mardi, octobre 31, 2006

malade, te souviens tu?

Ton nom suspendu
Au dessus de la lande :
Ombre géante.

Souvenir d’une tâche,
Sarcome de Kaposi.
..................................Le dalmatien aboie

lundi, octobre 30, 2006

L’habitat comme souvenir ( 4/ Cité U)


Les autres textes concernant l'habitat comme souvenir sont: la fausse maison du père, les quatres coins du monde et l'enfance.
Ma première année de fac à Montpellier je l’ai passée la Cité Universitaire de Vert Bois. Huit bâtiments au milieu des arbres dans le nord de la ville. La fac de lettre était aussi bien fournie en arbres et en pelouse….année bucolique. ( sans compter les weekends chez ma tante qui, à l’époque, avait un corps de ferme au pied du Pic Saint Loup).

J’étais dans le bâtiment le plus éloigné de l’entrée de la cité U. Mon numéro de chambre était le E-1-12. J’étais donc au rez-de-chaussée et la fenêtre de ma piaule de 9m² donnait sur une haie qui cachait un terrain vague et poussiéreux qui servait de parking et de lieu d’échanges nocturnes pour créatures foireuse. Ce terrain se terminait sur une route qui menait au zoo et, plus loin, au villages dortoirs qui bordent Montpellier.

Inconvenants de ma chambre en rez-de-chaussée ?
1.J’ai passé un an a me battre contre les grosses punaises vertes qui sautaient de la haie sur mon bureau ou, pire, qui s’empêtraient dans les bouloches de la couverte en laine de mon lit.
2. J’ai passé mon temps à flipper pour les cambriolages.
3. L’hivers je ne pouvais pas utiliser mon rebord de fenêtre comme frigo.

La cité U devait dater du début des années 70 avec son sol de petits carreaux de couleurs sombres et ses encadrements de portes bleu pétrole. Les chiottes et douches collectifs était vieillots mais propre. Nous avions deux plaques chauffantes pour une dizaine de chambres et les petits gredins ayant des appareils électroménagers planqués dans leurs chambres étaient sévèrement punis.
Bref….une vie d’étudiant.

La cité –U c’est un peu la vie en communauté et, n’étant pas très sensible aux étudiants de mon bâtiment, la chambre E-1-12 est vite devenue le carrefour de mes amis des autres bâtiments et de tout les farfelus ou paumés du nord de la ville.
Ainsi j’ai connu un gars, Laurent, à la suite d’une embrouille digne d’un canevas de Commedia Dell’arte. Ce gars (apparemment) me ressemblait et dans la nuit du Parc de la Cité-U son dealer m’as confondu avec lui et je me suis retrouvé avec deux barrettes de shit dans les mains sans avoir rien demandé. Une minute plus tard je croisais un gars se lamentant à la lueur d’un réverbère… il s’appelait Laurent et maudissait son dealer qui s’était volatiliser…. Nous avons traînés ensemble toute l’année.
La cité-U est aussi une tour de Babel ou toutes les langues ( et les corps) se mélangent, un endroit aussi ou j’ai appris les après-midi interminables a faire le tour des bâtiments pour boire des thés aux noms fabuleux chez des amis intellos et peu motivés par la vie d’amphis.

C’est aussi l’endroit ou j’ai reçu le plus de visites de mon grand-père. Il était encore en forme et sa maison de retraite était à quelques minutes à pied. Après sa ballade au Bois de Montmaur il suivait la route sur un kilomètre pour venir s’asseoir sur un banc de pierre au milieu de se parc de cité-u. Il attendait patiemment que je rentre de la fac en relevant les étudiantes. Il n’était pas rare que je le trouve en pleine discutions avec des étudiantes charmées par l’érudition du vieux !
J’ai très peu de souvenirs de ces heures passées avec mon grand-père, de ces heures « neutres », loin de la maison et des schémas familiaux, ou je pouvais me confronter au vieil homme sans me sentir fils de ma mère ou cousin des enfants de mes tantes.
J’ai très peu de souvenirs mais j’ai beaucoup appris de cet homme qui d’habitude était patriarcale, intransigeant, dur et coléreux.

C’est dans cette petite chambre que j’ai couché avec Eurydice. Drôle de nom pour une drôle fille. Elle était gothique, un peu boulotte et assez masculine même si elle portait des sous-vêtements délicats et aux couleurs pastels. Ça m’as beaucoup déstabilisé de découvrir sur cette fille au fond de teint blanc,aux yeux cerclés de noir, fan de The Cure et Cypress Hill, une culotte bon marché d’un rose surnaturelle.
Pendant que je la touchais maladroitement j’étais distrait par une émission de France Inter. Je m’ennuyais ferme. A la fin de notre « gymnastique » elle pleurait mais semblait heureuse. Pour elle s’était la première fois…. Moi je me suis senti un peu comme un escroc, un bonimenteur… Je me suis senti extrêmement mal à l’aise.
Le lendemain je croise une amie qui me dit qu’elle à croiser Eurydice et sa copine. Vu la tête que j’avais elle a rajouter : « ben oui…Eurydice est Lesbienne…Ça te dérange ? »
Etrangeté des situations.

samedi, octobre 28, 2006

étranges moments


En ce moment j’ai peur que le noir de la nuit me vole ce qui reste en moi.

Je n’écris pas grand chose en ce moment. Pas grand chose de valable ( ça doit ce ressentir dans ce journal électronique).
Je m’écris des destins que je ne pourrais jamais m’offrir.

Je pense à la frontière fragile des corps. étranges moments.
Je repense à quelques pages déjà écrites, une histoire de « frontière(s) ». Encore un projet qui traîne……….

mercredi, octobre 25, 2006

quelques fins

En fait je n’ai pas gueulé contre mon collègue. Je suis arrivé un peu en avance et je l’ai regardé mollement sans dire grand chose.

