vendredi, juillet 29, 2005

quelques news

1.

Dimanche dernier L’ogre passe sa première nuit dans son nouvel appartement. Il finit de travailler à cinq heures du matin et, le temps de rentrer et de trouver un drap du dessous et un oreiller, il s’est endormi vers les six heures….
A neuf heures quelqu’un frappe. L’ogre se lève et enfile le bas d’un jogging pour essayer de cacher son érection matinale.
(Avez-vous déjà essayer de cacher une érection dans un jogging ???)
Derrière la porte il découvre quatre policier don un qui est automatiquement élu bombe du moi par des grandes marques d’Ogro terco. L’Ogre n’aime pas les uniformes mais il faut dire que, dans ce cas précis il n’aurait pas hésiter entre le policier et le Penseur de Rodin (quoi que…).
Derrière ses Ray Ban il ne pouvait pas s‘empêcher de regarder l’entrejambe de l’Ogre. Il avait un énorme sourire.
Visiblement les trois autres attendaient qu’il parle. Finalement c’est le plus vieux qui demanda à l’Ogre si il n’avait rien entendu de suspect ce matin car dans l’immeuble il y avait eu un « différent familial ». L’Ogre répondit que non, il n’avait rien entendu. La bombe ouvra enfin la bouche pour lui souhaiter une bonne journée et pour s’excuser de l’avoir déranger.
Une fois la porte refermée l’Ogre entendit un des policiers dire au plus jeune (la bombe) qu’il ne fallait pas être intimider par les gens sinon il n’allait pas pouvoir faire son trou dans le métier.
Plus tard dans la journée l’Ogre est sortit de chez lui et dans le hall d’immeuble une femme était assise sur une valise molle et difforme. Dans ses bras une gamine de deux ans dormait.
L’ogre n’a rien dit.
Qu’est-ce que l’Ogre aurait pu dire ?

2.

Le nouvel appartement… Pour le moment l’Ogre l’appelle l’île car :
-C’est loin du centre ville.
- la voie rapide est comme un océan.
- pour le moment il n’y a ni téléphone, ni connexion Internet (o mon dieu pas de connexion Internet)
-l’interphone ne marche pas.

Le nouvel appartement est neuf. Il y a encore quatre mois il n’y avait qu’un terrain vague et deux ou trois vielle maison. C’est étrange (et bordelique ) de voir une trentaine de famille aménager en même temps.


Le nouvel appartement est d’une blancheur qui fait mal aux yeux. L’Ogre a peur de tout salir ou de faire des trous dans les murs alors que depuis presque une semaine il n’arrête pas d’entendre les marteaux et les perceuses de ses voisins.
Le nouvel appartement lui rappel celui qu’il avait habité avec son amour il y a quelques années. C’était une construction moderne et le carrelage était blanc…. 90m² de sol blanc, c’était un peu l’angoisse.


L’Ogre imagine que la modernité et la blancheur agissent sur son cerveau. Ce sont des petites obsessions qui vont rejoindre celles qui le squattent déjà.
L’Ogre se réveil la nuit et pense d’un coup qu’il faudrait vivre en couple, que c’est le genre d’appartement ou il est agréable de vivre en couple puis (heureusement) il se rendort.

3.

Il y a quelques jours l’Ogre reçoit (ou passe..) un coup de téléphone à S.
Ils en viennent à parler de la dernière catastrophe amoureuse de l’Ogre. S. semble surprise que Thierry et Eric fréquentent les backrooms alors qu’ils sont en couple. Le couple libre ou différent a donc encore bien du chemin a faire.
L’Ogre pense qu’avoir réussit a séparé l’orgasme du compte joint est une chose assez sympa et qu’il faut mieux aller au bordel tirer son coup plutôt que d’avoir une double vie ou tout est mensonge et mystère ; le couple traditionnel est déjà assez construit sur le ce genre de tentions là.
Ce qui est dangereux dans le couple libre ou dans l’histoire que l’ogre a vécue avec Thierry et Eric c’est qu’il est très dur de refaire l’amour a deux après l’avoir fait à trois même peu de fois.
L’ogre vient juste d’employer un point virgule ( ;) mieux qu’un événement c’est un exploit !

Dans le dernier numéro des Inrokuptibles il est écrit que la majorité des couples pratiquant l’échangisme votent à droite. (ça c’est de l’info estivale)

4.

Dès fois le bonheur c’est une tranche de pain de campagne avec un morceau de comté entre deux.
(Les plus cons se demanderont : « entre deux quoi ? »)


Bon…. Post toujours pas mit en ligne. Les techniciens sont passés et au bout d’une heure de prise de tête ils se sont déclarés battus. Le problème c’est l’étiquetage du P.C (????!!!). Apparemment ce n’est pas la première fois cette semaine dans cet immeuble ce qui met un des deux techniciens en colère.
Ce n’est plus une île cet appartement c’est le continent disparu !
Les deux techniciens arrivent presque à l’heure. Ils sont jeunes et gueule d’entrée contre France Télécom. Un des deux pose tout son bazar sur la table pour remplir des papiers puis ils repartent pour faire je ne sais quoi sur la ligne. Quand ils reviennent nous constatons que la ligne ne fonctionne pas et nous repartons vers la table pour le signaler sur une fiche. Sur la table je tombe sur ses Ray Ban et je le lui fais remarquer. Au lieu de me dire merci il me fixe dans les yeux et il me dit : « Heureusement que la ligne ne fonctionnait pas autrement je n’aurais jamais revu mes lunettes. Sans le coup des lunettes j’aurais peut-être pu faire quelque chose pour votre ligne. Au revoir. »
???????????????????????????? C’est du lard ou du cochon.


