jeudi, août 31, 2006

coucheries



Je m’emprisonne facilement dans la toile d’un homme.
Je tombe amoureux comme d’autres tombent dans l’escalier :
En cascade.

Il suffit qu’ils aient le bon geste ou un regard qui tue.

Par contre rien ne résiste à la première nuit.
Beaucoup de gens on du mal à transformer la passion des premiers temps en amour quotidien et constructif…..
Moi j’ai du mal a faire face à l’intimité qui s’installe après une première nuit.

Je ne peux pas dire
« Partez jeune homme, ne dormez pas dans mon lit, ne prenez pas de douche car je n’ai plus de spray javel pour nettoyer derrière vous et surtout ne fouillez pas dans mes bols et dans mon placard a petit déjeuner…. Ne pleurez pas, ne me traitez pas de salaud ou de psychopathes….Deux chose encore… je ne veux pas de votre corps qui m’étouffe et m’écrase quand j’essayes de dormir et surtout vous ne pouvez pas fumer ici… même à la fenêtre…. C’est interdit…et ici c’est moi qui commande.»

Je ne peux pas dire ça alors je ferme ma gueule et les deux heures de plaisirs débouchent sur une nuit et une matinée de gêne et d’angoisse.
Comment se relever de la première nuit ?

Il faudrait que je puisse dire au prochain : « Vous, je vous aime…. Sincèrement…. Mais faisons l’amour debout dans le recoin d’une porte cochère des vieux immeubles du centre-ville….N’allons ni chez vous ni chez moi…. Car sinon tout se transformera en successions d’enfers »

Il me répondrait « Mais l’Ogre vous êtes une bête, un primitif ! "

mercredi, août 30, 2006

Ogre Ville versus Gotham City

Souvent quand je rentrais chez moi au milieu de la nuit après mon boulot je filais le long des ruines de l’aqueduc avec mon vélo.
C’est, à OgreVille, un des deux quartiers ou les travelos font les putes.
Les putes sont rigolotes, les putes sont cassantes et ont la gouaille qu’elles parlent français ou non.
Les putes font une étrange haie d’honneur à l’ogre quand celui-ci remonte le boulevard.
Les tapins hommes sont silencieux alors que les travelos débitent des insanités et se moquent joyeusement de l’Ogre sur son vélo (des trucs super intelligent comme : « oh ! laisse tomber les pédales et viens voir une vrai femme biologique…)
Au milieu de ces travelos il y en a un massif et gras que tout le monde appelle le Bison. Il est là depuis mille ans. C’est une figure de la nuit glauque d’Ogreville…..Dans la vie de tout les jours il s’appelle Guy.
Guy-bison : travelo monstre, trop grand, trop gras, trop masculin….mais un succès certain.

Il y a quelques jours il a été retrouvé égorgé, le corps couvert de coup de couteaux dans son appartement.
Gore.
Lundi matin un homme a été poignardé dans la cage d’escalier d’un immeuble du Centre-ville.


autre chose:

Naguib Mahfouz écrivain égyptien nobelisé est mort aujourd'hui. Si vous ne connaissez pas je vous conseil Le Palais du Désir (Biblio-Le Livre de Poche) et L'Amour au pied des Pyramides( Babel-Act Sud)

mardi, août 29, 2006

ceci est mon corps (stellaire)

La falaise :
Sauter et s’étourdir
…Trop d’endorphine !


Singeons les étoiles :
Brillons en société

Portons des noms à coucher dehors.

lundi, août 28, 2006

Les cahiers litteraires de l'ogre ( fin d'été 06)



ce que je n'ai pas l'habitude de lire pourtant cet été....

Pars vite et reviens tard de Fred Vargas
J’ai lu

-mais…En-fin l’Ooooogre…tu n’as JAMAIS entendu parlé de Fred Vargas….TOUT le MOONDE lit un Vargas en été !


Et oui je n’avais jamais entendu parlé de cette dame auteur de polard jusqu'à cet été ou ma mère c’est laissée enfouir sous une avalanche de polars. Le petit village ou elle réside semble ne vivre et trembler que pour Fred Vargas. Il y a un échange et un vole quotidien de ses romans.
Je n’aime pas les polars. Même ceux qui sont bien écrit ou ceux qui sont vraiment très originaux me tombent des mains. J’adore les bouquins de Montalbàn mais pas ceux ou il développe son personnage de Pepe Carvalho.

