mercredi, novembre 30, 2005

eaux

L’ogre sait que ça ne se dit pas mais………..
La vie ne l’intéresse pas trop en ce moment. Il se souvient qu’un jour, en 2000, il a faillit se noyer et qu’il avait été étrangement calme dans l’eau tourbillonnante. C’est peut-être un peu pareil en ce moment : calme et las.

dimanche, novembre 27, 2005

fucking / no fucking


Vais-je rencontrer quelqu’un aujourd’hui ?
Il faut que je me décide, soit je rentre me coucher, soit je pars chasser en after au sauna ?
Y a-t-il une sexualité sans risque ?
Peut-on encore faire confiance à son partenaire sexuel ?
Popper ou cocaïne ?
(Le premier donne mal à la tête et la deuxième est chère et illégale. Je continuerai a carburer au thé.)
Les chiffres de la prévention contre le SIDA sont catastrophiques.
Est-ce en partie ma faute ?
Maintenant qu’on trouve gels et capote dans tous les lieux de baises commerciaux…. Que faire d’autre ?
Mettre un gendarme dans chaque cabine ?


-Je sens que le gouvernement, en 2007 ou 2008, va faire fermer les lieux sex. (qui sont, après tout, sans existence légal)
-Fermer les backrooms et les saunas pour cause de mauvaise moralité ?
-Même pas.
-Ils vont nous faire le coup de la prévention routière……. Grâce à la répression ça marche. Il y a moins de morts sur les routes alors pourquoi pas calquer cette politique sur le SIDA.

Pourquoi je pense à toi ?
Parce que je n’arrive plus à baiser. Je n’arrive pas à baiser normalement, sans peur. Comment baiser ludique et joyeux ?

Comment gérer ma schizophrénie ?
Comment se dire concerné par la lutte contre le sida et travailler là ou je travail.
Si j’avais aussi peur de la maladie que je le dis pourquoi est-ce que je n’arrête pas tout simplement de baiser ?

vendredi, novembre 25, 2005

happy birthday (encore quelques traces)

Je veux quand même te dire que certains jours tu es tellement loin de moi que j’ai l’impression que tu n’a jamais existé.
Cinq ans d’absence…. C’est long.
Certains meubles se sont cassés dans les déménagements, il ne reste plus grand-chose de notre vaisselle et de notre garde robe commune.
L’hivers je sors du placard ton bombers noir.


Il y a de moins en moins de traces de toi dans ma vie. Il en reste une de taille : le lit.
Je dors toujours sur notre matelas posé sur notre lit…. Tu connais le prix d’un lit en 2005 ?...C’est comme en 2000 mais en pire.

Les ronces sont-elles comestibles ?

It's still your birthday

J’ai très peu dormi. Ce n’est pas à cause de toi, c’était une connasse au téléphone, elle voulait que je réponde a un sondage.
Maintenant je ne pleure plus mais je suis triste et peut-être que je me mets un peu en scène. Je vais passer l’après-midi avec une gueule de trente mètre de long, avec le regard sombre et le corps draper dans un silence glacé.
Il y a la « drama queen » et la « gym queen », moi je serais une reine du souvenir. Je suis prisonnier de mes mots et de mon jeu, je suis la veuve de la communauté.
Deux heures de l’après-midi et il n’y a pas de bruit. Je vais essayer de faire la sieste.

comment calmer une ronce déliée ?

happy birthday

Je sais qu’il ne faut pas être dans le souvenir mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser : Tu aurais eu 37 ans aujourd’hui. Putain mon gars…tu aurais commencé a être vieux.
J’aimerai bien avoir d’autres amours à pleurer mais c’est loin d’être le cas alors, quand il y a une date anniversaire, j’en profite un maximum.
C’est le milieu de la nuit, je suis enfin sorti du boulot. Je regarde mes mails et quelques blogs et je vais mater un film de cul avant de me coucher.
C’est ton anniversaire et je vais m’endormir avec une longue ronce dans l’estomac.

mardi, novembre 22, 2005

Au commencement

Le gâteau de miel est sur la table blanche. Il y a beaucoup de vas et viens dans la maison mais personne n’ose y toucher.
Même moi, avec la gourmandise de mes cinq ans, je me tiens à une distance respectueuse, de cette merveille sucrée.
Le gâteau de miel est luisant, il attrape la lumière rousse de l’automne derrière la fenêtre.