Ca c’est passé tellement vite que je n’ai pas eu le temps de me défendre. Je suis rester quelques minutes un peu immobile, un peu con au milieu de l’appartement puis j’ai téléphoner a France Telecom qui m’a donné un numéro pour le SAV qui m’a donné un numéro pour le suivi des interventions qui m’a dit de rappeler lundi car aujourd’hui on était vendredi et que les rapports du jour sont disponible le lendemain.
Ok.


jeudi, juillet 28, 2005

putain

putain... toujours pas d'internet dans le nouvel appart.
Le post d'aujourd'hui est sur ma clé usb mais je n'ai pas le droit de l'utiliser dans le cyber café.

mardi, juillet 26, 2005

Ann Scott & Rodin

Papa Shakespeare disait : « Ne dormez plus Macbeth a assassiné le sommeil ». Je ne suis ni Macbeth, ni un assassin mais je dois avouer que le sommeil est une chose rare que j’ai du mal à trouver en ce moment.

Le déménagement n’en finit pas et je me casse petit à petit…. Le dos donne des signes de faiblesse, mon cou s’est bloqué cette nuit et je me suis légèrement ouvert le dessous du pied droit. L’immeuble n’étant pas entièrement fini, les ouvriers arrivent à 8 heures du matin. L’ouvrier n’étant pas un animal discret je n’ai pas d’autres solutions que de me lever.

Papa Shakespeare disait : « Ne dormez plus Macbeth a assassiné le sommeil ». Je ne dors plus et j’ai donc la possibilité de lire des livres que je n’aurais jamais lu en temps normal. J’ai donc lu « Le pire des mondes » d’Ann Scott. C’est tout a fait le genre de bouquin a lire quand l’esprit et le corps ne sont qu’un naufrage.

C’est le premier livre d’Ann Scott qui me tombe sous la main et je suis un peu déçu. J’avais déjà entendu parlé de la dame avec son roman « Superstars » il y a quelques années. Plus qu’un succès « Superstars » est rapidement devenu un roman « générationnel ». Je ne dois pas trop saisir le sens du mot « générationnel » car ce bouquin décrit le Paris underground des lesbiennes qui aiment la techno. J’ai l’impression que le sujet est un peu trop ciblé pour être qualifié de « générationnel ».

Je crois que je n’aurais jamais lu « Le pire des mondes » si je n’étais pas tombé sur ça :

« Elle parvient à condenser une histoire modérément palpitante, un cahier de doléances énumérant point par point tout ce qui ne marche pas dans ce pays , les dix derniers numéros de Combien ça Coûte , le nouvel album de Florent Pagny, une synthèse des discours prononcés par le ministre de l’intérieur depuis son entrée en fonction et, cerise sur le gâteau, une syntaxe approximative doublée d’une magnifique faute de grammaire » Chronic’Art.

C’est vrai que le livre est un peu tout ça. Le personnage principal est réac mais aussi terriblement humain. Peut-on dire qu’Ann Scott est réac puisque le héro de son roman l’est ? Je crois la réaction un peu facile vu que c’est le premier roman qu’elle écrit a la troisième personne du singulier et que le personnage est un homme.

C’est comme pour Christine Angot… Ce sont des bonnes femmes qui écrivent leur « Je » et les critiques crient a l’arnaque puis quand elles pondent un roman ou elle mettent de la distance entre elles et les personnages, c’est encore une volée de bois verts.

Le bouquin est décevant car souvent facile mais certains passages sont pas mal.
J’aime bien la folie du personnage quand il tombe amoureux fou de l’image de l’actrice Junko Jones.
Ce sont des passages complètement obsessionnels qui me font penser à mes propres folies et surtout à ce que j’écris. Je suis surpris que les critiques n’ai pas parler de ces moments là, de ces moments de désirs et d’amours compulsifs qui me semble les plus intéressants du livre.


Le bouquin me révèle un monde affreux et paranoïaque, un monde dans lequel, si je ne fais pas attention, je pourrais facilement m’enfermer.

Il parait qu’Ann Scott aime aller au Musée Rodin pour s’éterniser devant les Causeuses.
Je suis fasciné par son nom et son prénom, j’aime les doubles consommes qui finissent les terminent. Je le trouve tranchant et beau.

lundi, juillet 25, 2005

L’œil espion

T. travail dans le « bus info-jeune » de la municipalité.
Mercredi dernier l’ogre se trouve sur la place principale de M. et aperçois le bus stationner à quelques mètres de la.

L’ogre s’arrête et s’assois sur un banc.
Il observe T. :
T. renseigne deux jeunes filles.
T. part au fond du bus pour chercher des prospectus.
T. sort du bus quelques instant.
T. retourne dans le bus.
Son collègue lui dit quelque chose qui le fait rire.

C’est obsédant. L’ogre note les principaux déplacements dans son calepin comme il le ferait d’une liste de course.
T. porte un tee-shirt noir sans manches. (Les bras sont blancs et longs.)

C’est la deuxième fois que l’ogre est frappé par la taille de T. Ce type est grand et l’ogre semble le découvrir.

T. le verticale !!!.
C’est sur, l’ogre vois T. différemment que l’hivers dernier.
La dernière fois qu’ils se sont croisés l’ogre avait eu l’impression que son regard gênait T.….
Un regard scientifique.
Un regard sans émotion.
Un œil comme un satellite qui cartographierait les banlieues désertes de Bagdad.
Aucune émotion mais une soif de voir encore et encore.

T. se retourne et l’ogre imagine son dos sous le t-shirt. Il se penche pour attraper un dossier.
L’Ogre sait qu’il va craquer alors il détourne un peu le regard.

