jeudi, septembre 29, 2005

are you trilingual ?

Je vais quelques jours en Espagne. Cela fait trois ans que je ne suis pas parti en vacances et cela fait plus d’un an que je n’ai pas eu plus de trois jours de congés d’affilé. J’ai appris avec stupeur que ma mère connaissait mal Barcelone alors que c’est très proche de l’endroit ou elle réside et que son fils chéri ( c’est moi) y est passé souvent .

Ma mère me rejoint à Barcelone et là-bas je n’avais pas du tout envi de voir M & M (aucun rapport avec les petites boules colorées que l’on met dans la bouche….) alors je me suis dit qu’un petit hôtel pourri dans le Barri Gottic serait un pied à terre idéal pour des virés dans cette ville qui est le nord du sud et le sud du nord.

Je fais la réservation en Catalan, comme le gars me réponds en Castillan je continu dans la même langue et il me dit au revoir en Français.
……. Très énervé !!!!!!!!!Je suis même carrément vexé.

mercredi, septembre 28, 2005

lettre à mon père


Bientôt un an que tu es mort…. Trois jours avant ton entrée à l’hôpital je me disais : « En ce moment il ne se passe rien. ». Maintenant quand la vie ne va pas assez vite pour moi je gueule un bon coup mais je ne dis plus : « En ce moment il ne se passe rien. ». Suis-je un brin superstitieux ?

Bientôt un an que tu es mort…Ma sœur est venue te voir pendant l’été, elle avait sûrement sentie que tu étais au bord de la vie.

L’année dernière, à la même époque, ta femme m’a téléphonée. C’était la première fois.
Sa voix était encore plus petite que d’habitude. Elle m’a dit que tu avais fait un ou deux allers-retours à l’hôpital pendant l’été. Je ne le savais pas. Elle m’a dit qu’elle ne voulait pas m’inquiéter… quelle bonne intention.

Comme elle avait pris l’initiative de me téléphoner j’ai compris que pour toi c’était foutu.

Sur l’autoroute il a plu pendant tout le trajet. Je suis entré dans une Toulouse froide et grise.
Je me souviens de la lumière violente du néon bleu « Clinique Pasteur » qui se détachait du reste de la ville.

Tu étais maigre et tout petit dans ton lit.
Ta tête et tes mains étaient énormes par rapport au reste de ton corps cassé. A des moments tu es conscient, à d’autres non….
Tu sembles content de me voir, c’est peut-être l’essentiel.

On parles de tout et de rien, tu me dis : « tu a vu dans quel état je suis » et puis « bientôt je rentre à la maison ».
Tu me dit « quand est-ce que tu te mari ? » et puis tu confond les motifs de la tapisserie de la chambre avec des cartes d’état major. Tu commences à parler de l’Algérie.

Tu es fou. Tu es petit. Ta femme te couve comme un enfant. C’est la seule que tu regardes avec de grands yeux ronds. Tu commences à voir du mal à parler mais tu articules « elle est formidable »…puis tes lèvres bougent en silence et à l’infinie.

Je n’arrive pas à trouver ma place. Ta femme est bien trop présente, tu es son malade et non le mien.

La nuit tombe.
Je dis à ta femme que je vais dormir chez des amis. C’est faux.
Je marche un peu sur les boulevards proche de la place Wilson puis je prends la voiture pour aller dormir sur une aire d’autoroute.

Je téléphone à ma sœur qui est toujours chez elle en Bretagne : Elle descend le lendemain, mais elle arrivera le soir quand je serais déjà parti.
Je sais déjà que je la verrai seulement pour ton enterrement. (Je n’ai pas vu ma sœur entre l’enterrement de mon frère et celui de mon père.)

Je m’endors.
Je dors très bien, très profondément.

C’est la pluie qui me réveil vers les neuf heures.
Avant de rentrer à la Clinique Pasteur je fais un tour dans le supermarché collé tout contre. J’y acheté un eau de toilette pas chère pour essayer de masquer un peu la nuit passée dans la voiture.
Tu me parles un peu.

Tu t’énerves contre ma sœur, tu me dis que c’est une feignante, une profiteuse qui veut encore te gratter de l’argent. Tu es méchant et haineux.
J’imagine que je dois en prendre plein la gueule quand je ne suis pas là pour entendre.

C’est midi.
J’arrive à persuader ta femme de renter un peu chez elle. Je reste seul avec toi. « Tu es si faible. Je pourrais me venger »…c’est une phrase qui me traverse l’esprit. J’essaye de m’en débarrasser vite.

J’ai l’impression que j’ai attendu cet instant toute ma vie. Je me dit que les années ont passées et que c’est moi qui à le pouvoir maintenant.

Qu’est-ce que je pourrais te faire ?
Un énorme coup qui te déchire la tête ?
Je rigole.


Ton repas arrive. Je te fais manger. Tu es vraiment un tout petit enfant. Ta bouche cherche la cuillère puis, une fois sur deux, tu recraches tout car tu n’arrives pas à déglutir.

C’est la première et dernière fois que je te donne à manger.
Combien de fois m’as-tu donné à manger ?
Fin de cycle ?
(C’est symbolique…C’est important, je crois, cette histoire de nourriture. Ma sœur me dira, pendant les longues minutes de l’incinération, combien cela lui a fait plaisir de te donner ton dernier repas.)


Il doit être trois heures de l’après-midi…ta femme est de retour.

Je t’embrasse de manière maladroite. « Au-re-voir-pa-pa ».
J’articule à l’extrême.
Je ne pense même pas a rajouter « je reviens te voir bientôt ».
Peut-être que je sais qu’il est inutile de te mentir, moi qui t’ai menti toute ma vie pour me protéger.
« Au-re-voir-pa-pa ».


Je joue au fils pressé. Tu ne me réponds plus. Tes yeux, tes yeux quasi aveugle, accroche les miens et ta main cherche frénétiquement mon avant bras.

« Au-re-voir-pa-pa ».Je ne comprends pas ton regard.