Je me suis écrasé contre le mur opposé, loin de la table, pour que personne ne puisse m’accuser si il arrivait malheur à la chose.

Le gâteau est en fait un empilement de fines gaufrettes dorées au four recouvertes d’un miel sombre.
Le petit garçon que je suis glisse le long du mur et attrape une chaise pour atteindre le placard où sont rangés les trois ou quatre énormes pots de miel achetés au marché du village.


Je soulève un à un les couvercles, compare les odeurs, hésite sur les couleurs pour finalement choisir le plus noir et le moins liquide, celui là même qui recouvre les gaufrettes. J’enfonce un doigt dans la pâte et le plonge ensuite au fond de ma bouche. Je referme la mâchoire et retire lentement mon doigt tandis que le miel reste bloqué sur ma langue et contre mes dents.
Le miel est très sucré, c’est écoeurant et bien sur terriblement bon.


Je referme vite les pots et le placard. Je range le tabouret et me laisse tomber au sol comme sonné après un combat entre titans.
Je suis k.o mais jamais je ne rouvrirai la bouche de peur de me retrouver vide, dégonflé ou éventré ; de peur d’être une prison ouverte qui laisse échappée milles merveilles.
J’ai dans la bouche le sapin, le buplèvre, l’arbouse et toutes les fleurs de la montagne.

A cinq ans j’ai avalé les Pyrénées. Après les avoir longtemps senti sous mes pieds et au dessus de moi, elles étaient maintenant dans mon ventre.
Il avait suffit d’ouvrir la bouche.
J’étais devenu d’un coup maître de la montagne et je devinais déjà que, plus tard, je deviendrai Ogre.

dimanche, novembre 20, 2005

haikus de la Morte Heureuse

La Morte Heureuse,
Emportée par le courrant
Regarde la rive.

La Morte Heureuse
Ne se soucie plus du temps,
Des âmes qui vivent…

La Morte Heureuse :
A l’embouchure du fleuve,
L’Amant retrouvé!

La morte Heureuse,
L’Amour la rends comme neuve :
…Cadavre gonflé.

vendredi, novembre 18, 2005

Amantes

A la mort de mon ami j’ai d’abord eu une vie sexuelle hystérique. Je pleure toute la journée et je pars chercher du cul toute la nuit. Je drague même dans les cinéma porno hétéro (expérience assez intéressante même si je n’y suis jamais retourné depuis.)

C’était l’été et j’étais complètement à la dérive. Au sauna, dans les dunes ou dans les parcs il y avait tout le temps quelqu’un pour moi. Je couchais même avec des gens que je connaissais plus ou moins et avec qui jamais j’aurais crus le faire.
J’ai l’impression que le statut de veuf me conférait un pouvoir érotique hallucinant.

C’est au milieu de cette orgie, par le biais du forum de mon fournisseur Internet que j’ai croisé Sangokugt.

Ce gars (mèche bleu, pantalon baggy et planche de skate) c’est accroché à moi rapidement. Quand je regardais au fond de ses yeux j’y voyais un brasier et j’avais l’impression d’être l’homme qu’il attendait depuis ses 13 ans.

Après la mort, après l’agonie et les longs mois de vas et viens entre la maison et l’hôpital j’étais flatté qu’un garçon si joli, si vivant soit à mes pieds….
J’ai eu peur aussi, alors j’ai tout fait pour lui faire mal.


Sangokugt était un garçon étrange.
Plus je lui faisais mal plus il s’accrochait. Il m’a toujours certifié que, malgré ses vingt sept ans de l’époque, j’étais son premier mec.
Il avait eu une expérience assez traumatisante avec un garçon de l’internat de ses quinze ans mort pendant l’année scolaire.
J’ai longtemps essayé de croire que j’étais le premier mais son aisance et sa décontraction au lit m’ont toujours fait douté.


La beauté et l’énergie adolescente de ce gars m’ont, sans aucun doute, sauvé.
Il vivait dans un monde de jeux vidéo, de dessins animés et, la réalité, si jamais elle lui bloquait le chemin, le poussait à se scarifier.


J’ai tout fais pour le dégouter de moi mais malgré son passé, malgré ses problèmes psys il était quand même la vie alors que j’étais une tempête de douleurs.
Je lui ais balancé des vacheries à la gueule et je l’ai considéré comme un petit cul à bouffer de temps à autres ( la souffrance et la mort rendent l’homme vulgaire et méchant contrairement a ce qu’imaginent les romantiques).
Je crois que je suis aussi devenu un peu « méchant » au lit.

