dimanche, octobre 30, 2005

olvidar

1a
Me voici dans l’oubli des choses. J’oublie peu à peu qui, peu à peu quoi.
L’oubli de tout.
Son corps déjà très malade, ses dents trop parfaites, ses oreilles décollés ….
J’oublie.

Le grand appartement blanc de la rue Frédéric Bazille je l’oublie aussi.
J’efface peu à peu sa lumière, son carrelage, la place exacte des plantes vertes.
Il ne m’intéresse plus.

Et lui dans l’appartement.
J’oublie aussi.

2a
J’oublie mais je me souviens aussi…J’ai un ami hétéro qui adore dormir nu à mes cotés. A chaque fois il me demande si ça ne me dérange et à chaque fois je lui réponds « Non, il n’y a aucun problème, ça ne me dérange pas. »


Il se met dans le lit, me tourne le dos puis me propose de me coller à lui.
Pour lui je deviens une voûte. J’attends qu’il s’endorme pour m’endormir à mon tour : je suis le protecteur.


Au début j’étais gêné.
Maintenant j’en rigole.

1b
J’oublie son corps malade, son désir de vivre.
Il n’est plus qu’une ombre mais une ombre immense.

J’oublie l’odeur de l’amour avec toi.
Ta voix aussi.
Ton ombre est immense mais légère.

2b
L’ami hétéro m’a dit une fois : « Ma femme m’enfonce un doigt dans l’anus quand elle me suce. »
Depuis j’ai envi de lui dire : « Un jour je te boufferai le cul, juste pour que tu connaisse cette extase »


J’ai envi de lui dire ça mais je n’oserai jamais. Il a peut-être changé de délire depuis....

Je serai frustré puis tout ça tombera dans l’oubli.

3.

tout ça je m’en défais.

samedi, octobre 29, 2005

naufrage 2

Nous sommes des Moby Dick
(Moby Dick de papier)
Qu’Il déchire et qu’Il jette!

Nous sommes des Moby Dick
(Seuls dans la mer enragée)
Hystériques, déviants et harponnés!

vendredi, octobre 28, 2005

oktobre

Le weekend dernier l’ogre est allé au théâtre.
Cela n’a pas été très agréable car il avait coincé les deux spectacles comme des rendez-vous chez le dentiste dans un emploi du temps déjà chargé.

Depuis quelques années déjà le centre dramatique national de la région organise un festival intitulé « Oktobre des écritures contemporaines ». C’est un moment que l’ogre attends avec impatience car il propose une petite dizaine de pièces qui auraient beaucoup de mal a exister ailleurs.
L’Ogre reproche assez souvent au CDN sa programmation assez classique et ses spectacles « qui tournent en réseau dans tout les CDN de France » pour être content quand arrive Oktobre et son festival.
Oktobre des écritures contemporaines proposent des spectacles qui ne laissent jamais indifférents comme c’est souvent le cas avec tout ce qui est contemporain.

Ils énervent parfois car ils sont à la limite de l’abstrait ou de la masturbation élitiste chèrement subventionnée.
Il arrive aussi d’être agréablement surpris et d’être touché de partout (même au cœur).


Ce que j’ai vu et appris au goulag (exercice de mémoire) est une création d’après une série d’entretiens avec Jacques Rossi qui était (il est mort en 2003) un petit agent secret soviétique qui s’est retrouvé au goulag pendant plus de vingt ans suite aux grandes purges de Staline.
Le spectacle d’écrit un univers proche de celui de Kafka ou personne ne sait exactement pourquoi il fait les choses ni qui est exactement son supérieur hiérarchique. La paranoïa et la bassesse sont les deux mots clefs de la machinerie soviétique.

Le spectacle porte assez mal son nom car il est plus question de sa vie d’agent secret, de l’organisation du parti et de son arrestation plus que de la vie quotidienne au goulag (vie de monotonie et de douleur vous en conviendrez…)

L’utopie est un élément nécessaire à la survie de l’homme. Il s’y accroche même quand elle devient cauchemar et barbarie. Longtemps après son arrestation
Jacques Rossi ne voulait pas croire qu’au nom du communisme ou pouvait torturer et tuer.
Il a longtemps cru que son arrivée dans les camps de travail était une erreur de l’administration.

