jeudi, juin 30, 2005

ANCIEN

Mon cœur est ancien.
Tu l’as pillé
Comme le plus magnifique des tombeaux.

Mon cœur est ancien.
Exposé au musée
Dans le pavillon des Arts Primitifs.

Mon cœur est ancien
Accroché aux branches
Des baobabs et des Ginkobilobas.

Mon cœur est ancien
Né de la lave en fusion
Et durcit a ton contact.

Mon cœur est ancien
Il est une langue morte
Que tu a mal apprise
(tu es le collégien qui en a rien à foutre)
Mais elle raisonne encore.

Ici je t’appelle Thierry.
J’espères que tu te reconnaîtra.

mercredi, juin 29, 2005

Anita + Marcello ( et Benoit 16 )

Anita Ekberg
Marcello Mastroianni

J’aime la scène d’ouverture.
Ce Christ héliporté vers le Vatican. Il survole la ville. Nous voyons son ombre sur les murs blancs des immeubles.
J’aime bien, juste avant la scène dans la fontaine, quand Anita Ekberg pose le chaton sur sa tête.
C’est quoi ce film ?
Une farandole de personnages disjonctés que la caméra tente de suivre. Les passages dansés sont sublimes et chaque image est une photographie de maitre.

Si j’avais été dans un mauvais jour j’aurais dit : « Ce film est trop léché ! ».
C’est peut-être ça le cinéma italien de cette époque,
c’est le « trop » qui fait la difference.
La Dolce Vita.
P.S:
Grande émotion lorsque je découvre une scène qui ne m'avait pas marqué lors que j'avais vu le film pour la première fois: La poursuite dans les escaliers qui mènent au sommet du Dôme de la Basilique Saint Pierre du Vatican. Je me souviens de la fois ou j'y étais monté. Je n'étais pas seul. C'était euphorisant: un escalier sans fin, la vie entière n'est plus qu'une courbe. C'est une sensation proche du mal de mer.
Quel plaisir, à la fin, de surplomber Rome, d'être plus haut que le Vatican, de sentir sous ses pieds une religion détéstable. __________ Mais la vie serait bien morne sans les délires architecturaux de ladite religion.
P.S²:
Les catholiques ont aussi une fâcheuse tendance à élire pour Pape trop de jeune femme noire aux idées progressistes.

mardi, juin 28, 2005

engourdi mais émerveillé ( deux)



Dimanche matin entre deux sommeils et le boulot l’Ogre est allé se vautrer à la plage. L’endroit est loin d’être désert mais il arrive à trouver un coin tranquille.
Il n’était pas encore midi mais le soleil était déjà de plombs et l’ogre avait un (très très) bon bouquin entre les mains. Que demander de plus ?

____________ Soudain arrive un groupe de jeunes allemands. L’Ogre croit un moment qu’ils sortent de nulle part mais très vite il aperçoit l’énorme car garé derrière les dunes.
Ils se posent.
L’Ogre les compte.
Ils sont trente trois !

Le bord extérieur de leur campement est à même pas un mètre de la serviette de l’Ogre. Ce dernier est allongé sur le ventre et ne perds rien de cette impressionnante installation : des serviettes, deux ou trois parasols, autant de glacières, et un ghetto-blaster qui joue une soupe inaudible.

Ils doivent avoir entre dix-sept et dix-huit ans. A cet age là c’est catastrophique, il y en a qui ne ressemble encore à rien puis d’autres qui sont de véritables bombes. Certains de ces garçons et de ces filles ont des corps magnifiques mais sont encore complètement empêtré dedans.
Ils s’entourent de leur serviette pour mettre leur maillot et comme l’ogre est allongé par terre il est au première loge pour le spectacle.

Les filles ont plus de problèmes de poids que les garçons mais leur peau est nettement plus belle.
Elles ont aussi des visages nettement plus jolis que ceux des garçons.

Tout près de l’Ogre il y a aussi une fille avec un maillot de bain noir.
Elle est grosse et ne parle à personne. Son visage est assez fin mais très triste. Elle essaye de lire la couverture du livre que l’Ogre a posé sur sa serviette.

Ce voyage de fin d’année avec sa classe doit être un calvaire.
Depuis combien de temps sont –ils partis de Frankfort ou pire de Kiel ?
Combien d’arrêt, combien de visites ?
L’enfer est il programmé jusqu'à Barcelone ?
Et les travaux de la Sagrada Familia qui n’avance pas ?
Ce moqueront-ils d’elle quand elle avouera qu’elle à le vertige et qu’elle n’aime pas Gaudi ? (En règle générale l’Ogre brûle tout ceux qui n’aiment pas Gaudi mais il a pitié de cette jeune allemande et sera donc clément.)
Et le trajet retour ?

Malgré tout elle a osé mettre son maillot de bain. Elle ne parle à personne. Personne ne lui parle. Personne ne la regarde et elle ne regarde que le titre du livre de l’Ogre.
La Peste, Albert Camus….. Elle cherche mais n’a jamais entendu parler de ce bouquin.

