jeudi, juin 29, 2006

message pas si important que ça

Comme d'habitude en cette saison mon ordinateur est reparti au SAV pour un problême de graveur.
Je dois le récuperer dans une à deux semaines alors..... portez vous bien.

L'ogre déconnecté.

Deux textes

TOURISME


Animal Sacré
Première Saison

La rue sans joie
Les poissons lunes sont nourris à la main
Dévorés par leurs appétits
Chalut ruisselant.
Djerba, Maldives, Séchelles
Bravo ! Les vacances !
La banquise est en béton
Les filles du nord, touristes palmées
Villes découvertes
French kiss
Position du missionnaire
La mer apaise
Cappucino à l’ombre des palmiers
Début juillet
La mer a des couleurs ( rouge, noir)
Fin août enfin

EXIT EXIL

Plus frais plus ensoleillé, les derniers tziganes
Un début de ville aux contours perdus
L’air chaud se charge de suspicion…
Evitons les regards !
( Ce qui, au fond est excitant !)
Echos de batailles
Mafia locale
Etrange pays à la langue gutturale, cauchemardesque
Intimiste ( ou presque)
Pays pas d’ici mais forcément à l’est.
Murés de certitudes politiques

La tête piquée d’épis et caravane miteuse
Il s’endort sans rien me dire.

mardi, juin 27, 2006

L’habitat comme souvenir ( 1 / l’enfance)
















Ma première maison je m’en souviens pas trop car je l’ai quitté à l’age de trois mois. Je ne sais pas si mes souvenirs de cette époque sont vrai ou si je les aient construit avec les quelques photos que j’ai retrouvé.
Je n’ai aucun souvenir de la maison mais je sais qu’elle était en fin de ville ou au moins en fin de lotissement. Il y avait un grand champs derrière avec des herbes hautes. J’ai le souvenir aussi que tout était plat.
Cette maison est une première approche de la bizarrerie de la vie. En effet, loin des liens familiaux, je suis né à Orléans dans le Loiret car ma mère, en rentrant du Maroc, devait travailler à Paris ou elle ne trouvait pas a se loger.

Mes parents se sont ensuite installés à Toulon dans le Var car ma mère avait trouvé un poste à la préfecture. L’endroit n’était pas totalement étranger car ma grand-mère paternelle et sa sœur y vivaient.
Elles habitaient dans le Toulon historique dans un appartement vieillot ou j’arrivais a glisser des feuilles de papiers sous la cloison entre la chambre de ma grand-mère et le salon. Par les fenêtres de l’appartement je me souviens avoir souvent regarder la fin du marché quand les éboueurs viennent nettoyer l’endroit. Une peur dans le ventre à la vue des tas de betteraves cuites pourries et leurs jus couleur rouge sombre comme du sang sur le trottoir.

De l’appartement de la grand-mère jusqu'à chez nous c’était très simple, il suffisait de longer le bord de mer ( avenue de la république je crois ) et nous arrivions chez nous, au Panoramique.
Je me souviens d’un immeuble massif ( style habitat du début des années soixante dix.) planté au bord de l’eau. Quand on est arrivé ma mère a peint un mur en rouge comme dans chaque lieu ou elle avait habitée. Je me souviens de la clarté de cet appartement même si nos fenêtres ne donnait pas sur la Méditerranée.
Nous y sommes resté jusqu'à ce que j’ai trois ou quatre ans. Le temps de ce créer un monde à soi. Cet univers c’était un cour de tennis juste derrière l’immeuble ( ou pas loin !) ou je ramassais les balles perdues.
Il y avait, toujours derrière l’immeuble, une rue qui donnait sur une place d’asphalte ou il y avait une pharmacie ( j’ai bloqué sur les néons vert….) et un bus que nous prenions souvent avec ma mère pour aller… je ne me souviens plus ou.

Hors de l’appartement, hors de la ville je me souviens des centaines de ballades sur le Mont Farron et surtout celles ou mes parents s’enguelaient méchamment.
Il y avait aussi le port et les bateaux militaires.
Je me souviens,lors du déménagement, que mon père avait bouché l’entrée de ma chambre avec une armoire et qu’il me cherchait en me menaçant de représailles si je ne réapparaissait pas. Moi, j’étais prisonnier dans la chambre entrain d’essayer de pousser l’armoire et de dire « je suis là ,je suis là » mais personne ne m’entendait.
Quand on est petit la nuit est le moment ou l’on est barricadé à la maison. En été on dort avant qu’elle soit là et l’hivers on se colle à la vitre pour l’observer.
C’est à Toulon que je suis sorti la première fois alors qu’il faisait nuit . Il paraît que j’aurais eu ces mots : « Je marche nuit »…. Mon dieu, l’Ogre, deux ans et déjà poète !