Je traverse le couloir. Je me demande à quoi pense un père qui voit son fils pour la dernière fois. Le savais tu que c’était pour la dernière fois.
Je traverse le couloir.
Dans l’escalier je pleure enfin. Je me dit « c’est la dernière fois que tu vois ton père vivant ».
Je pleure….ce n’est pas toi qui me bouleverse, c’est la situation :
Toi et moi nous nous sommes croisés et c’est tout. J’ai tellement rêvé de ta mort et celle-ci me fait peur maintenant.
Je sors de Toulouse.


Trois jours après je suis entrain de déposer le cheque de ma paye à la banque quand ma sœur me téléphone pour me dire « ça y est. »
« Ca y est »…expresión bizarre.
Je suis soulagé.
J’oubli de signer le bordereau de remise de chèque.

Dans une autre vie tu a été pharmacien militaire il y a donc deux ou trois guignols en uniformes avec des drapeaux pendant la cérémonie. Le cercueil disparaît dans les flammes…. Je me dis « la salle a été refaite depuis la mort de mon frère Loïc ».

La musique que l’on entend c’est toi qui l’as choisie. C’est chiant, de la musique classique un peu soupe comme dans les ascenseurs des gratte-ciels.


Un an après je suis en colère, je suis rempli d’une multitude de sentiments obscures et tremblants.
Je te déteste d’avoir bousillé les trente ans de ma mère. Je te déteste de ne pas avoir su t’arrêter de boire pour elle et plus tard pour moi. Ma mère a dut beaucoup t’aimer pour t’attendre et te supporter aussi longtemps. Toute ta vie tu a été un faible.
Et c’est normale que lorsqu’on est faible et qu’on devient militaire, même si c’est pharmacien militaire, ça se termine de manière dramatique.

Je ne peux pas te pardonner d’avoir coupé ma mère de ses amis, de toute vie sociale à cause de ton alcoolisme. Ton alcoolisme… tu ne m’en a jamais parlé, même à l’adolescence ; c’est ma mère qui l’a fait et puis j’ai mené mes enquêtes tout seul. Je te déteste pour ce que tu a fait, ou faillit faire a ce fils de collègue quand tu étais en poste à Brazzaville.
Un militaire alcoolique, beauf et vicieux… Je te déteste pour avoir obscurci la vie de ma tante lorsqu’elle avait quinze ans. Tu était tellement saoul que lorsque tu lui a touché les seins il a suffit qu’elle te pousse pour que tu tombe.
Tu es l’homme qui me dégoûte le plus. A l’adolescence un prof m’a affirmé que l’alcoolisme était héréditaire et c’est là que ma mère m’a dit que génétiquement je n’étais pas ton fils puisque, à cause de l’alcool tu étais devenu stérile.
A partir de ce moment là, je me suis senti plus fort préférant une ascendance inconnue plutôt que la tienne. Tu n’a jamais su que je savais… j’ai eu pendant des années cette info sur le bord des lèvres prête à te blesser dans ton tout petit et tout bancal cœur de père.
Je suis faible moi aussi, je n’ai jamais pu me décider a te dire « au fait, je sais que tu n’est pas mon père ». Je n’ai pas réussis à te faire du mal directement alors je l’ai fait de manière plus discrète par de petites phrases puis par mon éloignement.

La seule fois ou tu ne m’a pas dégoûté c’est quand je t’ai vu pleurer à la mort de ton fils… je t’ai trouvé pathétique.

Je te déteste pour ton laisser-aller.
Tu ne t’ai jamais accroché à rien, ni a tes combats, ni a tes haines ou à tes amours. Tu as abandonné la bataille juridique pour essayer de revoir ta fille et ton premier fils.
Les difficultés devaient être énormes mais avais-tu le droit d’arrêter de battre ? Ta fille a grandie d’un seul coup en passant des années a faire ton boulot : protéger son frère. Je me dis que c’est peut-être tant mieux….. De quelles manières aurais tu saccager ta fille si elle avait passée son adolescence à tes cotés?.

Tu peux me dire que c’est pas mon histoire, que je parle ici de ta vie d’avant et que je n’ai peut-être pas toutes les cartes pour comprendre mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser, de juger.

Il ne faut pas juger ses parents. Ici je te juge : tu a fait trois enfants don tu ne t’ai pas occupés. Tes deux premiers gamins t’ont été enlevés …moi, j’aurais rampé enfin pour les récupérer.
Je t’en veux de ne m’avoir jamais écouté les peu de fois ou j’ai eu envie de parler.

Je t’en veux aussi de n’avoir jamais essayé de bousculer un peu mon silence lors de mes séjours chez toi à l’adolescence.
Un jour tu a dit : « les pédés se sont des pousses-merdes. »


Un jour, je devais avoir 5 ou 6 ans, nous étions au bord de la rivière et, souhaitant me montrer comment faire un ricochet, tu m’as donné un coup à la tête sans t’en apercevoir. Ca m’a fait mal et j’ai pleuré. Tu m’as alors secoué par les épaules et tu m’a dit « on ne peut rien faire avec toi, tu pleure tout le temps, tu fais toujours des chis-chis, tu as peur de tout, t’es qu’une gonzesse. » J’ai tellement eu peur quand tu m’as secoué que je ne t’ai pas dit qu’en fait tu m’avais tout simplement fait mal en me donnant un coup.
Tu ne l’as jamais su.
Je t’en veux énormément pour ça.

A chaque fois que je passe au bord de la rivière, sur la petite plage de galets de Saint Jean, j’y pense. Je me dis aussi que si un jour j’ai des enfants….non je ne dirais rien. Je ravalerai cette anecdote tout en gonflant leurs brassards.

Papa, tu a toujours été rustre et vulgaire. J’ai mis des années à m’apercevoir qu’un homme pouvait, comme les femmes, être intentionné, doux et surtout cultivé.
Nous sommes deux lignes parelles. Nous ne nous sommes jamais rencontrés.
Peut-être que nous nous sommes croisés qu’une seule fois : le jour ou tu as eu un geste déplacé. C’était à Toulouse l’année de mes douze ans. L’as-tu vraiment eu ce geste ? Est-ce moi qui ai mal interprété ?
A partir de cet instant tu n’as plus jamais rien su de moi, de mes attentes, de mes désirs et de mes cauchemars.
Mes cauchemars c’était toi. Mon fardeau c’était de perdre un ou deux jours pour venir te voir à Toulouse.