Il y a un monde fou sur la place mais l’ogre a peur d’être remarqué a cause de son t-shirt bleu électrique.
T. ferme la porte du bus et s’assois sur son siège.
Il est midi et son collègue démarre.

Le bus traverse la place tandis que l’ogre range son calepin. Une fois que tout est bien rangé dans son sac il se dit qu’il ne sait même pas courir après les gens qu’il désire et qu’il ne sait plus pleurer .

samedi, juillet 23, 2005

He had wings

He had wings.
Where are they now?
He had big black wings.
Why did he removed them?
He had big black wings.
He didn't look like any other bird.
He had big black wings.
He crossed the sky.
At night (and only at night).

Streets after streets,
Backyards after backyards,
He had plenty of lovers.
He had plenty of lovers ( and he didn't fear their body )!

But now?
Now his wings where gone.
Nothing in his back any more.
He's now waiting to get stabbed.

Que faire des gens qui ont perdus leurs ailes,
Leurs nageoires et leurs branchies?
Que faire des gens qui ont perdus la grâce?

vendredi, juillet 22, 2005

l'homme qui, en fait, est un arbre

Depuis que je suis devenu un arbre le jeune homme torse nu n’est pas revenu dans le parc près de ce qui est maintenant mon ancienne demeure. Peut-être ne reviendra t’il jamais ? Je n’aurais sûrement jamais le cœur gravé. Pour aggraver ma peine je me suis planté juste en face de l’arbre qui avait reçu avant-hier les coups de canifs. Je le regarde toute la journée et j’envie son tatouage.

Mon cœur ne sera jamais plus gravé. Je suis un arbre sans doute trop tordu et a l’écorce trop épaisse.


En fait ce n’est pas le fait de n’etre plus gravé par quelqu’un qui me chagrine. Je m’aperçois jours après jours que c’est dur l’amour, qu’il faut avoir une âme d’architecte. J’aimerai seulement servir, de temps en temps, de bois de chauffage a un vagabond qui ne voudra pas que je lui jure fidélité.

Mon cœur ne sera jamais plus gravé.
Ce n’est pas grave. De toute façon soit il est trop petit soit il est déjà trop couvert de graffitis, de noms imprononçables. .. Il n’y a pas de place pour un dernier coup de canif.

jeudi, juillet 21, 2005

Drôle de bus.


21 juillet…. Cela fait cinq ans que tu es parti Jean-Noël.
Je suis calme aujourd’hui car je sais que ta mère ne m’appellera pas.
Elle ne le fait plus depuis deux ans. J
e ne me souviens même plus de sa voix faible et déchirée. Comment une mère peut-elle survivre à la mort de son fils ? Ce n’est pas dans l’ordre des choses…I
l y a cinq ans j’étais dans la chambre d’hôpital et ta respiration était terrible. Tu étais tombé dans le coma la veille… J’ai souvent l’impression que la vie me passe dessus sans laisser d’empreinte mais je porte cette dernière journée comme si elle s’était fossilisée sur mes os.
Imprimée sur mon ADN (un cadeau donné a d’hypothétiques générations futures).

19h10 : Tu arrête de respirer. Tu es mort.
Dans ta chambre il y a ma mère, ma tante et moi. Encore aujourd’hui je crois que je serais mort à mon tour si je n’avais pas été présent au dernier moment.
Ta mère n’était pas la …. C’est aussi dans l’ordre des choses. Elle est arrivée dix minutes plus tard pour secouer ton corps maigre et mort.

Il y a des choses que je ne comprends toujours pas et que je n’accepte pas dans ta mort.
Le temps n’y fait rien.
En fait je crois que je n’imaginais pas ta mort comme ça. Je déménage en ce moment et je n’ai pas retrouvé la cassette de répondeur téléphonique ou j’avais conservé ta voix.
Même en 2005 j’ai toujours l’impression de te porter.

21 juillet…. Fête nationale belge.

21 juillet…. Deux ans que tu es arrivé.
Tu étais dans un autre monde, soudain tu a été aspiré par l’étrange couloir vers la lumière d’ici. Est-ce qu’on a mal quand on naît ?
Tu vois de la lumière.
De l’air passe dans ton corps.
Tu passe du stade de poisson a celui d’homme.
Tu cries enfin.
J’espère que tu crieras longtemps.
J’espère que tu croiras longtemps.

Paul, au moment ou tu né je suis perdu dans une église. Moi entrain de me recueillir dans la maison de dieu, c’est quelque chose de rare voir d’unique !
Tu le seras donc aussi.


Drôle de bus.
Il y a des gens qui montent et d'autres qui descendent
.

mercredi, juillet 20, 2005

au bout de la rue a gauche

Quand je longe ma rue jusqu’au bout et que je tourne légèrement à gauche il y a un tout petit parc.
C’est un endroit extrême sale.
Au printemps, deux ou trois étudiants de la fac de droit viennent y manger leur sandwich et en été il sert de refuge vert à quelques clochards qui passent leur temps à crier contre leur bergers allemands.
Quand je longe ma rue jusqu’au bout et que je tourne légèrement à gauche ça sent un peu l’urine et je vois par terre des tessons de bouteilles et des cartons de packs de bière.

Aujourd’hui j’ai longé ma rue jusqu’au bout et j’ai tourné légèrement à gauche…
Un gars d’une trentaine d’année était pratiquement collé à un arbre. Il me tournait le dos et je n’ai pas vu son visage. Ill était torse nu et de la ou j’étais je pouvais voir les muscles de son dos glisser et s’entrechoquer au niveau des omoplates. Son cou perlait de sueur et son jeans porté très bas me montrait le début de ses fesses. Il était maigre à souhait. Sa main gauche était inerte le long de son corps tandis que sa main droite gravait l’écorce.