Suite à ça je suis retourné ce matin à la médiathèque et, en rendant Zoo de Marie Darrieussecq, j’ai lancé à la dame derrière sont comptoir : « Bon, le cd est un peu rayé mais quel son ! »

La dame me regarde avec surprise et hausse les épaules. Pendant que je sors de la médiathèque je me dis que peut-être elle est entrain de trifouiller son ordinateur pour ajouter sous mon nom une note stipulant que je suis un asociale caractériel et un gros lourd.

Aucun rapport ….

mais voici deux citations que je recopie ici avant de perdre ce bout de papier retrouvé coincé sous le pied de mon lit.

Christine Angot Les autres p.110
« Il est mort du sida, il avait un Perfecto, il a voulu qu’on l’incinère avec. Si on prends l’urne dans les mains, si on l’agite, ça fait un bruit métallique. Les boutons-pression n’ont pas fondu. »

Christine Angot Les autres p.139
« Il aime les gens qui écrivent beaucoup. Mais il a remarqué qu’a force d’écrire ses yeux s’injectaient de sang. Ecoutez : « J’aime les gens qui écrivent beaucoup, car je sais que ce sont des martyrs. On dira qu’ils le font pour de l’argent, car on ne peut pas vivre sans argent. Je dirai avec les larmes aux yeux que ces gens sont pareils au Christ en croix. »

lundi, octobre 23, 2006

mauvaises nouvelles des canisses

Fin de journée j’ouvre les fenêtres de l’appartement pour laisser passer l’air. .. Je m’en mordrais sûrement les doigts plus tard dans la nuit lorsque je rentrerai du travail et que je trouverai les lieux froids.
La nuit dernière, voulant m’aérer la tête entre la fin du boulot et le lit je suis sorti dans mon espèce de jardin suspendu. Entouré par l’humidité je me suis pris la tête en essayant de remettre droite ma canisse de bambou. Je me suis ensuite accoudé au muret pour regarder les lumières rouges de la tour de télé perdue dans la brume.
J’ai eu envi d’une clope. Une véritable envie….. cinq bonnes minutes à me demander ou en trouver une a cette heure…. Puis je me suis rappelé que j’avais arrêté de fumer le 19 juin 2001.
Merde.
Je suis ensuite parti bien vite me coucher à cause de des drôles d’emplois du temps de mes lundi.
Lundi midi…. Je mange en ville avec une copine….je passe mon temps à jouer avec son briquet.

Il faut que je me calme. C’est ce que je me dis chaque jours en ce moment….Ca doit être une chose de ne pas se reconnaître quand on se regarde dans une glace mais c’est assez terrible de ne pas reconnaître ses propres mouvements, ses propres humeurs. C’est périlleux de ne jamais savoir comment l’on va réagir à chaque fois que l’on est en contact avec l’autre. Je ne me fais pas confiance en ce moment. Envers l’autre je suis capable du pire….. ça me donne une idée : je vais me jeter avec mon collègue ce soir en arrivant pour prendre le relais…. pour le plaisir de le voir bafouiller
Ca me calmera pour quelques heures.

samedi, octobre 21, 2006

petit conte du samedi

L’endroit était classe. Il n’y a pas d’autres mots.
Construit dans la première moitié du dix-neuvième siècle il s’étendait sur au moins 650 mètres carrées. Une seule et énorme pièce protégée des intempéries par une structure de fer. Entre les piliers, les quatre murs sont de briques et , tout autour du bâtiment, juste en dessous du toit, courrait une verrière qui transformait les rayons du soleil en lumière spectrale.

L’endroit était classe puis était vide. J’ai longtemps cherché le poinçon de l’architecte en faisant glisser mes mains sur le bas des colonnes de fer et, plus tard, lorsque les ouvriers montèrent les échafaudages, en scrutant le moindre détail de la décoration ronde et paresseuse des arcades rouillées qui soutiennent le toit légèrement incliné.

Je passais mes journées là-bas. Quand, pour des raisons tristement professionnelles, je devais m’absenter et quitter des yeux ce bâtiment que j’avais finis par appeler « mon vaisseau fantôme », je calais dans mon sac les deux énormes livres sur Gustave Eiffel et sur les réalisations de Victor Baltard.

Car il s’agissait bien de cela, j’étais envoûté par une ancienne halle au squelette de verre, de fer et de fonte. Cette jolie carcasse se trouvait pas très loin de chez moi, a deux minutes après avoir traversé le fleuve par le pont Jaume 1er .

Jusqu'à l’hiver dernier c’était les abattoirs alors, forcement, ne supportant pas l’odeur de la viande, je ne m’y rendais pratiquement jamais. Les bouchers sont partis et les services municipaux sont venus démonter les cloisons et le mobilier puis ont laver l’endroit à grande eaux.

J’ai passé tout l’été a rêver dans l’immensité du lieu pendant qu’a la mairie s’opposait les amoureux du patrimoine et les spéculateurs immobiliers. Finalement les échafaudages n’ont pas été montés pour faciliter la restauration comme je l’avais pensé au début mais pour démonter cet étrange édifice-mécano.

Dans deux semaines il ne restera rien.
Un artiste local, en vue de la création d’une statue à la gloire du maire, a déjà réservé la fonte; les plaques de verre, une foi nettoyées et surtout décapées permettront au Conseil Général de faire légèrement baisser le devis de la Salle Britney Spear dans le chantier d’agrandissement de l’Auditorium Camille Saint-Saëns.


Dans deux semaines il ne restera rien de mon vaisseau fantôme. Je sais que je continuerai a errer sur les lieux quelques temps puis les nouveaux bâtiments sortiront de terre.
Je pense déménager bientôt.

Je pense partir vivre à Paris, sûrement chez un ami qui habite près du canal de l’Ourcq. Je ne serais pas loin du Parc de La Villette et de l'archiecteure de la grande halle sauvegardée. Mais pourrais je être un jour consolé?