L’enveloppe du spectacle est assez étrange :
accueilli par un homme et une femme le spectateur enfile une blouse blanche. Il est ensuite conduit dans une salle entièrement blanche ou une hôtesse (tailleur strict, talons hauts, cheveux tirés en arrière) l’invite à s’asseoir derrière une table ou est posé un casque audio.
Le public se fait face.

De l’extérieur cela doit ressembler à une assemblée de chercheurs. Après une courte vérification de la bonne marche des casques audio un homme en noir (Jacques Rossi joué par Samuel Carneiro) commence à raconter sa vie.
Parfois la lumière aveuglante est tamisée pour qu’il puisse regarder des vidéos sur un grand écran ; le narrateur joue aussi avec l’hôtesse ( celle-ci est surtout la pour la technique et pour expliquer au spectateur les termes un peu obscures de l’histoire).


Je lis sur le programme que Judith Depaule ( mise en scène et conception) a écrit une thèse en art du spectacle à ParisIII et c’est peut-être ce coté universitaire qui a un peu dérangé l’ogre.

La structure du texte, le fait qu’il soit issu d’entretiens, donne au spectacle un ton pédagogique.
La mise en scène ultra sophistiquée est souvent à la limite du superflu et du « remplissage de vide » mais ne gâche pas le talent du comédien

(mais qui est ce Samuel Carneiro joli comme un cœur ? )


Le corps de l’ogre est un amas de bulles qui parfois éclatent et le rendent euphorique.
C’est ce qui est arrivé des les premières minutes de La femme comme champs de bataille. Une bulle éclate…


Quand l’orge était pitchoune il habitait en Roumanie.
C’était entre 1983 et 1985 pendant la dictature communiste et le contact avec les roumains était très compliqué puisque les étrangers étaient logés dans des bunkers.
La seule roumaine que l’ogre ait côtoyée régulièrement était Doina, la dame au chignon gris qui le gardait et qui faisait à manger.

La mère de l’ogre est formelle : c’est grâce à cette femme que son fils a appris le roumain. L’ogre ne s’en souvient pas. Il n’a pas l’impression d’avoir su parler le roumain un jour. A ce jour il ne connaît qu’un seul mot dans cette langue, celui qui désigne la poubelle.

L’ogre n’a plus entendu parlé roumain jusqu'à dimanche lorsqu’il est allé voir La femme comme champs de bataille de Matei Visniec et mis en scène par Mihaie Fusu.

Ce texte mélange le français et le roumain. Son état de fatigue n’arrangeant pas les choses l’ogre a faillit pleurer tellement il était ému quand les actrices ont commencée à parler cette langue latine perdue au fond des Balkans….l’oreille une fois stimulée déroule les souvenirs et l’ogre a eu tout le mal du monde à se concentrer sur la pièce.

La femme comme champ de bataille est la rencontre d’une psychanalyste américaine et d’une ex-yougoslave (l’ethnie n’est pas précisée) victime d’un viol.

L’élaboration de ce spectacle doit être un peu le même que celui de Ce que j’ai vu et appris au goulag car Matei Visniec est journaliste mais, dans ce cas, l’écriture est plus douce, plus « littéraire ». Ici le journalisme se met vraiment au service de l’histoire et de la folie ou nous entraîne les quatre comédiennes.

Que se soit dans les Balkans ou en Afrique le viol est considéré comme une arme dans les conflits interethniques. Le viol cesse d’être une pulsion sexuelle pour devenir une façon d’anéantir l’autre, un simple projet politique…. d’ailleurs en 1996 le tribunal pénal international de La Haye a inscrit le viol, en temps de guerre, dans la liste des crimes contre l’humanité.

Les quatre comédiennes ont bluffés l’ogre : elles maîtrisent les changements de rôles, le texte et la complexité du plateau avec une aisance déconcertante.