Je peux te le dire maintenant : « papa je ne t’aime pas. J’ai longtemps aimé un homme et il est mort dans mes bras ».

Je cherche un ou deux bons souvenirs avec toi, une promenade, une découverte, une complicité….Il y quelques images à Lyon ou à Saint Malot mais ce sont des souvenirs plus liés a mon frère ou à ma sœur qu’a toi. Je n’ai aucun souvenir plaisant avec toi seul. A la maison j’ai ré ouvert les albums de photos et ils sont remplis d’instantanés de bonheur. Mais c’est comme si ces photos étaient des montages ou des trucages, elles ne me rappellent rien. Il n’y a que celles avec ma mère ou aujourd’hui encore je ressens l’électricité et la chaleur de l’amour. Ce qui est étrange c’est que les photos où je suis avec ma mère, les photos qui me font trembler, c’est toi qui les as prises.
Tout ce que je raconte ici, tout ce que je te reproche j’ai du mal moi-même à y croire quand je regarde les photos. Celles ou nous sommes tout les deux c’est maman qui les a prisent. Ce sont sûrement des instantanés du bonheur d’un couple avec enfant au cœur des années soixante dix. Comment a-t-on fait pour détruire tout ça, pour anéantir le bonheur de ma mère ?
Peut-être que j’ai eu de merveilleux moments avec toi lorsque j’étais tout bébé, mais tu ne me les as pas laissé emmener dans l’age adulte.

Depuis quelques années j’avais trouvé mon rythme, je venais te voir une fois dans l’hivers et parfois une seconde fois dans l’été. C’était presque une cérémonie, il n’y a rien de mieux pour cacher sa colère que le protocole. Je ne restais pas longtemps car ton emphysème te faisait souffrir. Je t’accompagnais jusqu'à ton fauteuil ou ton lit, tu branchait ton énorme machine a oxygène et je partais. Depuis deux ans j’avais rajouté une étape a la cérémonie de nos têtes à têtes : j’allais au sauna avant de reprendre le train ou la voiture pour essayer de me séparer de ton odeur, et de la maladroite embrassade qui concluait ma visite. Dans ces saunas il y avait de très jolis garçons mais ma tête chavirée et triste devait les dégoûter bien plus que mon corps.
En fait je crois que je suis venu te voir surtout pour faire plaisir à ta femme, pour qu’elle ne se sente pas trop abandonnée ou isolée avec un lourdaud comme toi.
Ces dernières années nous avons eu une relation d’adulte à adulte, assis face à face avec une table basse entre nous, une relation de rien. Je n’ai pas de table basse chez moi ainsi je peux m’élancer et étreindre qui je veux sans me gameller ou me niquer le tibias.

Je me rends compte qu’a part : « J’espère que tu va bien, j’ai bien repris l’école, embrasse ta femme » je n’e t’ai jamais écris une lettre pour te faire part de mes angoisses ou de mes bonheurs.
Je ne t’ai rien dit.
Tu es mort et je ne t’ai rien dit.
C’est peut-être dommage.
C’est peut-être tant mieux car de toutes façon tu n’aurais rien compris ou rien entendu. Tu es mort sans connaître mes mouvements et mon monteur…. Et je n’arrive pas a me faire une opinion là dessus.
Il y a beaucoup de choses te concernant sur lesquelles je n’arrive pas à avoir d’avis ; à la place j’ai un rien, une bouillie de vide.
Tiens…il y a quelques années j’avais écrit un court texte intitulé « la lettre du père ». Je ne me rappelle pas de son contenu exact. Il va falloir que je le retrouve.

A chaque fois que j’ai voulu un contact ou de la tendresse je me suis toujours retrouvé humilié ou avec la sensation d’être sale. Tu ne peux pas imaginer le nombre de douches que j’ai prises, le nombre de fois où je me suis lavé les mains et la figure.

A chaque fois que j’ai voulu te voler, poser ma tête contre ton épaule j’ai eu l’impression d’écraser ma tête contre une vitre un matin d’hiver… le froid, quittant le front, se diffuse peu à peu, vers dans le visage et dans le cou.
Avant que les pompes funèbres referment le cercueil, j’ai fais ma dernière tentative pour t’embrasser : le froid de ton corps s’est diffusé dans le mien. Ce dernier baiser est un échec. Quand l’homme que j’ai aimé et mort je l’ai embrassé et j’ai eu l’impression d’inonder de chaleur son pauvre corps mort.
Pour résumer tes étreintes ont étés rares, toujours synonymes de dégoût et, un jour, d’ambiguïté.
Un seul jour.
Je ne sais pas.
Je n’en suis pas sûr.
(N’est-ce pas seulement la prière d’un petit garçon devenu grand pour que son père s’occupe de lui ?)

Et puis, comme je suis comme tout le monde, je suis jaloux. Le jour de ton enterrement j’ai faillit crever de jalousie quand j’ai vu le monde qu’il y avait. Tant de monde que je ne connaissais pas, tant de monde que tu avais aidé.


Pardon ?
Aidé, oui aidé….tu entends bien.
On m’aurait donc trompé sur la marchandise ?
Non… tu n’as peut-être pas connu ton père à la bonne époque.
Je n’ai pas choisi.


Apparemment tu t’es rattrapé pendant les dernières années de ta vie, tu a fait le bien autour de toi. C’est dommage, moi j’étais déjà parti.
Je me suis senti étranger au milieu de la communauté Cambodgienne de Toulouse. Tu les as tous aidé à trouver des apparts, des boulots ; tu as fait du soutient scolaire pour les plus jeunes et tu les a soutenus dans leurs études supérieur. Ils étaient tous sincèrement désolés de ta disparition. Je me souviens que beaucoup demandaient à ta femme qui j’étais.


Ma sœur avait l’air heureuse de trouver dans ces gens la preuve matérielle du bonheur de la dernière partie de ta vie. Elle était heureuse et apaisée que tu ai réussit enfin a te construire une famille. Peut-être me faut –il pas mal de temps et de haine cartographiée avant d’atteindre cette sérénité et d’être sincèrement heureux pour toi.