J’apprends dans le journal local que l’Ecole des Beaux Arts va s’installer ici, sur les ruines de mes Abattoirs.
Je suis sûr que le quartier prendra son nom.

-Tu habite ou ?
- Moi, j’habite aux Beaux Arts….


C’est joli et puis de toutes les façons on s’y fera….
Moi ça me fait mal à l’oreille… Moi j’habite aux Abattoirs….et jusqu'à la fin de ma vie je dirais que j’ai habité aux Abattoirs…c’est tellement plus parlant

mercredi, octobre 18, 2006

brèves décalées

Samedi après-midi à la médiathéque

L’ogre :Bonjour ! j’avais réservé un livre et regardant ma fiche lecteur ce matin sur le net j’ai eu l’heureuse surprise de constater que le volume est enfin là !

Médiathèque girl : Wouais….c’est quoi ?

L’ogre : « Zoo » de Marie Darrieussecq

Médiathèque girl : Wouais….Jazz ou musique du monde ?

( a ce moment là l’ogre a eu envi de dire que c’était du Folk Amérindien….. mais, sagement il répondit : )

L’ogre : Littérature française.

Médiathèque girl : Wouais….ya pas mal de bouquins dans l’armoire des réservations…. Ça m’aiderais si vous pouviez me dire à quoi ressemble le livre.

L’ogre :…..a un livre…. De chez POL…. Marie Darrieussecq c’est toujours chez P . O . L

Médiathèque girl : Et la couverture yakoi dessus ?

L’ogre :…..je ne sais pas

Lundi soir au boulot de l’ogre

Collègue :Tu savais que les camés ils pouvaient avoir des produits de substitution

L’ogre : …oui.

Collègue : Je viens de voir un reportage dessus… les drogués….ils peuvent avoir accès a de la bétadine.

L’ogre : De la bétadine… t’es sur ?

Collègue : oui pourquoi ?

L’ogre : c’est pas plutôt la méthadone…. Parce que la bétadine c’est une sorte de désinfectant un peu comme.. un peu comme l’hexomédine ou le mercure au chrome…

Collègue : tu veux dire que l’on donne du mercure au chrome aux camés pour qu’ils arrêtent de se shooter !

L'ogre:…. Sinon…c’est quand tes prochaines vacances….



Pendant longtemps, j’ai travaillé sur le thème du vide, et sur deux questions : « que faisons nous quand nous ne faisons rien », et « où est le centre de la terre. »"

Petit extrait d’un interview de Marie Darrieussecq…. A qui je devrais présenter mon collègue.

lundi, octobre 16, 2006

moments de cinéma

Dans Paris de Christophe Honoré

Les référence à la nouvelle vague ne sont pas comme des œuvres dans un musée. Elles sont vivantes ; elles amènent ailleurs.
Moi aussi j’ai plus que de raison écouté Cambodia de Kim Wilde.

He had the saddest eyes
The girl had ever seen
He used to cry some nights
As though he lived a dream
And as she held him closeHe used to search her face
As though she knew the truth
Lost inside Cambodia

Enfin, un film sur ce quartier tellement étrange, tellement giscardien qu’est Beaugrenelle.
A l’époque ou j’habitais Paris j’ai traversé trois ou quatre fois la ville pour me rendre spécialement là-bas et rêvasser dans cette architecture.

… et puis… quoi que Christophe Honoré fasse je crois que je suis définitivement sous le charme

Transylvania de Tony Gatlif

Je suis beaucoup moins sous le charme que pour Exils.
Quand on ne peux pas avoir Rona Hartner on prends Asia Argento…. Elles dégagent toutes les deux la même sorte d’hystérie. Tony Gatlif a même réussit à trouver un acteur qui ressemble à Romain Duris vieux.

J’ai vécu en Roumanie au tout début des années 80 et nous avons pas mal bourlinguer dans le pays pendant les weekend et les vacances. C’est dingue comme rien a changé. La misère fige les gens et les paysages.
Certains plans m’ont plongés dans le passé….
J’ai eu le thorax comprimé pendant une bonne partie du film.
Je crois que je suis un fan des langues latine… qu’est-ce que j’ai aimé réentendre du Rom et du Roumain ( que je parlais d’ailleurs quand j’étais petit). Je trouve rigolo cette langue romane coincée au fond des Balkans.

Je trouve la scène dans l’église de bois assez nulle.
J’aime la partie du film qui se passe dans la neige,ainsi que celles dans la taverne et dans la rue (évidemment !!! vu le nombre de masques !)

J’aime la scène ou Asia Argento boxe en rase campagne.
Je trouve que Gatlif est un cinéaste génial lorsqu’il arrive a sortir la force joyeuse du corps de ses comédiennes.


Ps : Contrairement au théâtre voir même à la littérature je n’arrive pas à faire un post correct sur le cinéma. J’ai l’impression de ne pas pouvoir sortir du « j’aime/j’aime pas » et du commentaire niveau troisième !
ps2: je crois, chez kim wilde, avoir toujours préféré Kids in America que Cambodia
Friday night and everyone's moving.
I can feel the heat but it's soothing.
Heading down, I search for the beat in this dirty town.
Down town the young ones are going.
Down town the young ones are growing.
We're the kids in America. woah!
We're the kids in America. WOAH!
Everybody live for the music-go-round.
ps3: peut-être aurais-je du faire un post spécial sur kim Wilde et les autres chanteuses blondes de ma jeunesse...peut-être devrais-je ouvrir un skyblog.

dimanche, octobre 15, 2006

histoire d'un projet de lecture

Semaine assez étrange ou après cette petite figuration je n’ai fais que bosser et, après quelques allez-retour à la médiathèque et une halte chez mon libraire, j’ai passé mes fins de nuits et mes matinées à lire ou plutôt a aspirer des mots comme le font les boulimique avec la nourriture.