Ici aussi la technologie (un matériel vidéo important) aurait pu noyer les actrices mais il est utilisé de manière si intelligente et si ludique qu’il est presque un personnage a lui tout seul. Sur scène il y a trois grands écrans et trois petits « studio » vidéo ou les comédiennes se filment en direct.
Une des trois caméras est installée dans le lit d’hôpital et les images qu’elle produit sont à la fois terribles et très inventives. Grâce a ces jeux de miroir entre les langues, les actrices et les écrans il n’y a pas une minutes sans « petites trouvailles simples mais qui tuent » comme l’ogre les aime bien au théâtre.

La seule faiblesse du spectacle est due aux transitions pendant lesquelles les comédiennes courent sur place comme dans un mauvais spectacle d’atelier théâtre de collège.

L’ogre est sortit de là complètement déphasé (c’est dur d’aller au théâtre l’après-midi !) et en se disant à la fois « j’adore ! » et « pose ton stylo, jette tes idées tu ne feras pas mieux. ».

mercredi, octobre 26, 2005

quel con

J’ai eu du mal hier à fixer un rendez vous avec Miss (h)Ell pour aller au festival du cinéma Méditerranéen .
Mon portable est un peu mal foutu.
« allo ? Tu m’entends ? »


A la fin de la séance elle s’aperçois que la personne à coté de nous a oublier son portable dans le creux du siège.
Miss (h)Ell me dit « Hé l’ogre, tu veux un portable pour gratis ? »
Je bafouille : « ouais pourquoi pas ? »
Je regarde bien le téléphone : c’est plutôt un haut de gamme truffé de gadgets inutiles mais vachement marrants quand tu t’emmerde dans le bus.


Et nous sortons de la salle.

Une fois dans le hall du palais des congrès je panique.
Je prends le portable et je le confie à un des ouvreurs en lui disant que je l’avais trouvé par terre à la suite de la séance.
Je n’arrive pas à le regarder dans les yeux.

Putain je suis con
Miss (h)Ell doit me trouver encore plus con,

elle me dit « j’ai pas intérêt à t’entendre couiner à cause de ton portable qui marche pas. »

dimanche, octobre 23, 2005

naufrage

Je suis un bateau
Dans la nuit –miasmes et parfums-
Le temps est mauvais.

« Si tu ne viens pas ce soir, tu n’est pas un homme. »

Je ne suis pas un homme.
Je suis plutôt un marin.
Je suis plutôt un naufragé du weekend.

Nous sommes dimanche soir et je pars au travail dans un instant.
J’aurais travaillé toutes les nuits depuis vendredi et puis
je serai allé au théâtre aussi.
Je travail ce soir et demain je reprends le chemin de l’administration ou je fais de remplacements.
Ca fait trop longtemps que je dors par « petits paquets » de DEUX ou trois heures l’après-midi ou très tôt le matin.

Je mange quand je peux et n’importe quoi.
Je grossi.
J’ai une tête terrible.

Je suis un naufragé du weekend.
Mes yeux sont ronds et engourdis : La fatigue rends leurs contours extrêmement sensibles.


Etre naufragé c'est surtout avoir l'impression de ne rien contrôler, de ne pas pouvoir se concentrer sur les choses qui m'animent en temps normal.

vendredi, octobre 21, 2005

les cahiers litteraires de l'ogre (octobre 05) DEUX


Près de l’université de Séville (qui ressemble un peu à un trou à cause des travaux de la première ligne de metro) se trouve Vertice, la librairie internationale de la ville.
Cette librairie est très fournie en ouvrages de langue anglaise, allemande, italienne et russe mais très peu de « made in France ».

L’Ogre, ayant finit de lire tout les bouquins et tout les guides qu’il avait dans ses bagages, achetât un Christophe Donner en Pocket tout poussiéreux et le Journal d’un Génie de Salvador Dali.

En bas de l’Espagne l’ogre a fait connaissance avec un texte de Donner qu’il ne connaissait absolument pas alors qu’il croyait être un expert (un expert dilatant mais expert quand même) de cet auteur.