Tu as de la chance que ta fille, celle sur qui tu as dit tant de mal trois jours avant de mourir, semble te tenir rigueur de rien. Peut-être qu’elle a attrapée des choses qui m’échappent. Peut-être que finalement tu a des circonstances atténuantes.

Souvent tu m’appelais par le prénom de mon frère. J’attendais que tu le répètes deux ou trois fois avant de lancer sur le ton le plus glacial « non, je ne suis pas Loïc. » Loïc était ton fils mais vous étiez frères de bouteille. Pourquoi me confondre avec lui et surtout pourquoi toujours me confondre avec lui. Tu ne m’a jamais appelé « l’ogre » tu m’a toujours appelé « oh ? Excuse-moi l’ogre ».
Et puis LoÏc est mort et tes lapsus sont devenus encore plus fréquents. Moi aussi j’en avais plein la bouche des lapsus : souvent, au lieu de t’appeler papa j’avais ton prénom qui me venait jusqu’au bord des lèvres, histoire de mettre de la distance entre nous.

Je ne vais pas relire cette lettre. Je suis déjà assez fatigué de l’avoir écrite. Elle restera comme ça avec ses « photes » d’orthographe, de grammaire, de conjugaison et de syntaxe parce que je suis nul en français et que je n’ai pas envi de faire d’effort pour toi.

Après t’avoir traité de lâche tu peux me répondre que j’en suis un aussi car je n’ai pas eu le courage de te dire tout ça.
Peut-être que je ne t’ai pas dit tout ça car j’étais conscient que cela aurait pu t’anéantir.

Je crois que cette lettre n’est pas digne d’un gars de trente ans. Je ne m’y trouve pas très mature.
Mais peut-on parler de son père de façon mature, en faisant semblant d’avoir réglé tous les problèmes ?


L’ogre.

p.s : Qu’est-ce que tu m’as transmit ? Rien. J’aime bien cette phrase car elle t’annule. Tu ne m’as rien appris. Tu ne m’as pas offert grand-chose si ce n’est des heures d’insomnie. J’aimerai bien avoir le courage de demander à ma sœur si tu lui as transmis quelque chose d’essentiel ou de positif. J’ai peur de la gêner ou de lui arracher une réponse triste car j’ai vraiment l’impression que tu as gâchés tes enfants.

Papa, tu es une supercherie qui a gâchés ses enfants.

lundi, septembre 26, 2005

lettre à Laura

Chère Laura Palmer,

Tu squattes les écrans en ce moment. Le satellite a eu la bonne idée de rediffuser la série Twin Peaks pour les angoissés du dimanche soir et j’ai attrapé au vol la rediffusion du film Fire walk with me de David Lynch sur Arte.


Laura je suis heureux que tu sois là. Tu es l’archétype de l’adolescence américaine avec ce qu’elle a de plus conformiste mais aussi de plus violent. Tu es rose et pulpeuse, une Marilyne Monroe au carré, encore plus défoncée.

Tu es la seule blonde que je trouve totalement bandante. Ce désir que j’ai pour toi est du à ta solitude, ta folie mais aussi à la manière don ton corps prends possession de la très longue scène dans le bar et son arrière salle.

Je t’embrasse plus que de raison.

P.s : Laura j’aurai aimé être ta copine Donna pour que tu me fasses souffrir,
pour que tu m’humilie un peu.

dimanche, septembre 25, 2005

un soir au théâtre

Vendredi Soir l’Ogre est allé voir 4.48 Psychose au théâtre.
La pièce est de Sarah Kane qui a déjà eu l’honneur de quelques lignes sur ce blog dans un post du moi de juillet ayant pour sujet le Festival d’Avignon.


L’ogre ne peut pas décrire le bonheur, la joie enfantine d’aller au théâtre. L’Ogre, d’habitude si blasé, ouvre grand ses yeux et s’émerveille de tout. La soirée avait commencé par un mal de tête terrible qui avait faillit faire louper à l’ogre la représentation. Mais une fois dans la salle le monde aurait pu s’écrouler.

4.48 Psychose est la dernière pièce écrite par Sarah Kane qui s’est suicidée en 1999. Ce sont des fragments de textes et des paragraphes traitant d’une dépression psychotique.
La narratrice parle soit à un homme dans son lit, soi à un médecin avec qui, a un moment, elle imagine une relation, soit à elle-même.
Le texte est composé de phrases courtes qui semblent être des mots de rituel chamanique. L’ogre est ressortit de là complètement lessivé avec les larmes aux yeux.

Pendant presque deux heures l’actrice (Isabelle Huppert) reste entièrement immobile, la tête droite et le corps crispé. Le publique est hypnotisée par le visage de cette femme, visage qui semble parfois suspendu à quelques centimètres du reste de son corps. Mon dieu…. Tout ce qu’on peut lire sur le visage d’Isabelle Huppert !
Elle incarne une malade monstrueuse avec des yeux de folle et un discours souvent enfantin ou plutôt fragile.
Le médecin (Gérard Watkins) à, lui aussi, le corps entièrement tétanisé.


L’Ogre est sur le cul car ,dans la mise en scène et dans la scénographie, 4.48 Psychose ressemble beaucoup a ce qu’il a essayer de faire avec Deballage au moi d'Avril.
Claude Régy a reussit là ou l'Ogre a échoué. La diction très lente et la position très inconfortable du corps donne à l'actrice toute la force necesaire à garder le spectateur en alerte.

vendredi, septembre 23, 2005

Le monde enchanté.

J’aime prendre le train entre Perpignan et Latour-de-carol.
Cette ligne traverse tout le département des Pyrénées-orientales d’est en ouest (ou de ouest en est !!!).
Y a-t-il paysage plus surprenant que celui de la vallée du Conflent. Plus le train s’enfonce dans le département plus les villages deviennent petits. La montagne se rapproche comme pour étouffer la voie de chemin de fer.