Je dors peu et n’importe quand.
Je dors mal.
Je suis assailli par des cauchemars de gamins ou d’alcooliques.
Combien de rêves cette semaine ?


Combien de rêve avec des visages qui fondent, des cloportes sortent des bouches des gens qui essayent de me parler, de mes sous-vêtements qui s’improvisent nids de cafards ?
Je rêve aussi d’un jeu ou lorsque je n’arrive pas a répondre aux questions je sens une fine aiguille me rentrer dans la nuque et descendre dans ma colonne vertébrale.
Bref un petit enfer dans ma tête.

Pourquoi ?

Parce que depuis trois semaines, mes activités théâtrales ne me submergeant pas en ce moment, j’avais dans l’idée de présenter une lecture à l’occasion de la Saint Sida, le premier décembre.
C’est le genre de choses auxquels je pense beaucoup avant d’en parler aux autres.


Ayant réussi a arracher un « pourquoi pas » à Miss Hell avant qu’elle ne parte quelques jours chez ses parents et ayant touché deux mots de mon envie avec un des membres de mon AIDES local je me suis lancé frénétiquement dans la structure que je voulais donner à la lecture ainsi que dans le tri des nombreux textes que j’avais en tête.

En quatre jours j’ai lu ou relu :
Son Frère de Patrick Besson
Tout contre Léo de Christophe Honoré
Le Protocole compassionnel d’Hervé Guibert
l’ami qui ne m’as pas sauvé la vie d’Hervé Guibert
Les deux parties d’Angels in America de Tony Kusher
Forêts de Fantômes de Denis Lachaud
Je vous e-mail d’afrique de Bénédicte Brocher
Certaines pages de l’insecte de J-M Iribarren
Certaines pages du Ruban Noir de Vincent Borel

Sur la pile de droite il me reste encore a lire les deux premiers bouquins de Guillaume Dustan, Avant la nuit de Reinaldo Arenas et Mon frère de Kincaid Jamaica.

Je crois que hier j’ai arrêté mes lectures en étant vide et surtout à moitié fou de cauchemars.
Je ne veux plus de cette lecture.

Je crois que je ne tiendrais pas jusqu’au premier décembre.
Ce n’est pas possible.

Maintenant je suis plus dans l’idée de faire une lecture ayant pour thème l’hospitalisation, l’enfermement la douleur et l’effroi.
Tout un joli programme vous allez me dire…. Que je peux présenter quand je veux sauf pour une journée comme le premier décembre.

En plus je voudrais travailler avec des gens avec qui je ne travail pas d’habitude ce qui rallonge un peu les délais. Il y a aussi le délais pour les réponses en ce qui concerne les droits d’auteurs des différents textes. Il faut aussi être prêt a présenter d’autres textes si jamais nous essuyons un refus de copyright.
J’ai peur de mes cauchemars.
Je n’ai pas assez de temps. J’ai finalement envoyer ce mail :

Que te dire?Je suis depuis dimanche dans la littérature du sida tout en essayant degrappiller sur le net des témoignages un peu plus direct et un peu moins littéraire.je viens de lire ou de relire en moins d'une semaine , deuxde hérvé guibert, le ruban noir de vincent borel, son frère de Besson, l'insecte de « je ne sais plus qui », et deux bouquins pour enfants parlant du vih.....je suis assez dégoûté...j'ai plus envie de faire une lecture sur la froidemécanique de l'hospitalisation plutôt qu'autre chose....

.je n'ai pas le temps matériel de demander et surtout d'attendre les autorisations des différentesmaisons d'éditions.
Je suis physiquement mal d'avoir fait ce travail de relecture cette semaine.Mon projet initial était composé ainsi :
• un texte français pour illustrer chaque décennie (80, 90, 2000),
• Deux ou trois témoignages sur la vie avec le vih
• des extraits de littératures étrangères (africano-anglophone, hispanique etallemands)
• deux scènes de deux pièces de théâtres ( une française et une américaines).
• de deux extraits de textes écrits pour des enfants.

C’est évidemment irréalisable pour le 30 novembre. Le plus simple étant soit de tout annuler soit que, par AIDES, tu me trouves des gens ayants déjà des
témoignages écrits sur lesquelles je puis me baser pour écrire un truc rapidoque je fais en solo ou a deux pour éviter de se prendre la tête pour lescréneaux horaires.
Le projet étant périlleux et quasi avorté oubli la salle ( si il n’y a que moipour m’en servir…. ) Si le projet se fait les locaux d’Aides nous suffiront largement.

J’attends maintenant une réponse.

Un internaute me disait avant-hier que le roman de Angot, Les Autres, parlait du Sida.
Je suis assez surpris car je suis fan d’Angot et je n’ai aucun souvenir d’un passage sur le Sida dans ce roman assez loupé.
J’ai donc passé la soirée a le relire…. Bon alors c’est vrai…comme le bouquins parle de la vie sexuelle des autres il y a quelques petits choses sur le SIDA mais c’est assez infime.
A part ce passage page 110 que je trouve étonnant :


« Il est mort du sida, il avait un Perfecto, il a voulu qu’on l’incinère avec. Si on prends l’urne dans les mains, si on l’agite, ça fait un bruit métallique. Les boutons-pression n’ont pas fondu. »

Plus loin ( mais ça n’as aucun rapport) j’ai relevé ça :

« Il aime les gens qui écrivent beaucoup. Mais il a remarqué qu’a force d’écrire ses yeux s’injectaient de sang. Ecoutez : « J’aime les gens qui écrivent beaucoup, car je sais que ce sont des martyrs. On dira qu’ils le font pour de l’argent, car on ne peut pas vivre sans argent. Je dirai avec les larmes aux yeux que ces gens sont pareils au Christ en croix. »
Christine Angot Les autres p.139