7.
Le bouquin, d’abord publié sous un pseudo féminin, est un court récit qui se nomme Le voile, le visage, l'âme.
L’histoire est terrifiante, le texte est pratiquement poétique. Il suffit d’une demie heure pour lire se livre qui a enveloppé l’ogre dans une sorte d’incandescence (rien que ça.)
Tout de suite ça parait un peu extrême comme réaction mais c’est rare de tomber sur une histoire aussi entière. Ce qui bluffe ce sont les phrases précises et courtes (comme si elles étaient « fatiguées ») qui donnent au livre des éclats de poésie japonaise.
Le seul point négatif : Donner lâche parfois des petits pâtés de morale et c’est un peu gonflants.

Le voile, le visage, l'âmeElephant man, la belle et la bête, Eraserhead même angoisse, même violence.

Le voile, le visage, l'âme… Ce livre a été lu sur les bords du Guadalquivir, en face des zones catastrophes, du pays désastre de l’expo 92.

8.

Un énorme éclat de rire trouble la tranquillité de la librairie Vertice…
La caissière, encore hilare, me tend le journal d’un génie de Dali en me disant « El espíritu, el espíritu de Dali en el libro ».
En effet la photo en couverture s’est décalquée sur la première page du livre laissant apparaître sur cette dernière le visage de Dali comme si il s’agissait du christ sur le Saint Suaire de Turin.
Le livre n’est pas sincère car Dali savait très bien que ces pages intimes allaient être publiées mais le résultat est ludique et réjouissant.

Le journal d’un génie, même si l’on peut se sentir très éloigné de l’homme et de son œuvre, est un bijou d’imagination et de mise en scène.

Pour éponger sa soif de paranoïa critique l’ogre cherche une bonne biographie de Dali donc…si vous avez des idées…..

9.

René Depestre est un auteur Haïtien don le style est vraiment savoureux. L’ogre, au milieu de l’hiver, avait lu Adriana dans tous mes rêves.
Ce roman complexe, moite et rempli de fantômes, avait transporté l’ogre. Tout lui avait plu, l’histoire et le style était vraiment cohérant. Pendant presque trois heures l’ogre avait eu dans la tête les chuchotements des nuits de Jacmel, les amours contrariés et le vodou.

C’est donc avec enthousiasme que l’ogre tourne les premières pages de Eros dans un train chinois mais bien vite il constate que la magie n’opère pas cette fois ci.
Le bouquin, composé de quelques nouvelles, est un inventaire d’expériences sexuelles réelles ou inventées.

Le style est lourd et les mots qui ont fait le charme d’Adriana dans tous mes rêves sont ici insupportables. Ce livre est un défilé de tous les surnoms plus ou moins poétiques du sexe masculin et féminin… jusqu'à l’overdose.

Les deux premières nouvelles sont agréables puis l’esprit du lecteur s’est égaré par la fenêtre du train Zaragosse –Madrid.
Dommage.

L’Ogre a peut-être aussi un problème avec les inventaires de prouesses amoureuses ou sexuelles de style Catherine Millet ou, plus récemment, la bête qui meurt de Roth.
L’ogre est peut-être un peu vielle France ou troisième république….


mardi, octobre 18, 2005

la vielle eternelle

L’ogre vient d’apprendre la mort de la mère de sa belle –mère
(vous suivez…cétait la mère de la femme de son père).
Cette dame avait un peu plus de cent ans.


A une époque l’ogre croyait que cette femme était éternelle !!!
Elle avait survécu à l’arrivée de la dictature des Khmers Rouges, à la fuite, à la famine et aux camps en Thaïlande.


Si t’es pas mort pendant ça, tu meurs plus jamais…..

deux pas sur la route de l'hiver

Au pays de l’ogre c’est aussi l’automne, c’est aussi le 18 octobre 2005.

Et c’est aujourd’hui que l’ogre a remarqué un poil blanc dans sa barbe de 10 jours…
Il l’a remarqué dans le miroir des toilettes de l’administration ou il fait parfois des remplacements.
Le poil blanc perdu au milieu de ses potes châtains, de ses frères roux.
Le poil blanc qui rends l’ogre étranger à lui-même depuis ce matin.
Le tout petit poil blanc.

En arrivant à son vrai boulot l’ogre jette un œil distrait sur le courrier du jour et il tombe sur un catalogue de jouets pour noël. Un vrai, bien épais avec des pères noëls et de la neige dessiné dessus et des photos de gamins roses et niais dedans.
Déjà.

