mardi, janvier 30, 2007

carte postale


Temps sec d’hiver.
Le vent est froid. Froid mais pas glacé bien qu’il viennes du sud, des sommets blancs que je vois d’ici.

Je traverse en courant la pinède et le plateau un peu pelé avec ces montagnes dans les yeux.
Je regarde la chienne qui casse la fine pellicule de glace pour accéder à l’eau des flaques.
Je cours.
Je cours jusqu'à ce que mes poumons me brûlent.
Essoufflé je m’arrête. Je plonge les doigts dans le blanc d’une plaque de neige, une congère oubliée par le soleil revenu.

dimanche, janvier 28, 2007

Eloge de la sodomie

Je reste mort en travers du lit.
Peut-être pas mort mais en tout cas sans beaucoup de vie. Ce n’est pas simplement après l’orgasme….c’est une ou deux heures après. La seule chose encore vivante en moi est le souvenir brûlant mais humide de son sexe qui m’a pénétré de longues minutes.
Son sexe saccage mon anus. J’ai l’impression qu’un monde se crée, vacille et s’affaisse à chaque vas et viens.

Combien d’univers, combien d’humanité avons-nous crée et détruit ce matin ?
Je me fais prendre avec plaisir. Qui l'eu cru?
Je suis étonné par ses mains douces qui glissent sur tout mon corps pendant des heures. Ce sont des feuilles de palmes, et je fais la sieste dans un pays au vent chaud.
Je suis surpris par son regard qui change, par cette violence qui surgit d’un coup, que j’accepte et qui m’excite.


C’est simple : je t’aime.

samedi, janvier 27, 2007

2 extérieurs/ 1 intérieur


Il me laisse pour mort
Je suis troué par le froid.
L’hiver m’a conquis !

( …je suis le bel abandonné)

Janvier de cristal
Petits miroirs sur le toit :
Emprise du givre !

Ennemi du froid
Le chat sur moi : pâte molle
N’a qu’un but : m’aimer !

mercredi, janvier 24, 2007

Écoulements


La séparation d’avec mon amant est douce.

Parfois insuportable.
J’ai l’impression que les pouples, les cétacés et les algues ont pris possession de moi….un genre de douleur diffuse.
N’être plus qu’embrun de mer pour quelques heures.

A l’heure ou j’écris ces lignes il est entrain de passer son entretien d’embauche qui pourrait me séparer de lui à jamais.
Je suis dans le doute,
dans un bassin de conchyliculture abandonné ou je peux à loisir admirer les coques d’étranges de mer.

Scaphandrier et couleurs baveuses
Je crois que ces coups de déprimes c’est un peu comme des frontières qui disparaissent…. La mer, les étangs de Thau et de Salses se sont déversés en moi.
Peut-être qu’en retour mon corps flottes dans le clapotis de la méditerranée.

mardi, janvier 23, 2007

débordements

Cet homme change tout à ma vie.

C’est terrible. Certains matins je me réveil et constate amèrement ma défaite puis je pense à lui, à sa peau surnaturelle de roux, et je suis a nouveau envoûté.

Suis-je trop orgueilleux pour être longtemps amoureux ?


Cette semaine de séparation ne me pèse pas vraiment, elle m’excite.


Les coups de téléphone, les mails et les autoportraits qu’il m’envoie en pièce jointe m’électrisent, me déconcentrent et je dois tout arrêter de mon quotidien pour une séance, violente mais triste, de masturbation.


J’imagine que c’est cela d’avoir capituler, d’avoir laisser à l’autre les clefs de son corps et de son esprit. Je ne m’habite plus.

Je suis guidé par lui.


D’habitude (depuis que j’ai travaillé sur La Modification de Michel Butor) je m’amuse a essayer de ressentir les changements intérieurs qui ont affectés les auteurs que je lis.


Depuis deux jours j’essaye de lire le livre que mon amant doit adapter pour le théâtre mais il m’est impossible de me concentrer sur l’histoire.

J’essaye de sentir en moi les émotions physiques, les muscles qui roulent, les battements de cils, les tressaillements dans le cou, qui ont parcourus l’ homme que j’aime lorsqu’il a découvert pour la première fois le texte que j’ai entre les mains.

L’homme que j’aime m’obsède.