Quand l’ogre retourne à sa voiture, il voit, à l’ombre du bus allemand, à deux pas de la nationale une fille plongée dans une bande dessinée.
La plage ne doit vraiment pas l’intéresser.
Elle fait la gueule, elle ne sait pas la chance et le plaisir de voyager.
Elle s’en fout de Barcelone et des grandes fresques sur les murs des centrales nucléaires qui bordent l’autoroute dans la vallée du Rhône. Elle ne s’imagine même pas ce que représente la vallée du Rhône pour des milliers de petits Parisiens au début des mois d’été.

Cette fille est peut-être seule car elle est détestée par ses camarades de classe. Elle est tellement chiante que même son unique amie, la grosse fille au maillot de bain noir, ne peut plus la voir.
Peut-être que c’est bien fait pour elle.
Peut-être que la classe entière attend qu’elle se jette sous les roues d’une voiture qui passe sur la nationale ?
Peut-être qu’elle va se jeter sous une de ces voitures ?
Peut-être que l’Ogre loupe une occasion de sauver une vie mais il ne parle pas allemand ?



lundi, juin 27, 2005

engourdi mais émerveillé.

L’Ogre voudrait vous faire part des faits principaux des derniers jours. La période est dure, la vie est un engourdissement. Ce n’est pas seulement du à la chaleur. Engourdissement pour la tête et vomissement du corps (bonjour madame la Poésie !).

En général :


La différence entre l’hiver et l’été ?
En été la langueur est palpable. La langueur doit être des sortes de rubans qui s’échappent du corps et restent comme en suspension.


Merde, mais quel est le problème de l’Ogre ? Il est incapable de sonder son corps immense, de faire des forages et d’extraire de cet amas les choses inutiles et idiotes.

Faire le tri.
Séparer le bon grain de l’ivraie.


Le naufrage de l’Ogre : passer des journées entières au bord du malaise. Ce qui le dérange surtout ce sont les sons et les images. Il est devenu hypersensible, la moindre onde se transforme en émotions qui forcément déstabilisent.

L’Ogre passe son temps a ressentir et c’est assez fatigant. Les sons sont violents et les images aussi. Peut-on dire que l’Ogre est « photophobe » ?

Il traîne sa carcasse. En fait la grosse fatigue a commencé au lendemain de sa bouffe d’anniversaire. Depuis il va au travail puis s’étale au petit matin sur son matelas. Il se rend compte de sa vie monacale. Le fait de travailler en décalé incite à la solitude.

L’Ogre dort lourdement, son sommeil écrase les soucis mystérieux qui l’ont envahit.

Dimanche : il a dormit tout le jour malgré son envie d’aller à la fête du cinéma. Il se dit que, puisque qu’il ne travail ni lundi ni mardi, il pourra s’enfermer dans les salles et se faire quelques films.
Mais ne va-t-il pas dormir à nouveau ?

Jeudi dernier l’Ogre mange chez une amie avant de la conduire à N.

Dans le jardin les pies vaquent à leur vie (idiote) de pie. Le chien de la maison est comme fou. Mais comme, justement, c’est un chien tout le monde le croit incapable d’attraper un des oiseaux. Au moment où l’Ogre s’attaque à la salade de tomate les pies commencent à faire un bruit assourdissant. C’est la révolution dans le jardin.

L’ogre finit sa bouchée de salade et sort dans le jardin :

1Le chien est immobile comme surpris par son geste.
2 Dans les plates-bandes le corps d’une grosse pie ne bouge plus.
Pourquoi est-ce que les oiseaux sont-ils toujours pareil quand ils sont morts? Ils ont toujours les pattes recroquevillés et la tête tournée sur le coté?


De retour à table tout le monde a perdu l’appétit sauf l’Ogre.

Après le gâteau au chocolat et la glace ( les restes du repas de lundi soir) l’Ogre prends un sac poubelle et retourne dans le jardin. En temps normal l’Ogre a horreur des oiseaux mais celui-ci est mort… Il a envi de le prendre à main nue et de lui arracher quelques plumes mais il se contente de se servir du sac poubelle comme d’un gant. Il est émerveiller par le poids de l’oiseau puis retourne le sac. Il y a une grosse poubelle bleue à l’entrée de la résidence.

Suite demain.

samedi, juin 25, 2005

OU PARTIR ?


Lundi soir l’ogre a fait une grosse bouffe pour remercier ses amis d’être ses amis et pour marquer le coup pour ses trente ans.

L’expérience fut périlleuse car le but du jeu c’était de réunir des gens qui n’avait plus grand-chose à faire ensemble. La bouffe des trente ans comme un bilan des amis des cinq dernières années. Avec quelques nouveautés (Dirk et Boris)…..

La bouffe comme un bilan de ce qui c’est passé dans la vie de l’Ogre depuis la mort de Jean-Noël.

Il a fallut faire la bouffe pour quatorze personnes puis en « acheminer » une partie car le repas avait lieu dans un quartier assez reculé de Montpellier.

