dimanche, avril 30, 2006

dernière semaine du moi d'avril

Hier soir (dimanche 23)

je suis complètement malade. Le cerveau semble vouloir exploser. Le train de mon patron à deux heures de retard donc La soirée s’éternise. Je voudrais juste être chez moi et fermer les yeux.
Je voudrais juste être chez moi car demain mon boulot ferme pendant quatre jours pour des travaux et il va falloir assurer. J’ai la tête qui vibre parce que demain dans la journée je vais savoir si mon projet artistique est retenu par la municipalité.
Je suis chez moi vers les onze heures et demie. J’allume mon ordi pour récolter mon courrier et je me décide d’entrer la page web ou sera afficher les résultats des projets artistiques dans mes favoris ce qui me permettra d’y accéder d’un seul clic demain.
J’entre l’adresse et la page s’affiche. J’ai du mal à réaliser que les résultats y sont déjà affichés. Mon cœur s’emballe et je ne comprends pas d’abord l’ordre ultra simple des compagnies retenues. Ces résultats anticipés me déstabilisent car c’est d’habitude le genre de chose que j’anticipe par une macro séance de respiration et un gonflage artificiel de confiance et d’estime de soi.
Là, je suis pris dans un piège.

J’ai beau regarder la liste dans tout les sens (et elle n’est pas longue) je n’y suis pas. N’y figure pas non plus le deuxième projet auquel je suis associé.
Ma respiration se bloque. La première chose qui me passe par la tête c’est que je suis seul devant mon écran, que je peux mourir n’importe quel moment. Il me faut un long moment pour débloquer ma mâchoire et surtout pour enlever le poids invisible qui me comprimer le haut de la cage thoracique.
Je me dis que j’aurais préféré une énorme baffe.
J’ai l’impression que je m’en serais remis plus vite.
……………………. Et enfin je pleure.
Je réagis à ce résultat comme je n’ai jamais réagis avant. D’habitude j’encaisse le coup et je réagis plus tard, à froid, quand je suis sûr que la déception et la colère vont sortir lentement et à petite dose.
Je n’en peu plus de pleurer. Je me sens dépassé par ce qui est dans mon corps.
Je passe une bonne partie de ma nuit à marcher dans l’appart en étant incapable de lire, d’écouter la musique, de faire la poussière ou d’écrire.
Le lendemain il faut que je sois à 8H30 dans un grand entrepôt récupérer des blocs de siporex et quelques parpaings.
Une nuit sans presque dormir, mais sans réfléchir non plus. Juste une expérience de fantôme.
Vers les cinq heures je m’écroule sur le lit.
A sept heures je prends une tasse de thé dans mon mini jardin. L’air me prend par tous les ports de ma peau. Je laisse échapper un petit cri d’étonnement. J’ai l’impression d’être une vierge courageuse mais pas téméraire. Puis, après m’avoir troué, j’ai l’impression que l’air m’enveloppe. C’est lourd et épais. L’air de ce lundi matin est un sarcophage.
Je me demande d’un coup si je ne suis pas déjà entrain de vivre le meilleur moment de la journée.
Il est huit heure je viens de terminer d’écrire ces quelques phrases. Je voulais les mètres en ligne mais il manque en moyenne deux mots par phrase….. je reprendrais ça a tête reposée…. ou bien je balancerais le tout à la corbeille ce soir.

Lundi soir.

Pas trop envie de m’étendre sur cette journée chargée. J’ai passé mon temps a charger et décharger du matériel de construction. A chaque moment j’avais peur pour mon dos mais il est sorti de la journée indemne. J’ai ensuite emballé toutes les merdes et tout le mobilier de l’accueil pour les mettre à l’abri de la poussière à l’autre bout de l’établissement.
Mon esprit est squatté par la nouvelle de hier soir. Je prends le temps d’envoyer un texto a la comédienne qui devait participer à l’aventure, tout en priant quelle ne me rappelle pas.
Du moins pas aujourd’hui.
Ce n’est pas elle qui me rappelle mais ma copine de Lunel qui est dégoûtée qu’aucuns des deux projets n’aient été retenus.
Je reste froid et distant. J’abrège la conversation.
Mon esprit est squatté par la nouvelle d’hier soir mais je n’arrive pas a y réfléchir, a analyser la chose…. Ce n’est pas aujourd’hui que je ferais ma thèse/antithèse/conclusion/perspectives sur ce refus de la municipalité.
Je passe la journée enfermer dans ma bulle. C’est peut-être mieux ainsi vu l’humeur speed et agressive de mon patron.

Mardi matin :

Il faut que je sois là-bas à 1Oh30.
J’ai très mal dormi cette nuit encore.
Est –ce que je vais ternir jusqu'à la fin des travaux ?
J’ai mal aux bras et ma nuque est lourde.
J’ai mal à la gorge et j’ai de plus en plus froid. Hier je travaillais avec un sweat-shirt et ça a fait rire tout le monde.
J’ai mal a la gorge comme lorsque je n’arrive pas a exprimer quelque chose ou quand j’attends trop longtemps pour écrire un texte.