Le Soler
Ille sur Têt
Marquixanes
Molitg les bains
Thuès
Font Romeu
Bourg Madame
Ur les Escaldes

J’ai souvent pris ce chemin. Je me colle contre la vitre avec le discman dans les oreilles. Que faut-il écouter ? La B.O de Twin Peaks bien entendu !
Je pense aussi à la scène d’ouverture du Shining de Kubrick et, à « Monsieur le chef de gare de Latour de Carol », étrange chanson de Brigitte Fontaine.
Le train me protége.
Le train est ma carapace et je glisse vers un pays de légendes monstrueuses dominé par le Pic Carlit.
Je suis tellement heureux que je griffonne des mots de joie sur des bouts de papiers que je jette ensuite par la petite ouverture en haut de la vitre.
J’aime en début été prendre le train de 18h38 en gare de Vernet les Bain et en direction de Latour de Carol : le soleil descends pendant que je monte et il laisse un mélange de couleurs et d’ombres sur la montagne.
J’aime prendre ce train en hivers pour être d’un coup encerclé par la neige. J’écrase violemment mon front contre la vitre jusqu'à ce que le froid me fasse comme une pointe dans le cerveau.
J’aime bien la neige de loin.
J’aime la neige quand elle est de l’autre cotée de la vitre.

Je n'aime le train qu’ici.

J’aime aussi la micheline qui amène les voyageurs de Carcassonne à Couiza via Limoux mais l’atmosphère qui entoure le voyage est moins forte, moins tremblante.
Je me souviens avoir un jour pris le train reliant Lyon et Genève.

jeudi, septembre 22, 2005

dernière vague

Le site de la compagnie de théâtre est (ENFIN) revenu en ligne. Pas entièrement et sans quelques photos mais c’est déjà pas mal vu la difficulté pour le faire réapparaître…. L’ogre délaisse un peu l’ordinateur cette semaine pour éviter d’être noyé sous la dernière vague de boulot avant les vacances. Et puis il y a aussi la (re)lecture de trois contes de Flaubert : le plus lentement possible pour que ça dure plus, pour oublier les fantômes de septembre et les hommes que l'ogre croise et qu'il ne comprend pas.

mardi, septembre 20, 2005

Fé di Biòu AMOUREUX

C’est ainsi que je t’ai connu:

Abrivado ……………..

Poussières !!!!!!!
Tu t’allonges.
Tu te roules.
Tu entoures tes cheveux avec le sable de l’arène.

Je t’ai torrée.
Je t’ai blessé.
Tu m’as dit : « tu m’auras ! »
Je t’ai dit : « tu mouras ! »

Comme dans la neige
Tu imprimes des anges
Feinte suprême, tactique subtile
Puisque
Tu m’allonges
Tu me roules.
La foule titube entre olas et « olé ».

Je crois que c’est toi qui as gagné

….Bandido

dimanche, septembre 18, 2005

compte rendu week end

Retour de mon périple à Toulouse.
J’y suis allé quelques heures puis j’ai repris la route dans l’autre sens pour dormir chez môman.


Belle journée aujourd’hui. Beaucoup de vent mais il y avait quand même la rivière, la colline et le figuier sur la crête.
Ca change du malaise de Toulouse.
Je suis rentré à M. il y a deux heures.


Ce que j'ai loupé ce week end:
1. une virée à Lyon.
2. La féria des vendanges à Nîmes.
3. deux jours à dormir sans voir personne à ma maison.

Belle nuit : la lune est impressionnante ce soir.

vendredi, septembre 16, 2005

mots pour enfants.

Je peuple ma vie de journées lourdes et de longues nuits chiantes.
J’ai deux travails en ce moment.
Tout s’alourdit.


L’ogre doit se remettre aussi à travailler sur un projet de pièce de théâtre pour enfants. Ce spectacle ça fait un an qu’il est en suspend. L’Ogre a classé ses notes, relus quelques textes et les annotations de la compagnie devant jouer le spectacle mais, malgré cette organisation, il n’arrive pas à écrire une ligne convenable.
En fait, a chaque fois qu’il a un moment pour s’y mettre, l’ogre pense à son père et lui griffonne des bouts de phrases, des lettres sèches…

Demain l’ogre prend l’air mais ce n’est peut-être pas le meilleur.

jeudi, septembre 15, 2005

Léo Adieux

Ta tête sera de feu.
Entre tes dents tu équilibreras le soleil.
Il sera cerclé par le rouge de ta bouche.

Pour préserver ta beauté.
Ils me feront aveugle.
Sur mes yeux : deux gros galets de rivière.

Les paupières seront lourdes.
Et le cœur un glacier.

mercredi, septembre 14, 2005

love life

Ce qui m’énerve vraiment c’est que deux jours avant le « drame sexuel » du week-end le « gars qui m’avait conseillé des livres pendant que j’étais au travail » m’a ouvertement dragué. Ce gars semble adorable même si il parle un peu trop d’argent à mon goût… même si à chaque fois que je le vois il est un peu ivre.
C’est un gars intelligent et j’aurais bien aimé à dix-huit ans être aussi beau que lui à quarante….

Pourquoi alors vais je baiser avec un mec avec qui ça ce passe mal ?

Quand deux choses se présente à moi je ne prends jamais la meilleur.

Pourquoi est-ce que je sors ma panoplie de vierge effarouchée quand quelqu’un de pas trop mal m’approche ?

Je vis totalement à coté de mon corps.
Je ne veux plus d’affaires avec lui.

Je sais que jamais je ne pourrais montrer mon corps au « gars qui m’avait donné une liste de livre à lire au travail » car ce n’est plus totalement un inconnu, parce qu’au fond je me fais beaucoup trop de films sur le contenu que pourrait avoir une nuit passée avec lui.

