mercredi, mai 31, 2006

6 jours ailleurs 2



















dans la même série:
http://elogroterco.blogspot.com/2006/05/6-jours-ailleurs.html

2.a

Eau
Entre l’aéroport et le centre ville le bus file le long du bord de mer.
Interminable.
Toute l’eau du monde c’est donné rendez vous ici.

2.b

Eau
Le soleil tombe et se reflète dans la mer de Marmara. Cette lumière est si violente qu’elle me déchire les yeux.
La violence des reflets contraste avec les bateaux fatigués (langueur ?) qui glisse sur cette eau trop calme.
Au loin quelques îles ou poussent des antennes.
Elles sont neuf.
Ce sont les Iles aux Princes. D’autres antennes sont plantés, de l’autre coté du Bosphore, dans les quartiers asiatiques de la ville.
Istanbul ville d’antennes plus que de paraboles. (Il me semble)
Istanbul ville où pullulent les casernes et les terrains militaire.

2.c

Eau.
Les Stambouliotes se fichent pas mal de leurs bords de mer.
C’est fréquent des grandes villes du bassin méditerranéen.
Ils me font penser aux Barcelonnais qui ont attendu les années 90 pour s’apercevoir qu’ils avaient un bord de mer aménageable…. Et rentable.

2.d

- Ca c’est la mer de Marmara
- Quoi, qu’est-ce qu’elle a la mère de Barbara

(…navrant)

La mer de Marmara est une larme coincée entre les deux flaques que sont la Mer Noire et la méditerranée.




2.e

En soirée quelques familles Turques viennent pic niquer au bord de la mer comme on vient pic niquer dans un terrain vague ou dans une friche en bord de ville.

La table en plastique et les sandwichs a deux mètres maximum de la voiture.
La voie rapide comme une ceinture.

L’endroit est souvent sale. Les gamins jouent au milieu des poubelles et les adultes écoutent la radio criarde.
La nonchalance : caviar commun des peuples méditerranéens ?
2.f

Bord de mer :
L’eau y vomit détritus et objets incongrus.
Le rivage lui en fournis de nouveaux qu’elle ira déposer ailleurs.

2.g

La nuit profonde/dilatée attire, au bord des fleuves et des mers du monde entier, tous les paumes des environs.
Je m’y suis baladé deux fois.

Le bord du Guadalquivir et ses grappes de jeunes. La monstrueuse ombre des ruines de l’exposition universelle de 1992.
Le Grand Travers et ses pédés ensablés.


A Istanbul chaque groupe semble regarder de biais celui qui passe seul. Peut-on parler de la Picassorisation des rapports humains en bord de mer ?

La mer n’est plus qu’une grande plaque sombre et luisante.
L’eau ne sert plus a rien.
Elle pourrait laisser place a un désert de sable ou de glace…. Les groupes et les solitaires nocturnes s’en foutent, il ne la regarde pas cette eau…. Ils ont juste besoin de se réunir ou d’attendre au bord d’un vide, d’un gouffre ou d’une frontière.

2.h

Il y a des rivages partout dans cette ville.
J’aime ça.
C’est un concept a développer ailleurs. Istanbul est une éponge a moitié immergé dans un évier d’histoires et d’attente.

Quand je prends le taxi pour m’enfoncer dans Istanbul je me sens mal à l’aise. Il ne faut pas que je m’éloigne de l’eau. L’église Saint Sauveur in Chora ou le marché de Besiktas Pazari sont trop éloignés du Bosphore ou de la Corne d’or.
J’aime les rues qui semblent se jeter dans l’eau.
A Galata on ne sait pas bien si le bleu en fond rue est du ciel ou de l’eau.
Le vertige quand on regarde au bout de la rue.

L’eau change tout dans une ville.
Ogre ville en manque cruellement. Il y a, bien sur, la mer a une dizaine de kilomètres et deux ou trois ruisseaux (qui se transforment en roulement dévastateur à la fin de l’été) mais rien de comparable aux fleuves-caravanes qui traversent Paris ou Toulouse….ou les deux trouées que font le Rhône et la Saône à Lyon. Il n’y a pas non plus de grandes fontaines comme à Rome.

2.i

L’eau est au bout de chaque pente à Istanbul. Les rues droites et plates conduisent aux rues en pentes qui débouchent sur le Bosphore, la mer de Marmara, ou la Corne d’or.
Urbanisation complexe mais rassurante.
Peut-être que les Stambouliotes, une fois mort, sont jetés par leurs fenêtres…. Ainsi ils glissent dans le labyrinthe de rues don l’issu est toujours l’eau ou ils rejoignent ceux qui sont déjà parti depuis longtemps. Sortir de la mère pour y revenir.
L’Atlantide, faubourg malchanceux d’Istanbul ?



2.j

Un jet d’eau sans prétention décore le milieu de la Corne d’or.
On dirait une réalisation du national socialisme des années 70.
Moscou.
Bucarest.
Belgrade.

Beaucoup de fontaines comme des armoires de marbre blanc au coin des rues.
Lieux de rencontre.
Eau à mots. Arbres à Palabres.
Se rafraîchir le corps et les idées.
Sadirvan
Fontaine aux ablutions.
Ce sont souvent des sortes de mur d’eau le long des mosquées. Une rangée de robinets et de petits sièges tailler dans la pierre. Le Stambouliote s’y assoit pour si rafraîchir, sans doute une pause lors de leurs traversées quotidiennes de la ville. Il y croise le dévot qui s’y purifie. Peut-être lui demande t’il des nouvelles de dieu.

2.k
Repos.
Je me déchausse et enfonce mes pieds dans l’eau de la fontaine.
Le dos est collé contre le marbre chaud.

2.l

Cœur humide de la ville.
La citerne Basilique.
Souterraine et fantasmagorique.
Forets de piliers humides se perdants dans l’obscurité.
Condensation. (Pluie artificielle)

2.m

L’eau et le ciel du soir.
Je passe une heure à regarder les changements de couleur du ciel et de l’eau.
Ils n’arrivent pas à s’accorder.
Je suis assis face au bosphore.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je n'y suis jamais allé, mais je m'y suis promené grâce à toi. Il faut que j'y aille!
Arlecchino