Conclusion : cauchemar du changement & cauchemar de la répétition.

dimanche, octobre 16, 2005

les cahiers litteraires de l'ogre (octobre 05)

1. L’Ogre n’a pas la télé chez lui mais il l’allume une fois tout les trente-six du moi quand il est au travail et quelle ne fut pas sa surprise en voyant Christine Bravo donnant une leçon de style à Salam Rushdie.
Les yeux de l’ogre sont grands ouverts et ses oreilles dépliées : il ne sait pas si il est bluffé par le culot monstre de cette femme ou par sa connerie monumental.
L’ogre n’aime pas la prose de Rushdie car il la trouve trop vieillotte, trop ampoulée mais il se dit qu’il aimerait bien (quand même) avoir le même talent.

L’Ogre se dit que si « on a tout essayé » devient aussi culte que certaines émissions de Pivot avec un Bukowski ivre mort il va falloir qu’il repense ses priorités.


2. Maman Ogre s’occupe de la bibliothèque du village qu’elle habite et c’est ainsi qu’à la fin moi d’août elle mit dans les mains de son fils « Rien de grave » le deuxième livre de Justine Levy (fille de Bernard Henri).

Tout de suite l’Ogre hurle et part en tempête se retenant quand même de déchirer ce livre puisqu’il appartient à la communauté. Après s’être calmé, après avoir regardé le livre de biais il décide de se faire couler un bain et d’amener le livre avec lui dans la mousse.

Que tout le monde se rassure, quand l’ogre s’embarque dans des opérations de lecture dans la baignoire le livre accompagnateur ne subit …. Rien de grave grâce a une technique qui s’améliore depuis trente ans.

Finalement la première partie du livre est plutôt pas mal. L’ogre s’est entièrement identifié à cette fille qui se fait larguer et don la vie s’écroule.
L’impression que chaque mot était de lui ou pour lui l’a beaucoup séduit. Le style, sans être inoubliable ou même reconnaissable parmi cent, est pas mal.

L’ogre ne comprend la polémique autour du bouquin lors de sa sortie. Si il n’avait pas lu dans les journaux que Justine Levy racontait en fait comment Carla Bruni lui avait piqué son mec il ne l’aurait jamais deviné.
L’ogre trouve qu’il n’y a rien de dérangeant dans cette partie là de l’histoire sûrement parce que le déchirement amoureux et la bassesse humaine sont universels.
Là ou les choses se compliquent c’est quand l’héroïne, après trop amphétamines part en cure de désintoxication et de repos, car a ce moment là, le livre ressemble plus à un témoignage qu’a un roman.

L’ogre n’avait pas envi de lire ce genre de confessions et il a donc fermé le bouquin avec l’impression d’avoir commencé a participer a un truc au quel il ne voulait pas.

3.

L’Ogre se souvient toujours avec émotion sa découverte de Philip Roth grâce à des titres comme Ma vie d’homme, Le sein ou Professeur de Désir.
C’est donc avec enthousiasme qu’il prit à la bibliothèque La bête qui meurt…. Heureusement que c’est un roman qui se lit vite car il est vraiment décevant. Ces mémoires d’un Don Juan prof de faculté ont laissé l’ogre de marbre.
Il y a quelques pages (celle ou il décrit les seins puis le cancer de son amante cubaine) qui valent le coup d’être lus sinon ça ne décolle pas.

L’Ogre a eu l’impression de lire du sous Saul Bellow.
L’ogre a eu l’impression que Philip Roth a essayé de faire du Saul Bellow et qu’il en résulte une sorte de vulgarité intellectuelle.
Il parait que son bouquin de 2002, La Tâche, est pas mal.

4. Alors que l’ogre était parti à la recherche d’un livre de Roald Dahl pour son amie S. il s’est acheté « ah sweet mystery of life » du même auteur.

C’est un recueil de nouvelles ayant pour toile de fond la campagne. L’auteur, par son style, son humour noir et son imagination débordante arrive à intéresser son lecteur à des choses pas évidentes.
C’est bien sur moins percutant que ses nouvelles éditées sous le titre de kiss kiss ou bizarre bizarre mais si vous tombez dessus ouvrez le par curiosité.