Ma vie ressemble de plus en plus aux histoires que je crée sur scène ou sur papier.

Des obsessions comme chez David Cronenberg.

photo Susan Gray

lundi, janvier 22, 2007

établissement français du sang

Je suis allé récupérer le résultat de mes analyses hiv, syphilis et hépatites ce matin.
Je n’ai écrasé personne en allant à l’hôpital. Je n’ai geulé sur aucun vieux non plus.Je me suis étonné d’être aussi civilisé et de dompter mes peurs. Je me suis un peu enfermé dans les toilettes de la salle d’attente car j’ai cru, moments tout en sueurs, que j’allais me vider de partout jusqu’au moment ou j’ai entendu la voix du médecin appeler mon numéro.
Je suis sorti précipitamment… en me prenant les pieds dans la sangle de mon sac. Je ne me suis pas étalé au pied du médecin grâce a une petite poignée de porte que j’aurais sans doute arraché si j’avais fais quelques kilos de plus.
Bref… Je suis globalement en bonne santé.
Assis sur un banc j’ai cherché un moyen d’obtenir les résultats de mon amant de la sainte geneviève...Après deux pastilles ricola je n’avais toujours pas trouvé comment ruser les secrétaires, les infirmières et le toubib alors je suis rentré chez moi.

C'était hier

Les dimanches interminables. Les dimanches avant les lundis opaques. Les dimanches au travail pendant que les autres bullent. Les dimanches qui ici ne sont pas jours de mariages. Les dimanches sans dieu, sans foi, sans histoire. Les dimanches nouveau avec Lui. Les dimanches ou je téléphone a ma maman. Les dimanches qui me laissent fiévreux. Les dimanches sans belle- famille. Les dimanches sans mamies chez qui prendre le thé. Les troisièmes dimanches de l’année. Les dimanches aspirines et vitamines. Les dimanches qui finissent par un bain. Les dimanches au son du flamenco d’estrella Morente. Les dimanches sans avoir le temps de lire des interviews de Lynch. Les dimanches que je n’aime pas mais que je ne hais pas non plus.Bonne semaine à vous.

dimanche, janvier 21, 2007

Emotions provisoires

Projet Artistique :

Dans le soleil un peu palot de l’après-midi je grimpe tout en haut des services culturelles de la marie d’Ogreville pour y déposer mon petit dossier. Je souris d’abord à la dame de l’accueil qui a piquée à Cléopâtre sa coupe de cheveux ainsi que son maquillage et ses boucles d’oreilles à Joséphine Baker.
Arrivé au secrétariat au bout, tout au bout des escaliers j’attends sagement qu’une dame décroches de son écran d’ordi pour s »occuper de mon cas. J’attends longtemps…peut-être ne m’as t’elle pas vu ?
Je fais un mouvement pour me gratter la tête et elle est surprise.
-Ouh la la ! Vous m’avez fichu la frousse. En plus c’est vendredi ! »
Je dépose mon dossier et je quitte le lieu sans avoir demander à la dame le rapport entre le jour du poisson et mes pas de loup.
J’ai donc déposé le même dossier que l’année dernière sans stress et sans grandes ambitions.
Cette fois-ci je n’ai pas croisé d’autres artistes, d’autres prétendants dans les couloirs des services culturelles…étranges rencontres entre sourires crispés, coups d’oeils en biais et surtout brûlante envie de savoir ce que l’autre a déposé.

Famille :

Je pense pas mal à mon demi frère en ce moment. Je suis étonné par ma légèreté. Il y a sept ans lorsqu’il est mort j’ai accepté sans trop y réfléchir. Il est mort d’un lymphome au cerveau. Mon père m’as dit, à l’époque, qu’il avait commencé à dire des choses incohérentes un matin puis que deux jours après il était tombé dans le coma pour décéder moins d’une semaine après.
Je me suis toujours contenté de ces infos là. Je n’ai jamais chercher à en savoir plus sur les dernières semaines de ce frère qui avait baissé les bras et don l’alcoolisme l’avait jeté dans la rue.
Pourquoi est-ce que ce frère me dégoutte il encore alors qu’il est mort il y a longtemps, alors qu’il n’était pas méchant… sans intérêt mais pas méchant.