Je regarde aussi la cicatrice qui lui divise l’arrière du biceps.
Je regarde se cheveux noirs collés et humide en haut de sa nuque.
J’imagine que si il se retournait je tomberai en pamoison devant la marque qui sépare les anches du bas ventre chez les gens maigres ou « doucement » musclés.

En fait l’ogre ne tombe jamais en pamoison.
L’Ogre n’est pas assez midinette pour ça.
L’Ogre se consume et meurt sur place a chaque fois que la Grâce d’autrui lui est révélée.

Je voudrai qu’il se dépêche de graver.
Je voudrai qu’il parte pour que je puisse m’approcher et lire.

(+ou-) haïkus du parc près de chez l’Ogre

Mon cœur est ancien
Tu y a gravé ton nom
Ecorce immortelle

Gravé dans l’écorce
(Rituel adolescent)
Ton nom m’appartient

lundi, juillet 18, 2005

cauchemar (s)

Fin ce matin du tournage en dv du spectacle conçu par l’Ogre. Dans l’après-midi il s’effondre sur le truc bizarre qui sert de canapé occidental. Un énorme cauchemar, une histoire de bandes vidéo vierges ou encombrées d’images de westerns ou de films de kung-fu coréens.
L’ogre a eu un mal fou a sortir de cet horreur.
Il a crié lorsqu’il s’est réveillé.

Les cauchemars de l’ogre sont peuplés de son propre corps, de diverses représentations de la mort, de couleurs criardes ou sombres.
Les cauchemars de l’ogre sont plus souvent peuplés des gens qu’il aime que des gens qu’il déteste.


Nous nous croyons dans un film de Bergman pourtant nous sommes en plein été. Les couleurs sont parties et les silhouettes grises sont dangereusement longues.

Les cœurs ne chavirent plus.

Il n’y a plus que nos estomacs qui s’accrochent à l’idée un peu folle que la vie est un bateau. Nos estomacs chavirent mais ce n’est pas pareil. Le matelot nettoie le pont à grandes eaux.

vendredi, juillet 15, 2005

spectacles


Deux jours marathon à Avignon afin d’avoir l’illusion d’assouvir une soif de spectacles. J’aime l’atmosphère électrique de cette ville au moi de juillet. Tout le monde semble écraser par le soleil mais toujours en mouvement. Les touristes, les festivaliers et les locaux sont dans l’Excès. Excès de joie ou d’irritation. Excès d’affiches (je crois qu’il y avait plus de 700 spectacles dans le festival Off), excès de population et excès des prix.

J’ai (essayé) de dormir dans la voiture, j’ai aussi regarder le roulement gris du Rhône au levé du jour. J’ai parlé a des gens à qui je n’aurai jamais parlé habituellement et je me suis même lancé timidement dans la lecture de textes sur le porche d’une église isolée.

Malheureusement il y avait aussi la librairie du festival ou je me suis ruiné pensant comme des centaines d’autres personnes qu’en achetant un livre on ramène chez soi une partie du rêve. J’ai le même problème avec les catalogues d’expo…

J’arrive assez tôt à Avignon et passe au Cloître Saint Louis pour acheter une place pour un spectacle que je ne comptais pas voir lors de l’ouverture de la billetterie. J’arrive pendant la conférence de presse matinale. Je vois Laure Adler s’installer a sa chaise face au publique. L’horizon s’écroule : pendant des années j’ai fantasmé sur cette femme que je trouvé extrêmement belle et intelligente. Le fantasme du Cercle de Minuit (fameux générique de G. Oryéma). Cette femme avait le pouvoir de connaître la réponse à la question qu’elle posait et donc, après un fantastique croisement de jambes, de court-circuiter l’inviter à la question suivante. J’ai aimé le combat de cette femme a son arrivé à la tête de la très machiste France Culture. J’ai aussi aimé la force de son écriture (A ce soir…) quand elle raconte la douleur de perdre un enfant.
Je crois aussi être, comme beaucoup de monde, très intrigué par ceux et celles qui ont fait parti de la « garde rapprochée » de François Mitterrand.
Mais là, en ce moi de Juillet 2005 en Avignon…. Laure Adler a vieillit et on ne peut pas dire qu’elle soit belle. Sa couleur de cheveux est très étrange, son extrême maigreur lui donne une allure bizarre. Heureusement sa voix est toujours la même et je crois qu’elle envoûte tout les gens présent dans le cloître. A coté d’elle se sont assis Jean Pierre Vincent et Hubert Colas qui, immédiatement, ont disparut face a sa présence. Elle ouvre la conférence de presse en assurant, a l’équipe organisatrice du Festival, l’entier soutient du Groupe France Culture face à la polémique suscitée par la programmation 2005.

La billetterie ouvre.
Mouvement de foule.
Nous prenons un ticket comme à la boucherie.


Je veux absolument un billet pour aller voir Anéantis mis en scène par Thomas Ostermeier mais il n’y a plus de place. Je prends donc un billet pour aller voir Berlin par … Quand je ressort du bureau de location tout est très insignifiant dans le cloître : ce n’est plus Laure Adler qui parle.