L’ogre réagit comme si il avait quinze ans.

lundi, septembre 12, 2005

pourquoi

...J’ai même un peu mal. Je n’ai pas tout compris.
Arrête.
S’il te plait arrête.
Arrête de coller ta joue contre la mienne.
Je suis bloqué.
Je suis plaqué contre le matelas
Je suis venu pour la baise, pas pour tes élans d’affections.
Arrête d’enrouler ton pied autour de ma jambe.
Je ne respire plus.
Tu me caresses le bas du dos de manière automatique.
Tes doigts glissent sur la sueur.
(Arrête)
Ca m’énerve et en plus ton bras pèse une tonne.
(Arrête, je deviens fou. Je vais crier.)
Il y a aussi ton haleine.
Des gouttes de sueurs m’empêchent d’ouvrir les yeux.
Je suis entre ton corps, le matelas et le mur :
Claustrophobie.
Ta bouche fait des mouvements rapides comme celle des poissons ;
Ta bouche est près de la mienne.
C’est dégoûtant.
Quatre mois d’abstinence pour ça.
En y réfléchissant bien je n’ai pas voulu coucher avec toi.
Une douche.
Je suis dégoûtant....

pourquoi est-ce que je peux plus.
pourquoi est-ce que je n'aime plus ça.
Je suis dégoûtant. Je me dégoute.
En fait dans « homosexuel », le plus choquant c’est la partie « sexuel » du mot.

jeudi, septembre 08, 2005

Hasard et coïncidence…



Je parlais ici même de la force des auteurs Anglo-saxon et de leur maîtrise de l’art de la nouvelle…Pocket Penguins, pour fêter ses soixante-quinze ans, a publié toute une série de petit bouquin à 1,5 pounds.

C’est dans cette collection que je trouve un volume renfermant deux nouvelles de Zadie Smith (qui ne m’ont d’ailleurs pas tellement emballés.)
Par contre le bouquin s’ouvre sur une « author’s note » extrêmement intéressante ou Zadie Smith, écrivain anglaise, nous fait part de son admiration pour la nouvelle américaine.

Elle explique que lorsqu’on lit régulièrement le New Yorker on s’aperçoit que les nouvelles publiées dedans ne son pas des « sous-romans ».
Le fossé qui existe en la matière entre l’Europe et les Etats-Unis n’est pas seulement culturel, il est aussi économique : les recueils de nouvelles se vendent très bien, de nombreux prix sont décernés a leurs auteurs et elles bénéficient de nombreuses études dans les universités.

Zadie Smith déplore le fait qu’en Europe il est communément admis qu’un mec ou qu’une nana qui pond des nouvelles n’est qu’unE dilettantE ou unE écrivainE contrariéE qui transforme ses bouts de romans inaboutis en histoires courtes.

Si vous ne vous y connaissez pas trop en « short-stories » il faut absolument vous procurer un des innombrables recueils existant.

Nota bene :

A novel : un roman
A short-Story : une nouvelle
A long-story : un récit

Puis novella , noveletta ( novellisimo ????)

Nota Bene ² :

Mon post d’hier n’était pas assez clair.
J’ai, bien sur, aimé « inconnu à cette adresse » mais très vite la tête a pris le dessus sur le cœur, et je suis beaucoup plus admiratif de la structure du bouquin que par l’histoire qui est racontée.
C’est ce que j’appelle un livre intelligent.


Il se passe "tellement rien" dans mon coeur et entre mes jambes que je parle beaucoup litterature en ce moment....

mercredi, septembre 07, 2005

Inconnu à cette adresse (address unknown)

Sur les conseils de monsieur Cre(http://maviedepatate.blogspot.com/2005/08/la-vengeance-est-un-plat.html#comments), l’Ogre s’est rendu la semaine dernière dans la librairie de la ville ou j’ai passé mon bac pour acquérir « Inconnu à cette adresse » de Kressmann Taylor.
La libraire était bien embêtée car elle n’avait plus l’édition normale…L’Ogre est donc reparti avec l’édition du Livre de Poche Jeunesse.

Le texte est le même mais il est suivit par « pour aller plus loin » qui est un dossier expliquant le contexte politique de l’Allemagne entre les deux guerres et les sources de l’antisémitisme.

La période n’intéresse pas (ou plus) l’Ogre à cause des « overdoses » scolaires sur tout ce qui concerne la littérature, les films et les cours d’histoires sur la seconde guerre mondiale.

L’Ogre s’est donc forcé pour acheter le bouquin:
Quelle erreur !

La nouvelle est constituée d’une quinzaine de lettres que s’écrivent deux amis, un juif vivant aux Etats-Unis et un allemand revenant s’installer à Munich et qui se voit confier des responsabilités en politique locale.

Ce livre est l’exemple du talent des auteurs américains dans l’écriture des nouvelles.
Il n’y a aucune digression, aucun commentaire, juste des faits que les deux protagonistes se renvoient sans trop les comprendre et bien sur une machination pour ternir en haleine le lecteur : l’auteur arrive à garder une sorte de suspense en nous offrant une fin singulière.

La forme de la nouvelle, beaucoup plus que le roman, permet à l’auteur de partir de quelque chose d’intime (anecdotique… mais l’ogre n’aime pas se terme) et de l’amener sur un terrain général.

Peut-être que ceci est aussi dut aux études journalistiques de l’auteur car, quand on lit les journaux anglo-saxons (l’ogre ne parle pas de « People magazine » ou du torchon ultra-droite qu’est le « Daily Mail »), on peut très vite s’apercevoir qu’ils partent souvent d’un fait divers qu’ils élargissent à quelques choses qui ressemble à un fait de société voir à une réflexion philosophique.

Une dernière chose…. La nouvelle est écrite en 1938…. Edifiant !!!!

L’Ogre est maintenant à la recherche d’infos sur « jour sans retour » un autre écrit de KressmannTaylor.

Noé 2005

La pluie est donc tombée.
L’eau est montée.
Pagaille puis couvre-feu.


quelle rigolade par raport à 1999, 2002 & 2003
(mais ça fait un peu beaucoup quand même).

mardi, septembre 06, 2005

do you really want to hurt me?

Cada noche me levanto
Estoy desnudo / piensa a ti
Y la noche esta una carrera contra reloj
Por un amor cojo

Amor ciego
Amor minusvalido

Cada noche me levanto
Para ir al jardin:

lleve.

lundi, septembre 05, 2005

CRASH TEST



L’ogre a souvent prit l’avion.
Il n’a jamais tellement aimé ça mais rien de très grave.
Il se trouve que l’ogre va sûrement prendre un vol de Flash Airlines.
Flash Airlines…..
L’ogre a fait un cauchemar la nuit dernière.
Sueurs froides dans la journée.
Et vous, monteriez vous dans un avion de la flash airlines??????