Je ne suis pas satisfait de ma famille. Je suis encore dans l’adolescence quand je souhaite la changer, l’améliorer.

Ces yeux qui font baisser les miens….

Mon nouvel amour est parti pour une semaine en bretagne. Il va rencontrer une compagnie théâtrale avec laquelle il travail sur l’adaptation d’un roman.
Il y va aussi pour un entretien d’embauche.
Je m’étais juré d’être libre et heureux , de ne surtout pas me prendre la tête, de croquer cet amour sans réfléchir.
Je voulais être solaire dans ce présent si inattendu pour moi.
J’ai du mal à tenir ma promesse.
Cet entretien d’embauche me mets mal à l’aise. J’aurai bien aimé que cette échéance arrive un peu plus tard dans notre bout d’histoire.

Je suis surpris par la violence de cette rencontre. Les mots que nous nous partageons sont insoutenables de beauté.
Je suis physiquement retourné. Peut-on vomir de bonheur ?

mardi, janvier 16, 2007

nouvelles du bourbier de la création

Le moi de janvier avec des notes et des gribouillages autour de moi. Certaines échéances se dessinent. J’essaye de classer tout cela et d’écrire de belles choses. C’est une véritable gymnastique de l’esprit car écrire un dossier et un dossier dans la même journée ne nécessite pas la même énergie.
Je crois que je ne sais pas faire deux choses en même temps.

Les deux dossiers a rendre pour le 22 janvier sont pratiquement terminés. J’ai donné un grand coup de collier à celui pour la compagnie d’échassiers la semaine dernière ou j’ai passé un jour et demi à chercher des « arguments de ventes » et un fil conducteur assez clair pour texte pas trop lourd.
Les autres ont aimés l’idée du spectacle (qui était en fait un mélange de plusieurs choses sur lesquelles nous avions travaillés) mais pas vraiment mon texte.
D’habitude je me fiche que l’on prennes mes textes pour les secouer, les remonter et les réécrire mais il faut avouer que cette fois ci cela m’as un peu fait chier. J’ai revu mon texte samedi dernier et je ne l’ai pas reconnu : à ma grande déception il était devenu « oral »… mais bon, on ne peut pas être maître de tout.


Le second dossier sur le feu est en fait le même que j’avais présenté l’année dernière. Pourquoi représenter un projet qui n’as pas été retenu l’année d’avant ?


- Parce que je suis un garçon orgueilleux.
- Parce que je pense que ce projet est bon.
- Parce que l’on m’a annoncé qu’il était refusé après plusieurs coups de fils encourageant du jury.
- Parce que la commission chargée de sélectionner les projets n’est pas toute à fait la même que l’année dernière.

J’ai bien sur modifié quelques paragraphes et quelques illustrations. Ce qui me pose de problème c’est la lettre d’accompagnement que je voudrais plus agressive et plus efficace que l’année dernière.
Je finirai sûrement par écrire une lettre ultra classique.
Je n’aime pas ces dossiers… au bout de deux heures j’ai des crampes au ventre et mes omoplates se bloquent.

Je travail sur deux textes en vue de représentations théâtrales. Ce qui était simple il y a encore quelques semaines ne l’est plus du tout maintenant. Je n’arrive pas a saisir la structure de ce poème théâtrale. Des que je trouve une ligne ou un paragraphe j’ai l’impression que ma structure est violemment ébranlée et je dois tout remettre en plat pour recommencer.
J’ai aussi l’impression de me censurer sur pas mal de chose.


Je suis entré il y a cinq jours dans la phase « maladie psychosomatique » de cette création puisque ma gorge est nouée par une pseudo angine… ce qui veut dire que je n’ai plus d’autres choix que de m’exprimer par écrit.


Je n’aime pas ces périodes de flou ou je ne contrôle pas ce qui est en moi.
L’écriture me rend faible. Je n’ai plus aucun moyen de défense au boulot. Les images et les mots (les miens, ceux que les autres dégagent) m’arrive en pleine gueule. C’est assez fatigant mais assez instructif. C’est une période d’initiation pour moi. Une période où l’ON me confie un savoir après s’être assuré que j’étais assez « vertueux » pour le comprendre… L’écriture est aussi un autisme.
L’autre texte me semble plus simple à finaliser.

lundi, janvier 15, 2007

un test

J’y suis allé sans y penser ( ou presque). J’y suis allé entre deux rendez-vous (étrange lundi matin). Realisant ou je suis je deviens fébrile alors je me cache derrière mon air agacé et pressé. Je dis à la dame : « je suis pressé »….en fait pressé de rentré chez moi pour me poser un peu et manger un bout.