Tout c’est bien passé et l’ogre a même trouvé certains moments fort agréables !
Même si l’Ogre aime bien être avec ses amis il est toujours plus attiré par la tranquillité et la certitude de la lecture et des ballades au milieu du rien.


L’ogre ne sait plus ou se mettre : il reçoit de la part de ses amis une enveloppe remplie d’argent en vue d’un voyage au moi de septembre.
Le lendemain l’Ogre s’est collé aux vitrines des agences de voyages ou se reflétait le soleil rose du matin. Il fallait qu’il aille travailler, il ne pouvait pas attendre qu’elles ouvrent. Il lui faudra attendre l’après-midi pour empocher tout les catalogues et toutes les brochures aux photos époustouflantes (et sûrement trafiquées avec photoshop).

Ou partir ?

vendredi, juin 24, 2005

ahhhhh!!!!!!!!!!!!!!!!!

l'ogre se pose:

Il mange du riz et de l'achards de légumes.
C'est divin.
Ca arrache mais c'est divin.
Vive l'outre-mer!

mercredi, juin 22, 2005

3 chiens ---la suite

Le magazine TETU, dans son numéro de juillet-aout, a résumé en trois ou quatre lignes, la (longue)lettre que l'ogre avait écrite a propos de son amour à trois. L'ogre avait déja utilisé des pseudo pour cacher l'identité des deux autres mais Eric s'est transformé en Ludovic et cet amour passion est passé de trois mois a un an.
Le passage fini par un "Nicolas a été rejeté ..." que l'ogre ne comprends pas vraiment.

Cette lettre écrite a têtu est disponible dans ce blog à la date du 2 juin ( trois chiens - une histoire)

mardi, juin 21, 2005

Pour en finir avec Malika

Malika Page
Ses seins sont des voyages
Anduze ou Carthage ?

Malika Page
Ultime conquête
Malika Page
Dans l’espace et sous la couette
Malika Page
Amante émérite
Malika Page
Sorcière et starlette
Malika Page
Son verre d’aquavit
A la main
Scelle mon destin.

Mais
Malika Page
A tant d’avantages.
Mais Malika
Cessez ces secousses
Et tout ce chantage !

Malika Glousse
Elle n’a pas peur
Moi j’ai la frousse
De devoir quitter
Dans l’heure
Cette cage d’escalier

Malika Page
A des seins énormes !
Si indéfiniment il pleuvait
Ils serviraient de bouées,
Deux arches de Noé
Sur une mer rouge de chrome.

Page Malika
(Ni vois ni ayatollisme, ni cruauté)
Mais pour en finir avec ta beauté
Il te faut choisir sans plus tarder
(Etoffes étouffantes)
Le Linceul ou la bourca

dimanche, juin 19, 2005

une bonne soirée au théâtre

Jeudi soir….

L’ogre a les yeux et le cœur rempli ! Il est allé voir, dans le cadre du Printemps des Comédiens, le spectacle Il Silenzio, de Pippo Delbono.

Comment décrire un raz-de-marée pareil ?
J'avais déjà vu Urlo, en juillet dernier au Festival d’Avignon dans le décor somptueux des Carrières de Boulbon. C’est a cette époque que je me suis fait renversé par le travil de cette compagnie.

J’ai ensuite lu un bouquin, Le Corps de l’Acteur ( ou la nécessité de trouver un autre langage), qui m’avait enchanté. Ce livre est une série d’entretiens que Pippo Delbono a donné à Hervé Pons. Je n’ai pas pu me rendre aux représentations du moi de Décembre à Arles.

Je crois que Pippo Delbono est un des dernier très grand avec Osteinmeir, Jan Fabre sans oublier Olivier Py.

Il est vrai qu’il est difficile de faire mieux qu’Urlo (questionnements sur le pouvoir) qui est un spectacle extrêmement ludique et parfois d’une joie totale. En plus, les Carrières Boulbon…

Il Silenzio (crée en juillet 2000) était un écho du tremblement de terre qui secoua le village de Gibbellina (Sicile) en 1968. La première du spectacle a été jouée sur l’énorme plateforme de ciment qui recouvre les restes du village. La charge émotionnelle devait être grande, en tout cas plus grande qu’à l’Amphithéâtre d’ O ou je l’ai vu.
Mais quel raz-de-marée !

J’aime cet empilement de tableaux tantôt immobiles, tantôt hystériques qui semble provoquer chez le spectateur une sorte de vertige.

Au début du Pink Floyd à fond, puis des chansons débiles, puis du rock et même un remix de Dalida.

