mercredi, décembre 28, 2005

Grégoire*

Je croise Grégoire* (??!!!) au boulot. C’est un garçon petit et sec. Ses cheveux sont très noir et ses yeux très bleu. Grégoire* est une mini bombe alors forcément j’ai du mal à lui faire face, je baisse la tête et je bafouille.

Je le vois…. Les images de mon passage en Fac resurgissent. Je crois me souvenir d’un t-shirt d’Act Up sur son corps de demie portion. Je crois me souvenir de Grégoire*, qu’il me plaisait, que je l’admirais.

Quand Grégoire* repasse dans l’autre sens et me réclame son manteau je lui demande si il n’était pas à la fac P.V entre 1993 et 1995.
Il répond oui avant même que je finisse ma question. Il tord sa bouche, je me demande si c’est une grimace ou un petit sourire complice, puis Il part vite.
Est-ce moi ou la fac qu’il fuit ?


Je l’ai quand même un peu regardé…il n’est pas vraiment beau mais il pue le sex. Il a aussi l’air d’un gars super bien dans ses pompes et c’est sûrement ça qui m’intimidait il y a une dizaine d’année.

J’ai aussi une image de Grégoire* faisant la bise à mon mec à la terrasse d’un café.


En 2001 je le croise à la piscine.

Il est assis sur le bord du bassin. Je le frôle et j’ai envi de lui demander de me parler de sa relation avec mon mec, si il avait été un ami ou qu’une vague connaissance.

Nous sommes en 2005…….. il vient de partir et je reste avec mes envies de lui et mes questions.
Je n’avais pas croisé ce garçon depuis longtemps, il doit être dans la région pour les fêtes de fin d’année.

*Grégoire….. J’ai pas trouvé autre chose comme nom.

mardi, décembre 27, 2005

Voyageurs




Une nuit d’hivers
Un minuscule Gulliver
S’en ai pris à moi.
Une nuit Don Quichotte
Me grimpe, m’enfonce des moulins
J’en pleure et j’en ris.


J’en pleure
J’en pleure et j’en ris

Un voyageur, un rêveur….

Christophe Colomb, Vasco de Gama, Magellan, La Pérouse, Cook, Charcot, Paul-ÉmileVictor….

L’ogre ?

dimanche, décembre 25, 2005

p'tite info

juste un petit message pour vous dire que les photos de ma ballade de Noel, un moi après la crue, sont en ligne sur un blog éphémère:
http://apreslacrue.over-blog.com/

samedi, décembre 24, 2005

pistes de lecture

1.
La plupart du temps quand il lit des romans d’aventures, ou des gros pavés historiques, l’ogre tombe amoureux du personnage qui meurt au deuxième ou troisième chapitre. L’ogre se retrouve alors seul et déprimé pendant les quatre cents dernières pages du bouquin.
2.
L'ogre ne lit pas beaucoup de romans historiques ou d'aventures. Il a bien trop peur de tomber amoureux.
3.
Romanesque:adjectif et nom. Fabbuleux; qui tient du roman:aventures romanesque. Figuratif: rêveur,qui voit la vie comme un roman: esprit romanesque
4.
Tomber amoureux aussi bien et aussi vite dans la vie que dans les romans?
L'ogre est forcément déçu... C'est comme se retrouver au lit avec le petit voisin quelconque après avoir maté des films de cul avec des acteurs surdimensionés et surentrainés pendant des heures.

mercredi, décembre 21, 2005

le rêve du monde




Je sors du boulot à 21 heures et mon portable m’indique qu’on a essayé de m’appeler deux fois et que j’ai un message.
Dans la rue c’est un peu la tempête, le vent froid s’engouffre de partout alors je décide d’attendre d’être dans la voiture pour consulter la messagerie.
Je longe les jardins qui servent de lieux de rencontre homo et je m’imagine un instant louer un des appartements don les fenêtres donnent sur les allés de platanes ou s’adossent les mecs en attendant d’être excités par un nouvel arrivant. Je m’imagine, le pantalon aux chevilles, ouvrant mes fenêtres, créant l’émeute avec mon « appelle au peuple ».

