mercredi, septembre 06, 2006

Brouillon de nouvelle vie

Jupe de punkette. immeubles sociaux qui ressemblent à des universités sovietiques
Le crépuscule est interminable.Elle n’a pas bougé depuis longtemps. Elle reste à plat ventre dans un des creux du terrain vague. Il ne fait pas encore noir. . Elle ne sait même plus si elle a dormi ou pas, elle n’arrive pas a savoir les quels de ses membres sont endoloris. Des fourmis dans la bouche….elle a l’impression d’avoir des fourmis dans la bouche. Elle voudrait gémir mais a trop peur d’éveiller l’attention des derniers passants qui frôlent la palissade avant de s’enfermer chez eux pour la nuit.Ils risqueraient de sortir un flingue et de l'abatre.
La nuit tombe tranquillement et le ciel se confond peu à peu avec le gris des tours. Elle ne sait même plus si elle est en manque ou pas. Depuis longtemps elle a repéré un cadavre dans la partie nord du terrain vague. Elle connaît le gars, elle reconnaît surtout le blouson de toile noir don le dos est recouvert d’un épais motif tribal orange vif. Il doit sûrement avoir une bonne quantité de came sur lui. Il a toujours eu des tonnes de cames planquées en petits sachets dans la doublure du blouson ou dans le calbut au niveau de l’aine. Ce gars là c’était le dealeur du coin, il l’avait tant de fois retournée avant de lui filer sa dose. Elle avait été tellement dépendante de lui qu’elle avait cru un moment qu’elle l’aimait.
Ca fait bien longtemps que les services municipaux ne ramassaient plus les cadavres. Les corps restaient un temps dans les rues puis, devenant puant et surtout gênant pour la circulation, des automobilistes les traînaient sur plusieurs mètre pour les jeter sans dans les terrain vagues, soit dans les jardinières le long des routes.
Mais elle n’était pas morte et elle savait parfaitement ou trouver de la came.
Flottement atroce de son corps : le manque, les picotements, les fourmis.
Elle sait qu’elle ne peut pas trop attendre pour aller fouiller le corps de l’autre con de dealeur. Non pas que d’autres toxicos de sa sorte la grille au poteau ( elle s’imagine être la seule de la race des charognards) mais elle sait que nous sommes déjà à la mi septembre et que bientôt, à cause des fortes pluies, la rivière gonflera et passera par-dessus la petite digue qui la sépare du terrain vague et que l’eau soulèvera tout les corps accumulés depuis la fin du printemps pour les amener plus bas, sur le littoral. Mais que font les autorités des cités balnéaires face à cette arrivée biannuelle de cadavres mous et gonflés ? Personne des hauts cantons ne le savait , cela faisait bien trop longtemps que les villes ne communiquaient plus entre elles.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour. Tu as toujours l'art et la manière d'écrire des histoires qui me laissent parfois interdit tant je ne sais pas où se situe la frontière entre la réalité et la fiction.

Brigetoun a dit…

le joli monde que voilà !

Anonyme a dit…

stupende!!
Alek1