dimanche, septembre 10, 2006

géographie de la mélancolie des derniers jours

Mercredi 6 septembre 2006

Dans le train je sors deux bouquins avant de me coller dans le fauteuil coté fenêtre. Je suis assis dans ces affreux « salons » ou deux rangés de siège, séparés par une mince table, se font face. Sur ma tablette traîne un exemplaire de L’équipe et un journal gratuit d’information Lyonnais. Je feuillette les deux tas de papiers pendant l’heure de trajet. J’imagine un monde totalitaire ou les seules nouvelles imprimables seraient les infos locales et sportives.
Juste avant Narbonne je pique du nez….et sort du train en catastrophe avant que celui ci reparte………
Je m’aperçois bien vite que j’ai oublié mes deux livres sous le tas de journaux.
Je téléphone à la sncf.
-Mais monsieur ces livres étaient-ils de grande valeur ? Des éditions limités ?
- Un folio à 4€45 et un livre offert par les inrockuptibles contenant des extraits des bouquins de la rentrée littéraire.
- Et vous nous appelez pour ça ?
-euh……….oui.

Il n’ont pas compris à la sncf que ce n’est pas le prix du bouquin qui est en jeu mais le fait que je suis stoppé net au milieu de ma lecture sans espoir de connaître la suite.


Jeudi 7 septembre 2006

Lourdeur.
Une journée pour rien. Je passe pas mal de temps au fond du lit. J’ai l’impression qu’il fait froid mais tout le monde me dit le contraire.
Il paraît qu’il fait lourd.
En tout cas il fait gris et ça me donne mal à la tête.
J’évite de croiser ma mère qui s’affaire en bas car je suis d’une humeur massacrante.
Aujourd’hui j’aurais du prendre la voiture de ma maman pour passer la journée à Perpignan et Figueres (et peut-être pousser jusqu'à Girona )
Mais je ne le fait pas. Je reste enfermer avec ma tête de cadavre.
Seule la lecture à quelque chose d’intéressant…..Un hors série du Magazine L’Histoire consacré à L’enfant et la famille. C’est par ordre chronologique, je lis ça comme un roman….Pourquoi cette fascination pour la méditerranée antique et pour le Moyen-age alors que la Renaissance, le siècle des Lumières et le 19ieme me laissent un peu froid et mou.
Je sors enfin d’après-midi promener la chienne. Je coupe par les vignes pour rejoindre la colline. Je me faufile entre les vendangeurs.
Les vendanges déjà.
Je suis comme un enfant a qui on aurait enlevé son « jouet été ».
Il faut que j’arrête d’avoir une peur panique de l’automne et de l’hiver.

Vendredi 8 septembre 2006

sóc boig
sóc cansat
aixafat contra les muntanyes


Je me réveil tôt et le soleil finit par se vautrer sur la journée d’aujourd’hui. J’arrive à Perpignan par la montagne. De chez moi jusqu'à Salse le Château je traverse un délire de calcaire et de végétation rase. Le musée par les vitres de la voiture.
Enfin…il fait beau. J’ai du emprunté les lunettes de soleil de ma mère.
Perpignan : soleil, poussière et saleté.
Je passe à la fnuc pour racheter le bouquin oublié dans le train trois jours avant. J’ai l’impression d’avoir raccrocher les wagons. Peut-être que ma petite fatigue des derniers jours avait un lien avec ce livre manquant.
J’aime la fnuc de Perpignan : elle est pauvre en livre donc on a l’impression d’avoir tout lu (ou du moins avoir entendu parlé de tout les bouquins en vente !)

Début d’après-midi consacré à Visa pour l’Image. Je détaillerai cette expo dans un prochain post. J’aime ce rendez-vous de septembre.
Je ressort de la avec un léger mal de tête.
Flottement
Je pars en direction du sauna.
(Je sais que je ne pousserai pas jusqu'à Figeres et encore moins jusqu'à Girona)
Les serviettes deviennent de plus en plus petites dans ce sauna. J’y suis allé la première fois à 20 ans et j’ai en mémoire de m’être enroulé dans un drap de bain !… Aujourd’hui j’ai l’impression de nouer un mouchoir en papier autour de ma taille. Je n’ai peut-être pas le même tour de taille qu’a vingt ans mais quand même………..
Je m’enferme dans le sauna sec. Je peux regarder à travers une longue vitre brûlante les autres hommes passer dans un couloir.
Le hammam ne marche pas.
Je rencontre un garçon don la voix ne correspond pas avec le physique. C’est une sorte de « complexe méditerranéen sur patte ». Il est doux, un peu trop doux pour se que je cherche ici et maintenant alors je passe à la vitesse supérieur.
Le jeune homme accélère avec moi.
J’aime bien son torse.
Il me dit qu’il est photographe et me montre quelques photos qu’il sort de son sac dans les vestiaires.
Nulles.
Je lui souhaite bon courage pour les proposer aux pros qui traînent à Visa pour l’Image.

Je ressort et titube plus ou moins jusqu'à la voiture. Il est un peu tard (presque 20heures) et je dois speeder pour rejoindre Narbonne ou un « ami » joue une pièce de théâtre.

Samedi 9 septembre 2006

Le temps est de nouveau bancal. J’ai un teint de cadavre. Ma mère me répète vingt fois que j’ai une tête de cadavre. Je m’enfonce dans la pinède pour courir un peu….mais j’avais oublié que nous étions un samedi de septembre alors je me suis retrouvé avec des meutes de chiens et des chasseurs…ils me disent que la battue pour le sanglier à lieu de l’autre coté de la pinède et donc que je ne crains rien de ce coté de la colline … Mais bon…pas confiance alors je retourne au village.

Après le repas de midi je discute un brun avec S. qui elle aussi me trouve un peu blafard…. Vais-je me balader avec un sac sur la tête pour couper court à toutes ces remarques ?
Je n’ai pas le rhume mais le nez me chatouille constamment. La tête est pleine de vapeurs et j’essayes de me raccrocher à ma tasse de thé.
J’ai du mal à ne pas perdre le fil de notre conversation.

Ma mère me raccompagne au train.
De retour à Ogreville je pars courir.
Béton et voies rapides.
Je passe la soirée avec Sisile de Lunel.
Depuis combien de temps n’avais-je pas passé une soirée tranquille à Ogreville centre entre une terrasse de café et un bon restaurant ?
Qui sap?
¿Quién sabe?

2 commentaires:

Brigetoun a dit…

je vous envie Visa pour l'image, et je préconise un grog et le lit. Pardon ne mettez rien sur votre tête

El ogro a dit…

moi qui voulais attendre l'hiver pour le grog....