Je suis assez surpris, en tombant sur un prospectus d’un spectacle du festival off , qu’une compagnie mette en scène un texte de Sarah Kane. Il y a donc à Avignon deux Anéantis( un dans le In, un dans le off ) et,dans le off Craved toujours de Sarah Kane.
Fin septembre Isabelle Huppert, après l’avoir joué en 2002 , reprends son rôle dans 4.48 Psychose de la même Sarah Kane( mise en scène Claude Regy). Comment naissent les modes, et les auteurs dans l’air du temps ?
Sarah Kane est une jeune auteur dramatique anglaise qui s’est pendue en 1999 à 28 ans. Jusqu'à aujourd’hui elle avait été très peu jouée en France. Pourquoi d’un coup tant d’intérêt ?
Je crois qu’il faut absolument voir Anéantis ou du moins lire la traduction française publiée chez L’Arche. Ce texte est très court, on pourrait même dire qu’il est « avare ». J’ai cru au début à une grossière histoire écrite par une adolescente en crise mais en fait il s’agit d’un véritable cauchemar très bien écrit et ficeler. Si j’examine le texte scène par scène je trouve ça un peu léger mais quand je ferme le bouquin et que je pense à l’ensemble c’est terrible. Cette histoire se passe dans un hôtel d’un quartier pauvre de Leed…. Nous apprenons cette semaine qu’un des kamikazes du metro londonien est originaire de cette ville.

Je prends ensuite le car pour aller voir « mon événement » du festival : Les Vainqueurs d’Olivier Py. Le spectacle avait lieu dans le gymnase du Lycée René Char à une vingtaine de minutes du centre ville d’Avignon. La navette est partie a trois heures de l’après midi et nous a ramener à deux heures dix du matin….environ neuf heures de spectacles coupé d’entractes.
Evidement il est impossible de résumer un spectacle de Py. En gros un personnage qui se nommes Personne est le témoin de l’arrêt de trois destins. Il va donc vivre ces trois destins en étant tour à tour Prince, courtisane et fossoyeur. C’est une épopée tragique ou il y a des moments extrêmement drôles et bien sur terriblement poétique.


J’aime l’épopée, j’aime le théâtre interminable car c’est comme l’amour on a envi que ça dure (…et que se soit…..) longtemps. J’aime aussi les mises en scène de Py et ses « décors machines » qui semblent ouvrir l’espace et amplifier le jeu des comédiens. Les acteurs sont à 100% pendant toute la représentation.

J’adore Olivier Py. Je suis à chaque fois heureux de voir ce qu’il fait mais j’aimerai qu’il mette en scène un monologue de quarante-cinq minutes dans un décor ultra sobre.
Neuf heures de spectacle…. Quand je pense à l’énergie qu’il faut avoir pour mettre sur pied une pièce d’une heure trente.


Pendant un des entractes je croise Olivier Py. Ce n’est pas la première fois mais je suis toujours incapable de lui décrocher un mot. (Peut-être qu’il ne faut pas parler aux gens que l’on admire. Cela nous évite sûrement d’être ridicule et inintéressant.). Il porte une chemise rose et un pantalon rouge vif. Je ne pense pas à baisser le regard pour voir si ses chaussures sont bleues, jaunes ou vertes.

Il se penche un peu en me croisant.
Je crois qu’il essaye de voir le titre du livre que je tiens dans la main.
Il ne saura jamais que je suis entrain de lire les Choéphores d’Eschyle.


Le bus nous ramène au centre d’Avignon.
Impossible de trouver le sommeil à cause de l’excitation.

Le lendemain matin je me promène au bord du Rhône.

Je crois que c’est aujourd’hui l’anniversaire de la mort du jeune Romain tué, l’année dernière, pour avoir refusé de donner une clope.
Je réfléchis (un peu) sur le manque flagrant de zenitude du monde.

Je passe au Cloître Saint Louis, Laure Adler n’y est pas.
Je me sens un peu seul.
C’est un matin flottant.


Je n’ai pas trop envi de parler du spectacle de Jan Decorte que je suis aller voir a quinze heure dans la très fraîche et très austère Chapelle des Pénitents Blancs. J’ai eu l’impression de me faire arnaquer, d’avoir assister au degré 0 de la création artistique. C’est dans la même veine que Jan Fabre mais sans aucun compromis au public. En un mots : très hermétique. Je n’ai rien compris mais surtout je n’ai rien ressentit. Jan Decortre a écrit un texte en Français. Ce texte est récité par sa « compagne à la ville comme à la scène » Sigrid Vinks. Elle ne doit pas savoir trop parler français. Elle a du l’apprendre en phonétique. C’est obscur, je crois qu’il est question d’un meurtre. Cela ressemble à de l’écriture automatique même si elle dit : « ce texte n’est pas de l’écriture automatique ». L’auteur interrompt souvent son fil conducteur incompréhensible pour dire qu’il vient juste de regarder dans le Grevisse telles ou telles nuances Il nous prévient aussi qu’il a reposé le dictionnaire après avoir regardé une traduction en Flamand. Bon….Pourquoi pas mais ça parle de quoi ?
Elle a une armure et lui porte un habit de moine soldat. Au tout début il es nu et se lave en trempant une éponge dans une bassine. Entre les textes Jan Decorte danse sur des morceaux de musique composés par Arno. Au milieu du spectacle une danseuse contemporaine vient faire des arabesques pendant une dizaine de minutes dans un terrible silence. Le tout étant appelé « Dieu et les esprits vivants ». Je viens de relire le texte qui accompagne le programme et je n’arrive toujours pas à faire de lien avec ce que j’ai vu.
Le spectacle ne dure qu’une heure et quart.
Ouf.
(Finalement j’en ai parlé de ce spectacle don je ne voulais pas parler.)

En fin d’après-midi j’assiste intrigué à la représentation de B. #03 Berlin par Romeo Castellucci et la Societas Raffaello Sanzio. Je n’avais jamais mis les pieds au théâtre municipal d’Avignon. C’est un petit théâtre à l’Italienne sans charme.

B. #03 Berlin est une allégorie sur le vingtième siècle allemand. C’était une expérience de « théâtre plastique » assez réussie.
J’espères pouvoir reparler de B. #03 Berlin. et de ses créateurs dans mes prochains envois de textes.