A cette même période l’ogre avait lu deux « short stories » de Sadie Smith pas très convaincante. Elles étaient introduite par une « author’s note » pas mal mais l’ogre en a déjà parlé dans ce blog.

5.

Quand l’ogre est parti à Toulouse le moi dernier il a essayé de lire un roman de Marc Levy (rien à voir avec Justine ou Bernard Henri) mais il a définitivement abandonner après la quinzième minute. C’était tout simplement vide.

L’ogre n’a rien compris à ce début d’histoire d’un spécialiste de la peinture russe. Peut-être qu’il a abandonner trop vite avant d’être entraîner « de Saint-Petersbourg à Boston, de Londres à Florence et Paris, dans une histoire où amours et énigmes défient le temps » (c’est la critique de Pierre Vavasseur dans le Parisien).

La prochaine fois…..peut-être.

vendredi, octobre 14, 2005

en attendant des jours meilleurs



En attendant des jours meilleurs voici la dernière scène du spectacle créé au moi d’avril 05 à Nîmes. Le texte est de votre serviteur…. Sinon quelques photos de l’odyssée espagnole sur le site des photos de l’ogre (www.u-blog.net/elogrotercograph/)


L’homme décapuche un stylo à encre et fait couler de l’encre sur un des draps bien propre et bien pliés.

Homme:
Il y a une tache là.

Femme :
Tu es de mauvaise fois. Tu crois que je n’ai rien vu.

Homme :
Il y a une tache là.

Femme :
Je n’y crois pas. Quand je pense que nous avons vaincu ensemble pendant plus de cinq moi. Quand je pense que je t’ai donné plus qu’a la plus part des filles avec qui je suis sortie. Oui nous avons été un couple figure toi.

Homme :
Je ne crois plus au couple, à cette intimité monstrueuse. L’intimité du couple devrait être ton corps ouvert contre le mien. Mais non. L’intimité du couple n’est pas une géographie merveilleuse.

Femme :
Mais alors c’est quoi notre intimité? Qu’avons-nous su construire.

Homme :
L’intimité du couple c’est le lavabo sale, mais pourquoi est-ce que les clefs de la voiture traîne sur la table basse au lieu d’être pendues au clou. Je n’ai pas envi de laver ton linge sale et encore moins le repasser.

La femme va chercher une mini bouteille de champagne dans une boite qui fait office de frigo. Elle boit.

Tu zones en culotte à la maison pendant que je suis au travail. Mais putain jamais tu ne nettoie le frigo, ta mère elle ne t’a jamais appris ?

Femme :
Je t’en pris. Tout ce que tu veux mais pas devant les enfants.

Homme :
Lesquels ?

Femme :
Lesquels ? Et bien nos trois garçons : Riri, Fifi et Loulou.

Homme :
J’ai une amie qui n’aimais pas son grand-père et qui ne savait pas trop pourquoi. Elle compris un jour qu’il avait abusé d’elle quand elle était vraiment toute petite. Maintenant il est tout vieux, presque mort alors qu’elle est belle et épanouie. C’est elle qui a gagné.

Femme :
Peut-être que le petit corps d’enfant de ta copine à connu l’intimité de son grand –père mieux que quiconque. Je trouve ça dingue de pouvoir connaître les plis cachés de son grand-père.

Homme :
Je crois que nous tombons tout les deux amoureux de personne ayant un lourd passé.

Femme :
J’ai horreur des plis. Je m’applique et pourtant il y a souvent des plis sur mes draps et dans mon couple. Alors j’utilise beaucoup le pouvoir immense de la vapeur. Je ne sais pas pourquoi j’ai besoin de donner une façade à mon couple. Je crois que c’est pour cacher notre intimité. Mais notre intimité transparaît quand même. Je me cache et je m’isole dans mon couple et pourtant tout le monde sait que c’est dur un couple. Je ne suis pas quelqu’un de facile et je ne vis pas avec une personne facile. J’ai///

Homme :
Tu a été violé souvient toi.

