lundi, septembre 05, 2005

Katerina Révélatrice

Pas de télé.
Je ne vois pas les immeubles parisiens qui brûlent.
Je ne vois pas les incendies au Portugal.
Je ne vois pas les avions qui s’écrasent.
Je ne vois pas les Chiites qui se noient.
Je ne vois pas les évacuations des colonies.
Et je ne vois pas le désastre en Louisiane.

Je viens de finir la lecture des derniers numéros de USA Today et de The Guardian. Que dire sur la Louisiane qui n’a pas été dit ? Quand j’entends les gens discuter de cette Louisiane qu’ils voient à la télé je ne sais pas ou s’arrête l’info, la compassion et le spectacle.


J’imagine que les habitants des états du golfe du Mexique ont longtemps regardés à la télé les scènes de chaos en Irak. Les voici maintenant vivant les mêmes horreurs dans cette même télé.

Une catastrophe de cette ordre doit être très difficilement gérable mais les Etats-Unis sont quand même les Etats-Unis et, l’effet de surprise passé, pourquoi autant de temps avant de prendre en charge les victimes.

Quand j’imagine l’armée patrouillant dans les rues de Bâton Rouge et de la Nouvelle Orléans je vois les gars armés ayant aussi peur de leurs propres compatriotes que des populations Irakiens. C’est là que l’on peut voir sur quelles bases est construite la société Américaine.

La majorité des blancs ont eu assez d’argent et assez de points de chutes pour partir avant la catastrophe, laissant les noirs et les vieux dans une merde monstre… n’est-ce pas une sorte de « canicule de l’été 2003 » pour la solidarité américaine ?

Et n’y a t’il pas beaucoup de parallèles entre tout ces pauvres qui crèvent de faim dans des villes américaines et tout ces pauvres qui brûlent vifs dans des immeubles sordides en France ?
George Bush prends un moi de vacances en été…A combien de semaines l’américain de base a-t-il droit ?


Je ne comprends pas pourquoi interdire violement les pillages alors que personne n’avait de quoi manger et que des dizaines de vieux et d’enfants sont morts sur les trottoirs des villes de Louisiane ou de Mississipi.

Je comprends que certains coins soient reculés mais puisque les journalistes et les militaires pouvaient accéder au centre de la Nouvelle Orléans (au SuperDome ou il y avait une concentration de survivant), pourquoi pas quelques bouteilles d’eau et des sandwichs ?
Comment est-ce que l’administration Américaine a-t-elle pu laisser tomber sa population comme ça ?


Il parait que les américains voient sur leurs écrans de télévision une cour des miracles remplies de gueux, d’handicapés, de vieux fous et affamés qui errent dans les villes.

Je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec des films de Carpenter comme New York 1997 ou Los Angeles 2013.

…New Orleans 2005

Professor Amanda Lang, a retired US Army officer and political commentator writing on the opednews.com weblog, attacks the president for staying on vacation at his Crawford ranch for three days before returning to Washington.
“He treats his own citizens with the same contempt and callousness as ‘collateral damage’ she said. ‘The Hurricane Cowboy has a lot to answer, as does the do-nothing congress.’

“his heart and prayers may have been there, but his ass sure wasn’t”.

The guardian (Saturday September 3, 2005)

Attendons maintenant que l’eau se retire.

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