Bon….Pars vite et reviens tard….. j’ai quand même lu jusqu’au bout…Je me suis même laisser un peu prendre dans l’intrigue…. Je ne lirais pas ça tout les jours. Je suis un peu déçu car je croyais a une vrai épidémie de peste et non pas à une épidémie symbolique. La folie, la méchanceté, les manipulations et tout les rouages sont bien présent mais l’horreur d’une peste à Paris n’est que symbolique.

Le personnage qui annonce l’avancée de la peste est un crieur…activité que l’ogre essaye de proposer à différente municipalité de sa région….sans succès.

J’ai récupéré un autre bouquin de Vargas pour cet automne. Il est sage de toujours lire deux livres d’un auteur pour se faire une idée claire de ses qualités et de ses défauts.
Alors…je suis sage.


Jubilé de Henri Girard
L’arganier

Drôle de bouquin. Le genre de livre qu’il faut m’offrir ( merci S.) pour que je le lise. Un peu du mal a entre dans l’intrigue et le style ( un style….pétillant…lourd).

Dans les années 70 un employer d’une petite mairie prends sa retraite. Il a toujours caché son amour de la lecture mais lors du pot d’honneur donnée pour son départ il reçoit un mystérieux cadeau. Personne ne sait de qui vient ce paquet contenant quatre livre( Du coté de chez Swan, Antigone de je ne sais plus qui, et un Céline).

Arrive une seconde intrigue ou le jeune retraité aide le fils du comte local a se venger de son père qui essayes de le déshériter à cause de son homosexualité.
Très loufoque.

Je n’ai pas l’habitude de lire ce genre de chose . Ce n’est pas une super surprise mais c’est quelquefois rafraîchissant. Quand on refermes le livre on se demande « et alors » un peu comme samedi quand je suis allé voir Ca brûle de Claire Simon.

On lui a fait mal de Michel Bernanos
Edition : fleuve noir

C’est dur d’être resté toute sa vie le fils de Georges Bernanos. Auteur que j’ai toujours trouvé douteux. Michel n’a donc jamais réussit à percer dans la littérature policière et a toujours vécu dans l’ombre magistral de Sous le soleil de Satan ou Journal d’un curé de campagne de Papa Georges.

Bon c’est encore un polar…..mais pas du Fred Vargas ! Un vrai truc, un roman noir façon 1950. le genre de truc don j’ai déjà oublié l’intrigue alors que je l’ai lu il y a un moi !
J’ai pris le livre à la bibliothèque don s’occupe ma mère. J’aimais bien le format ( maxi poche de chez Fleuve Noir) et j’ai scotché sur l’illustration de la couverture.
J’ai pas trop scotché sur l’histoire….
Je n’ai pas eu le courage de le lire les autres romans proposés dans le volume. Pour clore le bouquin il y a une série de nouvelles …j’en ai lu une sans la comprendre.

Quand est-ce que je vais enfin admettre que je suis hermétique au polar ?

Buffo de Howard Buten
Acte Sud.

Bon là je ne peux qu’aimer. Buten est le gars qui a, entre autre, écrit Quand j’avais cinq ans, je m’ai tué. C’est aussi un immense clown (semi ?)blanc qui a complètement révolutionner et moderniser la poétique du clown.
J’adore ce monsieur alors que le musical me laisse un peu froid et j’aimerai vraiment le voir sur scène un jour.

Le bouquin (truffé de photos) raconte sa vie et ses galères d’artiste.
Malheureusement une grande partie des anecdotes sont des classiques des gens de spectacles et Buten reste assez silencieux sur le long processus de création de son personnage et des passerelles entre ce clown et son métier de psychologue clinicien spécialisé dans l’autisme qu’il exerce à Saint Denis.


J ‘ai aussi lu Le Cœur au Ventre de Guy Carlier. J’aime beaucoup les livres qui parlent de désordre alimentaire. D’ailleurs les seuls Nothomb que j’ai aimé étaient biographie de la faim et Robert des Nom Propres.