Femme :
Aide moi.

Homme :
Pourquoi

Femme :
Parce que c’est comme l’amour, c’est plus facile à deux.

Homme :
Putain c’est galère.

Femme :
C’est pourtant simple. Tu pinces ton bout de housse de couette avec ta main gauche ensuite tu prends le coin de la couette et tu la mets dans la housse de couette. Après tu tires la housse avec des petits mouvements sec et cela devrait presque glisser tout seul.

Homme :
Je fais la vaisselle et tu essuies.

Femme :
Toi et moi nous ne sommes pas un couple.

Homme :
Nous sommes un couple d’homosexuel. Nous aussi nous avons nos amertumes, nos désillusions.

Femme :
Non j’essuie et tu fais la vaisselle. Mes amours finissent toujours par ressembler à des pièces comptables.

Homme :
Il y a une tache là.

Femme :
Dans ma vie. Il y a des morts et des vivants. Ils se mélangent. Ils font ce que je suis.

Homme :
Je suis le mélange de deux intimités. Je suis la chair de la chair de mon papa et de ma maman.

Femme :
Je suis le mélange de deux intimités. Je suis la chair de la chair de ma mère mais pas de mon père. Je ne connais qu’une moitié de mon intimité. L’autre moitié est un vaisseau aux grandes voiles déchirées et à l’équipage amnésique, qui traverse l’espace. Personne à bord ne se souvient du début, de la raison du départ.
Quand je regarde mon arbre généalogique je m’aperçois que je suis le résultat d’un nombre hallucinant de fausses rencontres et d’amours antinomiques.
J’ai trente ans. Mon père est mort et je ne me souviens pas avoir épousé ma mère. Est-ce que cela veut dire que j’ai réglé mon oedipe ?
Mon frère est mort. Je n’ai rien fais d’héroïque pour que son corps repose en paix. Est-ce que cela veut dire que j’ai réglé mon Antigone ?
Mon amant est mort. Je l’ai accompagné sur quelques mètres. Je l’ai laissé partir et je suis remonté sans lui. Est-ce que cela veut dire que j’ai réglé mon Orphée ?
Je suis tombé amoureux de deux ou trois personnes. Je suis entré comme un chien fou dans leur intimité alors que celle-ci était une sorte de temple. J’ai souvent profané leurs nuits. Je crois qu’ils ne me tiennent pas trop rigueur de ces saccages. Est-ce que cela veut dire que j’ai réglé mon Iodama. ?
Je ne sais pas.


Homme :
J’aurai tellement voulu vous raconter autre chose.

Femme :
J’aurai tellement voulu être amoureux pour pouvoir vous raconter autre chose.


F I N
DEBALLAGE
(Nos intimités)
Petit assemblage de phrases psychotiques ne devant pas dépasser une heure.
Dec 04- fev 05

mercredi, octobre 12, 2005

horloge parlante


Il y a un an tout rond qu'il est mort.
le 12 octobre 2004 vers les six heures du matin à la clinique Pasteur.
Je trouve que mourir dans une clinique ça fait un peu de droite.
J'aime les agendas, les emplois du temps et les journaux intimes....ça me structure.


l'ouragan et le souffle

I have been there.
I have done that.
Je n’arrive pas à classer mes émotions (une fois de plus).
Je n’arrive pas à faire le tri entre rêves et projets, entre ce qui vient de la tête et ce qui vient du ventre.

( une fois deplus)

Je n’arrive pas à classer alors que j’ai eu tout le temps de le faire cette nuit ou je ne suis pas arrivé à dormir.

I have been there.
I have done that.
Et cela ne donne pas envie de faire un inventaire.
C’est même plutôt glauque.
Je suis broyé par ma propre vie.
Je suis une respiration qui se construit et se défait sans grande conséquence, plutôt souffle qu’ouragan.
Il faut écrire une histoire sur cela, sur une colère qui voudrait être ouragan mais qui n’est que souffle.


I have been there.
I have done that.
I ‘m fed up.

chute

Je suis totalement anxieux.
La « descente » des vacances est terrible.

