vendredi, mars 03, 2006
El retiro
J’ai nettoyé à fond mon appartement ce matin.
C’est la deuxième fois en trois jours.
Ce matin je l’ai fais car ils étaient entrain de refaire le goudron dans la rue et j’ai eu l’impression que ton mon appartement était imprégner de l’odeur.
J’ai des dossiers de théâtres et des contes à écrire….. Des que je bloques je prends une lingette pour nettoyer les interrupteurs et les poigner de portes.
Je pense que je supporte mon travail uniquement à cause de la satisfaction que me donne le ménage à faire quand c’est moi qui ouvre.
Quand c’est propre chez moi c’est comme si c’était un refuge.
Je suis sorti aujourd’hui uniquement pour faire des courses. C’était infernal.
J’ai acheté des petits bulbes à planter dans mon jardin suspendu dès que le climat seras plus doux.
El retiro limpio.
Le refuge propre…. C’est exactement ça.
Une fois une fille m’a dit « comment ça se fait que c’est aussi propre chez toi alors que l’intérieur de ta tête est si sale ? »
En rentrant de faire mes courses je tombe sur le gars chargé de la propreté de la résidence.
Il a faillit m’écraser en tapant un frein à main avec sa mini voiture électrique. C’est un roumain arrivé en France en 90.
Il parle très mal le français et…. j’ai l’impression qu’il me parle pendant des heures. Jamais je n’aurais du lui dire que j’avais habité en Roumanie quand j’étais pitchoun.
Il me parle d’abord de l’état déplorable de la résidence puisqu’il a constaté que tout s’effrite et s’écroule alors qu’elle n’a même pas un an puis il enchaîne sur ses 17 ans de vie entant qu’ouvrier métallurgique dans son pays d’origine.
Il me dit que le régime de Nicolae et Elena Ceausescu était un paradis jusqu'au milieu des années 80 et que si l’URSS n’avait pas arrêté d’allonger la thune tout le monde serait encore heureux.
Il est en France et vit « pas mieux pas pire » que sous Ceausescu.
Il se fait du souci pour sa famille qui a choisie de rester dans la débâcle et le n’importe quoi qui règne en Roumanie depuis le début des années 90.
Cette petite discussion me laisse perplexe.
J’ai envi de lui dire que moi, même à dix ans, j’ai pu sentir certaines choses de cette dictature communiste. Je me souviens d’un pays sale, gris et parano.
Je me souviens de deux femmes qui se battaient pour les trois dernières carottes du marché.
Je me souviens quand le crâne de l’une d’elle a violement heurter le trottoir et du sourire de celle qui raflait la mise.
J’ai envi de lui dire que je comprend la nostalgie du temps ou tout le monde avait du travail et une vie « sur des rails » mais quand même.
J’ai envi de lui dire mais je ne le fais pas car je n’ai pas envi de rester quinze minutes de plus dans le hall.
J’ai envi de lui dire tout ça mais j’ai surtout envi de renter dans mon refuge ou je regarde le monde (ses conflits, ses psychoses mais aussi l’amour et le sexe (j’ai passé une demie heure sur Cité Gay) sur mon ordinateur qui trône dans mon salon tout propre.
El retiro c’est aussi le nom du parc ou les Madrilènes tentent de se désintoxiquer du bruit et de la pollution.
El retiro est aussi, je crois, le nom du village colombien ou aurait du se dérouler les négociations pour la libération d’Ingrid Betancourt et Clara Rojas.
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1 commentaire:
Bonjour.
J'ai découvert ce blog ce week-end. Et je ne le regrette pas. Il est comme d'oeuvre d'art à lui tout seul.
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