Une fois dans ma voiture, garé devant le consulat d’Algérie (au moins je sais que l’endroit est surveillé) j’interroge ma messagerie. Mes doigts froids ont du mal à tenir le téléphone alors j’enfonce mon cou dans l’appuie tête du fauteuil, cale le téléphone entre le tissus et mon oreille puis enfin je ferme les yeux prêt a écouter.
(Heureusement que le quartier est désert car je dois avoir l’air bien bizarre dans la voiture).


C’est Cess qui m’a laissé un message.
J’entends, en fond, le brouhaha d’un hall d’aéroport. Elle m’explique avec une voix fatiguée mais chaude, qu’elle est a quelques minutes d’embarquer pour Saint Denis (97400 Saint Denis pas 93210 Saint-Denis) pour passer un moi en famille.

J’ai les yeux fermés et j’imagine Cess, immobile dans un terminal d’aéroport, entourée d’une foule hystérique se regroupant ou s’éparpillant dans un bruit de chariots au gré de l’annonce des arrivées et des départs.
Je m’imagine Cess encombrée de ses bagages, faisant la queue en salle d’enregistrement, entrain de me dire sur le répondeur« c’est la merde mais nous sommes des battants ».
J’imagine ensuite être Cess dans cet avion au dessus du Pacifique. Quand je m’imagine être Cess je m’imagine toujours mélancolique alors que ce n’est pas ce qui se dégage lorsqu’on la rencontre « en vrai ».


Je cesse d’imaginer Cess et j’ouvre les yeux : toutes les vitres de la voiture sont couvertes de buées. Je mets la ventilation en route et je me dis que non, je ne suis pas de la race des battants. Avant de démarrer je ferme une dernière fois les yeux pour construire et déconstruire un tas de choses, un tas de gens et les sentiments qu’ils abritent.
C’est un tic, une manière de faire passer l’ennuie ou de survivre.
A un feu rouge je me dit que je vais ressortir d’un carton ma vielle copie d’Under the Cherry Moon de Prince et l’écouter plus tard dans la nuit, juste avant de me coucher.

La nuit d’après est un cauchemar.

Je me réveille avec le brouhaha des aéroports internationaux collé dans les oreilles.
Je pense aussi à Shanghai et à la ville ou j’habite qui m’étouffe.
Je me lève et sort une belle feuille blanche de mon imprimante et j’y dessine grossièrement une mappe monde au marqueur noir que je jette juste après l’avoir terminée.
Mon rêve de monde est fini.

Je peux me rendormir.

mardi, décembre 20, 2005

Chine et Allemagne



J’étais, en fin de semaine dernière invité chez Günter à manger. Günter est un ami allemand qui habite en France depuis des années. Puisqu’il est au chômage et qu’il est bien indemnisé (normalement il est cadre dans le tourisme) il est parti pendant trois semaines en Asie.
Il s’est d’abord arrêter chez son père en Thaïlande puis chez son frère à Shanghai.
J’étais donc tout excité à l’idée de le revoir.

En arrivant chez lui je tombe sur un truc kitch et inutile qui me fait hurler de rire.
C’est une statuette de chat qui bouge la patte gauche. Günter m’explique que c’est une sorte de moulin à prière qui est sensé apporter joie et fortune dans la demeure. On peut aussi agrafer des prières et des requêtes à la patte mobile.
Il ne faut absolument pas que la patte de l’animale arrête de bouger.

Nous commençons à parler de notre attirance pour tous les gadgets un peu étranges, un peu dorés ou lumineux en provenance d’Asie. Nous nous remémorons aussi nos rires et nos émerveillements provoqués par la décoration des restaurants chinois ou nous allons souvent.
Puis, en rentrant dans le salon, il me tend mon cadeau de Noël.
Quand j’ouvre la boite je tombe sur un chat tout aussi doré et kitsch que le sien. Je lui enfonce une pile sous les pieds et sa patte commence ses mouvements frénétiques.

Günter me dit : « Et maintenant tu va faire comment pour ramener le chat chez toi sans arrêter le mouvement de la patte ? »
….. Heureusement je suis un occidental sans peur et sans superstition. J’arrache la pile , le mouvement s’arrête et j’enferme le chat dans sa boite.

