vendredi, juin 17, 2005

l'ogre et les 25 étoiles

L’Ogre veut se rouler dans son lit. Un immense bébé dans un lit aussi vaste qu’une plaine. Même si il fait chaud l’ogre veut une couverture pour pouvoir la remonter au dessus de sa tête. Les couvertures sont des montagnes sous lesquelles l’ogre dort.

L’ogre à la digestion lente. C’est seulement maintenant, dans les grottes de son lit, qu’il a envi d’écrire un petit message sur le vote du 29 mai dernier. L’ogre sait que sa décision est prise : c’est la dernière fois qu’il vote. Il a un sale goût dans la bouche et les doigts de la main droite qui le brûlent depuis ce dimanche 29 Mai.
Le résultat on s’en fout.


L’ogre a toujours voulut voter non. Il ne l’a pas fait car il ne s’est pas senti libre de le faire. Il n’avait jamais eu peur avant. En 2002, l’Ogre n’a pas voté pour Chirac au deuxième tour, il avait voté blanc.

L’ogre a voté oui mais ne l’a pas dit. Un oui dégoûtant qui l’éloigne des idées qu’il voudrait défendre.
Le résultat on s’en fout.


L’ogre croit que, oui ou non, le résultat est un grand découragement pour l’avenir. Pourquoi travailler sur une constitution alors que plus de la moitié des pays européens sont gouvernés par des formations de droite ? L’Ogre sait qu’une constitution n’a pas a être « sociale » mais il ne comprends pas non plus pourquoi celle-ci facilite tellement le libéralisme ? L’Ogre ne comprends pas pourquoi cette constitution reprends dans sa troisième partie tout les anciens traités (comme cet affreux traité de Nice) au lieu de sauter sur l’occasion et faire un peu de ménage ?

L’Europe c’est encore une histoire de frontière et c’est bien dommage car les frontières l’Ogre a envie de les recouvrir de forêt ou d’y jeter des passerelles et des ponts suspendus. Les frontières il s’en fou.

L’Ogre ne veut plus voter car il est extrêmement déçu par les mots utilisés par les deux camps pendant la campagne du référendum. Les mots, pour ces gens là, n’ont aucune valeur. D’ailleurs ils en ont trop utilisés. Les mots sont devenus sales. Ils ont servis pour tout et n’importe quoi. Ils ont été détournés et ils ont servis humilier trop de monde.

Le ramasseur de mots*.

L’Ogre a passé des moisa ramasser des milliers de mots usés qui encombraient, les rues, les toits des parlements, des palais présidentiels et même les campagnes désertés. L’Ogre a ramassés les mots maltraités et les a entasser dans sa tête.
Peut-être les remettra-t-il sur pied ?
Peut-être qu’ils serviront pour un énorme autodafé.
En tout cas l’ogre ne les redonnera plus aux hommes politiques. A l’avenir il gardera son bulletin.
Le ramasseur de mots, avare de voix…

*Les mots usés ne sont pas recyclables. Ou peut-être dans très longtemps, comme les tapis de feuilles au fond des forêt qui seront un jour des nappes de pétrole. Non, nous ne pouvons pas attendre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c est beau c est meme tres beau