Soir :

Une journée dans les gravats et l’obscurité alors qu’il fait beau dehors.
Très bonne parillada de poissons à midi sur le compte du patron.
J’ai passé une bonne partie de la journée à trimballer les blocs et les dalles de siporex d’un endroit à l’autre de l’établissement….. Personne ne savait quoi en faire. Elles gênaient partout.
Mon patron c’est aussi rendu compte qu’il avait doublé la commande et que donc sur les 98 plaques il nous en fallait seulement 49.
Les travaux prennent du retard. Je n’ai pensé à rien toute la journée mon corps s’en ai chargé pour moi : toujours froid et mal à la gorge.
Il est huit heures du soir et je vais me coucher après avoir pris quelques petites gélules pour me ramollir et bien dormir.

Mercredi :

Il est super tôt. J’ai l’impression que ça va mieux. … en tout cas je n’ai pas froid.
Rien à faire sinon attendre. Je ne voudrais pas abîmer cet instant ou il ne se passe rien de négatif ou de positif…. Ce n’est donc pas aujourd’hui que je vais relire ces notes et les mettre en ligne.

Je me suis toujours moqué des gens qui prenaient les refus ou les critiques artistiques comme des attaques ou des échecs personnels. C’est pourtant ce qui m’arrive depuis dimanche soir.
Ais-je changé ?
Je me croyais moins orgueilleux que ça.
Peut-être que j’ai trop rêvé cette fois-ci.
Peut-être que j’ai passé trop d’heures à penser et écrire ce projet pour essuyer un refus sereinement.
Je pensais que cette vielle chose remise au goût du jour était vraiment intéressante.

J’ai toujours accepté les critiques mais cette fois ci c’est impossible.
C’est eux qui font fausse route en m’écartant.
Si les services culturels de la ville m’avaient dit : « t’es trop gros et trop moche » j’aurais réagis de la même manière.
Je me déteste de penser ça. J’ai horreur de me sentir si vulnérable, si affecté par une décision qu’a prise quelqu’un d’autre. Il faudrait que je relise ce putain de projet pour voir ou j’ai merdé, comment je peux le présenter à d’autres municipalités.
J’ai des envies de revanche. C’est acide.
C’est pas bien.
Trop de projets s’effilochent et sombres en ce moment.


…..Je viens de rentrer à l’instant pourtant j’ai fini vers les 17heures. Je n’ai pas envie d’écrire.
Je ne veux plus écrire. Mon pote Günter est séropositif. Depuis midi je me suis totalement aspiré par la nouvelle.
En rentrant chez moi je trouve aussi la lettre de la mairie confirmant le refus du projet.

Nuit de mercredi à Jeudi.

Il y a un peu plus d’une semaine mon pote Günter apprend par une tierce personne que le mec avec qui il a eu une relation plus ou moins stable pendant un an et demi est séropo depuis pas mal d’années.
Ils ont toujours eu des relations sans risque sauf une fois, plus d’un an après leur rencontre. Ils n’avaient pas de quoi se protéger et l’autre lui a dit : « il n’y a aucun problème. ».
Le lendemain du coup de fil mon pote est allé au CIDAG pour faire un test puis il est parti a Paris pour des raisons professionnelles.
Je n’avais plus de nouvelles de lui depuis trois ou quatre jours et je pensais que les résultats du test étaient pour demain jeudi.

…… Pendant ma pause repas je suis dans le tramway en direction de la médiathèque quand mon portable sonne. Je suis speed et légèrement surexcité à cause des travaux et du temps qu’il me reste pour poser les bouquins, bouffer un sandwich et revenir travailler.

L’ogre : Ben alors ! T’es mort que tu ne me téléphones pas depuis ton retour de Paris.
Günter :……….Pas encore. Presque. Les résultats ne sont vraiment pas bons.

Enorme blanc. Le cœur commence a me serrer.
Je regarde la dame assise en face de moi qui est entrain de regarder mon visage se décomposer. Le tramway prend un virage assez brusque et je perds légèrement l’équilibre. La dame fait un geste pour me soutenir mais je l’esquive d’un air ultra énervé.
Elle rougit et baisse les yeux.
C’est a ce moment là que le sentiment d’être aspiré débute.
Il ne parle toujours pas. C’est à moi de dire quelque chose mais rien ne vient. Pendant longtemps.
Puis je parle je bafouille. Je sors une station avant la médiathèque centrale pour prendre l’air. Je m’adosse à une des statues qui garde l’entrée du bâtiment.
C’est une copie d’un Zeus quelconques…..C’est moche. Je n’avais encore jamais fais attention. Peut-être encore plus moche que la pauvre Diane Chasseresse qui semble paumé à l’entrée de la maison d’agglo.
Je dis à Günter que je passe des que j’ai finis le boulot. Je lui demande de ne pas faire de « bêtise ». Il ne me répond pas.
MERDE.
Je n’arrive pas a arrêter de pleurer dans le grand hall. Je vais m’assoire dans la salle des quotidiens, je ferme les yeux et je compte jusqu'à deux cents cinquante.

De retour au boulot j’ai l’air tellement sinistre que mon boss ne me garde pas longtemps. Juste le temps de peindre quelques parois de siporex et de me râper les doigts à force d’appuyer sur le rouleau.

Je passe chez Günter. Je ne sais pas lequel est le plus mal à l’aise des deux. Je le trouve vieilli. Comme si de rien n’était il me parle des trois jours qu’il a passé à Paris. Il est traversé de tics nerveux. Sa voix traîne et il cherche même les mots les plus simples.
Je ne sais pas si il conscient de tout ça.
J’attends qu’il me donne l’autorisation de pleurer. J’attends qu’il me dise : « ¨Parle »
Mais rien de tout ça. Je garde mon langage articulé et mon langage crié au fond de moi.