Je n’ai pas trop aimé le style « oui, toi, lecteur attentif … » qui rappelle trop ce que le monsieur faisait chez Fogiel. L’histoire de sa boulimie est poignante mais parfois j’ai eu l’impression de tomber dans de la « biographie people ».

Guy Carlier c’est fait mangé par cette télé qu ‘il critiquait tant… et c’est bien dommage.

Sur les conseils et le cadeau de S. j’essayes de lire Ca ne peut plus durer de Joseph Connolly mais j’ai vraiment du mal. Je me traîne dans les pages en me demandant si ce livre parle d’autre chose a part les coucheries d’une bande de bourgeois-boheme anglais.

mercredi, août 23, 2006

un texte en Août

Ici les eaux noires
Engloutis par les siècles
Bêtes féroces !


Un regard plein d’algue
Nuit au milieu des salins
L’amour un peu monstre !

Je n’aime pas Août
Et son lierre brûlé
Je n’aime pas août
Avec ses poches et paupières de poussières
Je n’aime pas Août
Qui se nourrit de rumeurs

Je n’aime pas Août
Ou
Rien ne m’éclaire

Et rien ne m’anime

l'ogre après avoir marché dans la nuit d'hier entre la plage et l'étang de l'abbaye de Maguelone.

mardi, août 22, 2006

Brèves

Tranquillité de la nuit

Je rentre en vélo chez moi une nuit et je suis surpris par l’étrange couleur orange de l’intérieur d’une maison que j’aperçois à travers une haie. J
e me dis qu’il faut être dingue pour avoir mis des rideaux orange vif dans le salon. Je me dis que peut-être ce n’est pas un rideau, que la baie vitrée est nue et que ce sont les éclairages intérieurs qui sont de cette couleur.

Le lendemain j’apprends qu’une maison a brûlée dans cette rue que je longe à chaque fois que je rentre du travail.

Conversation surréaliste

( l’ogre fait quelquefois des remplacements dans une cafétéria d’administration)

Madame-Vous pouvez pas me faire une assiette « tomate-mozarella » avec cette tomate ?

l’ogre- C’est pas une tomate c’est un pamplemousse.

Madame- Oh ! Je n’avais pas vu…. Je me disais aussi que j’avais rarement vu une tomate aussi grosse !

L’ogre- Et avec une couleur aussi rose… je n'ai plus de mozarella........( a sa collègue)C’est quoi son boulot à elle ?

Sa collègue- Elle fait de la saisie informatique… les feuilles de soins je crois…

Folie ou stupidité ?

A chaque fois que l’Ogre rentre chez lui il a peur d’avoir été cambriolé. Il y pense bien avant d’arriver chez lui, visualisant toutes sorte de scénarios catastrophes . Dé fois il s’imagine que le fait d’y pensé est un grigri mental qui empêche les voleurs de rentrer.
Hier bizarrement il n’y a pas penser pendant le trajet du retour. Il était tout simplement fatigué et son esprit encore un peu dans le boulot ( une mauvaise clôture de caisse…).
C’est en mettant la clef dans la serrure qu’il s’est rendu compte qu’il n’avait pas pensé, avant d’arriver à la maison, a un vol ou une effraction…..

Il est rester deux ou trois minutes, sur le palier avec la clef enfoncée dans la porte qu’il n’osait pas pousser, craignant que son oubli mental ait permis aux cambrioleurs de travailler tranquillement.

jeudi, août 17, 2006

escapadeS

L’Ogre doit rouler.
Il ne peut pas faire autrement pour l’instant. C’est obsessionnel. Il se ruine en essence.
Il traverse le département par la petite route de montagne pour passer la journée à Limoux. Le temps hésite entre pale soleil et pluie fine.

C’est la fête des commerçants. Ils ont tous sortis les tréteaux pour mettre en avant les saloperies qu’ils n’arrivent pas à vendre au fond de leurs boutiques.
Sur la belle place centrale ( cernée d’arcades sur trois cotés) les producteurs de la région se sont donnés rendez-vous et essayent d’embobiner les touristes avec moult blanquettes, jambons, miels et savons qui sentent bon le terroir.
L’Ogre se dit que la France entière vit au rythme de ces marchés et de ses foires ou la merde est achetée au prix de l’or.