Un jour je lui ai dit que c’était fini et il est parti sans rien dire.

Je me suis senti détesté donc heureux. Je me suis aussi retrouvé complètement seul avec un deuil à commencer. Mon demi-frère est mort juste pour l’automne et je me suis senti vraiment paumé.

La vie était tellement douloureuse, Sangokugt tellement beau que j’ai voulu le revoir mais lui avait déjà tourné la page. Je me suis roulé à ses pieds pendant des mois mais ça n’a servit à rien.

Un jour d’hivers il a fait une tentative de suicide et s’est retrouvé de longues semaines en psychiatrie à l’hôpital de Sète.

Dans ma petite tête j’ai tout confondu : j’avais laissé mon amoureux tout froid dans un lit d’hôpital et j’avais la possibilité de me racheter en aidant un autre homme dans un autre hôpital à s’en sortir. Le nouveau mec de Sangokugt étant jeune et assez effacé je n’ai donc pas eu de mal à le faire sortir du jeu. Il n’y avait plus rien de sexuel entre Sangokugt et moi mais je l’ai protégé comme une mère protége son enfant.
Ce garçon, après sa sortie de l’hôpital, m’a longtemps hanté. Deux ans après notre rencontre il a voulut « continuer ce qu’on avait commencé » mais j’ai mal compris les règles ou alors j’ai eu peur….bref ça ne sait pas (re)fait.


Il habite maintenant à Lyon et travail dans le quartier de Gare de Vaise (ou j’ai une rare image de bonheur avec mon père et mon frère quand j’étais pitchoune).
Je ne le reconnais plus, il a opté pour un look « teuffeur version pouf» et nous n’avons plus rien à nous dire, plus aucune complicité. Je l’ai croisé il y a un an et demi, j’ai cherché la candeur et la beauté que j’avais tant aimée mais je n’ai plus rien trouvé.

Je n’ai pas la télévision mais, pendant des vacances de fin d’année, je suis allé chez une amie pour donner à manger au chat et j’ai branché le poste. Alors que j’étais à l’autre bout de l’appartement j’ai entendu une voix qui m’était intime : C’était lui face à Jean PierreFoucault dans un jeu télé.


J’ai aussi rencontré Fan par internet.

J’avais envi d’un coup rapide et nous nous sommes donné rendez-vous le soir même sur les marches du palais des congrès.
Je me trouvais nul et inconscient de me rendre à un rencard nocturne et, quand je l’ai vu, tout mince et tout peureux assis dans l’ombre avec sa chemise blanche, je me suis dit « c’est lui qui est inconscient d’attendre patiemment le loup ».

Je n’ai aucun souvenir de notre échange sur les marches du Palais des Congrès. Je me souviens seulement d’avoir jetés de nombreux coup d’oeil vers le parc sur le coté qui est connu pour être un lieu coupe george.

Chez lui nous nous asseyons sur son lit et nous écoutons de la musique. J’ai l’impression d’être un adolescent. Je n’arrive pas à savoir si il est extrêmement timide ou si il a simplement beaucoup fumé. Moi qui n’ai pas l’habitude de faire le premier pas je me fais violence pour enfin l’embrasser.
Je n’avais jamais embrassé un garçon à la bouche si douce. Je l’ai déshabillé et allongé sur le lit : Une peau blanche et aussi douce que sa bouche. C’est l’homme fragile, une sorte de porcelaine chaude. Il est grand et maigre comme mon amant mort.


Quand je l’ai rencontré j’étais toujours en grande souffrance et je n’ai aucune idée de combien de temps à durer notre petite histoire. C’étais sûrement deux ou trois semaines à cheval entre les mois de septembre et octobre.
Fan était sommelier et son accent des montagnes de l’est me faisait rire. Cet homme était une crème et je ne sais pas pourquoi je suis parti. Je me souviens de lui avoir dit que j’en avais marre de lui sur la voie rapide entre la mer et la ville. Il s’est décomposé dans la voiture et j’avais du mal a décrocher de son visage renversé et de ses yeux qui gonflaient. J’étais surpris de sa réaction, je ne savais pas qu’il était aussi attaché.