Ne retrouvant pas mon exemplaire du Protocole Compationnel d’hervé Guibert je suis allé me le racheter en éditions de poche. Je suis assez surpris par l’image de couverture : « Le martyre de saint Tarcise » peint anonymement.
Cette reproduction a perturbé ma lecture car j’y revenais sans cesse. Je ne la comprends pas. Je trouve qu’elle ne corresponds pas a ce qui se passe dans le bouquin. Je trouve que l’intrusion de la chose religieuse ici est à coté de la plaque.
Guibert ne se considère pas, au moins dans ce livre là, comme un martyre ou saint.
C’est d’ailleurs un livre assez optimiste par rapport à L’ami qui ne m’a pas sauvé la vie.

jeudi, octobre 12, 2006

Dans ma tête un douze octobre

  1. L’Ogre a envoyé une petite lettre ridicule à Zorro en début de semaine.
    Une lettre de rupture un peu fantasmée,
    un peu comme si j’avais du isabelle huppert, de l’isabelle adjani dans le sang et dans le stylo.
    Je me suis montré encore plus névrosé que je le suis.

    Il n’a pas répondu.
    Je suis vexé….mais cette lettre était tellement grotesque que c’est bien fait pour moi.
  2. Il y a deux ans mon père cassait sa pipe.
    Il faudrait que je téléphone à ma belle-mère.
    J’ai oublié il y a deux semaines l’anniversaire de la mort de mon frère…….je n’ai donc pas téléphoné à ma sœur.

    Des que je vois mon téléphone ma main s’ankylose.

mercredi, octobre 11, 2006

Elle fait la moue Salomé



Elle fait la moue. Je ne l’ai pas vu sourire de toute l’après-midi.
Son regard est souvent vide, elle regarde peut-être à travers ou peut-être derrière les choses que nous, communs des mortels, nous voyons. Elle n’est pas si petite que ça mais extrêmement fine. On pourrait la croire fragile avec sa peau très blanche et ses cheveux noirs mais son regard qui ne se pose sur rien de connu nous la révèle forte ( peut-être même agressive ?).
Elle n’as pas la carrure de son père ou l’arrogance et la nonchalance de ses grands frères.
Je n’arrive pas a donner un age à cette fille.
Elle me fait penser a Romane Bohringer, Charlotte Gainsbourg, il y a 15 ans…le même genre de rôle, la même tête boudeuse ou ennuyée.

Elle fait la moue. Je ne l’ai pas vu sourire de toute l’après-midi.
Est-elle un brin hautaine ? Méprisante ?
Je ne sais pas. Je m’en fiche un peu car je passe une bonne partie de l’après-midi a subir un coup de barre qui me plonge un peu dans le cotton.

Elle fait la moue. Je ne l’ai pas vu sourire de toute l’après-midi.
C’est aussi normal… elle est comédienne, le temps est long entre les prises, ce non regard est peut-être un signe de concentration. Ce non regard est peut-être le seuil de son jardin d’émotions d’actrice qu’elle protége.
Il paraît que même moi, avant de monter sur scène je semble être absent….et surtout je ne comprends pas ce que disent les gens autour de moi.

J’ai passé l’après-midi de mardi sur le tournage d’un moyen métrage mettant en scène Salomé Stevenin et « une blonde qui fait beaucoup de téléfilm ».
Les scènes tournés se passaient en boite de nuit donc techno à fond, fumées et stroboscope de midi à sept heure du soir. J’adore….
Nous ne sommes pas beaucoup de figurants et c’est un problème car la boite de nuit est énorme. Je fais une « ombre floue » dans la première scène tournée et un personnage un peu plus visible ( mais ou fait qu’est-ce que j’en sais) qui traverse gaiement la scène pour inviter a copine a danser dans la seconde. Entre les deux, une scène ou je n’ai pas compris le sens de mon déplacement.
Sachant que le nombre de figurant allait diminuer au fils des heures la metteur en scène décide de d’abord tourner les plans larges puis ensuite les plans serrés. C’est chiant et long car il faut replacer deux fois la caméra au même endroit et reprendre les mesures et le réglages. Mais c’est vrai qu’a la fin nous sommes bien seuls dans cette immense boite.
Je crois que l’équipe c’est un peu trompé en nous replaçant pour les raccords de scènes mais qui le remarquera en plans serrés et surtout vu l’action des deux actrices.
De quoi ça parle ? Je ne sais pas exactement. Une fille en branche une autre dans une boite et l’embrasse violemment en la couchant sur une sorte podium au milieu de la piste de danse.
Je sais que le reste est tourné dans une maison du bord de mer à Martigues.

Il faut, a un moment, entendre les petits cris de surprises et de plaisirs des deux comédiennes. La scène commence avec la musique à fond pour nous donner le rythme puis c’est le silence total et nous continuons à danser. Pendant cinq minutes les figurants dansent dans le silence et l’immensité de la boite de nuit troublés par les couinements de Salomé Stevenin et de « la blonde qui fait beaucoup de téléfilm ».
Le rythme des prises s’accélère d’un coup, Salomé jongle avec des pommes oubliées à la pause déjeuner.

Je suis assez déçu. Je suis loin d’elles lors des mises en places et je ne comprends pas tout ce que dit la metteur en scène. Je voudrais bien les regarder travailler.
Lors des répétions je n’ose pas m’approcher, par pudeur, la scène étant assez « chaude ».
Je le regrette aujourd’hui car ça n’avait pas l’air de gêner les autres.

Elle fait la moue. Je ne l’ai pas vue sourire de toute l’après-midi….. Ça s’appelle être vide, être émotionnellement disponible, être dans l’abandon. C’est pour ça que je suis mauvais comédien. Je n’ai pas ce talent, cette faculté d’être émotionnellement disponible et d’abandonner mon besoin de contrôle.
Dommage.

