vendredi, octobre 14, 2005

en attendant des jours meilleurs



En attendant des jours meilleurs voici la dernière scène du spectacle créé au moi d’avril 05 à Nîmes. Le texte est de votre serviteur…. Sinon quelques photos de l’odyssée espagnole sur le site des photos de l’ogre (www.u-blog.net/elogrotercograph/)


L’homme décapuche un stylo à encre et fait couler de l’encre sur un des draps bien propre et bien pliés.

Homme:
Il y a une tache là.

Femme :
Tu es de mauvaise fois. Tu crois que je n’ai rien vu.

Homme :
Il y a une tache là.

Femme :
Je n’y crois pas. Quand je pense que nous avons vaincu ensemble pendant plus de cinq moi. Quand je pense que je t’ai donné plus qu’a la plus part des filles avec qui je suis sortie. Oui nous avons été un couple figure toi.

Homme :
Je ne crois plus au couple, à cette intimité monstrueuse. L’intimité du couple devrait être ton corps ouvert contre le mien. Mais non. L’intimité du couple n’est pas une géographie merveilleuse.

Femme :
Mais alors c’est quoi notre intimité? Qu’avons-nous su construire.

Homme :
L’intimité du couple c’est le lavabo sale, mais pourquoi est-ce que les clefs de la voiture traîne sur la table basse au lieu d’être pendues au clou. Je n’ai pas envi de laver ton linge sale et encore moins le repasser.

La femme va chercher une mini bouteille de champagne dans une boite qui fait office de frigo. Elle boit.

Tu zones en culotte à la maison pendant que je suis au travail. Mais putain jamais tu ne nettoie le frigo, ta mère elle ne t’a jamais appris ?

Femme :
Je t’en pris. Tout ce que tu veux mais pas devant les enfants.

Homme :
Lesquels ?

Femme :
Lesquels ? Et bien nos trois garçons : Riri, Fifi et Loulou.

Homme :
J’ai une amie qui n’aimais pas son grand-père et qui ne savait pas trop pourquoi. Elle compris un jour qu’il avait abusé d’elle quand elle était vraiment toute petite. Maintenant il est tout vieux, presque mort alors qu’elle est belle et épanouie. C’est elle qui a gagné.

Femme :
Peut-être que le petit corps d’enfant de ta copine à connu l’intimité de son grand –père mieux que quiconque. Je trouve ça dingue de pouvoir connaître les plis cachés de son grand-père.

Homme :
Je crois que nous tombons tout les deux amoureux de personne ayant un lourd passé.

Femme :
J’ai horreur des plis. Je m’applique et pourtant il y a souvent des plis sur mes draps et dans mon couple. Alors j’utilise beaucoup le pouvoir immense de la vapeur. Je ne sais pas pourquoi j’ai besoin de donner une façade à mon couple. Je crois que c’est pour cacher notre intimité. Mais notre intimité transparaît quand même. Je me cache et je m’isole dans mon couple et pourtant tout le monde sait que c’est dur un couple. Je ne suis pas quelqu’un de facile et je ne vis pas avec une personne facile. J’ai///

Homme :
Tu a été violé souvient toi.

Femme :
Aide moi.

Homme :
Pourquoi

Femme :
Parce que c’est comme l’amour, c’est plus facile à deux.

Homme :
Putain c’est galère.

Femme :
C’est pourtant simple. Tu pinces ton bout de housse de couette avec ta main gauche ensuite tu prends le coin de la couette et tu la mets dans la housse de couette. Après tu tires la housse avec des petits mouvements sec et cela devrait presque glisser tout seul.

Homme :
Je fais la vaisselle et tu essuies.

Femme :
Toi et moi nous ne sommes pas un couple.

Homme :
Nous sommes un couple d’homosexuel. Nous aussi nous avons nos amertumes, nos désillusions.

Femme :
Non j’essuie et tu fais la vaisselle. Mes amours finissent toujours par ressembler à des pièces comptables.

Homme :
Il y a une tache là.

Femme :
Dans ma vie. Il y a des morts et des vivants. Ils se mélangent. Ils font ce que je suis.

Homme :
Je suis le mélange de deux intimités. Je suis la chair de la chair de mon papa et de ma maman.

Femme :
Je suis le mélange de deux intimités. Je suis la chair de la chair de ma mère mais pas de mon père. Je ne connais qu’une moitié de mon intimité. L’autre moitié est un vaisseau aux grandes voiles déchirées et à l’équipage amnésique, qui traverse l’espace. Personne à bord ne se souvient du début, de la raison du départ.
Quand je regarde mon arbre généalogique je m’aperçois que je suis le résultat d’un nombre hallucinant de fausses rencontres et d’amours antinomiques.
J’ai trente ans. Mon père est mort et je ne me souviens pas avoir épousé ma mère. Est-ce que cela veut dire que j’ai réglé mon oedipe ?
Mon frère est mort. Je n’ai rien fais d’héroïque pour que son corps repose en paix. Est-ce que cela veut dire que j’ai réglé mon Antigone ?
Mon amant est mort. Je l’ai accompagné sur quelques mètres. Je l’ai laissé partir et je suis remonté sans lui. Est-ce que cela veut dire que j’ai réglé mon Orphée ?
Je suis tombé amoureux de deux ou trois personnes. Je suis entré comme un chien fou dans leur intimité alors que celle-ci était une sorte de temple. J’ai souvent profané leurs nuits. Je crois qu’ils ne me tiennent pas trop rigueur de ces saccages. Est-ce que cela veut dire que j’ai réglé mon Iodama. ?
Je ne sais pas.


Homme :
J’aurai tellement voulu vous raconter autre chose.

Femme :
J’aurai tellement voulu être amoureux pour pouvoir vous raconter autre chose.


F I N
DEBALLAGE
(Nos intimités)
Petit assemblage de phrases psychotiques ne devant pas dépasser une heure.
Dec 04- fev 05

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