J’ai recroisé Fan dans un bar il y a quelques années et nous nous sommes embrassé. Sa bouche avait la même douceur.
Aujourd’hui quand je tombe sur lui je le trouve terriblement changé. Il y a cinq ans…. C’est terriblement loin l’an 2000.


Entre le moi de juillet et le moi d’octobre 2000 j’ai perdu mon amoureux et j’ai rencontré deux mecs plus qu'extraordinaire que j'ai gachés.

lundi, novembre 14, 2005

suenos

My baby had a bad bad dream.
Je crois que ça c’est passé samedi matin vers les dix heures.
Pendant le reste de la journée je suis complètement renversé.
Je me réveil entièrement trempé de sueur et mon cœur bat dans mes tempes….. Tu es mort il y a un peu plus de cinq ans et c’est de toi que j’ai rêvé.
Je me réveil entièrement trempé de sueur et je n’est qu’une envie c’est de mourir moi aussi.
Depuis combien de temps cela ne m’est pas arrivé ?
Depuis combien de temps ne me suis-je pas réveillé pour être, dans la seconde suivante, emporté par une vague de désespoir huileux ?
J’enfonce ma tête dans l’oreiller et j’essaye de m’étouffer puis de me noyer dans mes larmes.
My baby had a bad bad dream.


Tu es encore en moi.
Le rêve me retient toujours, il pèse sur mon corps.
« Meurs meurs meurs meurs meurs maintenant »
Je parle évidemment de moi. Toi ça fait déjà cinq ans.


Je ne me lèverais plus jamais.
J’ai l’impression que le rêve avait bien commencé : nous étions ensemble, je te voyais de profile et tu souriais.
….. Puis tu me dit : « les morts meurent une seconde fois quand on ne parles plus d’eux » et tu disparaît.


Mon corps est lourd car tu t’es couché dedans.
Mon corps est lourd car tu a chié dedans.
Je prends se reproche d’outre rêve comme une grosse claque dans la gueule.
Je suis KO.
« Les morts meurent une seconde fois quand on ne parles plus d’eux "
Comment ose tu me reprocher de ne plus parler de toi ?
Je suis en colère et je suis plaqué dans le lit. J’ai envi de hurler mais en même temps je travail ma défense, je cherche des prétextes, des justifications…..
Comment ose tu me reprocher de ne plus parler de toi ?
J’ai mal, comment ose tu me faire aussi mal alors que je ne t’oublie pas ,alors que j’ai l’impression de n’avoir parlé que de toi depuis le 21 juillet 2000.


Tu pars de mon corps…. Tu n’entendras pas ce que j’ai a te dire, tu n’entendra pas combien je t’aime mais au moins tu me laisseras me rendormir.
My baby had a bad bad dream.

dimanche, novembre 13, 2005

Sortir de la solitude ( experience avortée)

Colère et solitude….
Il y a deux jours l’ogre s’inscrit sur un site de rencontre par internet. C’est assez fastidieux car le profil est assez long à remplir et l’ogre a du mal à trouver une ou deux photos de lui qui valent le coup d’être publiées.
Le profil est pratiquement terminé quand soudain la connexion Internet saute.

L’ogre voit disparaître ses photos et sa belle description de lui-même en deux secondes.

L’ogre n’est pas superstitieux.
L’ogre n’ose pas invoquer les dieux mais quand même….. C’est la première fois que la connexion Internet saute depuis qu’il a déménagé.

jeudi, novembre 10, 2005

3 FEMMES

Aujourd’hui entre 18 et 19 heures

Cess est un peu perdue sur les Champs Elysée pourtant elle habite Paris depuis des années. Elle cherche les bureaux d’Air France.

L’ogre, qu’elle a au téléphone, lui explique comment s’y rendre mais il s’aperçoit qu’il confond avec l’agence de l’avenue de l’opéra.

Cess est de plus en plus perdue sur les Champs.
Cess est de plus en plus perdue car elle galère à Paris : elle va arrêter d’être comédienne (mais est-ce qu’on arrête d’être ces choses là.)
Avant d’avoir un boulot triste elle part un moi chez elle tout là-bas, tout en bas à la réunion.
C’est peut-être la saison ou tout ce défait.

S. est chez elle.
Elle dit à l’ogre « Je suis sur internet avec Paul et on regarde la Maison du Père Noel » puis passe le téléphone à Paul qui baragouine quelques mots à l’oreille de l’ogre.
S. rentre sûrement de son nouveau travail.