Les prochains jours vont ressembler a cette semaine, c'est-à-dire très chargés. L’ogre n’auras sûrement pas le loisir de venir donner à manger à la bête-blog.

dimanche, juillet 10, 2005

oiseaux

Je vais manger chez C. & M. Bien sur j’arrive un peu en retard. Il fait presque nuit et le ciel est traversé par le vol des hirondelles. J’ai du mal a trouvé une place pour me garer. Je traverse ensuite le centre de la petite ville. L’air a une odeur étrange : je suis aux portes de la Camargue.
Mes amis habitent une maison tout en hauteur et perpétuellement en travaux.
J’entre.

Le petit chat blanc me regarde avec méfiance. Yo, le gros chat un peu moins blanc, se laisse couler le long d’un canapé et viens se frotter paresseusement à mes pieds. Dans cette maison il y avait aussi un chien mais il est mort dans l’hiver.
Les deux êtres humains de la maison m’accueillent enfin. Ils ont toujours de punch au frai. Du très bon punch. Comme il fait très chaud dehors je bois le premier verre comme si c’était du jus d’orange.
Je suis un peu saoul.

J’entends des piaillements dans le salon. Ils m’expliquent que c’est un bébé hirondelle. L’oiseau est au fond d’une boite à chaussure posé sur une étagère hors de la portée des chats. C. veut absolument me la montrer. Je lui dis que ce n’est pas la peine.
Elle ne m’écoute pas.
Je me crispe.
Elle descends la boite, l’ouvre et prends dans sa main une petite chose noire pleine de plume.
« Regarde comme céti pas choli ! »
Je regarde le truc en faisant une grimace. Mon dos devient moite en quelques secondes. Je crois que je préfère les oiseaux morts. Je pense d’un cou à la pie bouffée par le chien de M.E. Je me souviens l’avoir jeté dans les poubelles de la résidence. Est-ce que mes jambes tremblaient ?

C. repose l’oiseau dans sa boite. Elle me dit qu’elle en a marre car ça fait un moi qu’ils s’en occupe, qu’ils lui ont fait une attelle, qu’il va beaucoup mieux mais qu’il refuse absolument de s’envoler.
Je lui dis que les jeunes quittent le cocon familial de plus en plus tard aujourd’hui.

M. a préparé une omelette aux champignons accompagnés de courgettes. C’est délicieux.
J’ai oublié le vin.

Nous regardons un film ( soi-disant) d’épouvante. Ce n’est pas un grand moment de cinéma. La seule chose qui me donne des sueurs froides c’est le piaillement de l’oiseau dans sa boite.
Si j’étais un chat je trouverai un moyen d’atteindre l’étagère.



Il y a quatre jours je vais à P-L-F en vélo. En arrivant à l’entrée de la station balnéaire je veux changer de vitesse mais la chaîne se bloque et, comme je force, le dérailleur se tord. La chaîne finie par casser me laissant en roue libre… beau gadin.

Le soleil n’est qu’une cascade de feu. Après avoir jeté rageusement le vélo sur le gazon du rond point je me pose sous les palmiers plantés en son centre. J’ai l’impression d’être à Dakar, à Lomé, à Kingston….
Et puis je m’aperçois qu’il y a, a coté de moi, le cadavre d’un oiseau. Ses ailes sont repliés et sa tête est tournée sur le coté. Les yeux ont déjà été mangés par les vers.
Les vers, petit à petit, démontent l’oiseau comme les ouvriers démontent un échafaudage ou une barre d’immeuble vétuste mais qu’on ne peu pas dynamiter.
Les vers sont les anti-architectes.

Mon vélo est inutilisable. Je suis à onze kilomètres de chez moi.

Je suis entouré d’oiseaux vivants & morts.

samedi, juillet 09, 2005

Sorry for being such an asshole

De nuit cette ville est terrible.
Elle abrite un tas de monstres que je ne peux pas regarder dans les yeux.
Elle s’étire le long de la voie rapide en direction des quartiers nord.
Je suis aussi aller faire un tour sur l’autoroute.
L’air de repos est calme.
Les gens sont en vacances, ils dorment collés aux vitres des voitures.
Il n’y a pas un seul mec près des toilettes.
De nuit cette ville est terrible.
Mes rêves semblent l’ennuyer.
Je croise un jeune homme torse nu.
Il est ivre. Il veut m’offrir sa bouteille.
Ma voiture fait un écart, finalement il laissera sa bouteille sur le capot.
Un rosé local.
De nuit cette ville est terrible.
Elle abrite un tas de monstres que je ne peux pas regarder dans les yeux.
Elle abrite les rêves don je n’ai pas voulu m’occuper.
Elle abrite et étouffe !
Je voulais demander pardon à mes rêves.
Je voudrais qu’ils me pardonnent comme les Chrétiens pardonnent à leurs ennemis.
Sorry for being such an asshole
For being terribly imature.

De nuit cette ville est terrible.
Je suis aussi aller faire un tour sur l’autoroute.
Je voulais aller au Luna Park.
Ma voiture n’a pas fait d’écart quand mes rêves ont voulus traversés la route.
Finalement je ne suis pas monté sur la grande roue.

vendredi, juillet 08, 2005

cartons & jupettes

Ca y est !
L’ogre se dérouille un peu. Il a commencé a faire quelques cartons en vue de son déménagement.

Les lieux communs sont nombreux : comment faire entrer tout ça dans si peu de cartons ? Comment ça se fait qu’il y a tant de choses inutiles et poussiéreuses dans cet appartement ? Et si l’ogre jetait tout ?
L’Ogre a même trouvé des petits cartons qu’il n’a pas ouverts depuis son dernier déménagement.