Je repars de chez lui et traverse le centre ville pour aller prendre mon bus. Je longe l’Esplanade et je suis surpris par la quantité de fleurs qui jaillissent des plates-bandes. J’ai l’impression qu’il n’y en a jamais eu autant. J’essaye d’évaluer combien d’euros tout cela a dut coûter…. Et je me dis que la mairie aurait pu lever un peu le pied sur le budget fleurs pour subventionner mon projet.
Je sais c’est mesquin.
Je passe chez ma comédienne pour manger un bout. Elle est devant le match qui oppose Milan à Barcelone. Je trouve que Ronaldinio est une folle tordue. Elle n’a pas l’air tourmentée ou hantée par le refus qu’a essuyer notre projet.
« Tourmenté ou hanté »…. Voilà les mots ( les sentiments) que je cherche depuis dimanche soir.
Dans le bus je ferme les yeux. C’est le service de nuit et il n’y a personne sur la route. Il roule vite et je voudrais avoir un accident à cet instant. Je pense à Frida Khalo…. Je me souviens de cet exposé catastrophique sur cette « mujer pintura » en seconde que j’avais infligé a toute la classe.

Je suis la maintenant dans la nuit et le sommeil est dur a trouver. Je pense à Günter. Je réalise plus que lui ce qu’il lui arrive.
« Tourmenté ou hanté »…. Le rejet et surtout cette séropositivité…. A toutes heures j’ai l’impression d’être envahis par les personnages de Munch.

Jeudi :

Ce devait être une semaine fatigante mais simple. C’est entrain de devenir un labyrinthe pour spectres et insomniaques.
Ma tête tourne à fond.
Ma tête tourne dans le vide.
Je repense à Frida Khalo, a ses autoportraits ou elle est mutilée, et peu a peu se dessine devant moi le futur de Günter. J’ai envi de bercer son corps contaminé. Je suis juste un taré de plus.
Peindre peindre peindre….. le siporex absorbe toute la peinture.
J’ai peur du jour ou Günter va enfin se réveiller ou il va enfin comprendre qu’il a un nouveau corps et forcement une nouvelle vie.
Aujourd’hui il a mangé normalement et il est allé à la muscu…. Je ne sais pas comment je dois prendre cette information. Je crois que je ne mâche plus les informations qui me parviennent. Cette semaine j’avale tout et tout cru en sachant bien que cela va me rester sur l’estomac.
J’ai honte de penser encore à moi et à mon projet artistique.
Au boulot la tension monte. Il faut dire que nous rouvrons demain soir à huit heures et que rien n’est prêt. Le patron et son associé se sont engueulés et je suis parti juste avant que cela ne dégénère vraiment.
Peut-être que j’en trouverais allongé dans une flaque de sang demain lorsque j’arriverais.

Ps : on m’a voler deux fûtes sur mon étendoir mais a ce moment précis je m’en fou.

Vendredi :

Les travaux sont finis.
Nous avons réussis à ouvrir à 8h30…. Je vais manger chez Günter. C’est moi qui m’impose. Je n’arrive pas a savoir si il a envi d’être seul ou pas. Je me pose sur le canapé et m’endors peu à peu. J’ai du mal a suivre et surtout a entretenir la conversation. Au fur et à mesure que le stress des travaux s’éloigne en laissant mon corps tout mou, ma tête m’envoie des images de l’intérieur du corps de mon pote. Des images de métastases géantes.
Il me dit de ne pas m’en faire. Vu les progrès en dix ans de trithéarpies on pouvait espérer un allongement de l’espérance de vie considérable. J’essaye de lui parler aussi de la qualité de vie, que ce n’est pas un facteur a négliger.
Moi, dans ma tête, j’essayes de me persuader que ce n’est plus comme a Ton époque ….. Je n’arrive pas a lui dire que ton état c’était détérioré très rapidement et que tu n’étais séropo que depuis six ans (don quatre sous trithérapie)
…..pour l’espérance de vie on peux mieux faire….
Mais je ne peux pas lui dire ça.
Grosse fatigue. Je sens mon corps liquide et mon esprit gazeux.
Mon dieu Günter tu as vraiment une tête décomposée. On dirait que plus rien n’est relié, qu’il n’y a plus de tissus ou d’os entre tes yeux et tes joues, entre ton nez et ta lèvre supérieur.


Le samedi je ne travail pas. Je passe une heure dans mon jardin.
J’ai envie de parler de cette séropositivité à quelqu’un.
J’ai envie de garder mon échec à l’intérieur de moi… pour qu’il me mange.
Etre cru.

Le dimanche je me tape le ménage et l’après midi au boulot…..et je me décide enfin à mettre mon blog à jour.

Il y a pile une semaine je découvrais (sans le vouloir) que les services culturelles de la ville n’avaient pas retenu mon projet.

samedi, avril 22, 2006

les cahiers litteraires de l'ogre (printemps 06)




Les deux mois qui viennent de s’écouler ne sont pas des mois de grande lecture. La fin de l’hiver n’est pas propice à la concentration…. En plus j’ai beaucoup lu utile alors c’est de suite moins intéressant.
Journal de guerre (chronique de Sarejevo Assiégée) de Dizdaveric Zlatko.
Le Kosovo (dix clés pour comprendre) de Michel Roux.
Yougoslavie, suicide d’une nation (suivi de Kosovo, la guerre du droit) DE Laurent Joffrin.
La question Yougoslave de Stefano Bianchini

En cours de lecture :
Srebrenica (un génocide annoncé) de Sylvie Matton
Ecrits et cris d’un apatride de Milivoj Srebo.