Bizarrement j’ai beaucoup moins de souvenir de l’appartement que nous avons occupé par la suite à Bâle en Suisse..
En tout cas je me souviens d’un seul appartement situé dans un immeuble assez petit dans une rue tranquille qui débouchait sur un boulevard. Il y avait, derrière et sur le coté de l’immeuble, un gigantesque parc avec des marronniers et quelques pentes douces , agréable, l’hiver lorsqu’on sortait la luge.
Le fond du parc était délimité par un grand mur de briques grises. Il a dut se passer des moments importants pour moi vers ce mur car j’en garde une image net.
Le souvenir est quelque chose d’assez sordide : tu te souviens d’un mur, par contre tu es incapable de te souvenir du prénom et surtout de la tête de ton voisin ou de ta voisine en classe de C.P
L’appartement était moins lumineux que celui de Toulon. Une partie des fenêtres ( don un balcon) du salon donnait à l’arrière de l’immeuble sur le parc.
Je crois que les autres fenêtres ouvrait sur le coté de l’immeuble ou le parc était moins arboré et ou l’on pouvait apercevoir la rue.
Ma chambre était à l’opposé du salon, au bout d’un couloir. Logiquement la fenêtre devait donner sur le parc mais j’en ai aucun souvenir. Ce don je me rappelle vraiment c’est d’être assis au milieu de la chambre et la vue que j’avais sur le couloir et sur le salon tout au fond.
Cet appartement devait bien comporter des toilettes, une salle de bain, une cuisine et mes parents devait bien dormir quelque part mais…. Ça ne m’a pas marqué.

Au fur et à mesure que j’écris ce petit texte je me demande si le parc n’était pas tout simplement un pauvre jardin ou peut-être alors une immense forêt. En tout les cas, dans ma tête d’enfant tout tournait autour de cet espace de verdure, pour preuve, le nombre de fois ou j’ai placé le mot parc pour arriver a décrire cet appartement.

Il y a quelques années, en lisant Naissance de fantômes de Marie Darrieussecq, j’ai imaginé que l’appartement ou vit le personnage principal était cet appartement Suisse ou j’ai passé quelques années.









Je suis ensuite parti en Roumanie.
A Bucarest nous n’avions pas le droit de loger n’importe ou. Je ne sais pas si ma mère a eu le choix de l’appartement mais en tout cas nous avons atterris dans un « Bunker Diplomatique ».
L’immeuble était donc surveillé et entièrement peuplé d’ Espagnol, d’anglais, de Sénégalais, de Français ou d’américains. C’était un endroit super basique, une barre dans le style socialisme triomphant.
Je n’ai pas de souvenir qu’il y ait eu un balcon mais de longues vitres partout. L’appartement donnait sur l’avant et sur l’arrière du bâtiment. Nous devions être au cinquième ou sixième étage. La salle principale était immense, elle contenait un coin salle à mangé qui donnait sur une rue moche et un coin salon don les fenêtres nous laissaient voir, un peu plus loin des toits bas et des immeubles.
Ca à l’air d’être un peu la zone et la grisaille mais il faut comprendre qu’en avril ou en Mars 1977 la ville a subit un terrible tremblement de terre faisant 1500 mort et que Ceauşescu en a profité pour tout raser et reconstruire la ville comme les dictateurs aiment le faire. Il y avait d’énormes complexes de bâtiments officiels et des quartiers de misères totales.

La cuisine était proche de l’entrée, elle comportait deux portes, une donnant sur le vestibule et une autre donnant sur la partie salle à mangé de la grande pièce. Mes parents ( mon père est reparti pendant la première année de notre séjour roumain) avaient la première chambre dans le couloir puis venait la salle de bain et enfin ma chambre.
Ces trois pièces donnait sur l’arrière de l’immeuble.
Beaucoup d’espace et de lumière mais, même en étant très jeune, je sentait l’étouffement que provoquait cette dictature paranoïaque. Je me souviens des coups de téléphone anonymes de 19 heures que nous recevions de la part des renseignements généraux roumains qui voulaient savoir si nous étions bien chez nous, mais aussi nous rappeler chaque soir que nous étions sous haute surveillance.
Une fois je me ballade dans les couloirs et les étages de l’immeuble ( quel gamin en manque d’aventure n’as jamais joué a ça !) et je tombe sur une dame (la femme de ménage des parties communes ?)qui m’arrête et qui me dit mon nom, celui des mes parents ainsi que les fonctions exactes de ma mère au consulat français et l’endroit ou nous passons nos vacances d’hiver quand nous ne rentrons pas en France.
…Elle m’ordonne ensuite de ne plus me promener dans l’immeuble et de retourner chez moi.

