mercredi, mars 21, 2007

printemps!

Je suis vide et je tombe. Cela fait beaucoup de bien. Ce soir je me déconstruit après tant de journée à construire ce putain de texte.
Mais là. C’est fini. Depuis 17h15 environ.


Il n’est pas figé…il faut toujours s’attendre aux retouches effectuées lors de la première lecture puis celles, plus hystériques, pendant les répétitions.

Mais le gros du texte est terminé.
J’avais voulu le donner au fur et à mesure à la comédienne mais je n’ai pas tenu sur la longueur car je n’ai pas écris de manière chronologique et la forme de l’histoire a souvent changée lors de l’écriture. La comédienne a bien reçut quelques feuillets mais ils ont été entièrement retravaillés ou carrément fondus dans des sortes de poèmes courts que j’ai appelé chants.

Les dernières séances de travail ont consistées à retaper le texte.
J’ai pris beaucoup de retard. Travail lent.
Reconstruction de chaque phrase pour que le texte devienne un jeu de respiration.

17h15. Je consulte mes mails et essayes de lire quelques blogs. Mais je suis décentré, pas encore sorti de l’obsession des dernières semaines.
Je pars m’allonger. I

l faut que je sois en forme pour le travail ce soir.

Je fais un cauchemar. Une chose horrible. Crasseuse.

J’entends la clef dans la serrure. Je me lève précipitamment mon corps encore accroché a ce rêve monstrueux.
J’enlève mon trousseau de la porte pour laisser mon amant de la sainte Geneviève entrer.

Que fais tu là ?
J’avais du temps entre deux réunions.

Vous ne pouvez pas vous imaginer comme j’étais content de le voir et comme il fut doux de boire un thé en sa compagnie.
Lui en costard cravate et moi dans mon complet pull-caleçon-chaussette.

J’ai fini le texte. C’est comme un fin nuage de brume qui me suivrait constamment.
Maintenant il y a l’angoisse de la première lecture. Demain.

Pour demain il faut aussi que je pense a faire un petit résumé de la chose…pour le programme. Vite vite il faut le faire vite ! Ah ? Oui avant la fin du moi. Bon…
Je jette quelques idées sur une feuille de papier.
La magie n’opère pas : les mots restent inerte.Ils ne s’ordonnent pas d’eux même.
Tant pis.

J’essaye mais c’est un peu confus.
Mais de quoi parle ce texte en fait?
Mon Amant passe me voir : coucou !
Il regarde d’un œil sévère mon papier de brain storming et mon maigre document Word ou se meurent quelques phrases confuses et banales.
… en dix minutes c’est plié. J’ai mon beau résumé.
Merci mon Amant !
Voilà a quoi ressemble la chose:

Un résumé et une «vrai fausse » note de mise en scène.

Un pays de monoculture, celle de la betterave. Plantée au milieu, une tour HLM. Il y a un appartement étouffant. Echouée là, Elle Bunker n’en sort plus. Elle se raconte, autobiographie porcine, au travers des deux amours de sa vie. Elle entame 230 chants d’amour fabriqués de ses râles, de ses soupirs… Et de ses couinements.
Des paroles directement adressées au public.
Je relis une fois encore le texte. Je feuillette distraitement mes feuillets de mise en scène. Je regarde du coin de l’œil l’actrice - forcement fragile- et je me demande toujours qui est Elle Bunker. Cette histoire, je crois que c’est une insomnie qui peut durer une vie entière. Une dérive amoureuse, une divagation sexuelle, un drame crépusculaire ? Pourquoi pas une porcherie de mots, ou l’abattoir des sentiments, théâtre de la boucherie des émotions… Je ne sais pas. En tout cas Elle Bunker est un masque, une parole incarné.
L’ogre.

La suite bientôt. Je suis à Paris Vendredi et samedi.

1 commentaire:

Plouf a dit…

Je sais pas toi, mais moi j'adore ton amant (enfin, ce que j'en lis, je ne le connais pas personnellement).