Katerina Révélatrice

Pas de télé.
Je ne vois pas les immeubles parisiens qui brûlent.
Je ne vois pas les incendies au Portugal.
Je ne vois pas les avions qui s’écrasent.
Je ne vois pas les Chiites qui se noient.
Je ne vois pas les évacuations des colonies.
Et je ne vois pas le désastre en Louisiane.

Je viens de finir la lecture des derniers numéros de USA Today et de The Guardian. Que dire sur la Louisiane qui n’a pas été dit ? Quand j’entends les gens discuter de cette Louisiane qu’ils voient à la télé je ne sais pas ou s’arrête l’info, la compassion et le spectacle.


J’imagine que les habitants des états du golfe du Mexique ont longtemps regardés à la télé les scènes de chaos en Irak. Les voici maintenant vivant les mêmes horreurs dans cette même télé.

Une catastrophe de cette ordre doit être très difficilement gérable mais les Etats-Unis sont quand même les Etats-Unis et, l’effet de surprise passé, pourquoi autant de temps avant de prendre en charge les victimes.

Quand j’imagine l’armée patrouillant dans les rues de Bâton Rouge et de la Nouvelle Orléans je vois les gars armés ayant aussi peur de leurs propres compatriotes que des populations Irakiens. C’est là que l’on peut voir sur quelles bases est construite la société Américaine.

La majorité des blancs ont eu assez d’argent et assez de points de chutes pour partir avant la catastrophe, laissant les noirs et les vieux dans une merde monstre… n’est-ce pas une sorte de « canicule de l’été 2003 » pour la solidarité américaine ?

Et n’y a t’il pas beaucoup de parallèles entre tout ces pauvres qui crèvent de faim dans des villes américaines et tout ces pauvres qui brûlent vifs dans des immeubles sordides en France ?
George Bush prends un moi de vacances en été…A combien de semaines l’américain de base a-t-il droit ?


Je ne comprends pas pourquoi interdire violement les pillages alors que personne n’avait de quoi manger et que des dizaines de vieux et d’enfants sont morts sur les trottoirs des villes de Louisiane ou de Mississipi.

Je comprends que certains coins soient reculés mais puisque les journalistes et les militaires pouvaient accéder au centre de la Nouvelle Orléans (au SuperDome ou il y avait une concentration de survivant), pourquoi pas quelques bouteilles d’eau et des sandwichs ?
Comment est-ce que l’administration Américaine a-t-elle pu laisser tomber sa population comme ça ?


Il parait que les américains voient sur leurs écrans de télévision une cour des miracles remplies de gueux, d’handicapés, de vieux fous et affamés qui errent dans les villes.

Je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec des films de Carpenter comme New York 1997 ou Los Angeles 2013.

…New Orleans 2005

Professor Amanda Lang, a retired US Army officer and political commentator writing on the opednews.com weblog, attacks the president for staying on vacation at his Crawford ranch for three days before returning to Washington.
“He treats his own citizens with the same contempt and callousness as ‘collateral damage’ she said. ‘The Hurricane Cowboy has a lot to answer, as does the do-nothing congress.’

“his heart and prayers may have been there, but his ass sure wasn’t”.

The guardian (Saturday September 3, 2005)

Attendons maintenant que l’eau se retire.

émile à Tarifa

Il m’aime Emile.
Des baisers ? Plus de milles.
Dans mon cou dégoulinent.

Il me rejoint dans le hangar.
Ou sur mon corps mou et hagard.
Ses mains s’amusent et s’égarent.

Emile il m’a offert.
Tarifa pour l’hiver.
Et enfin un été au grand air.

Mais rien ne sert d’attendre.
Il ne reviendra plus.
Je l’ai trop déçu.

dimanche, septembre 04, 2005

ouverture

Amour ouvert.
Lit ouvert.
Corps ouverts
Oeil ouvert.
(Tête renversée.)
Sourire/rictus.
Poing fermé.
Ame vengeresse.
Au revoir, toi !

samedi, septembre 03, 2005

images

En début de semaine dernière l’Ogre a eu trois jour de congés d’affilés. Il est allez voir sa petite maman et en a profité pour prendre la voiture et faire les quelques kilomètres qui le séparait de Visa pour l’Image (festival international du photojournalisme).
Cette année le festival est particulièrement intéressant et les sujets abordés beaucoup plus nombreux que lors de la dernière édition.
Les expositions permettent aussi de voir certains lieux de la ville qui sont d’habitude fermés, ou du moins pas ouvert en intégralité, le reste de l’année.
Si vous ne connaissez pas Perpignan il faut absolument prendre un weekend ( deux jours sont largement suffisant) pour visiter cette ville.
Le fait que se soit une ville frontière, une ville de garnison, un lieu stratégique du passage vers l’Espagne et la capitale des rois de Majorque à laissé à Perpignan un tas de coutumes et d’édifices. En plus vous n’êtes pas loin du magnifique port de Collioure et de la très ravissante mais très endormie cité de Céret (superbe musée d’Art contemporain).

Bref….Visa pour l’image…. Il est très dur de se dire que l’on va passer un bon moment en allant voir des reportages photos sur le sida dans le sud de l’Afrique, sur la guerre en Tchétchénie, sur la vie dans la bande de Gaza ou sur la guerre en Irak et pourtant l’ogre y a passer quatre heures (et il n’a pas tout vu).

L’une des meilleurs expos était celle du photographe Pascal Maitre qui alterne ses photos prisent en Sibérie et celles d’Amérique Central. Les couleurs, la lumière et la vétusté sont souvent les même. Il fallait parfois lire la légende de la photo pour savoir ou elle avait été prise.