Le fait de n’avoir pas le droit de parler aux « locaux » incite les expatriés à vivre en bandes. Il y avait donc toujours du monde à la maison pour des apéros et des dîners interminables. L’hivers, celui qui avait de l’eau chaude appelait les autres qui se rappliquaient aussitôt pour prendre des douches. Je me souviens de soirées ou il y avait une dizaine de personne une serviette à la main dans mon salon.
Un jour d’hiver je suis rentré de l’école et je suis allé voir mes poissons rouges dans ma chambre. Ils étaient morts sous une fine couche de glace. Nous avions passé des semaines sans chauffage.
Par les grandes vitres de ma chambre j’ai vu une nuit d’orage terrible.
Les éclaires étaient violets et ils quadrillaient littéralement le ciel. Je n’ai plus jamais revu de ces éclaires horizontaux qui formaient une série de carrés avec les verticaux.
Toujours par les fenêtres et toujours la nuit, mais coté rue cette fois, j’ai vu l’incendie de l’immeuble d’en face . Il y avait de longues flammes rouges qui partaient vers le ciel, j’entendais des gens crier et surtout des craquements puissants.

Je ne parle ici que de l’appartement mais j’ai des tas de souvenirs sur cet étrange pays qu’est la Roumanie ou nous avons habités jusqu'à mes dix ans, jusqu’en 85. C’était, il paraît, les années les plus sombre de la dictature. De la vie dans cette ville et de la vue de cet appartement j’ai appris la misère, la grisaille, la tristesse constante des visages, le mensonge, la parano mais aussi la solidarité et la débrouille.

Suite bientôt

dimanche, juin 25, 2006

Epître aquatique d’un pitre anciennement amoureux d’un roux

Nous ne sortirons plus dans la nuit étouffante. Je n’irai plus trinquer au banquet des méduses juste pour te faire plaisir, pour te faire rire….cyniquement

Je ne resterais plus en ville des heures entières.
Je ne resterai pas comme abandonné, au milieu de place Candolle, pendant que tu me parle de ta vie. T’écouter me brise la tête.

Tu n’es plus celui que j’ai revu récemment. Tu n’es plus celui au bouc de feu et à la figure rayonnante.
Ouf. J’en suis heureux. Tu est terne et fatigué. Tu es un garçon de rien, qui ne vaut rien.

Je ne veux plus penser à toi quand je me douche, quand je m’habille ou me déshabille. Tout le temps penser à toi quand je suis à poil.
A la piscine dans cet étrange couloir entre les cabines et le bassin. J’ai toujours peur de me vautrer sur ce qui reste de toi.
Ton corps trop fin, trop bien dessiné.
Ta bite énorme qui ne sert à rien.
Tes yeux exorbités.

Laisse moi compter les baigneurs, les dalles de carrelage et mes longueurs.

Quand toi tu entre dans l’eau, comme la vierge aux Saintes Marie de la Mer, moi, je reste sur le sable. Je ne suis même pas échoué car je n’ai jamais pris le large.

samedi, juin 24, 2006

Jours d'été




L’été est bien là. La chaleur bien avant midi et les fenêtres ouvertes en rentrant du boulot au milieu de la nuit.
Assis sur la marche de mon jardin suspendu j’entends la voie rapide et deux ou trois cigales un peu seule. Combien d’hectolitres de thé vert brûlant ais-je bu dans les après-midis blanches des deux dernières semaines ?
Je n’ai pas vraiment envie de blogger en ce moment.
Mon correcteur automatique ne reconnaît pas le mot « blogger » et il me propose « blondeur » à la place…..
Je n’ai pas vraiment envie de blondeur non plus.


Je n’ai pas d’ordinateur portable et je ne supporte pas être à l’intérieur.
Je reste de longues heures planté entre mes tomates et ce qui reste de mes tournesols.
Je souris niaisement, la tête au soleil et, j’attends en espérant attendre infiniment.

Deux jours de temps lourd et menaçant pour en arriver à dix minutes de pluie fine.... parfois les opérations du ciel ne sont pas rentables.

J’ai du boulot en retard mais j’ai enfourché mon vélo pour des ballades entre la mer et les étangs. Un jour il faudra que je parle ici de l’étrange blancheur des flamands roses qui somnolaient hier dans les étangs.
Le manque de crevettes les transforment en coton-tiges.

Mes tomates sont excellentes mais peu nombreuses.
Heureusement que tout à l’extérieur est chaud, plaisant et harmonieux car, pour des raisons de plus en plus floues, je suis assez nerveux.

mercredi, juin 21, 2006

Parade Amoureuse


Les corps transhumants
Aux douceurs abracadabrantes
Fée aux cuisses givrantes
J’y monte et t’y descends

A milles lieux des Pôles
Equateur, chaleur dans la piaule
Elle le sein, moi le sexe et toi l’épaule
Toi tu griffes alors qu’elle miaule.