(Une fois chez moi la première chose que je fais c’est d’installer le chat dans mon salon. Nous vivons ensemble depuis quelques jours maintenant et il faut absolument que je lui trouve une autre place car je trouve qu’il vampirise tout le salon et que sa patte fait un bruit d’horloge hystérique. Quand je ferme les yeux j’ai l’impression d’être dans la salle à mangé de mes grands parents ou trônait sur la cheminée une grosse horloge baroque).

Quand nous passons à table il commence le récit de ses voyages. Il m’agace car il va trop vite et j’ai surtout l’impression qu’il ne dit pas tout, qu’il reste dans l’approximatif.
Je lui pose une multitude de questions et il répond patiemment. J’en veux encore, il me faut toutes les images et toutes les impressions.
Je ne sais pas si Günter voit que je suis comme un fou, que mes mains sont crispées sur la table mais je le sens étonné par ma soif d’info sur son périple asiatique. Je veux être celui qui a fait le voyage.
Quand il me montre la vingtaine de photos qu’il a prise j’essaye d’en retenir les couleurs et les formes. Il parle et j’écoute. J’ai l’impression de dire « raconte moi Shanghai » comme j’aurais pu hurler « baise moi » au mec le plus bandant de la terre.


J’ai regardé le dvd de Lola, une Femme Allemande de Fassbinder qui est le deuxième volet de sa trilogie consacrée à l’Allemagne. Ce film m’a étonné par l’overdose de couleur qui semble déformer et assombrir l’image. Je crois que c’est un des meilleurs exemples d’utilisation de la lumière pour obscurcir ou cacher au cinéma.
Le film date de 1981 mais ce passe à la fin des années cinquante dans une petite ville. Les luttes entre les architectes, les mairies et les entrepreneurs pour la reconstruction d’après guerre servent de prétexte pour rencontrer une série de personnage déchus.
Ce film c’est un peu L’Ange Bleu après une marée noire de désirs et d’humiliation.J’aime de plus en plus Fassbinder : son écriture (cinématographique ou littéraire) nous apparaît à la limite de la simplicité mais cache des trésors.

vendredi, décembre 16, 2005

Haikus de la nuit de vendredi

Une bête assoupie :
Tes pieds nus dans ma bouche,
Ton corps est viande.

Une bête assoupie :
Tes pieds nus dans ma bouche,
Corps nourriture.

Sommeille ou torpeur
Serait-ce l’éternité
L’œil fixe du poisson.

Sommeille ou torpeur
Le regard fixe du poisson
Me fait bien trop peur .

jeudi, décembre 15, 2005

lettres

Aboyeur
Bruissement
Candide
Douleur
Extatique
Fêter
Gecko
Herbier
interrompre
Jachère
Kidnappeur
Lécheur
Monstre
Nymphe
Obscène
Palmeraie

Queue
Reptile
Salir
Tarasque
Usure
Vache
Wolf
Xanthie
Ysopet
Zero

lundi, décembre 12, 2005

l'eau de la mer



Aujourd’hui il a fait beau et froid. Avant d’aller me coucher l’ogre est allé à C. voir le très officiel dernier bain de l’année.
Bien sûr il ne s’est pas trop approché.
Il est resté à l’écart des baigneuses et des baigneurs jaloux de leur euphorie. A l’heure dite tous ont enlevés leurs habits pour se retrouver en maillot de bains et le froid les a fait criés.

Ils sont entrés dans l’eau en courant, hurlant de froid et d’excitation. Sur la plage les supporteurs préparaient déjà les serviettes, le linge sec mais aussi les boissons et les tapas.

Une dame c’est approché de l’ogre. Elle lui a proposé un verre de café.
L’ogre s’est presque enfuit pour ne pas avoir a lui parler.

«
Non merci madame, je ne bois jamais de café et, en plus, je ne suis pas encore allé me coucher. Mais c’est gentil d’avoir proposé. Merci beaucoup. Encore une fois merci merci merci……. »

Ouf.