Elle passe un petit moment avec son fils et son mec avant que ce dernier parte au boulot pour la soirée.
L’Ogre a cette image de bonheur bien net dans sa tête.
C’est peut-être une longue saison aux bords brumeux.
S. habite dans une maison comme une plateforme d’échange, un carrefour…. On s’y croise, on en sort et on y revient, au milieu S. était comme une statue.
S. habite dans une maison et elle en sort enfin.

Miss Avalanche chuchote car elle est dans le train.

L’ogre l’imagine somnolant dans l’étrange lumière grise du TGV. Miss Avalanche monte a Paris pour l’anniversaire d’un ami.
Elle voulait profiter de l’occasion pour revoir l’homme qu’elle avait rencontré au Brésil cet été mais celui-ci a dit : « Je me sens un peu perdu en ce moment alors je préfère ne pas te voir. »

Miss Avalanche dit « merde, j’ai bientôt trente ans quand même ! »
L’Ogre imagine que c’est la seule phrase prononcée dans ce train pendant tout le voyage.

Il voit la phrase traverser le pays et isoler Miss Avalanche dans une bulle à grande vitesse.
Elle n’est pas au fond du gouffre car ce gars elle n’en était pas follement amoureuse.
Elle est juste en colère.C’est peut-être la saison ou tout se défait.

mercredi, novembre 09, 2005

campagne et banlieue

L’ogre revient de la campagne. Il y a passé une nuit et quelques heures d’une après-midi froide mais ensoleillée. Le besoin de ramener deux ou trois meubles dans son nouvel appartement était le prétexte de cette escapade.

L’ogre est étonné de la présence de l’automne. En ville l’ogre ne voit rien de tout ça.

Il fait froid, la terre est humide à cause récentes pluies et la végétation s’est mise doucement à pourrir.
L’Ogre se dit que les prochaines fleurs, celles des amandiers, ne seront pas là avant la deuxième quinzaine de février… c’est long…l’ogre est une bête extrêmement cul-cul et mélancolique parfois.

L’ogre traverse un jardin et donne un coup de pied dans des aubergines oubliées, elles ne sont plus sombres et luisantes comme en août, se sont maintenant des ballons dégonflés, des foies ridés. L’ogre expédie une des aubergines dans la rivière et la chienne se jette à l’eau pour aller la récupérer. Le légume se disloque et laisse à la surface de l’eau une sorte de crème moisie.

L’ogre a aussi cueilli quelques olives.

Les sept kilos nécessaires pour faire un litre d’huile sont loin d’être atteint mais ce n’est pas grave. Quand la nuit commence à tomber il est étonné par la couleur quasi fluo des gros kakis orange dans les champs en contrebas. L’ogre saute le petit muret, dévale la pente de gravier et en vole quelques uns.

L’ogre apprécie ce fruit.

Dans les rues du village l’ogre croise une vielle. Il s’arrête et discute un brin. A un moment elle lui parle de son fils :
« Il n’a rien trouvé de mieux que de partir une semaine en vacances au Maroc. »
L’ogre lui demanda en quoi passer des vacances au Maroc était un problème.
La vielle répondit : « éh bé, tu sais…Ils sont déjà bien agités dans les banlieues alors j’ose pas imaginé comment ils sont dans leurs pays ! »


…………… ? Que répondre à ça ?

Est-ce de la bêtise ?
Est-ce la vieillesse ?
Est-ce le fait d’habiter dans un village préservé ?
Est-ce le fait de connaître le monde qu’à travers la télé ?
Est-ce un manque d’éducation ?

Comment arriver à parler a des gens qui n’ont pas la même structure mentale, qui n’habite pas dans le même monde que l’Ogre ?

L’ogre retourne à la civilisation en début d’après-midi.

Quand il arrive chez lui il remarque un « à bas les arabes » écrit en noir sur un des murs trop blanc de sa résidence.

jeudi, novembre 03, 2005

TRUCS DE LA VIE (3-6)

TRUC DE LA VIE 3 :
Il faut se faire à l’idée que l’hiver est bientôt là. Je ne peux plus me promener pieds nus chez moi et dans les couloirs de la résidence.
Plus les années passent plus mon humeur dépends du taux d’ensoleillement.

Un jour de pluie et je deviens fou.
Deux jours de grisaille et je me traîne, mes yeux sont remplis de larmes.