Il y a aussi la voix de Pippo Delbono qui lit, au micro, des textes magnifiques. Ce type a une poésie exaltée qui me fait penser à Leo Ferré. La poésie du spectacle (et en générale des spectacles de Delbonno) et renforcée par la présence de Gianluca et Bobo qui empêche toute forme de psychologie, d’intension.
Juste une nécessité.
Le fait qu’ils soient sourd-muet (Bobo) et trisomique (Gianluca) donne à leur corps, à leurs gestes une autonomie totale.
Que dire de plus ?
Rien.
Ah si…. Le déchirement de n’avoir pas pu voir Guerra vendredi soir.

plus d'info:


www.pippodelbono.it/asp/

www.theatre-contemporain.net/auteur/delbono/default.asp

samedi, juin 18, 2005

tonterias



Vendredi soir l’ogre ne pouvait pas aller voir Guerra de Pippo Delbono à cause de son travail. Il a donc fait une bêtise. Il a glissé la place de théâtre dans la boite au lettre de son cher Thierry.
Pourquoi ?
Pourquoi lui offrir cette place. Pourquoi pas a un autre. L’Ogre a perdu la tête. Il y a de fortes chances pour que Thierry ne repasse pas chez lui à temps, en plus il doit sûrement avoir un truc de prévu pour la soirée. Mais l’ogre est allé lui fourrer ça dans la boite à lettre comme un fantôme, guidé par il ne sait quoi !
Et puis l’Ogre a tendance à oublier que Thierry n’est pas seul, qu’il lui aurait fallut deux places. Thierry n’est pas tout seul_________ L’Ogre a au moins permis à Thierry et à Eric de se rapprocher.
L’Ogre face à un couple de Monstres.

Mais maintenant c’est fait : le billet est dans la boite aux lettres. Thierry sera t-il indifférent ou agacé ? Est-il encore curieux des coups de cœur de l’ogre ?

L’Ogre espères recevoir un mail. Même méchant. Il veut un contact (caresse ou coup de poing.). La rencontre du début du moi l’avait plongé dans l’hystérie mais il à toujours soif.
A boire ! A boire !

Thierry va voir le spectacle. Il en ressort irradié de sensations. Il a l’impression d’avoir été ouvert en deux. Il veut à nouveau revoir l’Ogre pour le remercier. L’Ogre hésite puis finis lui aussi par être guidé par autre chose que sa tête. Ils se donnent rendez-vous dans une forêt. Des qu’ils se touchent la terre s’ouvre et les avale. Tout ce passe vite, ils n’ont même pas le temps de crier. Personne n’a jamais plus entendu parlé d’eux.

L’Ogre est sût que Thierry n’ira pas voir le spectacle et qu’il ne donnera pas de nouvelle.
Cette histoire de place de théâtre n’est qu’un prétexte_________
L’ogre voudrait surtout savoir si Thierry l’aime bien quand même, si il pense encore dé fois à lui.. Si il n’est pas trop détesté.

vendredi, juin 17, 2005

l'ogre et les 25 étoiles

L’Ogre veut se rouler dans son lit. Un immense bébé dans un lit aussi vaste qu’une plaine. Même si il fait chaud l’ogre veut une couverture pour pouvoir la remonter au dessus de sa tête. Les couvertures sont des montagnes sous lesquelles l’ogre dort.

L’ogre à la digestion lente. C’est seulement maintenant, dans les grottes de son lit, qu’il a envi d’écrire un petit message sur le vote du 29 mai dernier. L’ogre sait que sa décision est prise : c’est la dernière fois qu’il vote. Il a un sale goût dans la bouche et les doigts de la main droite qui le brûlent depuis ce dimanche 29 Mai.
Le résultat on s’en fout.


L’ogre a toujours voulut voter non. Il ne l’a pas fait car il ne s’est pas senti libre de le faire. Il n’avait jamais eu peur avant. En 2002, l’Ogre n’a pas voté pour Chirac au deuxième tour, il avait voté blanc.

L’ogre a voté oui mais ne l’a pas dit. Un oui dégoûtant qui l’éloigne des idées qu’il voudrait défendre.
Le résultat on s’en fout.


L’ogre croit que, oui ou non, le résultat est un grand découragement pour l’avenir. Pourquoi travailler sur une constitution alors que plus de la moitié des pays européens sont gouvernés par des formations de droite ? L’Ogre sait qu’une constitution n’a pas a être « sociale » mais il ne comprends pas non plus pourquoi celle-ci facilite tellement le libéralisme ? L’Ogre ne comprends pas pourquoi cette constitution reprends dans sa troisième partie tout les anciens traités (comme cet affreux traité de Nice) au lieu de sauter sur l’occasion et faire un peu de ménage ?

L’Europe c’est encore une histoire de frontière et c’est bien dommage car les frontières l’Ogre a envie de les recouvrir de forêt ou d’y jeter des passerelles et des ponts suspendus. Les frontières il s’en fou.

L’Ogre ne veut plus voter car il est extrêmement déçu par les mots utilisés par les deux camps pendant la campagne du référendum. Les mots, pour ces gens là, n’ont aucune valeur. D’ailleurs ils en ont trop utilisés. Les mots sont devenus sales. Ils ont servis pour tout et n’importe quoi. Ils ont été détournés et ils ont servis humilier trop de monde.

Le ramasseur de mots*.