…. Et pour le moment une légère overdose.


J’ai aussi lu Le dernier Talgo à Port-Bou, un petit polar sans prétention de François Darnaudet, que j’ai trouvé dans le coin littérature régionale de la Médiathèque.
Je n’ai jamais aimé les polars et je ne crois pas en avoir fini un de ma vie. Mais celui-ci…. Il était maigroulet et la couverture me plaisait bien….alors pourquoi pas.
C’est dépressif et froid.
J’ai passé un bon moment même si l’intrigue est un peu mince.
Ce gars a écrit deux autres polars consacré au « roman noir politique en Catalogne » que je vais essayer de trouver.



J’ai enfin lu WENDY²(les secrets de polichinelle) de Vincent Ravalec . Ce livre est le troisième tome du Jeu commencé par L’effacement progressif des consignes de sécurité que j’avais beaucoup aimé.
Je n’ai pas lu le deuxième tome édité chez Librio.
J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans la dinguerie de WENDY². Puis, au bout d’un moment, la magie et le dédoublement opèrent. Je suis encore étonné par la solidité de l’histoire alors que dans l’ensemble on a l’impression que ça part dans tout les sens.
J’ai beaucoup de facilité à m’identifier aux personnages de Ravalec.
J’essaye de me connecter sur le site du Jeu (lejeu.net) et je ne trouve rien qui correspond Vincent Ravalec.

Après avoir lu une critique de l’antimanuel de philosophie de Michel Onfray chez Niklas je me suis aperçu que j’avais ce bouquin tout moche et tout rouge chez moi.
J’ai commencé a le lire comme un vrai livre et j’ai eu l’impression de me retrouver en terminale.
C’était marrant… mais lourd au bout d’un moment.
J’ai quand même bien aimé le choix des auteurs et de leurs textes.

Pour le classicisme.
Pour la rigueur de la structure.
Pour la perfection froide….. Une relecture du Bajazet de Racine.
A voix haute chez moi puis assis sur un banc à L’île sur la Sorgue.

Le moi prochain je me plonge dans les guides sur Istanbul. Je vais essayer de me reconnecter avec ce que j’ai vu en Turquie il y a 26 ans.

vendredi, avril 21, 2006

Sordo

Hier c’était moi qui faisais l’aprèm au boulot.
J’ai eu droit à deux tarés.
Je n’arrive pas à dire non.
J’ai du mal à mettre une limite entre ce que je peux entendre et ce que je ne veux surtout pas savoir.
Ne pas connaître les gens permet de dire un tas de glauqueries , de sortir des placards un tas de cadavres et de vider son sac…..
Je reste et j'écoute. Parfois je suis déconcentré alors je fixe un détail de la figure du mec face à moi.
Mais moi je ne peux pas être sourd sur commande.
Je ne veux plus rien savoir sur ces gens là.

jeudi, avril 20, 2006

enfoncer dans la vie



Petite forme en ce moment. J’ai appris il y a deux jours que notre seule date théâtre de l’été (de l’année ???) était annulée.
Je suis en colère depuis. Je dors mal.
Au début je ne voulais pas reprendre un spectacle que je trouvais enfantin ou plutôt simplet.
Mais bon, en se concentrant, a force d’empiler de mise en scène et nouveaux bouts de textes je m’étais dis…. Pourquoi pas.
Faire naître un désir pour le décapiter juste après.
Je sais que je n’ai pas une relation très saine avec la « création ». J’ai souvent l’impression que c’est une question de vie ou de mort.
Sur l’instant. Après la vie se charge de nous faire relativiser.
Je ne sais pas si je peux encore supporter émotionnellement ce genre de revirement.
J’ai mal physiquement de ne pas pouvoir jouer ou du moins mettre sur pied des spectacles et je suis fatigué des dossiers à monter, des coups de fils, des réunions… pour rien.
J’ai mal de tout ça mais je ne peux pas faire autrement.
Je ne peux pas vivre sans écriture et sans mise en espace. Tout est souffrance : avec ou sans.
Il y a bien sur d’autres projets, mais j’en ai marre des projets.
J’attends deux réponses le lundi 24.
…. A quoi bon.

Depuis que je suis revenu à Ogreville j’ai l’impression que l’appartement est remplis de fantômes. Je sais qu’il y en a qui son là depuis longtemps et d’autres que je viens de ramener de mon dernier périple.
(C’est fini les périples, l’essence est vraiment chère et je n’ai plus le sou.)

Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à faire passer mes idées ?
J’ai envi d’être enfermé dans mes mots. Ce serait ma plus grande liberté.
Ne plus dépendre de rien.

Je n’aime pas quand je parle sans rire.
C’est le cas ici et à l’instant.

mardi, avril 18, 2006

Les moteurs de recherches

En regardant les statistiques de mon blog je peux voir quels chemins ont suivis mes lecteurs pour venir jusqu'à moi.
Souvent les internautes sont arrivés grâce (à cause) d’une recherche Google.

Voici les meilleures recherches pour venir voir l’ogre:

Sortir de la solitude
Homme mort rond –point
Malika victime d’un viol
Chanson de l’ogre
Epagnol dormir en Thues
Malika sorcière
Comment baiser
Je mange mon sperme.
Seins énormes (sur un moteur de recherche autre que google)

And the winner is….