Je m’esquinte la peau à force de me gratter. J’ai pris une douche en rentrant chez moi et depuis je me dis que je ne suis plus habitué à l’eau et que forcement ça gratte. C’est un pur délire mais je n’arrive pas a me calmer même en me convainquant du ridicule de la scène et de ce post que je suis entrain d’écrire.
J’ai aussi des pointes au cœur, je repense à mes larmes le matin quand je devais aller à l’école, ou les angoisses qui me prenaient entre la cité-U et la fac à l’époque ou j’ai essayé de faire des études supérieures.
C’est le milieu de la nuit et je me sens très triste.

Je n’ai qu’une envie c’est me jeter sur le lit et pleurer.

Demain je retourne au boulot: il me semble n’avoir jamais connu une réalité aussi violente.

Je reprends un boulot con avec des horaires complètement décalés et où je ne rencontre personne d’intéressant dans une ville qui m’étouffe.
Je n’ai aucun diplôme pour faire autre chose. Je ne sais surtout pas vers quoi m’orienter et je flippe à l’idée d’avoir le même boulot deux ans de suite.
Je sais aussi, pour des raisons que je n’ai pas envi de développer ce soir, que je ne pourrais jamais vivre de ma passion. Je ne trouve pas le juste milieu entre l’immobilisme et la dispersion.

Avant de rendre l’antenne je voudrais rajouter trois trucs à propos du post sur mon père :

1.

écrire une telle lettre n’as pas changé grand-chose. Je me suis senti étrangement bien , presque fière, pendant deux jours puis je n’ai pas arrêter d’y penser.

2.
Je lis rapidement un poème de Tristan Tzara et je tombe en plein dans le jeu de mot imaginé par l’auteur si bien que j’ai du le relire deux fois pour être sur qu’il avait bien écrit « laine » et non pas « haine ».

d’une enfance tendrement
je dis la laine
ta main dans la main
ma voix se perds

3.

Le héros, d’après Freud, est celui qui se révolte contre l’autorité paternelle’ et le père, et finit par les vaincre. Ce fut le cas avec mon père qui m’aimait tant. Mais il put m’aimer si peu dans sa vie que, maintenant qu’il est au ciel, il est au sommet d’une autre tragédie cornélienne : il ne peut être heureux que parce que son fils est devenu un héros à cause de lui.(Salvador Dali ; journal d’un génie)

Voilà je ne suis pas un héros.



J’ai l’impression de tapiner dans une ville en ruine.

J’ai l’impression de ne pas avancer, de ne pas avancer depuis longtemps et d’être responsable de cette immobilité.
Je n’arrive pas à sortir du labyrinthe seul.
Je me suis aperçu aujourd’hui que à chaque fois que je ris j’ai les yeux humides de larme.
Ce n’est pas une chose dramatique mais c’est juste que je ne sais pas rire autrement.

J’ai l’impression de n’avoir qu’une pelote de nerfs à l’intérieur du crâne, que toutes les connexions internes sont qu’un immense bordel.
Une pelote de nerf qui tapine dans une ville en ruine.

vendredi, octobre 07, 2005

les eaux du guadalquivir

Pour repondre brievement a Miss Avalanche je dirais que oui je mange pas mal de choses a l´huile et a l´ail et cela m´enchante... je n´écoute pas de la tekno machina a donf toute la nuit mais du rock international et surtout andalou au Perro Andalou ou je bois plus que de raison.

Ensuite je vais me rafraichir l´ame dans la solitude des berges du Guadalquivir.
Seville, en semaine, est une belle endormie.

C´est une sorte de ville de verre qui semble se briser a chaque fois que je m´approche de quelque chose d´essentiel.

les eaux du guadalquivir
ont la mémoire profonde
Elles roulent calmement alors qu´elles savent
La reconquete
le siecle d´or
la guerre civil
et le gris de la dictature
les eaux du guadalquivir
ont des vertus léthargiques
...et c´est pour cela que je voudrais m´y baigner.
les eaux du guadalquivir sont silencieuses
les eaux du guadalquivir sont vertes bouteilles a midi et deviennent sombres avec la nuit.

voici pour le moment.... En plus je déteste les claviers QWERTY et je n´arrive pas
avé lé agsang