Ce que j’aime en figuration c’est que le rapport à l’autre est complètement déglingué. Je me suis retrouvé assis près du bar, une grande et jeune brune à ma table ( celle qui allait devenir « ma copine » plus tard) pendant deux heures.
Pendant et entre les prises nous nous sommes pas mal raconté nos vie et étrangement des bribes de choses qu’on ne raconte pas à tout le monde.
J’ai vu cette brune au nom un peu niais se transformer en psychopathe au fil de notre conversation.
Elle est jeune étudiante en psycho-socio et avoue ne pas avoir envie de vivre pour se concentrer sur la vie des autres. Elle a un cercle d’amis mais c’est un chose purement pratique, elle ne les estime pas mais elle a peur de s’ennuyer si elle venait a arrêter de les voir….

La seule chose ( de vieux con) que j’ai pu lui dire c’est que certains événements de la vie la forceront un jour ou l’autre à sortir de sa passivité et de sa contemplation. Elle m’as dit aussi ne pas pouvoir rencontrer quelqu’un sans le classer dans un « cercle » ou « tribu ».
Je me suis d’un coup sentis cobaye….
J’ai du être catalogué chef de la tribu des jeunes trentenaires à la dérive.
PS:a chaque fois que j'ai fais de la figuration soit la scène a été coupée soit le film n'est jamais sortit

Tentatives

les gens dans la nuit freinent mon hystérie alors je dérive comme eux. Tellement violent

dimanche, octobre 08, 2006

Rorqual



un coupe vent et un pull
Je regarde la migration des rorquals
au large du Cap Béar.
Eaux profondes. aigues profundes
Moi, je reste au sec.
Octobre octobre
Moi je reste ici.
Eux, ou vont ils hiverner ?

L’amour que tu me portes est une carpe.
Je la tiens des deux mains.
(Objet visqueux.
Récupéré à l’embouchure)
L’amour que tu me portes est une carpe.
Je la tiens des deux mains.
Je l’étrangle par pur désoeuvrement
( je suis heureux.
Sang aux commissures )

Sóc allà.Miro la migració de les balenes.
Poso un jersei ja que som ja l'octubre
trist i fosc

samedi, octobre 07, 2006

Une correspondance

From: ogro terco
To: zorro
Subject: noticias de un hombre de ogreville
Date: Sat, 23 Sep 2006 19:00:14 +0200

una semana. ... no has dado ninguna noticias me has emocionado, enturbiado. .... incluso si creo que no soy preparado Tengo miedo de las cosas física Desde mucho tiempo eso no me había llegado. dónde está? ¿En qué ciudad? En qué vagabundeo?



Réponse de ZORRO du lundi 25

SALUT MON BEAU.JE PENSE BEAUCOUP A TOI, ET JE N'AI PAS PEUR; J'AI ENCORE LE GOUT DES TES LEVRES; C VRAI TRES DELICIEUX AVEC BEAUCOUP DE PASSION, HMMMM. JE PART DEMAIN MATIN A PARIS 3 JOURS, JEUDI A MINUIT JE SUIS A OGREVILLE.JE SUIS PRET ET PAS PEUR; MUCHOS BESOS PARA TI, TE PIENSO MUCHO,MUCHO,MUCHO Y ES VERDAD, ESPERO NOS VEAMOS PRONTO, MAS BESITOS TIERNOS EN TU BOCA CON LABIOS DULCES


De : ZORRO
Envoyé : mardi 26 septembre 2006 00:49:24
A : Ogroterco

hola guapo!!! me inmagino que estas trabajando,espero que de regreso tengas dulces suenos y pienses en mi. hasta pronto besitos bernardo


De : ZORRO
Envoyé : vendredi 29 septembre 2006 00 :41 :49
A : Ogroterco

HOLA GUAPO OJOS AZULES. je suis arrive il y as 30 minutes aogreville, un peu fatigue mais je te laisse un petit menssage de bonne nuit.J' espere tu vas bien. Quisiera tener noticias tuyas.muchos besitos para ti


De : ZORRO
Envoyé : vendredi 29 septembre 2006 21:05:52
A : Ogroterco

Hola carino, quieres que vaya a visitarte al trabajo manana por la noche?besos


De : ogroterco
Date: Sat, 30 Sep 2006 15:11:47
A :zorro

si quieres pero no me gusta demasiado este tipo de situaciones

De : ZORRO
samedi 30 septembre 2006 17:12:31
A : Ogroterco


entonces es mejor que no vaya a visitarte.tu me diras si me quieres ver cuando y donde.

De : ZORRO
mardi 3 octobre 2006 15:02:32
A : Ogroterco

HOLA HOMBRE.Que tal te va? yo espero que me digas algo.No tengo otros medios para comunicar contigo solo el correo electronico.
buen dia y hasta la vista.besos


De : ogroterco
Date: wed, 4 oc 2006 11:10:34
A :zorro

no estaba a ogreville estos últimos días. Ahora debo ir al teatro
Que te haces viernes antes de las 8 ? (después tengo un curso de teatro también)
Mi teléfono :**********


SMS de Zorro du jeudi 5 a 20h30

Hola guapo.
Si quieres nos vemos antes del teatro , me encantaria poder conocerte un poco mas, puedes venir a mi piso que esta en ****
Te llamo mas tarde.
dans la tête de l'ogre vendredi 5 octobre au matin:
En mettant bout à bout ces mails et ce texto je m’aperçois vraiment que je traîne des pieds pour ce rendez-vous.
Pourquoi est-ce que je peux pas carrément dire non ?
Au lieu de faire traîner… pour accepter à la fin.
Ce garçon est très bavard au téléphone et cela me gêne
Ce garçon est très obéissant : quand je lui dis de ne pas venir me voir au travail, il reste sagement chez lui.
Nous avions tout les deux le mail de l'autre mais c'est moi qui commence la correspondance? Qu'est-ce qui m'est bien passé dans la tête ce jour là?
Et quel idée de me livrer autant lors de ce premier message.