Je suis le premier résultat lorsque vous tapez « location de mesureur de décibel » et « jupettes blogspot ».

lundi, avril 17, 2006

Petite voix & gros poisson

Nos corps de baleines
Depuis longtemps ne sont plus hors d’haleine.
Nos yeux gardent quand même l’infime reflet vitreux d’après l’amour.

Malika n’essayes pas de me rallumer
Malika me demande de lui lire un poème de Ginsberg

Petite voix:
Elle joue à la petite fille quand elle me dit : « tu voudrais pas, s’il te plait, si ça ne te dérange pas, me lire un poème de la beat generation, tu serais un ange, mon amour."


Malika, s’il te plait, ne souligne pas trop le beat, car c’est rance et déjà vu.

Je ne peux pas bouger.
Je suis une baleine des grands fonds
Je suis nu sur le matelas.
Malika (celle qui est fine et élancée comme une baleine de parapluie) rapporte du salon l’anthologie de poésie américaine.

Pendant que je cherche la page elle enfile sa culotte mauve.


« Under the world there's pain, fractured thighs, napalm burning in black hair, phosphorus eating elbows to bone insectiside contaminating oceantide, plastic dolls floating across Atlantic, (…)
Under the world there's broken skulls, crushed feet, cut eyeballs, severed fingers, slashed jaws, Dysentry, homeless millions, tortured hearts, empty souls.
»


Le regard de Malika est ailleurs.
J’hésite entre agiter ma bite sous ses yeux et lui dire le nom du poème.

Dans le silence de la chambre je prononce : « under the world there is a lot of ass and a lot of cunt. »
….puis je me sens observé.


Sur le rebord de la fenêtre le chat du voisin regarde toute la scène
Il se lèche les babines à cause de l’odeur poissonneuse qui règne dans la chambre.
Il fixe maintenant mon corps de baleine.

vendredi, avril 14, 2006

Tes cendres



Ca m’a pété d’un coup.
Il fallait absolument que j’aille voir l’endroit ou nous avons dispersé tes cendres.
En cinq ans je n’y suis jamais allé.

Je vais souvent à Perpignan.
Je traîne quelques fois vers l’Espagne, à la Jonquière ou au Boulou.
Je me perds dans mes Corbières et je déborde parfois dans le Capcir ou le Fenouillèdes mais jamais je ne suis revenu sur les pentes du Canigou.

Hier j’ai un peu trop traîné à Perpignan pour retarder le moment de nos retrouvailles.
En début d’après-midi je me suis enfin décidé à monter vers Prades.
Temps délicieux, la voiture qui semble glisser sur la voix rapide, lunette de soleil, printemps un peu à la traîne mais certains arbres ont des dômes de fleurs.

De quoi je me rappelle ?
Juste avant l’entrée de Prades quand on a Perpignan dans le cul il faut prendre en direction de Los Masos puis la route devient piste et on arrive enfin à la petite ruine ou nous avons dispersés tes cendres.
Cet endroit s’appelle le pic ou le col de l’aigle.

Rien de plus simple.


Je m’enfonce un peu dans la montagne mais je ne trouve pas. A chaque fois je crois reconnaître et l’instant d’après je suis perdu. Ce petit manége prends énormément de temps car je suivre les chemins jusqu’au bout, jusqu'à ce qu’ils s’arrêtent ou deviennent trop dangereux pour une voiture comme celle de l’ogre.




Plusieurs fois je déplie ma carte mais je ne trouve rien.
C’est une carte de randonnée mais elle est au 1 : 50 000

Je croise un homme.
Il n’a jamais entendu parlé du pic ou du roc de l’aigle.
Nous procédons par élimination…..

Orientation? Nord
Avec vue sur? Prades ou la retenue d’eau de Vinça… je ne sais plus.
C’est proche d’ici ou un peu plus enfoncé dans le massif?
Ça doit être plus profond dans le massif car le relief est plus aiguisé qu’ici.
De l’eau ou pas?
De l’eau au fond du ravin…. Du moins en hiver car j’y suis venu un 17 décembre.
Il y a une ruine ou un dolmen?
Pas de dolmen. Il y a une ruine mais sans importance.
Une église , une chapelle ?
Non. Juste un refuge ou une baraque de pastoret.

Non…. Je ne vois vraiment pas. Mais essayez la piste forestière du Canigou.
Je crois pas car le nom est trop familier. Je m’en serais souvenu.
Mais qu’est-ce qu’il y a là-haut ?
Rien. Juste les cendres de mon grand-père.
(putain l’ogre, pourquoi tu mens ? Tu ne peux pas dire tout simplement que c’est les cendres de ton mec….)


L’homme me regarde gentiment.
Je suis désolé je ne vois pas.

Il y a une piste qui me rappelle quelque chose mais, au bout d’un moment il faut laisser la voiture sur un parking et passer sous une barrière pour continuer le chemin.
L’endroit me dit quelque chose…. Mais une montagne est une montagne… et l’endroit est normalement accessible en voiture.
Ce ne doit pas être là.

Je redescends à Prades pour trouver une carte au 25 000 que je trouve a 11 euros ( ?????) dans un tabac.
Je suis très nerveux.
J’ai peur de tomber sur TA mère ou Ton père.
J’ai peur de tomber sur TON frère ou Ta sœur et ses enfants.
J’enfonce ma casquette, remonte le col du blouson et visse mes lunettes de soleil.
T’es ridicule l’Ogre… il fait chaud.