Dans le lit la sueur est devenue glace
Heureuse, cassée ou simplement mâle
Ses yeux reflètent des images d’Epinal

Un Azerbaïdjan lointain ou une piste du Haut Atlas.

samedi, juin 17, 2006

Victoire de la légèreté


Il pleut,
Je préfèrerai qu’Il plane.
Enfin être heureux
Entouré d'aéroplanes.

vendredi, juin 16, 2006

le jardin et le corps




Ego
Je suis rentré de vacances il y a trois semaines et depuis je sui crevé.
Je n’arrive pas à me mettre au boulot.
Je n’arrive pas à dormir.
Je n’arrive pas à rester en place, Pal mal de trajets inutiles en voiture juste pour voir ailleurs à quelques mètres, à quelques centaines de kilomètres de chez moi.
(Figeres, les corbières, le Vallespir)

Ego
Je me lève chaque jour avec des courbatures.
Je n’ai pas fini mes séances de kiné et je recommence à avoir mal au dos.

Ego
Mon esprit est éparpillé. J’ai du mal a assurer même quand on me demande un truc basic (comme faire ma caisse le jour le plus calme de la semaine ou nettoyer une assiette sans la casser)

Ego (intérieur nuit)
Quand je dors chez ma mère je suis étouffé par l’immensité de ma chambre d’enfant. Le lit est très bas et j’ai le poids de la pièce plaqué sur le thorax. Dans ces nuits je préférerai fouiller dans le grenier ou descendre à la rivière plutôt que dormir.

Ego (intérieur nuit)
Chez moi, à Ogre-ville, au moment de m’endormir mon corps et ma tête ne sont plus en phase. Je sens mon corps qui s’alourdi et que je ne peux plus bouger. Je suis prisonnier de cette masse endormie.
Je panique, je donne des ordres pour que mon buste se relève un peu mais rien à faire.
Ce petit manège est fréquent. J’ai peur maintenant de m’endormir.

Ego (intérieur nuit)
Je vois parfois des ombres dans l’appartement.
Je sens aussi des insectes sur mon dos ou sur mes bras quand je suis dans le noir.
Je suis tellement heureux quand le matin est là. Pourtant c’est la nuit que j’existe.

Ego (extérieur trop jour)
Je n’ai plus qu’un jardin de pailles. Pas l’ombre de l’ombre. Juste des murs blancs pour la réverbération.
Plus de fleurs ni de plantes.
Il reste mes douze pieds de tomates et mes courges.

La terre est devenue poussière et envahit mon salon à chaque coup de vent.
Mon jardin ressemble à mes nuits.

jeudi, juin 15, 2006

6 jours ailleurs 5

Épisodes précédents:
1: http://elogroterco.blogspot.com/2006/05/6-jours-ailleurs.html
2:http://elogroterco.blogspot.com/2006/05/6-jours-ailleurs-2.html
3:http://elogroterco.blogspot.com/2006/06/6-jours-ailleurs-3.html
4:http://elogroterco.blogspot.com/2006/06/6-jours-ailleurs-4.html
























5.a
J’aime me balader jusqu'à l’épuisement.
Les rues d’un quartier sont souvent une variation de la même architecture.
Une palette de formes, un bégaiement urbain.


5.b
J’aime le Beyoglu dans sa partie située entre le pont sur la Corne D’or et la tour Galata.
C’est sombre et imposant. Les gros immeubles sont les fantômes massifs d’une Istanbul d’avant première guerre mondial, d’avant Ankara.
En dessous de la Tour Galata un double escalier Art Nouveau reli deux rues quelconques.
Tomber dessus est un choc.
Je suis avec deux amis et je n’ose pas m’arrêter. Je repasse le lendemain pour monter et descendre deux ou trois fois l’escalier.
Pour tomber amoureux d’un escalier il faut l’essayer.
J’aime la blancheur de cette chose coincée entre les immeubles sales.

























5.c
Dimanche matin les rues du quartier du grand bazar et du bazar égyptien sont désertes. Elles paraissent grandes sans les étales des boutiques.
Il y a, la aussi, des petits restes des années vingt sur les façades. J’aime les arrondies des fenêtres et les motifs floraux.
Une sorte de Barcelone moins pute, moins m’as tu vu et surtout beaucoup moins riche.
