L’Ogre a passé des moisa ramasser des milliers de mots usés qui encombraient, les rues, les toits des parlements, des palais présidentiels et même les campagnes désertés. L’Ogre a ramassés les mots maltraités et les a entasser dans sa tête.
Peut-être les remettra-t-il sur pied ?
Peut-être qu’ils serviront pour un énorme autodafé.
En tout cas l’ogre ne les redonnera plus aux hommes politiques. A l’avenir il gardera son bulletin.
Le ramasseur de mots, avare de voix…

*Les mots usés ne sont pas recyclables. Ou peut-être dans très longtemps, comme les tapis de feuilles au fond des forêt qui seront un jour des nappes de pétrole. Non, nous ne pouvons pas attendre.

jeudi, juin 16, 2005

Le Palais des Doges

Les jolis garçons
Me font oublier le temps
Ils sont immobiles.

Les jolis garçons
Touchent ma bite, pas mon cœur
Je leur pardonne.

Les jolis garçons
Oublient parfois leur beauté
Pour s’offrir à moi.

Les jolis garçons
Les yeux brumeux de passé
Petites sculptures.
(Grecque)

Les jolis garçons
Diable et muscles sous la peau
Regards innocents.

Garçons Vénitiens
En ligne et jambes écartés
Le Palais des Doges.

mardi, juin 14, 2005

Les garçons

l'ogre a dit:

"je sais que la perfection n'est pas synonyme de bonheur. Mais j'aimerai quand même éffleurer le corps de certains garçons.
Et puis, cela fait bien longtemps que je ne décolle plus.
J'ai la tentation du musée: perdre ma sexualité au profit d'un voyeurisme plus ou moins heureux. Devenir esthète grincheux. "

dimanche, juin 12, 2005

des fleurs & un sourire

Quelques jours dans le village de L.
C’est bientôt la fin, l’ogre retourne à M. demain après-midi.
Les ballades sont merveilleuses, il y a du genet partout.
L’ogre teste son appareil-photo. Il photographie des fleurs.

L’Ogre a bu quelques verres dans un troquet du village et croise un crapaud en rentrant. Drôle de rencontre. L’ogre examine et tire sur les pattes pour se convaincre de l’élasticité de la chose.

Hier l’ogre a passé une partie de l’après-midi avec S. et son fils.
La conversation est tout terrain. C’est agréable même si l’ogre doute du bonheur de son amie.
L’ogre a parlé des lettres révélant les accusations de viol concernant son père. Ils en parlent un peu mais pas beaucoup. Un peu comme une ombre. L’Ogre aurait aimé se confesser un peu plus. C’est pas grave.

S. ne savait pas que le père de l’ogre est mort fin septembre.
L’ogre est une statue.
Il ne parle pas. Il ne communique pas.
Même si il ne parle pas il est incapable de montrer à une amie aussi chère que S que son père est mort.


Avion estampillé république française.
Il fait beau.
Tarmac de base aérienne.
C’est vrai ce qu’ils disent, elle a un sacré sourire.
Avant de tomber dans les bras de sa maman il faut faire la bise au Président.
Florence A. est de retour.

vendredi, juin 10, 2005

la cage d'escalier

Malika Page habite au troisième étage.
Elle pleure et cris dans la nuit de la cage d’escalier.
Elle me réveil.
Elle nous réveil ma fée et moi.
Je met un bas de pyjama et me glisse sur le palier. Il fait noir. Inutile de chercher l’interrupteur, la minuterie est cassée depuis des mois.

- Que ce passe t’il Malika Page, vous qui êtes d’habitude si tranquille ?
- Je me suis faites larguée. Il m’as rendu son trousseau de clefs.
- Oh, Malika Page, ne pleurez plus !

Et j’enlace Malika Page. Ma fée est un étage plus bas. Elle est nue dans le lit mais je suis mieux ici.
Et j’enlace Malika Page. J’enlace un territoire qui semble s’étendre du Maroc à Johannesburg, de Yaoundé à Mombassa.

J’écrase Malika Page comme je n’ai jamais écrasé ma fée. Je suis un géant qui froisse une terre, un continent. Je garde toujours ma main droite sur une de ses tempes ainsi je sens Malika Page battre la chamade. Enfin, les soupires ont remplacés les cris et les pleurs.

Ma fée m’attends. C’est elle rendormie ?

Je descends à tâtons et referme le verrou de la porte. Ma fée dort. Comme dans un film la fin de nuit est bleue. Il faut se persuader que l’amour de Malika Page n’est qu’un mirage.

FIN*

*Il peut aussi y avoir une fin terrible. Accompagné de ma fée je croise Malika Page dans l’escalier. Elle est belle et fière. Elle semble heureuse. Malika Page, grisée par sa liberté, n’a même pas un regard en direction de mon couple étriqué et finissant.

jeudi, juin 09, 2005

Les chansons.

La chanson est plaisante.

Deux ou trois garçons cherchent la bouche de l’ogre pour y poser des bêtises. Pourquoi tant d’attention alors que l’ogre semble s’éloigner de tout. Peut-être parce que l’ogre est un peu bronzé ? Peut-être que c’est le trentième anniversaire ? L’ogre est un peu fatigué, Ça doit plaire….

Oui la chanson est plaisante mais ce n’est qu’une chanson. Une chanson fait du bien à la tête ou au cœur mais il n’y a que la musique qui enveloppe le corps. J’ai une chanson. Ou es la musique ?

L’ogre a embrassé Joris samedi dernier. Joris a embrassé l’ogre dans le cou et à léché son bras. Il s’est même justifier : « Je te léché le bras juste pour avoir un goût sympa dans la bouche pour le reste de la soirée. »

L’ogre, le soir de son anniversaire, à croisé Fabien dans un bar. Fabien est charmeur mais l’ogre a eu un peu peur, un doute sur son corps de trentenaire. Fabien et l’ogre se séparent dans la rue sous le néon du bar.

Il y a aussi Stéphane avec qui l’ogre avait passé un bon moment. Stéphane est descendu de Lyon avec son nouvel ami. L’ogre a reçut un « palot d’anniversaire ». Des petits bisous de la part de ce couple.
Agréable.

L’ogre croise J.P au milieu de la place. En plein soleil. L’ogre a un peu peur de J.P car ce dernier (c’est la rumeur) a une sexualité assez chaotique*. Les lèvres de J.P s’enfoncent fortement sur les joues de l’ogre .J.P : ta main descends le long du bras gauche de l’ogre. Ils doivent aller à la plage la semaine prochaine.

Que faire de ces petites chansons agréables. Elles ne sont entêtantes que pour l’ogre. Il est paralysé par les sentiments. C’est la chanson de Joris qui s’approche le plus d’une musique agréable mais assez forte pour maintenir droite la colonne vertébrale de l’ogre.

RAPPEL DE LA MISSION :
L’ogre tenait absolument a avoir une relation sexuelle satisfaisante avant de rentrer dans sa trente et unième année.

CONCLUSION DE LA MISSION :
Echec.

* une sexualité un peu hard. L’ogre croit cet homme un peu trop dominateur. L’ogre n’a pas envie de se faire traiter de salope par une crevette machiste.

mardi, juin 07, 2005

RECLINING/ VANISHING POEM

My tongue is searching
For the gold in your mouth.
I wish I was a bit more elastic
I wish I was funnier.
Strong but delicate enough
To find the nest in your mouth.


I wish I could play with all those boys
With appetizing smiles and eyes
I imagine the games I could have played
Going in and out of city built by desires
Going in and out of volcanoes.

I wish I had no idea
Where things and thoughts
Start and vanish.

samedi, juin 04, 2005

Truhaneria


Le truand parle peu. Il se lève tôt et se couche tard.
Ses yeux balayent le monde.
Il voit tout le truand. Le petit et le grand.
Le truand truande. C’est tout ce qu’il sait faire.
Il fait d’autres choses la nuit mais il les fait moins bien.
Le truand a truandé famille et amis.
Rien à faire.
Ses yeux balayent le monde.
Mais il n’y a plus rien à voir.
Le truand n’a plus d’amants.
Le truand n’a plus que la plaine et le maquis.
Le truand truande. C’est tout ce qu’il sait faire.
La marchandise se fait rare.
Le truand truande mes sentiments.

jeudi, juin 02, 2005

trois chiens (une histoire)


L'ogre s'est enfin assi et il a dit:


"J’ai vécu pendant 4 ans en couple. Un couple des plus ordinaire avec son immensité d’amour et biensûr, une ou deux escapades car à l’époque j’étais très jeune, car à l’époque nous habitions à 8OO kilomètres l’un de l’autre. Nous étions deux, cela fonctionnait plutôt bien et je ne me posais pas de questions sur le couple. Je le vivais. Un jour, suite à sa séropositivité, mon ami est parti. Cela à laisser dans ma vie un énorme vide. Depuis, je vis seul. Cela fait 5 ans. J’ai vite compris que le couple n’était pas une structure adéquate pour moi. Sans rejeter ce que j’avais vécu, les années passant, je me suis rendu compte de tout ce que le couple m’avait fait rater. J’ai fait quelques tentatives de petites histoires amoureuses qui ont vite échouées. Elles ont échouées car je ne voulais plus faire de concessions, car je connaissais mes faiblesses. Maintenant, je crois que j’ai besoin d’être seul pour me réaliser, pour mener à bien mes passions et mon travail. J’ai pensé, un temps, qu’une vie « en couple mais chacun chez soi » pouvait me convenir mais c’est un équilibre que je n’ai jamais trouvé car très vite, c’est plus chez l’un que chez l’autre et j’ai toujours eu l’impression que l’autre faisait tout pour m’attacher à lui.

Même si je suis étonné et enchanté par les couples que je rencontre, je leur trouve toujours des tares et des monstruosités.

En décembre 2004, je rencontre Thierry et c’est un terrible coup de foudre : physiquement et intellectuellement je n’avais jamais connu ça. C’était d’autant plus l’extase que ce Thierry est en couple et qu’il semble beaucoup aimer l’homme avec qui il vit. Pour moi, c’était une situation idéale, car cela me protégeait d’une attaque massive de sentiments et cela me permettait aussi de ne pas être là à 100%, de pouvoir mener ma petite vie de mon côté. L’ami de Thierry est au courant, ils ont chacun un appartement, et tout le monde avait l’air content du rôle qui lui était attribué. Je passai mes deux premières semaines avec Thierry dans l’euphorie. Il me proposa de rester chez lui un week-end. Il ne voulait pas que me sauve comme un voleur après l’amour. J’ai paniqué mais au lieu de refuser ou d’accepter, je l’ai emmené pour un jour et demie d’escapade. Pendant cette parenthèse, il me dit vouloir quitter Eric. Moi, je n’étais pas d’accord mais je savais que ce n’était que des mots. Pendant ce temps, Eric se sentait totalement exclu. A notre retour, il a eu une grande discussion avec Thierry et est venu me voir sur mon lieu de travail. Eric est extrêmement séduisant et il a l’air de quelqu’un de solide. Je me rappelle avoir couché avec lui, il y a très longtemps, et que cela n’avait franchement pas été le pied. De son côté, il n’a qu’un vague souvenir de cette rencontre. Nous avons parlé pendant plus de deux heures et je me souviens d’avoir été cloué par son regard. J’étais persuadé que si je me décrochais de ses yeux, la magie n’opérerait plus. Nous étions content de sortir du schéma petit bourgeois « moi, mon mec et son amant mystère ». Nous étions content de nous rencontrer car Thierry parlait beaucoup de l’un à l’autre.

Nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre. Avons fait l’amour parce que nous y étions obligés, parce que nous le voulions vraiment ou simplement par jeu ? L’amour avec lui était différent d’avec Thierry. C était plus calme, il me semble qu’avec lui je n’avais rien à prouver. En effet, autant ce qui m’uni à Thierry c’est la complémentarité autant avec Eric j’avais l’impression d’être devant un double de moi. Un double d’autant plus séduisant qu’il donnait l’air d’être sûr de lui. Il me fallait continuellement séduire Thierry alors qu’il me semblait que Eric était un vieil ami.


Durant les semaines qui suivirent, la situation était, pour moi, très excitante. Elle l’était beaucoup moins pour les deux autres car ils avaient leurs « fantômes » de couple à gérer. Ils traversaient tous les deux des périodes de crises : Thierry, entre deux chaises, ne voulait pas faire souffrir Eric et ce dernier, croyait sentir Thierry s’éloigner de lui et se posait des questions sur les sentiments qu’il éprouvait pour moi.

Cela n’empêchait pas des moments d’intense bonheur. Des ballades en plein milieu de l’hiver. Ces escapades étaient de longs moments où, je crois, chacun se sentait terriblement lié aux deux autres. D’ailleurs, j’essayais toujours de les voir dans des situations exceptionnelles. Je ne voulais pas être associé à un quelconque quotidien. Même quand je les voyais séparément, je tenais à ce que cela reste un peu étrange ou un peu furtif.

Du coté physique, l’amour à trois est vraiment quelque chose de complexe. J’ai beaucoup aimé la première fois car elle était remplie de maladresse et de gênes. Puis, nous avons vite arrêté car les autres fois ne furent pas concluantes. Accepter quelqu’un dans les ébats de son couple doit être extrêmement difficile. Je finissais toujours par faire mal à Eric et, les fois où je restais dormir, Thierry terminait sa nuit sur le canapé. Il me disait tout le temps que c’était parce qu’il n’existait pas de lit à trois places. Je ne l’ai jamais cru. Ce que j’aimais dans l’amour que nous faisions ensemble c’est qu’un des trois pouvait toujours prendre du recul et observer. Il y avait un côté « imagerie médicale » ou documentaire animalier qui me plaisait. Chacun d’entre nous pouvait alors cartographier l’orgasme des deux autres.

Cette situation était difficilement vivable pour Eric au niveau social. Il avait peur de rencontrer des connaissances, il avait horreur de la manière don je les embrassais à pleine bouche dans la rue. Le seul moment qui trouva grâce à ses yeux est un vernissage d’expo ou nous avions senti que notre « trouple », tout en étant extrêmement, discret provoqua un étonnement, ou plutôt un questionement certain.

Moi qui croyais pouvoir garder mon intimité, je me suis vite aperçu qu’une relation à trois prenait beaucoup plus de temps qu’une histoire ordinaire :
« Je vois qui aujourd’hui ? »
« Et demain ? »
« L’autre doit se sentir un peu délaissé… »
Entre nous trois tout allait finir par ressembler à de la comptabilité.


Par expérience, je sais que le couple nécessite de nombreuses mises au point et une multitude de recadrage mais je n’aurais jamais imaginé que notre histoire à trois génère autant de tensions : nos mises à plat avaient lieu plusieurs fois par jour.

J’avais aussi pas mal de difficultés à entrer dans le couple car ils se connaissaient depuis longtemps et qu’ils n’avaient pas la même manière de fonctionner que moi. Nous étions même diamétralement et caricaturalement opposés : pour eux le moteur du couple était la colère et la dispute tandis que je faisais tout pour éviter l’affrontement. Je voulais une relation légère et sans prise de tête. Ils s’étaient aussi beaucoup construits de manière intellectuelle.

Eric vivait tout ceci assez mal. Il a arrêté d’ailleurs assez vite nos virées à trois. Il préférait rester seul et nous voir beaucoup moins. Avec le recul, je crois que Eric avait compris que Thierry lui serait toujours acquis et qu’il n’avait qu’à attendre. Eric savait que je me retirerai du jeu quand mon histoire avec Thierry deviendrait sérieuse. Celui qui avait le plus à perdre c’était Thierry car, de toute évidence, c’est un homme qui a peur d’être seul. Suite à une incompréhension, ma relation avec Eric s’est rapidement détériorée et plus les jours passaient, plus je tombais éperdument amoureux de Thierry. Il dut le sentir car une pluie de cadeaux m’est tombée dessus, dont une bague. (J’ai eu deux moments de pur effroi avec Thierry : la fois où j’ai trouvé une brosse à dent spécialement pour moi dans sa salle de bain et cette fameuse bague…)

Etrangement, pour Thierry, cette bague n’avait rien de symbolique. Peut-être était-elle symbolique pour moi, parce que mon amour pour cet homme était plus grand chaque jour.
Il m’arrivait parfois de me demander où étaient mes résolutions du mois de décembre. La première fois où j’ai rencontré Eric je lui avais dit « le jour où tu voudras que je parte, tu n’auras qu’à le dire et je partirai. » En avais-je encore la force maintenant que mon petit jeu se refermait sur moi ? Je m’accrochais à Thierry et la communication était presque rompue avec Eric. Pourtant, c’est de ce même Eric que je rêvais parfois la nuit.


Les crises à répétition commencèrent à me lasser et nous voulions que la situation change. A partir d’ici les souvenirs sont assez flou et j’ai beaucoup de mal a retrouver l’ordre chronologique. A un moment chacun, dans un immense ras-le –bol, voulait quitter les deux autres. Nous avons passé deux jours et surtout deux nuits à s’appeler, à se raccrocher au nez, à traverser la ville pour se rentre chez l’un et claquer la porte chez l’autre. Je n’ai jamais vécu se genre de crise lorsque j’étais en couple classique. Ces tensions m’ont totalement vidé. Rarement j’ai été aussi fatigué que pendant ces moments là. C’était rebondissements sur rebondissements. J’ai eu l’impression que c’était un jeu que Thierry et Eric aimaient bien ou du moins maîtrisaient parfaitement.

Eric et Thierry se sont « officiellement »séparés.

Quelques heures plus tard, je quittais Thierry dans un café. J’étais sûr de ma décision même si j’ai eu l’impression d’en mourir. Je le quittais parce que j’avais peur de cette vie de couple qui s’offrait à nous, j’avais peur aussi que Eric ne soit pas qu’une ombre, qu’il revienne me prendre Thierry. Pendant ces trois mois, j’avais appris à connaître cette force qui les unissait. J’ai tout de suite eu le sentiment que Thierry ne croyait pas a ce dénouement. Je crois avoir compris que ce couple était tellement habitué aux engueulades que celle-ci en était seulement une de plus. Sur les trois je croit être le seul a avoir tout pris en pleine gueule.

Je me suis senti abattu pendant de nombreux jours. Thierry essayait de rentrer en contact avec moi par mail mais je les effaçais sans les lire. Un jour, j’ai ouvert un des mails pour apprendre qu’ils s’étaient « retrouvés », il me disait aussi que toute cette histoire avait été une vrai menace et que le silence qui avait fait ma force allait à présent faire ma sottise car tout était si loin derrière que nous pourrions peut-être nous voir sagement comme des amis… Je n’avais jamais voulu être une menace. Ce mail me brûla car j’aime encore Thierry d’un amour fou, mais il me réconforta dans l’idée que je me faisais d’eux : tyranniques et soudés. Jamais Thierry ne serait sorti de la vie de Eric. Même si ils me disaient le contraire, j’ai du mal à ne pas croire maintenant, que je n’étais pas un dessert, un antipasti , un caprice dans leur couple.

A l’heure où j’écris ses lignes, je ne crois plus à une histoire à trois. J’avais entendu parler d’un « trouple », pas très loin d’ici, à Aigues-Mortes, qui fonctionnait depuis des années mais ça doit être une exception. Je sais que j’ai aimé ces deux hommes. Peut-être pas de la même manière, peut-être pas au même moment. Cette histoire n’a sans doute pas marchée car un couple existait au début et que nous avions des façons de vivre totalement différentes. Je regrette sincèrement que cette expérience n’ait pas marché car je la trouvais vraiment belle. De plus, dans les moments de bonheur, dans les moments d’extase, être trois donne une force, une unité, et une assurance que je n’ai jamais connues à deux."

L'ogre repartit dans la forêt avant la pluie.

mercredi, juin 01, 2005

Pauvre chienne


Haïku de Laika (un)

Laika dans l’espace
Sur terre les chats ronronnent :
Elle dort à jamais.


Haïku de Laika (deux)

En manque d’oxygène
La brave Laika meurt là haut
Etoile sans futur.