Je regarde la carte où je ne trouve rien de neuf.
Pic de l’aigle… comment on dit aigle en catalan ?
Aguilà en espagnol…
Aigla ….aiglo…..
En fait c’est àliga et il n’y a rien qui ressemble à ça dans le coin.
Il y a un roc de l’agle. J’ai surement du confondre avec ça. Aigle, agle, agle aigle… oui pourquoi pas. Le problème c’est qu’il n’y a pas d’eau, ni de ruine ou de refuge autour de ce pic.
Sur la carte il y a même un coin qui s‘appelle la mort de l’homme

Il se fait tard.
Je vais repartir mais je m’énerve dans la voiture.
Je ne peux pas partir d’ici alors que je suis si près du but.
Je décide de retourner vers cet endroit qui me dit quelque chose.
Je laisse ma voiture sur le parking et commence l’ascension.
Tu marche pendant une demie heure puis si tu n’as rien trouvé tu redescends.

Il fait encore chaud.
La piste serpente et je passe d’endroits ensoleillés à des coins sombres et froids. La montagne est ciselée. J’ai l’impression de cheminer sur le dos d’un dragon. J’entends l’eau d’un torrent mais je ne vois plus le pic du Canigou couvert de neige.
Il y a une paroi rocheuse verte de mousse.
Pendant tout le trajet mon cœur est serré.
Je suis entre shinning et twin peaks.
A chaque tournant j’espère.


…. Et puis c’est là.
Le terre-plein, la baraque et les cailloux qui surplombent le vide.

J’y suis.
Au lieu de me poser et de me calmer je fais trois fois le tour de l’endroit. Je m’approche du vide.
Tu penses quoi… retrouver des cendres ?
Je crie Ton nom….. Écho. Tout est calme.
…. Sauf le bruit de l’eau.
Il faut de l’eau car dans la famille nous sommes des descendants directs des vikings et il faut que nous reposions près de l’eau.
….. Quel barge ton père !!!!!

Mon corps n’est plus serré mais très lourd.
Je me dis : « C’est ici que tu habite depuis cinq ans…. C’est ce que tu vois avec tes yeux de morts. »


Je décide de partir vite. Ce n’est qu’un premier rendez-vous. Je ne peux pas rester plus longtemps. Si je pose mon cul je ne pars plus.
Je pense à ton père, habitant la région depuis peu, qui à choisit cet endroit facile d’accès pour que ta mère puisse venir assez souvent. Elle a du mal à marcher …. L’endroit n’est plus accessible en voiture……

Ta maison c'est donc le Mas Malet à 849 mêtres d'altitude.

Le Mas Malet sur la piste forestière du Canigou.... quel rapport avec le Pic de l'aigle.... c'estq uoi ce mythe que je me suis construit seul dans ma tête??????

Je redescends.
Je n’arrête pas de me retourner.
J’attends quelque chose.
Qui ne vient pas.

J’hésite entre repartir chez ma mère par les petites routes de montagne ou par les grandes routes et les autoroutes.
Je choisis l’autoroute même si c’est plus long.

Je m’arrête sur l’aire de La Palme acheter une bouteille d’eau.
Mon esprit est fatigué. Je croise un père et son fils de trente ans.
Je suis d’un coup malade de jalousie.
Je suis jaloux de ce bonheur…. De cet « apaisement » que je n’ai pas connu.

Plus tard je me demande si il y a une relation entre le fait d’être parti a la recherche des cendres de son mec et réaliser que le père que j’ai eu (ou que je n’ai pas eu) n’est pas celui auquel j’ai rêvé.

Dur journée.
Content d’être dans mon lit.

lundi, avril 10, 2006

le non post sur Berlusconi

J’avais écris un post (super intéressant !!!!!!!!!!!!!!!) sur les élections en Italie. Je voulais l’appeler « Berlusconi, la pantalonnade est finie »…
Je viens de l’effacer car la situation n’a pas l’air simple.
Si jamais la gauche gagne c’est de peu…. Et c’est déjà incompréhensible.
Si jamais la gauche gagne… j’ai peur de parler trop vite.

En Hongrie et au Pérou c’est aussi les élections…. Mais personne n’en parle.

CPE :
C’est dingue… les hommes politiques ne savent pas dire « Pardon, c’est moi qui ai déconné… ». Je ne comprends pas.
Ca n’a jamais tué personne et parfois ça rends sympathique (ou du moins humain.)

dimanche, avril 09, 2006

5 h du mat' j'ai des frissons....

05H06
Je sors enfin du travail.
La ville est dans la nuit et dans l’humidité.
Je longe les grands jardins de la ville ou deux ou trois oiseaux s’égosillent.
Il y a deux ou trois voitures qui passent.
Il y a aussi une voiture de flic qui ralentie en arrivant à ma hauteur puis repart griller un feu rouge plus loin.
Il ne pleut pas mais, le temps que j’arrive à ma voiture, ma peau est couverte d’une pellicule d’eau.
La radio diffuse une interview de Serge Gainsbourg. Je n’ai pas envi d’arriver chez moi. J’ai envie de rester enveloppé par sa voix atonale mais chaleureuse. A chaque fois je suis surpris par son vocabulaire et la manière qu’il a d’agencer les mots…..