En fait l’ogre a fait le déplacement jusqu'à Limoux car une partie de l’animation de rue est assurée par une compagnie Sétoise qui emploie Mark et Cécile amis de l’Ogre.

L’animation est en deux parties. Le matin c’est un spectacle déambulatoire en échasse au son d’une musique douce et entêtante….. Cette dernière sera couverte par la sono d’une confrérie accueillant de nouveaux membres a grand renfort d’applaudissement et de discours en occitan. C’est évidemment les échassiers qui devront s’adapter à cette cérémonie de notables orgueilleux et non l’inverse…..

L’après-midi, toujours sur la place et toujours en échasses, ils représentent un spectacle pour enfant un poil niais et un poil longuet au goût de l’Ogre.
Cécile ( qui ne joue pas dans le spectacle de l’après-midi) essayent de dire au deux « chefs » de la compagnie les choses qu’il faudrait modifier et retravailler mais les deux gars sont pas très ouvertes aux critiques ou aux regards extérieur.

Pendant une averse, après avoir failli se battre avec une tenancière de mercerie, s’abrite dans un café. La tendance se confirme….L’ogre se sent pas très à l’aise avec les gens de théâtre et des spectacle en général.
Peut-être que ça lui renvois trop directement ce qu’il n’arrive pas à être et la situation dans laquelle il est.

L’Ogre n’avait pas vu Mark et Cécile depuis le moi de juin alors forcement il y avait beaucoup de choses à dire….surtout à Cécile car Mark n’est pas trop du genre causant.
Il fallait aussi que l’Ogre rencontre Zébulon la moufette nouvellement acquise et qui grossit un peu plus la ménagerie ( serpents, rats, poissons, chats et parfois oiseaux tombés des toits) de la maison de Lunel.

Dans l’après-midi l’Ogre s’exile un peu près du pont, derrière l’église. C’est un endroit que l’Ogre aime bien. Etre un peu étouffé par la vielle pierre et voir la rivière en dessous…. L’ogre pense aux spectacles qu’ils ne pourra jamais monter et il pense aussi a ce garçon qui ressemblait tellement à Francis.
Obsessionnel…mais l’ogre l’as déjà dit.
Pour se calmer et retrouver un cœur léger l’Ogre écoute deux ou trois conneries sur le baladeur mp3.

Comme l’Ogre a perdu un peu de poids il peut enfin se remettre à courir. Il traverse, par séance de vingt minutes, la pinède qui surplombe la D3.
Une ou deux séances par jour….
Courir est une drogue. L’ogre est heureux de replonger même si il sent que sa hanche n’est pas tout a fait prête même si il sait qu’il ne pourras pas retrouver la facilité et le bonheur qu’il avait il y a quatre ans.
Il observe la pinède dans la lumière du matin ou de l’après-midi. Tout change. L’ogre est surpris par les nuances de rouge qui marque la terre sur cette partie très ferrique de la montagne.
Au retour, quand il part courir avec le chien de sa mère, l’Ogre s’arrête dans un coin de la rivière pour se baigner un peu.
Que demander de plus…un peu d’argent et l’éternité des beaux jours.

L’Ogre passe une après-midi en ballade avec S. et son fils de trois ans. Il semble que c’est la première grosse ballade du gosse. Ils crapahutent jusqu’au rocher qui surplombe le village.
Au retour ils prennent la piste qui mènent à une propriété qui appartenait au grand père de l’Ogre. Ils suivent le chemin sur le dos de la montagne…
Pour le petit garçon c’est une expédition magique entre les arbres couchés par la vieillesse ou le vent, les « Pirates des Caramels » et l’ancien moulin de la famille Ogre qui devient la tour ou dort la princesse.
Que demander de plus que l’imagination au pouvoir ?

mercredi, août 16, 2006

escapade

L’ogre est de retour à Ogre Ville après 6 jours de vrai-fausses vacances…. Le Patron ayant toujours la possibilité d’appeler pour abréger le séjour à la campagne.