5.d
Je me pose devant un superbe immeuble en fin de restauration.
Les ouvriers font les dernières finitions pendant que des déménageurs sortent de camions, immatriculés en Allemagne, des dizaines de gros canapés de cuirs sombres.
Je vois une demoiselle toute en jambe et en minijupe essayé de brancher un téléphone fax tout au font du hall d’accueil encore vide.
Le fil n’est pas assez long pour brancher l’appareil et le poser sur le bureau.


























5.e
J’aime la façade dans la lumière du matin.
L’immeuble doit dater du début du vingtième. Les fenêtres sont très classiques au premier puis s’ « orientalisent » d’étages en étages.
Une gouttière laide coupe l’immeuble en deux. Je prends une photo et un ouvrier traverse la rue pour venir me voir. Il m’explique en deux mots d’anglais qu’il a fait parti de ceux qui ont retapés la coupole.

lundi, juin 12, 2006

la ville et l'ancien amant























Ville gonflée par la chaleur et la circulation des voitures.
Parcs magnifiques aux allées calmes.
Il y a un arbre, au jardin des plantes, don les fissures du tronc sont des cachettes à bouts de papiers. Les gens d’ici y écrivent leurs poèmes, leurs prières et leurs déclarations.
L’arbre à Palabres d’Ogre ville.

Deux longues silhouettes marchent tout en haut de l’aqueduc.
C’est interdit.
La silhouette fille enlève ses chaussures et se mets à courir. Ca doit être marrant d’avancer sur ce chemin de pierre au dessus des immeubles.

Hier soir je rentre chez moi et je ne trouve pas de place pour la voiture. Je longe donc la rue et gare ma voiture sur une motte de terre piquée de longues touffes d’herbes.
Ce bout de nature semble éventré contre la voie rapide.
Il n’y a pas d’éclairage public.
Mon pied roule sur une cannette.

Celui qui aurait pu Etre s’éloigne.
Je reste seul, un peu désorienté dans les vents provoqués par ses battements d’ailes.
J’ai croisé
Thierry. Son histoire avec Eric est officiellement morte, après plusieurs années d’agonie.
La rupture a eu lieu en janvier.


A cette époque Eric m’as appelé deux ou trois fois souvent essoufflé et la voix triste. Il me demandait de l’aider a retrouver Thierry qui s’éclipser de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps.

Thierry est éclatant. Il s’est laissé pousser un bouc rouge vif et sa peau de roux à, par miracle, bruni au soleil.
Thierry est éclatant : il a remplacé Eric par un homme qui lui corresponds mieux.
Je ne peux pas m’empêcher de penser « quelle chance doit avoir cet homme là……… »
Je suis évidemment fou de rage quand se genre de réflexions me viennent à la tête.

dimanche, juin 11, 2006

les cahiers litteraires de l'ogre (juin 06)



Ca fait pas mal de temps que je n’ai pas mis les cahiers littéraires à jour donc voici ma sélection « fin printemps 2006 »
Mes derniers cahiers littéraires ( 22 avril 06) étaient assez tristounets avec cette avalanche de livres sur les conflits dans les Balkans.
Je suis assez inquiet de m’apercevoir que je n’ai aucune logique dans mes lectures. Il suffit qu’un livre attire mon attention par sa couleur, son format et quelquefois son titre ou son auteur pour que je l’emprunte dans le réseau des médiathèques d’Ogreville.

J’ai eu il y a quelques années une grande admiration pour les livres de Marie Darrieussecq puis, je n’ai plus rien lu d’elle à cause du très chiant « Bref séjour chez les vivants ». Comme je suis pas rancunier j’ai fait une nouvelle tentative lorsque « White » est sorti en format de poche.
C’était une catastrophe, j’ai arrêté au bout de six pages.

Et puis, il y a un moi, je trouve « Le Pays » mal rangé dans les rayons « histoire du proche orient » de la médiathèque centrale. C’était forcement un signe du destin !

« Le Pays » est vraiment un bon bouquin. Il est arrivé dans ma vie pile au bon moment, au moment ou je me pose des questions sur ce qu’est une frontière, une nation, un état, ce qu’est une langue maternelle ou une langue régionale. Dans ce bouquin il est aussi beaucoup question du « Retour » et toujours (nous sommes chez Darrieussecq) des morts, des rites funéraires et de la fines frontières entre les vivants et les fantômes.

J’ai lu le bouquin deux fois de suite. Je suis totalement émerveillé. L’écriture, à la structure si étrange, de Darrieussecq est enfin revenue servir une histoire et un propos intéressant. Ma dernière tempête littéraire remontait à « Middlesex » de Jeffrey Eugenides. Je vais maintenant passer quelques mois à tout trouver ennuyeux.