La dame me regarde de travers . j’ai envi de lui dire que la dernière fois que l’on m’as regardé de travers c’était la nuit dernière, que ce regard oblique, légèrement en contre plongé m’avait fait jouir longuement… Mais je n’ai rien dis.

« Eh ! Madame ! tu ne me fais pas peur ! »

Puis il me pose des questions, des tas de questions que je n’ai pas envi d’entendre même si je n’ai rien à me reprocher.
Oui j’ai déjà pris de la drogue ! Oui j’ai déjà fais l’amour avec des séropos en me protégeant ! Avec des gens issus de « groupes ethniques et sociaux a risque» aussi!
Tout……. Je veux bien avoir tout fait…….. mais maintenant faites moi cette prise de sang et nous nous reverrons la semaine prochaine pour le résultat.

D’habitude avant d’aller faire un test sérologique je passe ma raison par le labyrinthe épouvantable de ma petite tête, je l’a « Don quichottisse » un brin pour finir malade de trouille. Mercredi je me suis juste dis « lundi t’y va ». Nous sommes lundi et j’y suis allé…. Entre temps je n’y pas pensé (ou presque).

J’y suis allé car mon amant de la sainte Geneviève y était passé aujourd’hui à la première.
J’ai traversé les minuscules parcelles de verdures de l’hôpital, j’ai slalomé entre les voitures garées n’importe ou et les corps un peu naufragé.

« Ne m’approchez pas ! Vous me faites peur !

Mon dieu… cet hôpital me coule dans les veines. J’y ai tellement erré.

Je me souviens aussi comme, il y a un peu moins d’une semaine je me suis effondré en larmes quand mon Amant m’as dit qu’il n’était pas séropositif.

Comme si la malédiction était enfin rompue.
dans mon délire, dans ma superstition.... je croise les doigts.

dimanche, janvier 14, 2007

Mon amant de la sainte genevieve

J’aime le lécher.
J’aime le regarder.
Je n’aime pas le quitter dans le soleil faible du matin.
Nos lèvres s’effleurent. Nous sommes droits comme des piquets sur les trottoirs de la ville.
J’aime, j’aime, j’aime…

jeudi, janvier 11, 2007

non nihil aspersus gaudet Amor lacrimis....

La vie quotidienne me rattrape vite. Je suis depuis ce matin un peu « explosé » du corps…. Certes les nuits délicieuses que je passe en ce moment y sont pour pas mal mais je crois aussi que ma tête en vrac et mes courbatures sont le résultat d’une crève ( ou pire) d’une gastro à venir.
Ce retour au quotidien plombe pas mal l’énergie et l’euphorie de ce début d’année. Beaucoup de questions et surtout de doutes sur cet amour naissant. Je m’en fais le reproche… pourquoi penser aux tracas du futur maintenant.
Je suis anxieux et je m’en veux.


.....l'Amour aime bien que l'on répande quelques larmes.

mardi, janvier 09, 2007

Emma & Rodolphe (deux)

Certaines personnes vous envahissent petit a petit comme un fin brouillard qui nait de la nuit pour mourir dans la matinée en ne laissant qu’un vague souvenir et il y en a d’autres…mon dieu, je suis encore au sec sur le rivage mais je vois les rouleaux du tsunami arriver au loin.
Je veux évidement parler du garçon roux.

Nous sommes tout les deux bouleversé mais je suis encore trop sur mes gardes pour me laisser emporter.

Nous avons fait l’amour deux fois. La deuxième moins impressionné par le corps de l’autre.
J’ai son corps sur le mien. Des traces en tout cas. Je « sens » lui c’est un délice.
De quoi ais-je peur ?

