontière devenue supermarché.
L’Ogre s’en fout, il déguste un peu de porto.
La rue centrale du Perthus est bondée de voitures garées n’importe comment. Les gens traversent n’importe comment, les yeux légèrement exorbités, pour aller d’un magasin à l’autre.
Ils ressortent les bras chargés d’alcool et de clopes.
Et cette municipalité….elle ne voudrait pas d’un projet artistique ?

Lundi² :
Pas de presse quotidienne.
Quelques heures très très famille avec 1 cousins, deux cousines, une tante, trois petites cousines, 1 petit cousin et une môman….. L’Ogre bois du thé. Il fait un temps de chien.

Mardi (encore) :
L’Ogre ne trouve rien dans la presse. Il sait maintenant ce qu’il cherche.
Il voudrait un petit fait divers bien sordide ayant eu lieu entre mer et montagne.
Il n’y a aucun petit fait divers.
Les journaux sont remplis par les tristes histoires de Madison et Mathias.
C’est terrifiant.

Mercredi :
l’ogre quitte sa môman. La santé n’est pas là. L’ogre constate son impuissance.
Les journaux ont remplacés Madison et Mathias par Royale (à Lyon) et Sarko (à Nîmes)

L’ogre doit aller chez le kiné demain. Il ne sait plus a quelle heure.

lundi, mai 08, 2006

trois jours

Samedi6 :
Sale journée ou le soleil est un peu pâle. Une envie de manger le monde ! Trois mille choses intéressantes à faire avant le couché du soleil mais l’ogre est coupé dans son élan par les courses en supermarché pour son boulot et son boulot lui-même. Petit détour à la médiathèque pour éplucher les quotidiens régionaux à la recherche de….a la recherche de…. En fait l’ogre ne sait pas trop ce qu’il cherche mais il est sur que c’est dans les quotidiens régionaux.

Dimanche7 :
Petit (grand) tour a Figuere puis à Perpignan. L’autoroute est bordée de genets en fleurs.
Il fait beau et il y a des danses traditionnelles près de la gare de Figuere.
L’Ogre achète une glace et s’assois sur un muret pour regarder.
Il se dit qu’il a tout le temps pour acheter des fleurs en pots (prix battant toute concurrence) à la sortie de la ville…. Il arrivera trop tard.
Il s’arrête au Perthus, s’achète une bouteille de Porto détaxée, quelques olives et monte quelques minutes au fort de Bellegarde pour boire quelques gorgées de vin cuit.
A Perpignan il fait déjà nuit noire et la ballade dans la vielle ville est… fantasmagorique…. Il est trop tard pour acheter la presse locale (l’indépendant : quatre francs et rien dedans). Il faut qu’il trouve ce qu’il cherche ou du moins qu’il sache ce que c’est.
Il s’enfonce dans les corbières pour rejoindre la maison de sa maman.
Un orage de rien du tout éclate.

Lundi8 :
Il fait tellement gris et froid que c’est plus le 11 novembre que le 8 mai. L’ogre se promène avec le chien. C’est un jour férié, il n’y a donc pas de journaux.
Le temps se dégage en fin de journée.

samedi, mai 06, 2006

confrontation avec mon combiné téléphonique



  1. Christopher is calling
    Afternoons & late evenings
    Messages after messages
    Sense and meanings seems to fade
    Less & less words
    (Dying fountains)
    More & more sounds
    (Animal metamorphosis)
    A long breath
    A strange modulation:
    Sharpe or hushing gasps.

    Christopher is calling
    More & more messages
    Flickering red lights
    Christopher’s voice
    Is a nightly comfort
    Christopher’s voice is a foreign mother tongue.

    The ogre stands still
    Thinking they’ll never get in touch
    But is that what matters?



    Standing in the kitchen next to the phone
    ….hoping for the sun of the beach
    Living like a son of a bitch.

jeudi, mai 04, 2006

Happy birthday le blog !


Le blog de l’Ogre Tetu souffle sa première bougie. L’Ogre a commencé sa journée en passant l’aspirateur et en dressant la table de manière délicate puis il s’est rendu compte qu’aucun des lectures du blog ne pourront venir à la fête puisque aucun habite à Ogreville.

L’Ogre videra donc seul les bouteilles et les plats. Il laissera juste de quoi faire une pina colada pour Malika Pages qui a promis de passer avant de rejoindre son mec au troisième.
(...)
Ca tombe bien que personne ne puisse venir car l’Ogre est crevé et il se dit qu’aller dormir plus tôt que d’habitude ne peux faire que du bien.
(Et pourquoi pas un bain ?)

…..Sauf si Malika passe dire « happy birthday ».
…..Sauf si l’Ogre, en sortant du travail, s’arrête dans le petit parc obscure et qu’il trouve un garçon sympa. L’Ogre se voit bien, pour fêter les un an de son blog, le pantalon sur les chevilles, les mains emmêlées dans les cheveux d’un inconnu, et l’es yeux perdu dans le ciel orangé de la ville.
(....)
…. C’est l’anniversaire du blog MERDE ! L’ogre a bien droit a une petite fellation dans un buisson.
Mais…Malgré un an écriture l’Ogre a toujours peur de l’inconnu et des endroits un peu malfamés qui puent le sexe.