C’est « classieux », c’est le Grevisse, le Robert et le Lagarde et Michard réunis. Gainsbourg c’est le mélange parfait entre modernisme et classicisme.
…. Bon…. J’arrête de vous faire chier avec Gainsbourg.
En arrivant chez moi je me dépêche d’allumer la radio mais la magie n’opère plus.

05H41
J’ai pris une douche et j’enfile un bas de pyjama et un t-shirt.
Parlez moi d’amour…. C’est le nom du thé que je choisi de boire ce matin.
Je le fais directement infusé dans ma tasse en verre.
C’est un mélange de thé noir de Russie et de fraise ou (peut-être) de cassis.
J’allume l’ordi et mets en route le player pour écouter les B.O de Mulholland Drive et de Twin Peaks…..
Je suis obligé de mettre le son à fond car je vais boire mon thé dans mon jardin suspendu. Tout y est humide.
Je danse un peu sur le générique de Laura Palmer.
J’espère que les voisins ne m’en tiendront pas trop rigueur.
Je n’ose pas lever la tête pour voir si il n’y a pas la moitié des locataires de la résidence aux balcons.

05H54
Je rentre dans l’appartement avec du thé plein le pyjama et une écharde dans le pied.

19H25

je crois que le soleil ne s’est pas levé aujourd’hui.
En fin d’après-midi j’ai essayé de lire dans mon jardin mais la grisaille m’a repoussée dans le lit.
Je commence a penser a prendre un douche avant de retourner au travail.

samedi, avril 08, 2006

mes grands fonds



Je ne suis qu’une éponge chinoise
Qui rêves d’être une ancre.
Mais je ne suis qu’un cancre
Don les nuits sont des éponges grivoises

Les grands font
(Opaques mais légers)
Les faibles rêvent
(inutiles et lourds)

vendredi, avril 07, 2006

cher journal,

Ce n’est plus une légère fatigue, c’est une série de gros coup de massue.
Je fais que des bêtises : je mange pour reprendre les kilos que j’ai perdu, je ne dors plus, je casse tout ce que j’effleure tellement je suis nerveux (ou fébrile)….. je ne réponds pas au téléphone car j’ai peur que les gens me fassent chier.
Mon nouveau kiné me prends la tête. Pas de concentration, fatigue, mauvaise humeur….. je me demande pourquoi j’y vais.
C’est un gars curieux. Il n’aime pas le silence. Il pose plein de questions.
Je ne l’aime pas.
Je me suis acheté pleins de vitamachins, d’oligochoses et de sirops pour se purger. On verras bien….

mercredi, avril 05, 2006

CPE conversation

Javier est une chose entre le plan cul et le gars qui prends des nouvelles une fois par an.
Il habite a Saragosse ( quelle horreur).
Voici notre conversation téléphonique d'hier.





Javier :Est-ce que tu a entendu Chirac à la télé ou à la radio ?

L’ogre :
Oui.

Javier :Tu a tout compris ?

L’ogre :Non.

Javier :C’est quoi ce CPE maintenant ?

L’ogre :En fait il est passé mais pas passé.

Javier
:???????

L’ogre :La loi est passée mais elle ne sera pas appliquée. Ils vont immédiatement pondre d’autres lois pour l’améliorée.

Javier :Mais c’est normal que le CPE soit passé. Votre conseil constitutionnel ne regarde jamais le fond, il est la pour dire si la forme est valable.

L’ogre :
Tu va pas commencer a me faire un cour d’instruction civique sur les institutions de mon pays…

Javier
:Mais c’est qui qui s’en occupe maintenant du CPE ?

L’ogre :C’est Nicolas Sarkozy. Pour le moment…..

Javier :Mais c’est quoi son truc à lui ?

L’ogre :Lui il est tantôt ministre, tantôt président d’un parti….
Il est aussi candidat à la succession de jacques Chirac.

Javier :Mais alors il sert a quoi votre premier ministre ?

L’ogre :
A rien….. Ah si il va lancer la loi anti-tabac.

Javier :
Mais c’est qui qui gouverne la France, Chirac, Villepin, Sarkozy, la gauche ou la rue ?

L’ogre :
Heu….. je ne sais pas.

Javier :Qu’est-ce qu’elle dit la gauche ?

L’ogre :Rien…. Elle doit silencieusement se rendre compte qu’elle n’a rien proposée avant……

Javier :Ah….Et il font quoi les patrons ?

L’ogre :Ils défilent pour dire qu’ils ne sont pas tous des salauds.

Javier :Et ceux qui sont contre les grèves et les blocages ?

L’ogre :Ils manifestent aussi en brandissant des sens interdits.

Javier :Ici aux infos on voit vos étudiants descendre dans la rue pour dire « Des câlins ! Des Bisous ! » puis les gardes mobiles les chargent….. C’est étrange…. Et ridicule.

L’ogre :
En fait…. C’est plus compliqué que ça. Il faudrait que les télés arrêtent de prendre des raccourcis pour que leurs journaux rentrent dans la grille des programmes.

Javier :
C’est très anglais chez vous…. Vous êtes un peu dans le « nonsense » !

L’ogre :
Surtout depuis que je me suis encarté au PS….

Javier :Mouaaaaaahhhhhh

L’ogre :
Ta gueule.

mardi, avril 04, 2006

mid-spring night's dream

Je sors de la messe ( ?????) un peu hystérique. Je dois être en retard.
Je passe chez moi récupérer un porte document de cuir rouge.