Finalement je vais passer une après-midi avec lui. Je suis ni chaud, ni froid. J’essayes seulement d’être curieux…histoire de me forcer a ressentir quelque chose dans mon grand corps vide.

Ce garçon n’est pas pour moi. Je n’arrive pas a savoir ce qu’il fait dans sa vie et il n’aime pas lire.
nuit de vendredi a samedi:
Alors bien sur ce garçon est charmant. Il m’as accueilli dans son appartement sombre mais très cosy avec cet étrange « vert d’eau » sur les murs et ces grands miroirs qui aident a multiplier la lumière qui filtre a peine par ces deux fenêtres qui donnent dans les arbres du boulevard.

« Tu verras…je déménage au moi de novembre…tu seras bien dans le nouvel appartement…une sorte de duplex lumineux avec deux terrasses vers le Conseil Générale…. »

( Bigre !!!!! « tu seras bien dans »….je viens juste de passer ta porte et j’au déjà signé un contrat avec toi au moins jusqu’au moi de novembre ?.... je reconnais bien là ton tempérament d’homme venu d’un pays coincé entre les caraïbes et l’Amérique du sud….)

Alors biensur ce garçon est charmant quand il me propose un jus de fruit et qu’il me propose de m’assoire dans le grand canapé de cuir ou je m’enfonce mollement. Il est charmant et charmeur avec son grand sourire blanc et ces petits yeux mi clos….. il est charmeur et il le sait… ce qui donne a tous ces gestes un coté théâtrale et comique.

Il est charmant a me raconter des bribes de sa vie que je n’arrive pas à mettre bout à bout. Sa peau est douce. Bon… je me retrouve dans son lit alors que je ne l’avais pas prévu … alors que j’avais inventer milles échappatoires. Au lit c’est sympa… c’est pas non plus le grand truc inoubliable mais il est bourré d’intentions. Moi je n’assure pas trop. Quand les choses deviennent trop fortes je me réfugie dans une sorte d’absence. Je me rends compte que cette chair n’est pas mélancolique mais carrément terrorisé. J’ai envi de lui demander si il est séropositif, j’ai envi de céder à mon hystérie habituelle. J’ai envi de lui dire que c’est là mon vrai problème avec l’acte sexuelle, que c’est ça que j’ai voulu dire dans le premier mail ou je me suis mis a nu de manière prématuré.
Bien sur je ne dis rien bâclant sans doute la fin de nos acrobaties.

Puis on reste allongé sur lit et nous reprenons la discussion. Je suis mal à l’aise dans cette épreuve de l’après. J’ai envi de partir marcher dans la ville et puis j’ai toujours un peu honte de gaspiller une après-midi aussi bourgoisement.
C’est juste au moment ou je fais tomber mes barrières, au moment ou je trouve agréable de l’entendre parler ( mon dieu il parle il parle il parle) qu’il faut que je m’en aille ( bien content quand même)
Quelle suite donner a ça ?
Comme toujours je vais le revoir une seconde fois ou je vais être soit exécrable soit totalement vide.
Cette méchanceté et cette absence lui signifiant l’ arrêt de nos escapades.

vendredi, octobre 06, 2006

notes de nuit

l'image a remplacée la caresse:
voyage en scopophilie

jeudi, octobre 05, 2006

OKTOBRE 2006


Oktobre est un festival qui a lieu chaque année....l'année dernière j'ai vu ça


Les yeux rouges

De dominique féret
Mise en scène julien bouffier
Avec :
Doumée, Ghyslaine Gau, Carole Jolinon, Claude Maurice, Gabriel Monnet
vidéo : Laurent Rojol et JB
travail chorégraphique : Ghyslaine Gau
création sonore : Eric Guennou - lumières : Marc Baylet
Produit par : Compagnie Adesso e Sempre

Vous vous souvenez du conflit Lip ?
En 1973 à Besançon l’usine de montres Lip est prête à fermer ces portes. Les salariées mettent la main sur des documents de la direction ou il est expliquer les mécanismes d’une faillite organisée.
Les ouvrières et les ouvriers prennent en otage l’usine et continuent la fabrication et la vente des montres. Chaque mois, tout en rejetant l’autogestion, ils se paieront sans hiérarchisation de salaire.

C’est une épopée généreuse et désespérée du monde ouvrier…. Malheureusement le résultat au théâtre est assez mou. Je crois qu’un documentaire aurait été plus intéressant.
Trois comédiennes sont les voix de trois ouvrières qui sont questionnée par une voix off matérialisée par une comédienne.
Il y a deux passages de danse contemporaine ( comptant pour rien) que j’ai trouvé assez « hors sujet ».
Sur scène un savant assemblage vidéo et son est utilisé a vue.

A chaque fois que les comédiennes nous entraînent dans ces vies d’ouvrières remplies de doutes, d’espoir, d’engagements et de luttes la technique ou la danse viennent gâcher ou aplanir le propos.


Notre Pouchkine
sur des textes d'Alexandre Pouchkine, Anna Akhmatova, Marina Zvétaéva, Alexandre Blok, Guenadi Chpalikov
avec la collaboration d' André Markowicz
scénographie et costumes : Youri Namestnikov
Produit par : groupe Novaïa Drama
co produit par: La Fonderie - Le Mans

Je me dis que souvent le théâtre ne fait pas d’effort pour attiré le publique.
Je suis un gars qui afait deux ans de russe et qui aime assez Pouchkine pour connaître un peu son théâtre, deux ou trois poèmes et surtout quelques extraits du roman en vers Eugène Onégine.
Malgré tout je me suis senti souvent paumé dans ce spectacle gai et foisonnant.

Je réalise que c’est le deuxième spectacle en langue russe que j’ai vu cette année…le premier étant une Médée vu lors du festival internationale de théâtre à Istanbul. Je me dis aussi que c’est plus facile de comprendre un pièce russe surtitrée en Français qu’en Turc !