Le changement d’heure est comme une énorme claque. Je suis sonné depuis dimanche et il m’est impossible de savoir à peu près quelle heure il est sans regarder mon portable.
Le changement d’heure est comme une énorme claque.
Je suis au travail et je me dit qu’il n’y a plus que deux heures avant de rentrer chez moi puis d’un coup il me reste encore trois heures a tirer.

TRUC DE LA VIE 4 :
J’ai un tas de choses à faire aujourd’hui. Il y a même des choses agréables mais je ne ferai probablement rien.
J’ai quand même étendu mon linge et monté une étagère sans le plan.

TRUC DE LA VIE 5 :
Gloomy : Je ne vais pas à Paris au moi de Novembre. Je n’irais pas au festival Pippo Delbono. Comment continuer ma vie sans la perspective d’aller voir Gente di Plastica ?
Je ne verrais pas mes amis parisiens. Il faudra attendre le moi de janvier.


TRUC DE LA VIE 6 :
Ce weekend à la toute fin de ma nuit de travail un gars, assez joli de sa personne, n’arrête pas de me parler.
Ça fait plusieurs fois que l’on se croise et enfin on se parle. J’ai terriblement envi de lui donner mon numéro de téléphone.
Il se propose de me raccompagner en voiture mais je suis aussi motorisé.
A ce moment la un autre gars passe, moins beau mais beaucoup plus sexe que le précèdent, et commence à me parler d’un tas de choses.
L’autre ne sait vraisemblablement pas ou se mettre et nous laisse en me disant « à la prochaine ». Il part sans mon nom, sans aucun moyen de me joindre.
L’autre reste mais je commence à fatiguer. Il me dit : « tu veux pas qu’on se fasse un plan tout les deux ? ». Tout mon corps dit oui mais c’est un non un peu mou, un non que je me suis senti obligé de justifier, qui sort de ma bouche.

Putain !!!! Mais pourquoi ??????? Il repart quand même avec mon numéro car il revient en ville la semaine prochaine.
Putain !!!! Mais pourquoi ??????? Tout simplement parce que je me sens de moins en moins bien avec mon corps et que je suis de plus en plus impressionné par le corps et la facilité des autres.

mercredi, novembre 02, 2005

TRUCS DE LA VIE (1&2)

TRUCS DE LA VIE 1 :
Hier je bois un coup avec Miss Avalanche que je n’avais pas vu depuis un moi. Nous avons bu quelques verres de (bon) vin rouge dans un café « fasheune » du centre ville.

J’étais tellement crevé que j’ai faillit appeler milles fois dans l’après-midi pour annuler le rendez-vous mais ce petit bout de soirée valait la peine.

Miss Avalanche reviens de Londres ou elle a essayée de balayer une bonne fois pour toutes les cendres de son ex amour. Elle revient en colère et (heureusement) complètement désabusée vis à vis de cet homme qui a un peu trop joué avec elle.
La colère contre ce gars est d’autant plus immense qu’elle a rencontré un étudiant en architecture avec qui, malgré la distance, elle semble bien s’amuser.


Nous avons continué à parler du couple en général et des trois ou quatre que nous connaissions en particulier pour aboutir à une conclusion plutôt sombre.

Nous avons aussi parlé de sa nouvelle vie ( relire les posts de début aout)
Le fait de ne pas être malade lui a donné de nouvelles perspectives mais elle a quand même passée une période de fatigue et de vide. http://www.caducee.net/DossierSpecialises/neurologie/huntington.asp

Maintenant elle doit gérer sa relation avec son frère qui lui n’a pas fait le test et qui semble être paralyser par la peur. Tout en lui transpire cette maladie. Si jamais il est porteur du gène Miss Avalanche devra faire face au syndrome du survivant.
Sombre, sombre.
Heureusement qu’il y avait le vin et l’énergie de Miss Avalanche.

TRUC DE LA VIE 2 :
Délire complètement différent :


Ce soir j’ai mangé avec mon patron dans un restau « toptapette »à la cuisine un peu grasse. En même temps ayant pris un carpaccio de saumon fumé je ne pouvais pas m’attendre à quelque chose d’autre.

Je n’ai rien à dire à cet homme alors je n’arrête pas de parler de choses et d’autres. Il doit me prendre pour un fou.
Je n’ai rien dit d’essentiel, je n’ai rien dis de mes doutes et de mes dégoûts et de mes ennuis.