Une journée à Perpignan et surtout au Palais des Rois de Majorque ou l’Ogre n’avais pas mit les pieds depuis une bonne dizaine d’années. Etrangeté de la grande cour intérieure, salles aux volumes agréables et bizarrement harmonieux.

L’Ogre est à la recherche d’une biographie de Jaume II qu’il ne trouve pas à la maigre boutique du monument.

Deux heures à l’entrée d’Argelès, entre la mer et les roseaux à l’embouchure du Tech ….. Beaucoup de vent, beaucoup de sable mais très peu de jolis garçons.
Sur la plage l’ogre reste un peu béat devant les montagnes qui viennent s’écrouler et mourir dans la mer.
L’odeur du feu est encore partout dans la ville même si les incendies sont maintenant loin et que les vacanciers sont retournés dans les campings.
Beaucoup de monde mais heureusement, des qu’il faut un peu marcher pour rejoindre une plage ou un coin sympa il y a tout de suite moins de peuple.

Assis sur le sable l’ogre se dit qu’il aimerait bien habiter à un endroit ou le Canigou puisse le surveiller un peu. Une maison ou il serait rassuré de le voir par sa fenêtre en se levant le matin.

Bref….rêverie dans la voiture pendant l’immense embouteillage ou les touristes partant de la plage et les festivaliers essayant de se rendre au domaine de Valmy pour le deuxième soir des Méditerranéennes ont eu le temps de se connaître et de s’injurier copieusement.

L’ogre laisse finalement sa voiture dans le centre du vieux Argelès et marche une bonne demie heure pour rejoindre le parking du festival ou l’attends le petit train qui l’emmènera jusqu'à l’endroit ou sont dressés les deux scènes.
Ojos de Brujo est remplacé par un nouveau groupe Barcelonais nommé La troba Kung-fu. Ils ouvrent les sessions de la grande scène vers les sept heures du soir donc c’est un peu dur pour eux. L’ambiance tarde à s’installer malgré la qualité de la musique.
Un groupe n’as pas pu venir de Londres à cause de la menace terroriste…. Il est donc remplacé par une super chanteuse Afro-indo-américaine un poil folk don l’ogre ne se rappelle pas le nom. Belle voix et beau moment pendant que le soleil se couche.
L’ogre est aussi enthousiasmé par l’énergie des Babylone Circus et de des Dionysos qui devraient faire que de la scène et jamais d’album.
Le parc de Valmy se transforme en mer de poussière pendant les pogos et autres moments rock’n roll de la soirée. Trois jours après l’ogre se nettoies toujours le nez et les oreilles…

Il redescend un peu plus tôt dans la nuit qu’il ne l’aurait voulu par peur des embouteillages alcoolisés provoqués par les 2500 tarés du festival. En attendant le petit train qui doit le ramener à Argelès il voit au loin les Corbières griffées par un grand feu qui rougeoies dans la nuit.
C’est la direction qu’il doit prendre pour rentrer chez sa mère. Une demie-heure plus tard, à trois heure du matin, il roule entre les cendres et les flammes…. Les vitres sont fermées….tout est étrangement silencieux.
Quelques kilomètres plus tard, en entrant réellement dans le massif, alors que la route devient folle de virages, l’ogre s’arrête dormir un peu. Il connaît la route par cœur mais les yeux se ferment tout seul.
La lune, blanche, encore très ronde, éclaire la montagne et les très hautes parois de calcaire sous lesquelles la voiture est garée.
Bonne nuit l’Ogre.
A des moments l’ogre aimerait être avec quelqu’un pour partager ces moments là.

mercredi, août 09, 2006

Immortaliser Francis (2)

avant de lire ça, lire ça
Il s’appelle James mais préfère qu’on l’appelle Jim. Il est anglais et comédien.
J’aurais trouvé tellement plus naturel qu’il s’appelle Francis et qu’il soit hollandais.
Je me réveil lundi à 10 heures du matin avec ce gars dans mon lit. C’est la première fois depuis que j’ai emménagé dans cet appartement ( il y a un an) qu’un garçon traverse la nuit chez moi.