Notre Pouchkine est construit comme un spectacle de fin d’année.
D’abord parce qu’il y a plein de monde sur scène et qu’ils ont tous maximum 25 ans et ensuite parce que cet hommage est gentiment construit par des scènes choisies de son théâtre, par des extraits d’œuvres d’autres russes ( la poétesse Marina Tsétaîaeva ou Vladimir Maiakovski ) qui parlent de lui et aussi une courte introduction ou les participants du spectacles évoquent leurs souvenirs liés à Pouchkine.
C’est gentil.
Il y a un faux air de « choral » à cause des parties récitées à plusieurs et un coté « comédie musicale » à cause d’un jeu chorégraphié avec de pauvres chaises noires.
Très très agaçant pour l’ogre. Pouchkine n’as pas besoin de ça…

Note pour moi même : j’avais déjà compris lors de mon séjour à Saint Petersbourg et à Moscou que le russe est soit très laid soit surnaturellement beau….. Théorie confirmée ce soir.

Marx Matériau / celui qui parle
De - conception : Jacques Allaire et Luc Sabot
Mise en scène : Jacques Allaire
Avec : Luc Sabot
scénographie : Jacques Allaire
Produit par : Théâtre des Treize Vents

Alors là c’est tout de suite plus sympas…. Car on nous offre un verre de vin lorsque nous nous installons dans une sorte d’appartement reconstitué sous la scène du centre dramatique.
Ma voisine fait une grimace : le vin est une immonde piquette.
Moi je n’ai pris que de l’eau.
Luc Sabot est sans doute le meilleur comédien du Centre Dramatique d’Ogreville et il l’a montré ce soir en s’attaquant à un « monologue-cour magistral » sur les écrits de Karl Marx.

C’est bien fait et très vivant, le comédien est un vrai virtuose et la lourdeur de Marx laisse place à des idées compréhensible et à une parole claire.

C’est un très bon cour…mais est-ce que c’est du théâtre ?
Ça va être très dur de reprendre mon travail de salarié laborieux après ce spectacle.

mercredi, octobre 04, 2006

140 sur 200

C’est une nuit calme.
Je ne suis pas encore couché car je n’ose pas me poser sur le lit.
Il est tout nouveau , tout beau avec un matelas dur comme je les aime.
L’ancien ( structure rouillée et matelas déformé) est parti à la poubelle.
Encombrante carcasse.

Je suis ému et triste. Je viens de me séparé de Notre matelas, celui acheté en 1996.
C’est ce lit qui Nous a accueilli soirs après soirs, c’est aussi celui sur lequel Tu étais allongé et gémissant lorsque le samu est venu Te chercher pour T’emmener à l’hôpital ou Tu es mort un moi après.

C’est inévitable j’ai de moins en moins de choses de Toi
(j’ai jeté il y a deux semaines les dernières assiettes ébréchées du service que Nous avions ramenés de chez ma mère à Rabat.)

Souvent j’ai l’impression qu’il ne c’est rien passé dans ce lit depuis Toi…. Pourtant ce lit n’est pas resté un monastère ces cinq dernières années.

C’est une nuit calme.
Ce lit me reste sur l’estomac.
Fin d’un cycle, fin d’un veuvage ?
Conneries

mardi, octobre 03, 2006

Lundi c'est l'heure du bus au petit matin

Lundi c’est l’heure du bus au petit matin. Chaleur étouffante mais déjà froid dehors. Une heure pour traverser la ville.
Dans les bus à Ogreville il y a une paroi en verre qui sépare la dernière rangée de sièges de la porte de descente.
L’ogre est debout, il observe une dame, debout elle aussi et qui se tient a une barre près de la porte, elle doit avoir quarante ans et les cheveux roux très frisés.

Au moment ou l’ogre se dit que ça doit être dur d’avoir cette chose incoiffable sur la tête, le conducteur freine d’un coup sauvage et la dame, après une rotation autour de la barre, s’écrase contre la paroi de verre.
L’ogre ferme les yeux très fort et se concentre sur la petite musique de Duras qu’il tient dans les mains.

Lundi c’est l’heure du bus au petit matin.

Le front de l’Ogre est couvert de micro perles de sueur.
Un homme qui travail dans l’administration ou l’Ogre fait des remplacements monte. Il repère l’ogre de loin et traverse tout le bus pour lui dire bonjour. Ce dernier a du mal à articuler une réponse humaine.

Il est encore trop tôt et en plus cet homme est un être détestable.
Pourquoi est-ce toujours les gens détestables qui viennent vous dire bonjour dans le bus.

Lundi c’est l’heure du bus au petit matin.

C’est tellement tôt que l’ogre oublie de jouer a son jeu préféré dans les transports en commun. : chercher dans le bus une personne qu’il pourrait embrasser, une personne avec qui il pourrait coucher et une personne don il pourrait tomber amoureux . (Pour les autres manies un peu honteuses de l’ogre c’est là que ça se passe. )

Un peu plus tard dans la journée l’ogre est bousculé par le sosie de Michèle Alliot-Marie qui sort brusquement d’un pressing.


Est-ce que c’est devenu tendance de ressembler à un cadre de l’ump ?

dimanche, octobre 01, 2006

Tristesse infinie

  1. La semaine:Les bras chargés d’étoiles ou du moins de cristaux.

    Le dimanche gris ( bloqué entre deux nuits de travail)
    Le front plissé, le gris de la fenêtre fait mal aux yeux.

  1. Les bras encombrés de rien. Comme un amoureux éconduit mais son bouquet toujours à la main.

    Les bras encombrés de rien.Démarche patibulaire dans l’appartement.Je me cogne souvent. Aujourd’hui (particulièrement) je ne m’aime pas

    Tristesse infinie.