Il y a à P-L-F, l’ogre ne sait plus si c’est pour Noël ou pour le nouvel an, un autre bain en méditerranée glacé. Peut-être que l’ogre ira se joindre à la masse de fous hurlants.

Peut-être que l’ogre s’enfoncera dans l’eau froide avec une coupe de champagne dans la main droite et des cotillons dans la main gauche.

Il sera fier de renverser son champagne dans cette mer si sale.
Il sera émerveillé de sentir les cotillons se transformer en pâte humide pour ensuite se disloqués et se dissoudre dans l’eau.

En fait l’ogre est allé à C. ce matin pour se changer les idées…. Ses comédiens sont passés dans la nuit le voir au travail et lui ont annoncés que le son du dvd de la vidéo du spectacle n’était pas synchro avec l’image…
PUTAIN.

L’ogre ne trouve pas la clé du mystère.

Au lieu de défoncer son ordinateur à coup de marteau l'ogre a préféré reprendre la voiture pour aller voir la mer

vendredi, décembre 09, 2005

Ogro Goldwyn Mayer

Il est midi est j’ai dormi comme un gamin jusqu'à maintenant. Cette nuit je suis rentré du boulot en voiture car il commence a faire plus que froid. J’espère que le vélo ne va pas trop rester au garage….. le garage étant un coin de mon salon.

J’ai fini hier après-midi le montage vidéo de la pièce que nous avions joués au moi d’avril. J’avais fais revenir les comédiens pendant un week-end du moi de Juillet pour pouvoir filmer plusieurs versions de chaque scènes.

J’avais prévu de monter un truc de sensé et sensible dès le moi de septembre mais la surcharge de « travail alimentaire » m’en a empêché.
Je viens donc de passer, en trois jours, quatorze heures devant le logiciel de montage installé sur mon ordinateur.
J’ai cru finir débile à force de passer et de repasser cinquante fois le même extrait, a force de vouloir synchroniser deux images tout en vérifiant la chronologie de l’ensemble grâce au texte.
Si l’enfer du « copier-coller » visuel existe je m’y suis dangereusement enfoncé.
Je n’ai plus que quelques retouches à faire au niveau des raccords et je crois que j’aurais fini.

Je ne suis évidemment pas du tout content du résultat. Je suis assez déçu car le jeu des comédiens n’est pas vraiment top. Ils étaient fatigués, pas très concentrés et, terrorisé par la caméra que j’avais entre les mains, je ne les ai pas assez dirigé et recadré.
Le texte et la mise en scène de Déballage étant plus qu’expérimentale j’ai eu l’impression, sur plusieurs bandes vidéo, d’avoir des comédiens complètement perdus.

Il y a, à la base de se projet, un problème de compréhension. Tout au long des répétitions je ne suis jamais parvenu à expliquer ce que je voulais aux acteurs et donc, forcément, ils n’ont pas compris ce que j’attendais d’eux et ils ont toujours été sur la défensive.
Ils ont voulu s’encombrer avec des sentiments et des poses alors que je ne voulais rien.
Je me souviens, au début des répétitions, une crise de ma comédienne qui était désemparée de ne rien « faire ». Je crois qu’elle a eu du mal à admettre que je voulais qu’elle transmette une info et pas un sentiment. Les sentiments (ou plutôt les sensations) devaient naître chez le spectateur confronté à cette accumulation d’infos diverses.
Cela m’a profondément choqué de la voir dans cet état là car cela m’a renvoyer a mon incapacité d’expliquer (et donc de diriger) un comédien.

Il existe des traces vidéo des mes premiers spectacles mais nous avions juste demander a quelqu’un de filmer, de façon discrète, pendant une représentation. Pour Déballage j’ai voulu garder une trace un peu moins souillonne et un peu plus structurée en m’essayant au montage.
Le résultat est plus propre mais j’ai pas mal de problèmes de raccords que j’ai masqué par de petits bidouillages navrants.


Ce qui me déçoit par rapport à la représentation initiale c’est que l’homogénéité a complètement disparue. Je crois que j’aurais du filmer plusieurs fois la pièce entière au lieu de l’avoir fragmentée.
Lors de l’enregistrement nous n’avions pas le rétroprojecteur qui enveloppait d’images, de manière continue, les comédiens.
Il me semble que ces images projetées, à défaut d’être un troisième personnage, donnaient un cadre et une unité au spectacle.

C’est un exercice qui m’a beaucoup déçu et ou j’ai franchement manqué de patience.
Je suis capable de rester des heures à tourner et retourner des mots ou des phrases mais pas des images.

jeudi, décembre 08, 2005

la fin des rêves



L’ogre voit bien qu’il n’a plus d’audace.
Les rêves sont partis depuis longtemps.
Il n’est même pas malheureux, il est statique et un peu vide.
Si il y avait encore du rêve en lui il aurait déjà tout plaqué mais l’ogre aime trop les miasmes de cette forêt ci.
C’est une vie ni trop dur, ni trop triste.

Pourquoi es-tu comme ça l’ogre ?
Qu’est-ce qui te donne mal au dos et mal à la jambe comme ça ?
L’envie de rester couché, l’impossibilité d’avancer ?

Dans Quand je suis devenu fou, Christophe Donner écrit « Ma vie oscille entre la nullité parfaite et le délice des saisons »….. Ça doit être pareil pour l’ogre mais en plus lourd.

mercredi, décembre 07, 2005

les cahiers litteraires de l'ogre (dec 05)


Elle fait tout dans l’excès Hanna.
Elle aime les fringues improbables et prépare des tables de festins.
Elle s’enthousiasme de tout et fait la fête d’un rien.
Elle a des tas d’amies avec qui elle passe des après-midi à boire du champagne rosé et à manger des macarons multicolores.
Hanna est toujours en fuite, dans les rues de sa ville puis en exil dans un pays de carte postal, un pays du nord ou elle se réfugie avec son amour Giovanni.
L’amour meurt, puis est ressuscité. Et comme souvent le premier amour, même mafieux, revient à la fin.
Elle fait tout dans l’excès Hanna….
Elle aime tout ce qui est délicat et monstrueux.
Elle ressemble sûrement à Brigitte Fontaine, enroulée de taffetas ou de toiles de jute, rêvant sa vie de son observatoire de l’Ile Saint Louis.

La bête curieuse, Brigitte Fontaine
Flammarion.

J’ai relu Les larmes amères de Petra Von Kant de Fassbinder.

J’ai pris mon temps, je l’ai lu a voix haute l’autre matin quand je n’arrivais pas à dormir.
Je crois que le voisin, après avoir fermé sa porte pour partir au travail, c’est arrêté près de la mienne pour écouter un peu.

L’oubli est un crime !

J’ai connu Fassbinder grâce à ce texte lorsque j’avais dix-neuf ans et depuis j’avais oublié sa force et surtout son équilibre.
J’aime ces textes qui ont l’air brouillons mais don chaque scène est une architecture rigoureuse.

Je n’ai toujours pas vu le film. Je recule toujours ce moment.
J’ai peur d’être déçu.

Pour ce texte j’imagine une mise en scène mécanique.

L’espace se rétréci au fur et à mesure que le personnage s’enfonce dans l’amertume et dans la dépendance passionnelle.
Au quatrième acte les trois générations de femmes sont complètement enchevêtrées….
Au dernier acte l’espace est beaucoup plus dégagé mais le plafond si bas qu’il ne nous laisse aucun doute sur le faux espoir qu’amène le nouveau départ de la vie de Petra.

(Mais si je vous assure !!!!!!!!!!! Ca peut être sympa comme mise ne scène…. Un producteur vite !!!!!!)

Dans le même volume Le bouc, micro pièce traitant de la peur de l’étranger dans le milieu ouvrier (tellement actuel). Une multitude de scène très courtes ou les personnages se croisent parlant de ce grec qui vole le, travail allemand la femme allemande, qui dort nu et ….. qui a un sexe beaucoup plus grand que ceux des allemands

Le bouc
Les larmes amères de Petra Von Kant de Fassbinder
Fassbinder
L’arche

mardi, décembre 06, 2005

rêve d'un corps

Le lac tout glacé !
Je patine sur ton corps :
Amour tout givré !