Je ne suis pas doué pour les câlins du matin. J’avais envi de lui dire d’aller se faire foutre, qu’il ne me touche surtout pas…..angoisses du petit matin du jour d’après.
Mais je suis un ogre civilisé alors j’ai essayé de répondre un peu a ses caresses puis j’ai prétexter un rendez-vous pour qu’il s’active a lever le camps.

Il ne sait plus trop comment sortir de la ville alors il me colle en voiture jusqu'à la voie rapide qui amène au nord. Au dernier rond point je ne regarde pas dans mon rétroviseur, et je fais un léger signe de la main en esprant pourvoir ranger cemouvement dans la catégorie invisible.
J’espère aussi qu’il perdra mon adresse e-mail. J’espère que ce post servira à mon amnésie, j’espère qu’il parle assez bien français pour comprendre ce petit texte et surtout qu’il auras la curiosité de jeter un œil sur ce blog don je lui ai griffonné l’adresse.

Pas de tristesse infinie.
Juste une petite fatigue et un relent de mélancolie.
Depuis j’ai mal au dos.

Ce gars était en extase devant mon corps…..pourquoi pas. Ca flatte. Pour une fois qu’un garçon se sert de moi comme d’un objet. Il m’as aussi dit : « Tu es une eau calme mais don la profondeur est parcourue par de puissants courants ». Pourquoi pas…. Je me suis senti un peu comme l’usine marémotrice de La Rance.
Mon corps sert donc à quelque chose.

Je ne lui ai pas dit que je l’avais pris pour un autre qu’il n’était, en définitif, pas. Je ne lui ai pas dit que c’est avec son image que j’ai fais l’amour mais que lui, il aurait pu être mort au pied du lit j’en n’ aurais rien eu a battre.
J’ai faillis dire tout ça mais… je suis pour la paix des ménages… même ceux d’une nuit.

Ce garçon a trouvé mon silence très étrange. Il m’as dit : « moi je suis un volcan de paroles quand je fais l’amour alors que toi tu es taciturne. »
J’ai voulu lui répondre qu’une usine marémotrice n’est pas une usine très causante et surtout que je ne parle pas beaucoup quand je fais l’amour a un fantôme ou quand je suis devant un souvenir ancien accroché au mur d’un musée. Je ne prie jamais mais a ce qu’on dit ça aussi ça se fait en silence.
Voilà Jim-James pourquoi je suis taciturne quand je passe la nuit avec toi en croyant la passer avec un certain Francis.

Texture, odeur et goût… j’essayes de garder tout ça en mémoire comme si il m’était donné une dernière chance de me souvenir du Francis de 1995.
J’essayes de garder tout ça en moi alors que je sais que ces nouveaux souvenirs sont déjà pourris et biaisés par Jim-James.
Déjà je m’embrouille.

Peut-être que pour cet anglais je n’étais aussi que le fantôme de quelques amants morts.

lundi, août 07, 2006

le rendez-vous aquatique du 7 aout


Je suis le funambule
Filin tendu au dessus des sentiers sous-marins











Dans le jardin aux algues
Je confonds les raies avec les lombrics
Et je me pique aux épines des éponges


Peut-être ais-je oublié ma Langue Maternelle?

dimanche, août 06, 2006

Cathédrales de paroles

Je n’ai même pas classé mes papiers, je n’ai pas vraiment lu non plus les livres que j’avais en retard.
J’ai essayé d’écrire mais sans plus et j’ai regardé de loin les brouillons à trier et mettre au propre.
Je n’ai envoyé aucun des dossiers emportés………..

Je me suis baladé, j’ai parlé ( plus qu’a mon habitude) et j’ai aussi beaucoup écouté.

…. Accessoirement j’ai aussi mis l’avant de l’ogremobile dans le fossé de la piste qui surplombe le village et je me suis tapé le coup de flippe de l’année au milieu des rochers et du torrent quand il a fallu sauter la cascade de six mètres après s’être hissé sur les bras pour prendre son élan afin d’ éviter de glisser sur les parois de marbre rose.
Ouf !

…. Trois jours de bien énorme et je suis assez zen à quelques heures de la reprise du boulot dans quelques heures. Je me dis qu’il y a quatre jours de boulot et je pars une soirée au festival d’Argeles sur mer…..
Je ne sais pas si le festival auras lieu tellement le coin est en feu et que depuis avant-hier ils évacuent les camping de la commune…

Monique est une nana avec qui je bossais dans un restau de la région il y a douze ans et avec qui je mettais pas mal embrouiller pour des raisons de voiture prêtée. Je la croise une nuit dans le village et on s’assoit et pour discuter après s’être salué et grimacé de loin depuis des années. Conversation agréable, douce et remplie d’amitié malgré les quelques verres que ladite Monique avait dans le nez. C’est con à dire mais plus j’entends la vie des gens plus je me rends compte que rien n’est simple, et que les cadeaux du ciel n’existe pas.
Je n’avais jamais vu que derrière la grande gueule et le sans gêne de cette nana il y avait de l’amour à revendre…. Le type de gonzesse qui entre deux cuites est capable d’aimer et de nourrire toute la marmaille et tout les blessés du monde sans contrepartie.
Je suis assez émerveillé par ça…. Ou alors la bougresse a bien réussit m’embobiner !

J’ai aussi bu un coup avec Aldo disparu de ma vue depuis nos dix-huit ans. Troublante sensation d’être devant le même mec qu’il y a treize ans.
Il a la même dégaine, la même gueule comme si il avait traversé la vie sans que rien ne le bouscule….. J’ai la sensation d’être un vieillard à coté de lui.
C’est une sensation uniquement physique car nous ne parlons pas du passé-blabla…Nous parlons de la maison qu’il a construite à Montreuil et de sa nouvelle carrière, sur scène après avoir bossé quelques années à la technique.

Quelques lacets et virages en épingles sont nécessaire pour arriver chez Téva ( je crois avoir déjà parlé de lui ici). En compagnie de S. je m’enfonces et fonces dans nos Corbières Magique jusqu’au village perché ou Téva à acheter une ruine qu’il retape entre ses voyages au bout du monde et son boulot de maçon.
Je n’avais pas vu la maison depuis un matin de décembre il y a quatre ans. Je suis épaté par le travail accompli, par l ‘amour et le détail que ce garçon a mit dans ce tas de pierre. Quand nous sommes arrivé le bâtisseur montait patiemment une des voûtes de la salle du rez-de-chaussée. Nous aurions pu être au moyen age en plein chantier des cathédrales de Rouen, Strasbourg ou Chartre… Sauf que Téva avait vissé un espèce de borsalino sur la tête et que la radio crachait une émission un peu inconsistante de la grille d’été de France Inter.
Mais là- haut, surplombant tout le massif, seul dans un village ou il y a plus de ruines inhabitées que d’habitants, monter des voûtes…. C’est dangereux, on peut vite viré mystique.
Enorme plaisir à le voir et à bavarder un court instant dans ces conditions. Je ne sais pas ce que ce garçon pense de moi, nos vies ont bien bifurquées depuis l’adolescence, mais il a le pouvoir de m’apaiser……

Avec S. il y a aussi eu les trajets en voiture ou les soirées à chuchoter en attendant que son fils s’endorme. Ce sont des moments propres aux confidences…surtout à mes confidences ce qui m’étonne un peu.
G. le Terrible ( le mec de S. avec qui j’ai fais quelques ballades) parle un peu, ce ne sont certes pas des choses essentielles, mais ça a le mérite d’être reposant.

Je me rends compte que Janis Joplin me donne toujours la chaire de poule alors je suis content.

samedi, août 05, 2006

Immortaliser Francis

Il y a quelques nuits je rencontre un garçon (ni beau, ni moche, juste ce que j’ai d’habitude…) de trente-cinq ou quarante ans avec un petit corps sec et musclé. Ses cheveux, mi long, plantés n’importe comment, sont châtain virant sur le poivre et sel. Il est vraiment plus « root » que urbain…..C’est d’ailleurs un touriste qui crèche au fond de l’arrière pays. Plus que son torse dur où traînent quelques cicatrices ou ses fesses « espagnoles » c’est sa gueule qui me trouble. Je suis d’abord flatté d’être regardé avec autant de désir et de cannibalisme (même si je sais que c’est sans doute qu’un jeu ) mais ce mec me bouleverse vraiment.
Faire l’amour avec lui fut une véritable joie même si une partie de moi ( la plus conne sans doute) était occupée a comprendre en quoi ce garçon m’était si précieux alors que je ne le connaissais pas dix minutes avant.