Il y a aussi des souvenirs don il voudrait bien se défaire mais qu’il ne peu pas jeter.
L’Ogre se met alors a rêver de navettes-cargos, amenant les souvenirs inutiles mais indispensables, a travers l’espace vers de grandes
planètes entrepôts.

Hier soir :


Soirée jupettes avec le visionnage de TROIE (Wolfgang Petersen) qui est vraiment un film qui ne ressemble à rien.
Bratt Pitt ne semble vraiment pas à l’aise dans le rôle d’Achille. Son visage est complètement figé et il ressemble plus à un surfeur californien (teint doré et cheveux délavés) qu’au fils de Thétis et de Pélée.

Soirée jupettes (2)


L’ogre continue de traverser la nuit avec Gladiator (Ridley Scott).
C’est redoutablement chiant.
Le dvd commence a déconner au bout d’une heure.
Tant mieux.
L’Ogre n’a même pas la curiosité de voir la fin du film.

mercredi, juillet 06, 2005

C'est un peut tard mais...

Voici les notes de l'Ogre sur la fête du cinéma :
L’Ogre n’avait pas fait la fête du cinéma depuis au moins quatre ans. Cette année, sur les trois jours de la manifestation, l’Ogre avait deux jours de congés et en a bien profité.

Il a commencé par Torremolinos 73 (Pablo Berger) qui est un petit film espagnol sympa qui n’est pas tout récent puisque l’Ogre l’avait déjà vu l’année dernière lors d’une virée en Espagne. Les espagnols sont champions pour analyser le désarroi économique de la dictature de Franco et pour en faire des comédies. L’image est terrible, le spectateur a vraiment l’impression d’être dans les années soixante dix.
Le réalisateur (rien a voir avec Pierre Berger…) a choisit un couple d’acteurs assez quelconques (Candela Pena & Javier Camara) pour interpréter les personnages principaux. Il arrive, au fur et à mesure de l’histoire, à les rendre très excitants.

Le deuxième film, Douches Froides, n’est pas génial. L’Ogre à dix-huit ans aurait adoré, mais le problème c’est qu’il en a trente. Il parait que c’est une métaphore de la lutte des classes…oui, bof.

Le trio d’acteurs est très beau. Plus l’ogre vieillit, plus il se rend compte de l’insolence de la beauté des adolescents. La vision de ces corps est assez violente.
Mais l’Ogre ne va pas au cinéma pour voir de l’érotisme bon marché, ni pour voir un film don le message final est « les gens ne sont pas blanc ou noir, ils sont un mélange des deux. »
L’avantage avec la fête du cinéma c’est que la séance à deux euros.

C’est pas le meilleur film de Gus Van Sant.

L’Ogre s’est un peu ennuyer pendant la projection Last Days malgré la présence envoûtante de Michael Pitt. Le coup d’éclat de Gerry et de Elephant est bien loin.
La manière hallucinante de filmer les corps, et le casting parfait sont au rendez vous mais le reste est un peu vide.
Dommage.

Le lendemain L’Ogre est scotché ( la première heure) par Dear Wendy. C’est un film réalisé par Thomas Vinterberg ( Festen) sur un scenario de Lars Von Trier.

« Au départ j’avais écrit ce film pour moi, mais je trouvais important qu’il ait un ton réaliste sans lequel le coté dangereux serait gommé. J’ai donc demandé à Thomas de le réaliser parce qu’il était à même d’apporter ces absurdités du réalisme. Il est très doué pour ça, très fort pour les détails. » Ces mots de Von Trier résument assez bien l’esprit du film.

La construction de l’histoire est géniale, le traitement de la fin est un peu bâclé… ou alors c’est l’Ogre qui n’a pas tout compris. Le point fort du film c’est la musique. Depuis combien de temps l’Ogre n’avait –il pas entendu les Zombies ? Comme leur nom l’indique, les Zombies sont un groupe a réanimer de temps en temps et a écouter à fond chez soi mais surtout en voiture.

Ca n’a rien à voir avec la fête du cinéma.
L’ogre a vu Vers Mathilde de Claire Denis dans le cadre du festival de Danse de la ville de M. Apparemment le film sera projeté prochainement sur Arte.

Dans la présentation Claire Denis a absolument voulu préciser que ce film n’était pas un documentaire…. Pourtant ça y ressemble beaucoup. Mathilde c’est le grand chef du centre chorégraphique de la ville. L’Ogre trouve que ses spectacles sont froids et avec peu d’humour. Il en avait donc déduit que cette femme était glaciale et assez peu humaine.
Ce film a le mérite de lui prouver le contraire. Mathilde doute…. Et ça fait du bien. L’Ogre est aussi fasciné par les répétions filmées même si souvent la danse contemporaine est hermétique. L’ogre aimerait bien travailler comme cela, mais le groupe de l’Ogre est beaucoup trop attaché au texte et a du mal à s’éloigner d’un certain intellectualisme.
L’Ogre a toujours dans le fond de l’oreille la voix si particulière de Claire Denis. Il se rend compte qu’il a loupé le dernier film de cette cinéaste. Il faudra attendre la sortie en dvd pour voir l’Intrus.

Le soir l’Ogre était au théâtre et a été assez déçu.

Le spectacle s’appelait : « Soirée Tati ! ». Il y avait d’abord un spectacle des Deshamps/Makeiff , puis la projection des Vacances de Monsieur Hulot et un bal populaire pour finir.
Le spectacle des Deshamps/Makeiff a duré vingt-six minutes et ce n’était qu’une sorte de best of de leurs dernières créations. L’Ogre ne s’est pas trop aventuré au bal qui n’avait pas grand-chose de populaire. Le film…pourquoi pas mais il est gâché par la mauvaise humeur suite à l’arnaque du spectacle des Deshamps/Makeiff.
Il faut quand même savoir que le spectateur à payer 24 euros pour la soirée.

mardi, juillet 05, 2005

Casser le fil du temps

Ce week-end l’ogre a fait un petit saut dans le passé. Non, ce n’est pas vrai, l’ogre n’a pas fait un bon dans le passé il a juste cassé le fil du temps pour en faire une corde à sautet pendant quelques heures.

