mercredi, octobre 04, 2006

140 sur 200

C’est une nuit calme.
Je ne suis pas encore couché car je n’ose pas me poser sur le lit.
Il est tout nouveau , tout beau avec un matelas dur comme je les aime.
L’ancien ( structure rouillée et matelas déformé) est parti à la poubelle.
Encombrante carcasse.

Je suis ému et triste. Je viens de me séparé de Notre matelas, celui acheté en 1996.
C’est ce lit qui Nous a accueilli soirs après soirs, c’est aussi celui sur lequel Tu étais allongé et gémissant lorsque le samu est venu Te chercher pour T’emmener à l’hôpital ou Tu es mort un moi après.

C’est inévitable j’ai de moins en moins de choses de Toi
(j’ai jeté il y a deux semaines les dernières assiettes ébréchées du service que Nous avions ramenés de chez ma mère à Rabat.)

Souvent j’ai l’impression qu’il ne c’est rien passé dans ce lit depuis Toi…. Pourtant ce lit n’est pas resté un monastère ces cinq dernières années.

C’est une nuit calme.
Ce lit me reste sur l’estomac.
Fin d’un cycle, fin d’un veuvage ?
Conneries

3 commentaires:

Anonyme a dit…

un premier commentaire parce que ce texte m'a vraiment émue.
S

Anonyme a dit…

Bonjour. Troublant.

Brigetoun a dit…

garder juste un tout petit objet qu'on peut charger de souvenir ou non au choix - j'ai un faux laguiole