J’ai tellement aimé être soufflé par « Le pays » que je me suis plongé dans « Le bébé » qui lui-même est un petit pays ! Le livre est pas mal, c’est une sorte de compilation de notes prises pendant les premiers mois de la maternité de l’auteur.
Je ne suis pas très fan des bouquins de « brèves » mais celui-là se laisse lire agréablement
Dans l’avion pour Istanbul je relis avec autant de bonheur que la première fois « Le mal de mer. »

Dans cet avion je lis aussi distraitement « Caroline assassine » de Sophie Jabés. Un mince livre sans prétention qui raconte l’histoire d’une petite Caroline de sept ans qui cherche tout les moyens possibles pour tuer sa maman (qui vient de jeter Les misérables aux chiottes).
Bon…. Ça casse aucune patte à aucun canard, on a du mal a s’en souvenir par la suite, mais c’est rigolo sur l’instant.

Une découverte navrante : "Je m’appelle Jeanne Mas de Thomas Lelu". Je n’ai pas compris le foin qu’a suscité ce bouquin lorsqu’il est sorti en automne dernier.
Je ne suis peut-être pas sensible à l’humour « Cartoon ».
Le seul truc qui m’as fait rire c’est que le premier chapitre s’appelle « premier chapitre » et que ceux qui suivent s’appèlent « chapitre suivant ».

Robert Pinget est un auteur de théâtre ( entre autre ) un peu oublié ses temps ci.
Ce qu’il écrit est assez poétique et je viens de terminer Architruc"qui est une pièce qui doit dater des années soixante. C’est un huis clos entre le roi et son ministre qui s’ennuient et n’arrivent pas à gouverner un royaume plus ou moins imaginaire. Le ministre se grime pour divertir son roi…. jusqu'à ce qu’au déguisement de trop.
« Je sais que depuis un siècle on en a marre ensemble. » Architruc
http://perso.orange.fr/marincazaou/cont/pinget/pingetBio.html

Toujours autant de plaisir quand je lis (ou quand je vois) une pièce de Botho Strauss. C
’est un univers toujours inquiétant et, finalement, désespéré. L’écriture est physique…. Elle me roue de coups de poing…Et j’aime ça.
Extraits:
L’homme sans montre :
Je te demande : qu’est-ce que nous avons bien pu vouloir l’un de l’autre ? Nous avons quand même, à un moment ou a un autre, voulu quelque chose l’un de l’autre. Mais qu’est ce que ça pouvait être ?

Marie Steuber :
Je me souviens bien. A cette époque tu avais besoin de coucher avec moi tout de suite. Et même sur le champ. Nous ne savions pas où. Nous sommes entrés sous le porche d’un immeuble. Dans le vestibule un vieil homme est venu à notre rencontre et nous a entraînés immédiatement dans sa visite guidée. Car dans l’arrière-cour se cachait un petit palais baroque avec plein de curiosités historiques et de choses précieuses. Et notre désir s’est perdu dans la contemplation des antiquités.

L’homme sans montre :
Je crois que tu te trompes. Nous n’avons jamais couché ensemble.

Marie Steuber :
Nous n’y sommes pas arrivés, c’est vrai, car depuis nous errions à travers l’Histoire.

(Sur ce, ils sortent ensemble par la porte de droite.)

Botho Strauss, Le Temps et la Chambre (page26-27) L’Arche

Je suis assez déçu par « Partir », le dernier bouquin de Tahar Ben Jelloun. Je me souviens de la poésie lente et veloutée de « La réclusion solitaire », de « La nuit sacré », de « L’enfant des sables » ou de « jours de silence à Tanger » et je me retrouve avec un bouquin didactique, un lourd documentaire sur la pauvreté et l’immigration.


Le Pays, Marie Darrieussecq, P.O.L
Le Bébé, Marie Darrieussecq, P.O.L
Le mal de Mer, Marie Darrieussecq, folio
Caroline Assassine, Sophie Jabeès, j’ai lu
Je m’appelle Jeanne Mass, Thomas Lelu, Leo Scheer
Architruc, Robert Pinget, les éditions de minuit
Le temps et la Chambre,Botho Strauss, l’arche
Partir, Tahar Ben Jelloun, Gallimard

Et d’autres livres don j’ai oublié l’existence depuis que j’ai fini de les lire!!!!!!

jeudi, juin 08, 2006

Nette & Claire
















Nette & claire.
Pendant deux jours : une vie nette & claire.
Campagne. Soleil.
Le paysage est bien découpé (autant que les choses de ma tête, peu nombreuses mais bien classées.)
Le jour de mes 31 ans ballade le long de la ligne de crête.

Les genets sont fleuris. Le vent et les couleuvres font bouger le peu qui reste de l’herbe du printemps.

Le chien & moi : poussière sur le chemin.
Au loin l’horizon bleu dessine le Canigou ou Tes cendres se sont envolées.
Comment peut on permettre à des gens comme moi de déambuler dans des paysages aussi magnifiques?