Il y avait aussi la rétrospective des photos de Heidi Bradner sur la Tchétchénie. Cette photographe est souvent allée dans ce pays. L’ogre croit savoir qu’elle y est même allée lors de la deuxième guerre de Tchétchénie alors que le pays est interdit à tout étranger. Les photos sont terribles, bien plus terrible que le reportage sur les enterrements à Gaza, car Heidi Bradner ne montre pas tellement les morts, elle se focalise surtout sur les paysages de ruines et de désolation. Il y a bien sur des gens morts aux coins des rues mais ils font automatiquement parti de ce décor affreux de guerre et de pauvreté.
Dans l’expo de Reuters sur les enterrements en Palestine chaque photo montre un cercueil ouvert sur le corps de femmes, d’enfants, ou d’hommes ; la sensation n’est pas la même, le spectateur étouffe à cause du nombre de photos et des similitudes entres elles.
Les photos sur la Tchétchénie donnent une idée plus générale… Ce qui est terrible se sont les vues de Grozy. En 1995 il ne restait pratiquement plus rien de cette ville, les choses n’ont fait qu’empirer, qu’en est-il maintenant ?

L’Ogre s’est aussi souvenu de l’hiver 93/94 quand il était à Moscou et qu’il avait vu des mères faisant leurs adieux à leurs très jeunes fils qui partaient vers ce petit pays rebelle. Les gueules d’anges terrorisés de ces soldats il les a retrouvé sur les photos de l’expo.
Guerre d’enfants.

L’exposition de Paul Fusco nous rappelle que les soldats américains morts en Irak sont très jeunes, issus de famille pas très riche et que ces photos ne sont pas montrables aux Etats-Unis.

L’Ogre est assez surpris que les familles en deuil laissent le photographe prendre des photos lors de l’enterrement. Car il s’agit, comme pour « Gaza-Jours funèbres », d’images d’enterrements. On y voit des familles pauvres, des familles noires et hispaniques, lors des mises en bière.

Souvent on voit autour du cercueil des représentants de l’armée et de l’église toujours très dignes et très froids.
Plus les morts sont nombreux, plus les familles sortent leurs drapeaux américains sans doute pour se persuader que leurs enfants ne sont pas mort pour rien.

Il y avait aussi un mur dédié aux rescapés d’Hiroshima. Ce sont des portraits, les survivants y sont le plus souvent torse nu et parfois ils posent en tenant dans leurs mains une photos d’eux quand ils étaient jeunes.
Ils sont tous photographiés sur fond marron.

Pour finir son après-midi l’ogre s’est lavé la tête avec les photos de Danielle et Olivier Follmi sur la sagesse de l’humanité malgré les dures conditions de nos vies sur terre. Une quarantaine de photos magnifiques prisent en Inde accompagnés par les pensées de Maîtres très zen, très cool.

vendredi, septembre 02, 2005

3 histoires d'A / colère

La visite d’Eric, décrite dans le premier post d’aujourd’hui, date d’environ une semaine. La rencontre m’a noué l’estomac.
Comme est-ce que je peux aimer/ admirer un tel gars ?
A un moment de la conversation on parle, et c’est la première fois, de notre aventure de l’hivers et il me dit : « Je ne te laisserai plus mon mec. »
J’essaye de lui expliquer qu’en vérité il ne m’a jamais « laissé » son mec, que j’ai toujours eu l’impression de partager et qu’il avait toujours été maître du jeu.
Je lui dis aussi qu’il est suffisamment intelligent pour admettre l’influence qu’il avait sur Thierry.
Puis je lui montre l’article du journal têtu ou le journaliste a repris quelques phrases de ce que j’avais écrit. (ce blog à la date du 2 juin)
Il part au quart de tour en me disant que je n’avais rien compris, que si c’était les conclusions que je tirais de notre aventure il m’avait beaucoup trop surestimé et que ni lui, ni Thierry ont vécu, de près ou de loin, la même chose que moi.

Ce qui est terrible c’est qu’il me dit ça avec un grand sourire.
Je ne lui propose même pas de lui envoyer le texte original pour qu’il se fasse une idée plus juste de ce que j’ai voulu dire.
Il part en me disant une nouvelle fois que j’avais rien compris, que c’était bien dommage et que c’était un peu con d’écrire tout ça à Têtu.

ce blog va finir par ressembler à un skyblog rempli de descriptions d'amours adolescentes.

3 histoires d'A


Rencontre avec Eric

Es tu arrogant ou agressif ?
Tu entre toujours la tête haute.
Tu n’avances pas vers moi. Tu fonces.
Même quand tu me fais la bise c’est violent. Tu me claques la bise.
Je ne veux pas parler de ta vie privée alors je t’attaque sur le professionnel :
Tout va bien pour toi.
T’es même plus intermittent du spectacle, tu es star. Tu es le meilleur dans ton domaine c’est bien connu.
Tu es tellement mieux que moi.

Rencontre avec Thierry


Tu entre toujours bizarrement. Tu refermes la porte et tu sembles te coller contre celle-ci. Puis tu commences à parler. Tu oubli de me faire la bise. Que ce passe t’il ? Moi j’ai envie quand même que nos joues se touchent.
Est-tu troublé ?
Je suis troublé que tu ne me fasses pas la bise.

Encore une fois :
-que tu es grand ! Je t’assure… beaucoup plus que l’hiver dernier. Et puis tu es plus épais aussi…
(Tu es plus épais qu’a l’époque ou je t’avais dans les bras. Je te serre/ te découpe/ te mords)
Ah… c’est la piscine.
Je t’écoute surtout parler… tes vacances, tes lectures.
(Mes pensées sont complètement disloquées).

Tu as une chaîne autour du cou. Je n’arrive pas à voir le pendentif car il est caché par ton t-shirt :
- Je ne veux pas le montrer.
- Même à moi ?
- Oui.
- Allez…….
- Non.
- Bon je laisse tombé. Je ne veux pas te faire violence.
- On s’est déjà assez fait violence……
- Tu me fait toujours autant d’effets.
- Pardon ?
- Non. Rien……

Malika Page
Je redescends à mon étage.
Peut-être ne reverrais-je jamais Malika Page.

Malika, attention aux dérapages.
Malgré tes allures de reine de Sabbat.
(Grain de peau / bijoux)
Mon cœur c’est refermé.
Le temple est détruit.

Malika Page
De mon cœur n’est plus l’otage.
Son parfum me rend dingue.
Dingue de dégoût.
Malika Page
Du jour au lendemain.
Ma haine du troisième étage.
Je suis une poche de plastique vide remplie de liquide chaud.
Je ne peux plus me remplir/ me vider tout seul.