jeudi, mars 08, 2007

lost in la Bretagne

Drôle d’état ces derniers jours. J’ai passé pas mal de temps ailleurs avec mon amant. C’est étrange, je n’étais pas moi mais « le petit ami de ». Déplacement du centre des centres intérêts, du positionnement dans un groupe.
Qu’ais-je vu de la Bretagne ? La tempête, la pluie (grosse et fine), le vent, les nuages et le brouillard.


Je n’étais pas venu dans la région depuis plus de quinze ans. Mon séjour était aussi cotonneux qu’un rêve. Quimper, Queménéven, Plouhinec et presqu’île de Crozon
Il y avait une maison avec des chats et des fenêtres avec vue. Une ancienne école transformée en salle de répétition pour marionnettistes.


Que demander de plus ? La paix. Je ne l’ai pas trouvé malgré la gentillesse et les attentions de mon amant qui lui était venu pour travailler sur le texte de la prochaine création des marionnettistes.

Je n’ai pas eu la paix car je suis arrivée dans cette Bretagne de légendes avec une tonne de travail et que je n’ai pas fais grand-chose.
Le texte de la pièce du moi de juin est de plus en plus monstrueux. J’ai vomi. J’ai voulu m’enfoncer des échardes dans les doigts. J’ai pleuré.

Que ce texte me fait mal.

Je ne sais pas si c’est de la haute voltige ou de l’exorcisme. Je me suis perdu dedans alors que j’avais commencé a ordonner les textes sur l’ordinateur portable dans le tgv. Je ne comprenais plus rien. J’ai repris l’écriture des parties manquantes mais tout m’arrivait de manière synthétique comme si j’en étais encore a la rédaction d’un plan détaillé.
Squelette. Carcasse.
Je me dis qu’il faut encore mettre en route le spectacle prévu à Nîmes pour la fin Avril. Le texte (un mélange de deux anciennes créations) ne me plait pas du tout.


C’est bancal.

Je voudrais cimenter la chose avec des images fortes, avec un message qui soit autre que ceux des deux pièces originelles.
Je me dis que ce n’est pas sérieux, qu’il faudrait que nous montions quelque chose d’entièrement nouveau. Mais ce n’est pas possible car avec toute la volonté du monde le spectacle prévu en juin à Ogreville ne pourra pas être prêt pour Nîmes.

Et puis il y a une question d’emploi du temps. Je voudrai avoir le temps de peaufiner la mise en scène et les décors de la création monstrueuse. Je relie une dernière fois le texte. Je le regarde comme si c’était un inconnu qui l’avait écrit. Je m’y noie. Rien a faire. Deuxième descente en enfer. Au bout de deux nuits je me décide enfin.
Je téléphone à Miss Hell pour lui dire que nous annulons Nîmes.

Forcement elle gueule.

Je me dis que cela ne se fait pas, pour l’image, par peur d’être grillé en suite, et puis parce que je n’ai pas l’habitude de dire non lorsqu’on nous propose une salle.
Je me mords les doigts.

Je suis dans une petite pièce occupée en partie par un matelas sale posé a même le sol. Par la fenêtre une maison étrange : j’ai envi d’y habiter. Je suis triste. J

’entends qu’en bas mon amant et les marionnettistes sont en grande discussion. L’adaptation d’un roman est une chose compliquée. Personne n’est d’accord sur la fin à donner au spectacle. Chaque mot, chaque idée est défendue comme un bout de gras.

Finalement nous n’annulerons pas Nîmes.
Je me suis persuadé de ça en regardant la maison par la fenêtre. Je n’arrive pas à pleurer. Je m’assois devant l’ordinateur pendant deux heures pour écrire encore un texte pour la création du début juin. Ce n’est pas génial mais au moins je noirci l’écran de mots. J’ai la sensation de travailler même si je n’ai pas repris pieds.

Je téléphone ensuite à Miss Hell pour lui dire que je n’ai pas annulé Nîmes.
Je n’ai toujours aucune idée pour cette représentation Nîmoise. Ce n’est pas une absence. C’est un vide. Seule certitude : nous jouons à Nîmes, il va falloir jongler avec les emplois du temps, et je ne sais pas comment je vais réussir l’autre création que je ne veux absolument pas bâcler.


Nous passons la nuit à Quimper pour ne pas louper le train de 5h30. L’appartement est glauque à souhait.
Nous voulons dormir quatre heures. Je n’y arrive pas.
Je me lève et prend mon cahier de notes. La mise en scène se dessine petit à petit. Je ne sais pas si c’est un bon angle d’attaque mais au moins j’en ai trouvé un. Il me faudra rajouter du texte et deux scènes un peu dynamiques pour trouver un équilibre.
Rien d’impossible mais je peux dire adieu a la tranquillité d’esprit que je cherche pour finir l’autre texte.
Bientôt le réveil de mon amant va sonner et nous allons prendre le train pour Paris. Je me couche a coté de lui.

Je ne suis même pas heureux d’avoir enfin trouver une solution a un des deux textes.

Le soir nous sommes à Ogreville et je pars au boulot. En rentrant j’utilise une bonne partie de la nuit a créer les nouveaux textes mais surtout a réordonner les anciens. Ma mise en scène dépend beaucoup de mon amant.
Cela me ravi même si je suis paniqué à l’idée de lui soumettre le texte.
J’aimerai trouver un acteur pour tenir le rôle de l’homme mais cela compliquerait beaucoup de choses. Alors ce sera moi.
Demain je me remets à l’écriture de l’autre pièce. Je me le jure !

2 commentaires:

Plouf a dit…

Courage !

Anonyme a dit…

Tout cela me laisse admiratif, je l'avoue !