Sueurs étoilées,
Chaleur qui éteint la nuit :
Ton corps irradie !


Au lit pour toujours,
Un flux extraordinaire
Nous animera!

dimanche, décembre 04, 2005

fucking / no fucking (version aquatique)

Le dégoût est total en ce moment. C’est sûrement à cause de l’hiver, c’est sûrement à cause du coup de collier que j’ai donné en fin de semaine dernière pour boucler les différentes versions du spectacle pour enfant.
Spectacle qui ne me donne aucun plaisir depuis que nous avons ressusciter le projet après un an d’incertitudes.
Je suis retourné à la piscine. Il faut que j’y pense assez à l’avance pour me motiver.
Une fois que je suis dans l’eau ça va ? L’eau m’enveloppe d’une énergie que j’ai du mal à trouver ailleurs puis tout retombe.


Le 17 juin 2000 je suis avec mon amant dans la maison de campagne. J’adore le moi de juin car c’est déjà l’été et les jours ne diminuent pas encore. Nous passons notre temps à recevoir nos amis dans cette grande maison.
Je me suis toujours demandé si c’était une façon qu’a eut mon amant pour dire au revoir à tout le monde comme si il savait que sa vie allait se terminer à la fin juillet.

Nos amis arrivent vers les onze heures du matin, ils arrivent de la ville ou de la côte, avec d’énormes plateaux de fruits de mer que nous dégustons sur des nappes blanches posées sur la table dans la cour intérieure de la maison.

Le 17 juin 2000 est la fin d’une parenthèse ouverte au moi de mai.
Une bulle de repos entre les mois d’hivers ou mon amants à subit des traitements inefficaces mais épuisants et l’agonie du dernier moi.
Après la fête de la musique, le 22 juin au matin, ne pouvant pas se lever des ambulanciers sont venus le prendre à la maison. Il est mort un moi plus tard.

Le 17 juin c’est aussi une fin de parenthèse car j’ai faillit me noyer.
Avec une amie nous avions quittés la maison de campagne pour aller à la ville la plus proche pour faire le plein de course pendant que les autres était restés paresseusement dans des transats.

Au retour j’ai voulu qu’on s’arrête pour se baigner, à ’l’extrémité d’un plan d’eau aménagé, dans la rivière du coin.

A l’endroit où je voulais me baigner une passerelle rudimentaire, faites de trois tuyaux posés cote à cote puis recouvert de béton, permettait aux tracteurs de traverser la rivière pour rejoindre quelques vignes isolés jusqu’aux inondations de novembre 1999.
Lors de ces crus le béton à cédé aux extrémité de la passerelle. Celle-ci c’est donc enfoncée dans le lit de la rivière pendant que l’autre coté piquait vers le ciel.
Le tout ressemblant à une rampe de lancement plus large que haute.

Je saute à l’eau et je m’accoude du coté bas de la passerelle et continue de parler avec ma pote quand soudain je sens mes pieds aspirés par un des tuyaux.

J’essaye de me cramponner au plateau de la passerelle tandis que ma copine, se demande pourquoi j’ai tout d’un coup arrêté de parler et pourquoi je suis devenu blanc de peur.
Je dis « putain, putain », elle me tends ses deux mains mais l’eau m’emporte.

Je ferme les yeux… Quand je les ouvre tout est vert sombre autour de moi.
J’aperçois que le courrant me conduit vers un endroit vert clair. Je me dis que c’est le fameux halo de lumière que décrivent les gens victimes de NDE.
Je me rends compte que c’est en fait l’endroit ou l’eau sort du tuyau et que je me suis donc retourné lorsque j’avais les yeux fermés….. Je suis donc dans le sens de la marche mais je doute avoir assez d’air pour tenir jusqu'à la sortie du tuyau….Je suis d’un calme surprenant. Il y a plein de choses bizarres autour de moi, un peu comme si le vert de l’eau qui m’entourait était devenu le vert d’une forêt. J’étais sûrement à Brocéliande, entourés de personnages magiques et de gens que j’appréciés…. J’étais extrêmement bien.
J’avais l’impression d’être dans le silence total après vingt-cinq ans de bruit. Je me suis dis que je n’avais pas besoin de revenir en arrière puis mon cœur est devenu très lourd : J’ai pensé à mon amant que je laissais seul dans un moment assez dur puis je me suis dit que c’était la fin pour lui et qu’il n’avait pas beaucoup à attendre avant de mourir lui aussi.
Ma mère est arrivée dans la foret pour me dire au revoir puis le bruit assourdissant de l’eau m’a éclaté les tympans et je suis rentré dans le vert clair puis dans l’eau transparente……