L’Ogre est retourné à C., ville ou il passé son bac, pour un repas. C. est une ville qui meurt lentement malgré son énorme potentiel touristique. A chaque fois que l’Ogre s’y promène il est traversé par des sensations de lourdeur. Tout semble lent et plombé. Il y a quand même certains flashs, certaines lumières qui tombent sur la ville et qui en révèlent la beauté.

L’Ogre a d’abord rejoint son amie S.
ainsi que son compagnon le terrible G. !* Comme l’Ogre ce dernier n’avait pas trop envie d’aller à ce repas. Lui parce qu’il n’a aucune affinité avec les convives et l’Ogre par pur appréhension de retrouver des gens don il a perdu la trace depuis plus de dix ans.

Finalement ça ne c’est pas trop mal passé sauf qu’il n’y avait pratiquement rien dans les assiettes. Il n’y avait que trois anciens « camarades » de lycée et ce n’est pas plus mal car l’ogre n’avait pas trop la fibre communicative en ce samedi soir.

Les gens ne changent pas. L’Ogre ne sait pas si c’est rassurant ou horrible. Les gens qu’il a retrouvé durant cette soirée son toujours aussi détestables et attachants. Tout cela surprend d’autant plus l’ogre que celui-ci à l’impression d’avoir changé. L’Ogre pense avoir changé de manière brutale et non par petites touches quotidiennes. Il n’arrive pas à apercevoir ces changements chez ses amis.

N. c’est assis quelques minutes à coté de l’ogre.
L’Ogre a regardé sa joue, son avant bras gauche et ses doigts.
Joue mal rasée____ doigts nerveux de fumeur.
En fait l’Ogre est témoin que d’un seul changement : le grain de peau.
N. n’a plus la même peau qu’avant. L’Ogre a envie de lui refaire la bise juste pour approfondir ses observations. La peau a changée mais ce qu’elle véhicule est exactement pareil.
N. a toujours le même muscle « pointu » qui lui parcourt l’avant bras. Ce muscle étrange qui glisse sous la peau, l’Ogre l’avait remarqué, il y a longtemps, dans la cour du lycée.

En fait l’Ogre est embêté car il n’a rien de particulier à dire sur cette soirée. Il a juste une âpreté dans la gorge : Les autres ont un parcours mais pas lui, les autres ont des enfants. L’ogre n’a sûrement plus rien à dire a ces gens mais souvent ils les envies même si ils sont détestables et attachants.

*« Son amie S. ainsi que son compagnon le terrible G. ! »L’Ogre sait que S. jette des fois un coup d’œil sur ce blog. Peut-être est-ce aussi le cas de G. ? G. est un gars gentil mais terrible. L’Ogre hésite, pour le dépeindre, entre « grande gueule » ou « colérique ». G. semble toujours être sur la défensive, la plupart des gens ont l’impression qu’il les agresse des qu’il ouvre la bouche. C’est dommage car G. n’est sûrement pas que ça (autrement S. ne serait pas aller se fourvoyer avec lui !). De l’extérieur le couple qu’ils forment n’est qu’une énorme tension.

lundi, juillet 04, 2005

L'amour Nautilus

J’entends l’eau couler
Il fait noir, je ne vois rien.
Me guideras tu ?

Hearing nothing but the water
Will you be like a twisted branch?
Twisted enought to get to me.
Will you be smart enought
To understand the lies, the mysteries
And the blooms of my wrecked body?

J’entends l’eau couler
Il fait noir, je ne vois rien.
Me guideras tu ?
Aideras –tu mon corps démoli
A remonter à la surface ?

Défiant les baleiniers
Je rêve de refaire surface.
Donne moi tes battements de cœur.
Ton corps de batracien
Glisses et m’échappes.

Tu n’es pas la branche tordue
Rien a quoi se raccrocher.
Je deviendrai donc une veuve, un planeur
Ou une rivière.

Donne moi une raison de t’aimer ou de te détester.

la fin des suspenses

Il pleut aujourd’hui.
Enfin.
Comme la fin d’un long suspense.
La pluie m’a réveillé ce matin (11h37).
La fin d’un autre suspense ?
Thierry est venu à mon travail cette nuit.
(En tant que client, pas pour me voir !)
Mais, coucou, tu me vois quand même !
Il n’est pas aller voir le spectacle don j’avais glisser le billet dans sa boite au lettre.
Il ne pouvait pas ce soir là.

Thierry est venu à mon travail cette nuit.
- Bonjour !
- Salut !
Nous discutons.
Je ne sais pas si nous nous dévorons des yeux ou
Si nous nous observons avec méfiance.
Je suis l’ogre donc je dévore.
Lui : je ne sais pas.

Eric est passé la semaine dernière
(Je ne sais pas si je l’ai écris dans ces pages électroniques).
Quand les gens viennent ici c’est que ça ne se passe pas très bien avec leur régulier.
Sais-tu Thierry qu’Eric est venu la semaine dernière ?
Est-ce qu’il sait Eric que tu es là ce soir Thierry ?
Je garderais le silence. Je m’en fiche.
En plus ce n’est pas vrai, on peut venir ici sans avoir de problème dans son couple.

Thierry est venu à mon travail cette nuit.
Fin du suspense.
Est-il froid ou juste amicale ?
Moi je crois que je l’aime encore.
Un peu.