L’Ogre ne s’est jamais aventuré dans les jardins de Meriadeck, ni dans les environs de l’école de le la santé Naval pourtant l’Ogre aimer se balader à Bordeaux à la fin d’un moi d’août il y a longtemps.
L’Ogre a longtemps hésité à flâner sur le Quai Jean Moulin, ou au Parc de Gerland mais il a finalement quitter Lyon sans avoir usé ses chaussures.

Et que dire du Bois de Semoy à Orléans, de la route qui relie Canet à Perpignan et des jardins de la Fontaine à Nîmes ?
Rien.
L’Ogre ne bouge pas. Immobile dans ses peurs.
Ne sachant ni tomber amoureux, ni passer quelques heures dans des bras sympathiques.
Dans les parcs ou l’on drague l’ogre préfère la chaleur des statues que les corps des garçons inquiets.
(....)
Il n’y aura donc ni fête ni sexe pour cet anniversaire.
Ce n’est pas grave….
Je suis content d'avoir tenu aussi longtemps ( 216 posts). Je n'ai pas un grand nombre de lecteurs mais vous êtes super fidéles.....alors merci à vous.
Je suis assez décu de ne pas voir de progression dans mon écriture et de ne pas arriver a être constant dans le style.... je viens de relire certains posts incomréhensibles.... sans parler de l’orthographe.

mercredi, mai 03, 2006

L'avis de l'Ogre

J’ai appris récemment que la case « mademoiselle » va être supprimée des formulaires ou il ne resterait que « Madame » et « Monsieur ».
J’ai dans un premier temps trouvé l’idée excellente. Il est en effet ridicule (et très machiste) de vouloir connaître le statut matrimoniale de quelqu’un.


Puis je me suis dis que c’était un manque total d’imagination. Pourquoi n’avoir pas poussé cette réforme jusqu’au bout ? Pourquoi ne pas avoir gardé le « Mademoiselle » en ajoutant une case « Damoiseau » ?
A première vue ça sonne un peu tapette mais c’est juste une question d’habitude…. Et après tout en quoi est-ce gênant que cela fasse légèrement fiotte ?


Après cette période d’euphorie poétique je me suis vite repris en trouvant que si on enlevait « demoiselle » on pourrait en profiter pour enlever « madame » et « monsieur » ce qui donnerait un gros coup de vieux à l’institution du mariage…. Et ce ne serait pas sans me déplaire.
(…. Qui l’annulerait même peut-être !!! )
Si on pouvait annuler les questions de « genres » j’en serais le premier satisfait.


Citoyen tu ne serais ni homme ni femme…juste toi.

mardi, mai 02, 2006

Frissons & autres symptômes



Cette dernière semaine du moi d’avril m’as coupée nette dans l’énergie et la spirale d’écriture qui m’aspirait depuis une bonne quinzaine de jours.
Maintenant j’essaye de reprendre le stylo mais surtout le fil de mes nombreuses pages brouillon.
Mes brouillons sont illisibles (ou dégénérés) si je les laisse de coté trop longtemps.

La vie n’a pas reprise comme avant. Ce weekend du premier mai a modifié mes horaires de boulot et j’ai du mal a organiser mes journées.
Je me réveil aux aurores, je sais que je n’ai pas rêvé, mais des morceaux de nuits atroces sont accrochés partout à mon corps.
La vie n’est pas simple.

Je repense a cette histoire de séropositivité…
Quand Ton agonie est devenue trop encombrante j’ai du annoncer Ta séropositivité à ma famille.
Ma tante était près de l’endroit ou l’on garait les voitures quand on allait le soir dans sa « ferme » de l’arrière pays. Elle était toute droite sous l’immense tilleul et, lorsque j’ai prononcé les mots « séropositivité, fin de vie », elle a été parcourue d’un immense frisson et sa peau s’est comme délavée d’un coup. Elle a croisée les bras sur sa poitrine comme quelqu’un qui se protége du froid. Nous étions au début du moi de juillet.

Le 21 juillet au matin, la doctoresse qui t’avait suivie depuis le début, est venue constater ton coma. Je l’ai raccompagné à la porte du pavillon des Maladies Infectieuses et Tropical comme si j’avais été son hôte.
Elle m’as dit : « Il n’y a plus rien à faire. Je suis désolée. Il faut…. Il faut que j’y aille. J’ai deux heures pour attraper le ferry à Marseille…..La Corse…. Deux semaines…..Vous savez….la famille…. Je suis désolée. »
Je l’ai vu frissonner puis dénouer de ses hanches son sweat-shirt pour se le poser sur les épaules. Elle m’as sourit avec des lèvres un peu blanche puis s’est éloignée dans le soleil.
Le soir Tu étais mort.

Quand Günter m’as dit que « ses résultats n’étaient pas bons » je n’ai pas frissonné. J’ai juste perdu le rythme régulier de ma respiration.
Quand, en passant chez ma comédienne, je lui ai glissé, juste avant le match de foot, « au fait… pour Günter c’est pas bon » elle a eu un moment d’arrêt et s’est pressé la poitrine (coté cœur) avec sa main gauche.
« Et toi, tu m’annonces ça comme ça. »

Je voudrais frissonner, pâlir et avoir le souffle coupé POUR DE BONNES CHOSES.
Des choses excitantes et inédites…. Exubérantes et infinies.