Descente dans les broussailles puis dans les vignes.
La rivière enfin. Encore froide de l’hivers.
Rivière claire.


De longues minutes à la regarder pour tapisser ma tête. Bientôt vaseuse et immobile pour l’été. (La rivière pas ma tête !)

Au fond d’une vigne le corps d’un immense oiseau marron. Une buse peut-être ? La tête est arrachée ou trop putréfiée pour savoir
. Même le chien qui d’habitude aime se rouler dans les charogne ne s’approche pas.

8 Juin 2006 :
Je travail ce soir.
Avant de partir de chez ma mère je bois un coup au café du village ou j’entends ce dialogue absurde :

Mamie 1 : Avez-vous besoin d’un climatiseur ?
Mamie 2 : Un climatiseur ? Ce n’est pas la même chose qu’un ventilateur ?
Mamie 1 : Non ! Un climatiseur c’est comme un… climatiseur.

dimanche, juin 04, 2006

6 jours ailleurs 4


















épisodes précedents:

1: http://elogroterco.blogspot.com/2006/05/6-jours-ailleurs.html
2:http://elogroterco.blogspot.com/2006/05/6-jours-ailleurs-2.html
3:http://elogroterco.blogspot.com/2006/06/6-jours-ailleurs-3.html

4.a
hotel.
Situé sur le début de la montée entre la mer de Marmara et la mosquée bleue. Il semble être le seul bâtiment encore debout au milieu de petites maisons vétustes de briques ou de bois.

L’Hôtel est de la même couleur que la muraille de brique « rouge éteint » qui longe la mer vers Sultanahmet et la Pointe du Serail.

4.b
C’est un hôtel d’un luxe total. Un hôtel aux tons verts et aux chambres ou domine le bois peint et…du marbre dans la salle de bain.
Partout je vois des panneaux vantant le système wifi de l’hôtel mais je ne vois personne muni d’un ordinateur.
(C’est peut-être ça le luxe.)

4.c
La réception est aussi hautement marbrée. Au centre il y a un bassin ou flottent treize tortues au cou rouge.
Flottent comme des somnambules.






















4.d
Ma chambre (130) donne sur une cour de gravier qui est en réalité le toit du bâtiment qui jouxte l’hôtel. Par la fenêtre je vois deux minarets de la Mosquée Bleue.
Le lit est dur et ça c’est le top.
Heureusement que la salle de bain est aussi décorée d’un grand miroir sinon tout son marbre m’aurait donné l’impression de me laver dans un mausolée.

La nuit je n’ai pas l’air de la mer mais à l’aube, la première prière, me réveil.

4.e
C’est terrible le luxe.
Quand c’est plus beau à l’hôtel que chez soi on a du mal à sortir.
On voudrait passer quelques heures entre la baignoire, le lit et le minibar.
En temps normal je n’ai pas la télé alors pendant mes courtes nuits Stambouliotes je zappes les centaines de chaînes du monde.
Mes préférences vont à l’info en continue surtout la russe, Al Jazeera et la version turc de CNN. Ces trois chaînes m’hypnotisent.

4.f
Il y a une terrasse sur le toi de l’hôtel où chaque matin je prends mon petit déjeuner en attendant mes deux compagnons de voyage.
On est écrasé par le poids de la Mosquée Bleue d’un coté et sauvé par la platitude bleue de la mer de l’autre.
La mosquée est net dans la lumière du matin.
Les bateaux de la mer de Marmara se fondent dans une mince brume.

Bruit : Mouettes, corbeaux, train, hauts parleurs des mosquées, et cornes de bateaux.

Le petit déjeuner est un buffet surpeuplé de miam miam glou glou.
Fromage blanc, dattes, figues, abricots, pastèque, olives, concombres, tomates, fromages divers, confitures multiples et de jus de cerise et d’un mélange de fruit épicés.

4.i
Le gardien de nuit de l’hôtel est du style « petit trapu » avec de grands yeux noir.
Rasé de trop près.

4.j
Se perdre un peu dans les couloirs et au fond du deuxieme étage trouver une fenêtre avec une vue sur Sainte Sophie.


samedi, juin 03, 2006

6 jours ailleurs 3


épisodes précedents:
1:
http://elogroterco.blogspot.com/2006/05/6-jours-ailleurs.html

2:
http://elogroterco.blogspot.com/2006/05/6-jours-ailleurs-2.html



3.a
La nuit.
Je croise des gens ( des hommes surtout). Ils agissent sur cette obscurité. Tantôt leurs regards l’éclaire brièvement, tantôt ceux sont leurs pupilles qui semblent elles-mêmes créer les ténèbres.