Je m’écrase sur un rocher pourtant je ne sens rien. Je sais que j’ai le haut du corps en dehors de l’eau alors que mes doigts de pieds s’enfoncent dans les graviers du lit de la rivière. La première chose que je vois quand j’ouvre les yeux c’est le cul de ma pote penchée sur son sac à la recherche de son portable pour appeler les pompiers….. Ce cul enfermé dans un maillot de bain bleu à fleurs jaunes….. je me dit « t’es pas au paradis, bon retour sur terre ! ». J’essaye de crier mais je n’y arrive pas car il y a plus d’air dans mon cœur.

La douleur arrive d’un seul coup. Mon genou droit est explosé et je n’arrive pas a le bouger.
Ma copine se retourne enfin, le visage décomposé. Une fois la surprise de me voir vivant passée elle essaye de trouver un moyen de me rejoindre sur mon rocher au milieu de la rivière.

Au bout de dix minutes je me lève et sort de l’eau.
Mon genoux a arrêter de pisser le sang et je me dit que j’ai du sentir la même chose qu’une tranche de pain qui saute du toaster.


Je regarde les trois tuyaux. Il me semblent petits pourtant j’ai disparu pendant un peu plus d’une minute. Je remarque aussi que le tuyau ou j’ai vu la foret de Brocéliande est le seul a ne pas être obstrué par des branches.

Nous restons une demie heure tremblants et pleurant avant de reprendre la voiture.
Dans la voiture je dit seulement que j’étais à Brocéliande et que la forêt était remplis de monde.
Quand nous arrivons à la maison nous racontons l’histoire aux autres.

Nous sommes tout les deux bouleverser mais je suis sûr que notre auditoire ne se rends (heureusement) pas compte de la chose que je viens de vivre et des émotions de ma pote qui se voyait déjà entrain d’appeler ma mère et mon mec a la morgue.

« J’ai pensé à mon amant que je laissais seul dans un moment assez dur puis je me suis dit que c’était la fin pour lui et qu’il n’avait pas beaucoup à attendre avant de mourir lui aussi. »…. Pendant la nuit je me suis dit que c’était la première fois que je formulais les choses comme ça, Cette invasion d’inconscient est aussi de courte durée car, par la suite, même en plein dans le cauchemar, je n’ai jamais réalisé qu’il pouvait mourir.

Souvent j’ai l’impression de passer ma vie a raconter cette histoire. Elle n’était pas dans ce blog, c’est maintenant chose faite.

Fatigué, comme cette fois là, au sortir de l’eau.
Si ma vie s’arrête aujourd’hui il n’y a aucun problème, mon appartement est propre et les papiers sont classés.

Je pense a cette histoire puis le premier décembre s’abat sur la ville.
Je ne veux plus de cette terreur au fond de moi.

Je ne veux plus me sentir cloué au sol.
Je veux pouvoir aller vers l’autre sans avoir l’impression d’aller à la guillotine.
Cette terreur m’aspire.
Je ne veux plus de rubans rouges, de bougies ou de lâcher de ballons.
Cette maladie m’a rendu triste et fou.
Cette maladie m’a rendu parano.
Mon corps est « safe », pas ma tête.
Pour être en paix avec moi-même il faudrait que j’arrête totalement d’avoir une vie sexuelle.
Mieux vaut être abstinent plutôt qu’avoir une vie sexuelle médiocre.
….. je n’ai même pas le courage de ça.