Souvent, quand il prend un air grave, j’ai l’impression qu’il va m’annoncer qu’il est malade alors je cache mes frissons et utilise mon sourire comme muraille.

lundi, janvier 08, 2007

Obsession de la lumière












Je me rends compte que je me moque plus ou moins des températures des endroits ou j’habite. Ce qui m’importe c’est la lumière qui tombe du ciel.
C’est peut-être la seule chose que j’aime à Ogreville et c’est ce qui me séduit à Barcelone.
Le problème avec ces deux villes c’est qu’elles sont souvent envahies par un ciel marin qui me déprime complètement.
Pour ce court séjour barcelonais la lumière était au rendez-vous.
Tout a faillit être gâché mais d’énormes coups de vent ont sauvés la matinée du premier janvier.


Quelle lumière.
Quelle lumière à Port Vell, à Passeig de Gracia
… et quelle absence de lumière dans le quartier chinois ou tout est sombre et vétuste.

Etrange lumière a quelques minutes du départ lorsque nous sommes passés par le Park Guell ou toutes les choses ont des contours nets et ou souvent tout semble faux, comme un décor de cinéma.
J’aime définitivement.

Je ne connaissais pas du tout le vaste quartier qui s’étend a gauche (quand on a la mer dans le dos du passeig de garcia) au niveau de la très étrange avenue diagonale. C’est un paradis géométrique avec pas mal de boutiques de luxe. Ce n’est vraiment pas un endroit qui m’aurait plu en temps normal mais la lumière qui tombait sur la ville s’accrochait sur les immeubles et rendait toutes les façades dignes d’un minimum d’intérêt.

Les Albères.
A l’allé comme au retour ce massif de montagneux me surprends. Je suis, à chaque fois, a la limite du malaise quand je les traverse. Tout en conduisant j’essaye de comprendre pourquoi. La couleur bleu sombre des crêtes et des piques est assez commune, il n’y a pas de grands sommets angoissants, juste une série de vaguelettes, une sorte de répétition générale avant les Pyrénées…. Je ne vois pas ce qui me met dans un tel état.
Les Albères. Zone frontière. Peut-être que j’ai trop lu de contes populaires ou les montagnes sont des sortes de paliers entre l’homme terne et le monde fantastique.

Près de Perpignan nous nous arrêtons sur une aire d’autoroute. La lumière de cette première fin de journée de 2007 est toute dorée. Nous sommes dans la plaine du Roussillon et le Canigou est là sur le coté,majestieux, mélange de Tes cendres et de mes rêves passés ou futurs.

dimanche, janvier 07, 2007

lui

Quelle tempête !
Je ne sais rien de ce garçon et pourtant j’ai l’impression de me déverser sur lui. J’ai l’impression d’être faible, ouvert, indécent. Je suis totalement a sa merci. Je ne sais pas si il s’en rend compte.
Je sais seulement que mon unique défense consiste en une série de piques verbales que je laisse échapper quand je suis trop en danger. Il les relève toutes, les analyses, me les ressorts lorsque je ne m’y attends pas. Est-il susceptible ? Nage t’il en plein premier degré ?
J’ai besoin de le toucher. L’attente est trop longue. J’ai peur de m’emmêler dans les mots avant d’avoir pu m’emmêler avec lui. J’ai peur que les mots cassent ce qui nous relis avant d’avoir pu le ramasser dans mes filets, avant d’avoir pu le goûter.

vendredi, janvier 05, 2007

Nouvel an any Nou


Pourquoi est-ce que j’ai dis « oui » lorsqu’on m’as proposé d’aller en boite de nuit après une soirée fort sympathique dans un restaurant du Raval. J’ai du avoir un moment d’absence car si il y a bien un endroit sur terre que je ne supporte pas c’est bien les discothèques bruyantes, sombres, enfumées et alcoolisées…
J’aurais du dire non. J’aurais du marcher dans les rues puis, une fois fatigué, je serai rentrer en taxi, traversant la ville comme une star américaine.
J’aurai du.