3.b
Ils ont l’air tous pressés la nuit. Je suis le seul qui flâne un peu.
Plus on s’approche des quais et des rives plus ils ralentissent le pas.
Ils doivent chercher quelque chose là.

3.c
Eux je les croise.
Elles….Elles sont absente de la nuit.
Bannies des rues de la ville.
Ou alors elles sont putes ou vielles ou folles.
Je n’ai vu aucune pute.

3.d
Pour elle :
Nuit permanente du voile.
Enroulées dans une nuit de tissu.
Nuit de tchador noir. Impressionnant.
Je suis face à elles comme un enfant terrorisé par la nuit.
Je n’aime pas le voile noir qui cache la bouche pour ne laisser apparaître que le nez et les yeux.
Un triangle de peu.
Un triangle de peau. Visages triangles ( Darth Vador) qui cheminent dans les rues de Sultanahmet ou Eminonu.
Le voile me choque moins lorsqu’il laisse libre l’ovale du visage et qu’il joue un peu avec les couleurs.
Mais ici nuit. La nuit est masculine.

3.e
La nuit.
Les poissons comme les reflets argentés d’oiseau dans un ciel noir.
Les poissons écrasés sur les trottoirs du port ou des marchés dessinent des voies lactées d’écailles brillantes.
Les chats crèvent les poubelles pour y voler de la lumière morte.
Ecailles de poissons, œil de chats, lumière faible d’un réverbère…. Une boule a facettes a exploser dans cette nuit trop épaisse pour être celle d’une mégalopole européenne.

3.f
Contre quoi.
Sur quoi les turcs ferment-ils leurs fenêtres la nuit ?
Je n’ai jamais vu une ville avec autant de fenêtres et de volets fermés.
Ou peut-être n’y ais je jamais fait très attention.
La nuit j’ai toujours eu l’impression que les immeubles reflétaient les rues comme des yeux jaunes incandescents.
Ici rien de tel. Les fenêtres sont des trous noirs. La ville est aveugle, à tâtons au milieu de la nuit.
Istanbul noir !
Comme si la plus part des immeubles n’avait pas l’électricité.
La mosquée Bleue, Sainte Sophie…. Les monuments sont éclairés pareil aux stades les soirs de match. Des mouettes tournent toute la nuit autour des dômes.
Insectes voletants autour de gros seins arrondis.

3.g
En marchant la nuit :
Je voudrais être ailleurs alors que j’y suis déjà.



3.h
Artère lumineuse.
La rue Istiklâl.
Magasins de disques et de livres qui restent ouvert tard dans la nuit et des cafés remplis.
Samedi soir : Jeunesse occidentale de sortie.
Un homme me parle dans la rue. J’ai du mal a entendre tellement la musiques est forte.
Il est 23heures et je rentre dans une librairie.
Caresser des livres.
Ouvrir des livres de poches en Turc.
Suivre quelques lignes de cette écriture, alphabet très phonétique, des Ü, des ç, des Ö, des g avec des ^ renversés.
Aucuns sens. Ça défile.

Clarté du néon. J’en oubli que c’est la nuit.
Je parle best-sellers européens avec un grand vendeur un peu déglingué. Il doit aussi aimer toucher les livres. Il les ouvrent et les ferment tout en me parlant. Il laisse aussi glisser son autre main sur les livres posés à plat sur la table de présentation.
Il fume et les cendres tombent un peu partout. Il interromps un instant notre conversation et s’agenouille pour être au niveau des livres et souffle pour disperser les restes de sa cigarette.
Etrange et beau geste.
Je n’arrive plus à me concentrer sur la fin de la conversation.

3.i

Dans cette même rue les boites de nuits (ou bars) sont enfoncés dans de drôles d’entresols. Pas besoin d’attendre que la porte s’ouvre ou se ferme pour entre la musique.
Musique. Mélange. Musique.

Isiklâl.
Trop de néons forts.
Trop de couleurs criardes ou pastelles
Trop de cafés aux grands miroirs muraux et aux écrans plats.

Je tourne à gauche. Labyrinthe de rues mortes. Des dizaines de minutes avant de retomber sur un îlot de vie ou de simple lumière.
Dans les rues aveugles, qui gonflent ou s’affaissent, il n’y a que des chats et des trous dans le pavé.
Lumière et nuit : frontières évidentes
Silence de fin de nuit puis appel à la première prière du jour vers les cinq heures.

vendredi, juin 02, 2006

l'autre en photo

Ne pas se reconnaître sur les photos.
Se demander comment on en est arrivé là.
Attendre que ça passe. Ça ne passe pas.

Ne pas pouvoir regarder. Ne pas savoir quoi faire.
Etre totalement étranger à soi.