Mon appartement est étrange. Le salon et la cuisine ne font qu’une seule et longue pièce don tout un coté est occupé par des baies vitrées.
La vue est des plus originale : une fosse de béton jonchée de lianes et de troncs d’arbres ou gambadent une multitude de singe. Ils s’amusent et tapent aux vitres pour me faire partager leurs grimaces mais je les regarde à peine.

J’en ai marre… je n’aurais pas du aménager dans cette résidence qui donne sur le zoo.
Je ressort avec mon porte document en sachant que j’oubli mes clefs sur la table ( ?????).

Toujours au pas de course je traverse la ville qui ressemble beaucoup à Minerve, à Saint Guilhem le Desert dans l’Hérault, ou à Llérida et Besalu en Catalogne…. Bref une ville en forme de délire médiéval.
Je croise
Eric qui détourne la tête dés qu’il me voit.
Il est habillé de blanc et moi aussi.
(Forcement il a meilleure allure que moi.)
Le soleil est de plomb.

Ogre- oh tu pourrais dire bonjour.


Eric- sûrement pas. Après le coup de traître que tu nous as fais.

Ogre (tout de suite au bord des larmes)-qu’est-ce que j’ai fais ?

Eric- Tu n’es qu’un conard et un traître.

Tu ne peux pas t’empêcher de parler.
A cause de toi, ni mon projet, ni le tien ne sont retenus par les services culturels de la ville.
Ils étaient tous furieux. Ton projet est rance. C’est une honte. Ils n’avaient jamais vu un truc aussi nul à la mairie et tu me cites dans ton dossier….. J’ai eu honte….ma réputation est morte.
thierry m’avait prévenu que tu étais un bâtard.
Tu n’es qu’une merde.

Il m’arrache le porte document et continu sa route. Je réalise que mes poches sont vides et que je n’ai pas les clés de chez moi.
Je suis surpris par l’éclat des petits pavés du moyen age…. Très vite ils deviennent sable.

Je me réveil…Quel rêve de con.

dimanche, avril 02, 2006

Ménage



Quand je sors de l’appart je fais le maximum pour qu’il soit propre et rangé.
Le samedi soir c’est pareil.
Le samedi soir c’est un peu différent.



Le samedi soir ce petit ménage devient légèrement hystérique. Ce jour là j’ai la certitude que je ne reviendrai pas chez moi. Tout au long de la journée je me dis que je vais mourir pendant le trajet ou sur mon lieu de travail.
Il faut donc que l’appart soit nickel pour simplifier la vie à ma famille lorsqu’elle viendra le vider.

Etrange.

samedi, avril 01, 2006

il fallait le dire



petites notes sur l'ex yougoslavie.

Plus les jours passent plus la mort de Milosevic me chagrine.
Même si ce n’est pas mon histoire, même si je n’ai pas eu a souffrir je me sens dépossédé.
Pour la justice Milosevic ne sera jamais coupable.
Il meurt innocent et le TPIY referme le dossier.
On ne peut pas se reconstruire sans procès, sans jugement…. Ma pote victime d’un viol me le dit et redit sans cesse.

J’aime beaucoup l’histoire du Tribunal Pénal Internationale….. L’Europe, les Etats-Unis et l’ONU en général ont créés cette structure pour se donner bonne conscience et essayer de faire oublier leur immobilisme.

Au début, ce n’était qu’une coquille vide sans structure, sans personnel et sans moyen.
En peu de temps le tribunal a réussit à gêner ses créateurs en poursuivant les dictateurs avec qui ils étaient entrain de négocier.
…. Et puis, au fur et à mesure le TPI s’est noyé dans un océan de papiers et de casses têtes administratifs.
Au fil du temps le procès de Milosevic est devenu grotesque et il s’est terminé, le moi dernier, de manière absurde.
Le procès de Nuremberg a duré un peu moins d’un an (20 novembre 1945 au 1er octobre 1946),…. Combien de temps a duré celui de Milosevic ?
Le TPI est-il donc mort ? Il reste encore Karadzic et Mladic qui ( je crois) courrent encore dans la nature mais c’est différent car le symbole des génocides et des déplacements de populations c’est Milosevic.

petites notes sur la presse espagnole

Il y a environ 140 journaux et magazines en espagne. Ils reflètent les différentes couleurs politiques du royaume. Je suis scandalisé que Courrier International ne trouve a traduire qu’un article de quotidien ABC pour son dossier sur le CPE vu de l’étranger.
Je suis tout a fait d’accord et je trouve normal de traduire des articles de journaux de droite mais donner une page entière a ABC est une honte.
ABC n’est pas un journal de droite.
ABC est un journal nostalgique du Franquisme.
(Et (même pour moi) il y a quand même une grande différence entre être de droite ou être nostalgique du Caudillo)
Malgré l’image sympathique que nous percevons de l’Espagne à l’étranger, le pays traverse une grande crise ou les partisans et les nostalgiques de la dictature gagnent du terrain trouvant dans ABC une tribune pour exposer leurs idées rétrogrades et leur morale traditionaliste.
Ce retour en force des idées proche du franquisme est terrible car nous connaissons mieux que les jeunes espagnols cette partie là de leur histoire. Cette ignorance du franquisme n’aide pas l’Espagne de demain a se construire et surtout a se rendre compte du danger.

Petites notes sur mon pays natal

Je reçois un mail de ma mère ou, au lieu de signer maman, elle signe « maison ».
J’adore le lapsus.
….. C’est tellement vrai.