Dans la boite de nuit j’observe une grande fille latino-américaine qui me fait penser à Yma Sumac ( je sais c’est mon obsession du moment). Mon Yma Sumac a les cheveux très noirs, très brillantss et ses lèvres sont rouges. Sa poitrine, ses hanches débordent de sa robe noire à pois (rouge eux aussi).
C’est le genre de nana, de folle que je trouve automatiquement sympathique. Elle tourne le dos à la piste de danse pour parler avec une copine (sorte d’ersatz anorexique de la chanteuse Larousso).
J’observe le profil de mon Yma Sumac pas mal de temps. Je crois avoir trouvé la Révélation, la Madone de la soirée.
Autour du cou elle porte un énorme disque de métal, ce bijou lui donne l’allure d’une prêtresse maya décadente.
Je l’imagine…fille remplie et vivante !
Elle rayonne à coté de son amie Larousso qui est sèche et don les regards sont méchants.


Parfois je me dis que je suis un chasseur. Inconsciemment je dois chercher une femme pour me reproduire. Quand j’y pense à tête reposée j’en rigole mais je me demande bien pourquoi j’observe autant les femmes.
Je n’observe pas les hommes. Je lance un regard global et si ce que je vois me plais…. Je reste, rougissant et bégayant, dans mon coin. Mais les femmes c’est différent, je les observe presque de manière clinique. Chez les femmes je cherche quelque chose de plus ancien.
Plus les femmes sont délirantes plus elles me conviennent…J’aime bien ce que dégage mon Yma Sumac Barcelonaise. J’aime bien ses gênes.

Je viens de relire ce qui précède…suis-je un peu surmené en ce moment un brin allumé ou, au contraire, extrêmement lucide ?

Finalement je sors de la discothèque et fais semblant de me perdre dans les quartiers de l’Eixample et des Corts.Je m’imagine point de lumière se déplaçant dans le labyrinthe à géométrie parfaite des rues de ces quartiers.

Je me prends pour Pacman avalant des rues à l’infini.
Je tombe sur des façades et des portes cochères qui m’enchantent. Je me promets de revenir le lendemain photographier ces beautés Art Nouveau… alors que je sais très bien que je serai incapable de les retrouver.
Je prends le chemin du retour en me guidant avec deux bâtiments, deux totems éclairés dans cette nuit de réveillons. Le rythme de ma promenade forme des mots dans ma tête. Je suis surpris par l’irruption de ces « mots ballades » car cette sorcellerie ne fonctionne d’habitude que lors de mes marches en forêts.

mercredi, janvier 03, 2007

Emma & Rodolphe

j'ai embrassé un garçon, j'ai embrassé un garçon !
Un garçon un peu roux avec une rangée de dents comme une muraille!
Elle se répétait : " J'ai un amant ! un amant ! " se délectant à cette idée comme à celle d'une autre puberté qui lui serait survenue. Elle allait donc posséder enfin ces joies de l'amour, cette fièvre du bonheur dont elle avait désespéré."
gustave flaubert, MADAME BOVARY

mardi, janvier 02, 2007

une kangoo dans l'après-midi

Dans la voiture,
La banquette arrière est pleine de tragédie.
On y fume en pensant : « quel gâchis ! »
On y somnole et on s’y console.
Les doigts emmêlés dans les doigts de l’autre.
On pose sa tête sur l’épaule de l’autre puis on se redresse,

GênéE par ce sursaut d’une intimité mourante.

Dans la voiture
La banquette arrière est pleine de tragédie.
On s’y vautre en regardant distraitement par la fenêtre,
En se disant : « je veux bien être partout sauf ici, dans la voiture au cœur lourd. »

Dans la voiture,
La banquette arrière est pleine de tragédie.
On imagine les roues qui filent sur le sol lisse de l’autoroute.

Et on sait qu’une fois la voiture arrêtée, l’histoire seras finie.

lundi, janvier 01, 2007

haute résolution



Jour d’automne pour un premier janvier.
Des feuilles jaunes tournent ou se traînent.
Un tout petit soleil souvent voilé.


Je suis affalé sur un banc en haut du Passeig de Gràcia.

Pendant plusieures minutes pas un seul bruit dans les rues Barcelonnaises.


Je me creuse la tête pour trouver une bonne résolution….puis je me dis qu’il faut que je m’envoies balader plus souvent.
M’envoyer balader le corps et l’esprit … voici une bonne résolution pour cette nouvelle année.


La circulation reprends.


Je passe devant une affiche signalant une expo de joan Miro :


Sentiment, emoció i gest


....sentiment émotion et geste.


Que demander de plus ?

Et surtout peu importe l'ordre