Je me suis enfoncé sur un canapé rouge et il s’est lentement assis sur moi. J’avais la tête dans son torse. Au bout d’un moment il s’est reculé et j’ai pu me perdre un peu dans sa figure.
Après l’amour il est tout nu et tout maladroit alors que moi je me suis rhabillé très vite, presque honteusement.
Lui il est dans la pièce un peu gauche mais surtout radieux.
C’est là que je comprends qu’il est la réplique exacte de mon premier grand amour homo rencontré dans l’arrière pays ( pas celui d’ogreville mais celui entre l’Aude et les Pyrénées Orientalees, dans les collines derrière le village de Fitou) il y a douze ans.

Je demande a ce garçon rencontré à l’instant de ne pas remettre tout de suite ses vêtements. Il ne comprends pas ma fragilité soudaine et me regarde un peu de travers. J’ai envie de lui demander si je peux le prendre en photos, si je peux prendre des endroits ultra précis de lui en photos. Faire enfin ce que je n’ai pas fais il y a quelques années : Immortaliser Francis, hollandais solaire et terrestre que j’ai découvert dans la poussière jaune des Corbières ou du Vallespir et que j’ai essayé d’aimer dans l’hiver d’Amsterdam.
En toute logique ce Francis, étudiant en naturopathie essentiellement pour soulager et guérir ( ?) son SIDA) doit être mort maintenant.

Mais bon dieu !!!! c’est avec lui que j’ai couché l’autre soir.
Je pense a cette histoire un peu beaucoup ces derniers temps et je me rends compte que l’on assure pas une cacahuète quand on a dix-neuf ans quand la douleur, la maladie et l’éloignement affleurent à la surface un peu lisse et niaise de l’amour.

Je me mors les doigts de n’avoir pas demander le numéro de téléphone de ce garçon qui a eu la gentillesse de s’être laissé faire prendre pour celui qu’il n’était pas l’autre soir…..
Je me mors les doigts et…. je me mort tout court.

mardi, août 01, 2006

Des noces au massacre





Voici en ce premier jour d’août un extrait de l’évangile de Jean qui vous permettra de ne pas trop bronzer idiot. Encore faut-il comprendre de quoi le monsieur veut parler…. On ne peut pas dire que tout soit clair….. et ma connaissance des religions est certes pas trop mauvaise mais elle est un peu trouée et lointaine.


Or le 3ème jour il y eut une noce à Cana de Galilée et la mère de Jésus était là.Jésus lui aussi fut invité à la noce ainsi que ses disciples. Comme le vin manquait, la mère de Jésus lui dit: «Ils n'ont pas de vin». Mais Jésus lui répondit: «Que me veux-tu, femme? Mon heure n'est pas encore venue». Sa mère dit aux serviteurs: «Quoi qu'il vous dise, faites-le». Il y avait là six jarres de pierre destinées aux purifications des Juifs; elles contenaient chacune de 2 à 3 mesures. Jésus dit aux serviteurs: «Remplissez d'eau ces jarres»; et ils les emplirent jusqu'au bord. Jésus leur dit: «Maintenant puisez et portez-en au maître du repas». Ils lui en portèrent et il goûta l'eau devenue vin _ il ne savait pas d'où il venait, à la différence des serviteurs qui avaient puisé l'eau, _aussi il s'adresse au marié et lui dit: «Tout le monde offre d'abord le bon vin et, lorsque les convives sont gris, le moins bon; mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant»! Tel fut, à Cana de Galilée, le commencement des signes de Jésus.
Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui.
Évangile de Jean, chapitre 2
Encore une fois nous avons vu hier les limites diplomatiques de l’ONU.
Avant qu’il ne reste plus rien, il faudrait que j’ailles visiter cette région du monde ( Égypte, Israël, Liban, Jordanie, Syrie). C’est la que beaucoup de choses ont commencés, c’est là que les hommes ont commencés a être déraisonnables.

Pour le tableau c’est Véronèse et c’est au Louvre que ça se passe.