vendredi, octobre 21, 2005
les cahiers litteraires de l'ogre (octobre 05) DEUX
Près de l’université de Séville (qui ressemble un peu à un trou à cause des travaux de la première ligne de metro) se trouve Vertice, la librairie internationale de la ville.
Cette librairie est très fournie en ouvrages de langue anglaise, allemande, italienne et russe mais très peu de « made in France ».
L’Ogre, ayant finit de lire tout les bouquins et tout les guides qu’il avait dans ses bagages, achetât un Christophe Donner en Pocket tout poussiéreux et le Journal d’un Génie de Salvador Dali.
En bas de l’Espagne l’ogre a fait connaissance avec un texte de Donner qu’il ne connaissait absolument pas alors qu’il croyait être un expert (un expert dilatant mais expert quand même) de cet auteur.
7.
Le bouquin, d’abord publié sous un pseudo féminin, est un court récit qui se nomme Le voile, le visage, l'âme.
L’histoire est terrifiante, le texte est pratiquement poétique. Il suffit d’une demie heure pour lire se livre qui a enveloppé l’ogre dans une sorte d’incandescence (rien que ça.)
Tout de suite ça parait un peu extrême comme réaction mais c’est rare de tomber sur une histoire aussi entière. Ce qui bluffe ce sont les phrases précises et courtes (comme si elles étaient « fatiguées ») qui donnent au livre des éclats de poésie japonaise.
Le seul point négatif : Donner lâche parfois des petits pâtés de morale et c’est un peu gonflants.
Le voile, le visage, l'âme…Elephant man, la belle et la bête, Eraserhead même angoisse, même violence.
Le voile, le visage, l'âme… Ce livre a été lu sur les bords du Guadalquivir, en face des zones catastrophes, du pays désastre de l’expo 92.
8.
Un énorme éclat de rire trouble la tranquillité de la librairie Vertice…
La caissière, encore hilare, me tend le journal d’un génie de Dali en me disant « El espíritu, el espíritu de Dali en el libro ».
En effet la photo en couverture s’est décalquée sur la première page du livre laissant apparaître sur cette dernière le visage de Dali comme si il s’agissait du christ sur le Saint Suaire de Turin.
Le livre n’est pas sincère car Dali savait très bien que ces pages intimes allaient être publiées mais le résultat est ludique et réjouissant.
Le journal d’un génie, même si l’on peut se sentir très éloigné de l’homme et de son œuvre, est un bijou d’imagination et de mise en scène.
Pour éponger sa soif de paranoïa critique l’ogre cherche une bonne biographie de Dali donc…si vous avez des idées…..
9.
René Depestre est un auteur Haïtien don le style est vraiment savoureux. L’ogre, au milieu de l’hiver, avait lu Adriana dans tous mes rêves.
Ce roman complexe, moite et rempli de fantômes, avait transporté l’ogre. Tout lui avait plu, l’histoire et le style était vraiment cohérant. Pendant presque trois heures l’ogre avait eu dans la tête les chuchotements des nuits de Jacmel, les amours contrariés et le vodou.
C’est donc avec enthousiasme que l’ogre tourne les premières pages de Eros dans un train chinois mais bien vite il constate que la magie n’opère pas cette fois ci.
Le bouquin, composé de quelques nouvelles, est un inventaire d’expériences sexuelles réelles ou inventées.
Le style est lourd et les mots qui ont fait le charme d’Adriana dans tous mes rêves sont ici insupportables. Ce livre est un défilé de tous les surnoms plus ou moins poétiques du sexe masculin et féminin… jusqu'à l’overdose.
Les deux premières nouvelles sont agréables puis l’esprit du lecteur s’est égaré par la fenêtre du train Zaragosse –Madrid.
Dommage.
L’Ogre a peut-être aussi un problème avec les inventaires de prouesses amoureuses ou sexuelles de style Catherine Millet ou, plus récemment, la bête qui meurt de Roth.
L’ogre est peut-être un peu vielle France ou troisième république….
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire