mercredi, avril 25, 2007

ELLE BUNKER

en attendant d'avoir du temps pour vous écrire un peu plus.
voici un petit mot sur notre création du moi de juin.
ELLE BUNKER (164 chants d’amour) – création théâtrale

Mercredi 6 Juin 2007
21 heures
Entrée gratuite.
Salle Pétrarque
Place Pétrarque Rue Embouque d’or
(centre ville proche de la rue de l’aiguillerie)


Un pays de monoculture, celle de la betterave. Plantée au milieu, une tour HLM. Il y a un appartement étouffant.
Echouée là, Elle Bunker n’en sort plus. Elle se raconte, autobiographie porcine, au travers des deux amours de sa vie. Elle entame 164 chants d’amour fabriqués de ses râles, de ses soupirs… Et de ses couinements.
Des paroles directement adressées au public.

Je relis une fois encore le texte. Je feuillette distraitement mes feuillets de mise en scène. Je regarde du coin de l’œil l’actrice - forcement fragile- et je me demande toujours qui est Elle Bunker. Cette histoire, je crois que c’est une insomnie qui peut durer une vie entière. Une dérive amoureuse, une divagation sexuelle, un drame crépusculaire ? Pourquoi pas une porcherie de mots, ou l’abattoir des sentiments, théâtre de la boucherie des émotions… Je ne sais pas. En tout cas Elle Bunker est un masque, une parole incarnée.
l'ogre,
metteur en scène


interprétation.
conception costume & maquillage
conception décor & régie
texte, mise en scène & interprétation.
Contact presse :



OdusseuV

Elle Bunker est à quai depuis trop longtemps déjà. On peut même dire qu’elle est en rade. Tour à tour, elle vocifère, craintive, elle se confesse. Ne sachant pas quel rôle choisir, elle est tour a tour
Scylla, Évippé, Pénélope, ou Circé mais dois se rendre compte comme Ulysse que le retour est impossible.

Un récit dans lequel plusieurs histoires se télescopent et se répondent. L’amour se confond avec la géographie : Il y a cet ici - froid - où elle a été abandonnée par George et le souvenir ensoleillé de Tarifa où elle avait suivi Jean.
Elle Bunker retrace, sans doute pour la dernière fois, son itinéraire amoureux souvent avec un regard enfantin malgré ses humiliations.

Dans Les désaxés, Marilyn Monroe déplie une carte des Etats-Unis ou sont encerclés et reliées les villes ou elle a séjourné. Elle s’est créé une géographie, une direction a prendre pour accomplir son destin.
Dans cette même énergie, Elle Bunker nous parle de son présent immobile, d’un ailleurs qui a failli être idéal.

Mare suum

Elle Bunker n’est plus a Tarifa. Mais, même cloîtrée en haut de sa tour noire, la mer ne la jamais quittée. Elle l’entend, elle la sent surtout pourrir (stagner) ou tempêter dans son estomac, à chaque fois qu’elle est submergée par l’émotion. Elle Bunker est escortée de bulots et d’algues.

Majica luz

Elle Bunker est une fille qui n’a pas la grâce. Cette grâce qui enveloppe ceux que la vie a choisi… Elle Bunker regarde la lumière et la chaleur envelopper ceux qu’elle aime et qui l’humilient.
La vie ne lui a pas ouvert les bras, Elle Bunker console mais n’est jamais consolée.

Odd Bestiaries

Elle Bunker se confesse. Ce n’est pas le chant du cygne mais celui du vilain petit canard. Elle entame 164 chants d’amour. Elle est devenue, entre les mains de ses deux amants monstrueux, un animal de ferme, une gémisseuse.
Elle est truie.
Tordue de douleur, elle semble redécouvrir son histoire au fur et à mesure qu’elle la raconte. La souffrance grignote son humanité. Elle se rend compte très vite qu’elle n’as pas d’autres possibilités que d’être truie noyée de graisse. Truie trop mal foutue pour faire un jambon.
Quant à essayer de faire sa vie avec des chats en pensant qu’un jour ils allaient se transformer en princes charmants ou en jeunes cadres dynamiques attentionnés…
Peut-être n’a-t-elle pas été assez patiente ?



Compagnie l’Arlequin Inverti E.


Une troupe mobile qui s’attaque à des sujets «durs» et à des faits de société traditionnellement laissés de côté, sous des formes audacieuses, voire risquées.
Elodie Brun, Vincent Decaux et Nicolas Mouton-Bareil se sont rencontrés en 1996 alors qu’ils suivaient les Cours Florent à Paris.
En 1999 Nicolas retourne à Montpellier. Deux ans plus tard il demande à Elodie de venir l’aider dans la création de Chemins au Milieu du Désastre. L’Arlequin Inverti E. était née.
Vincent descendra régulièrement, les années suivantes, prêter son corps et sa voix aux créations de la compagnie. Florent Rousset rejoint le trio le temps de créer X-Utero.
Elodie, Vincent et Nicolas ont en commun un goût pour l’écriture, la création et les textes issus du théâtre contemporain. En créant l’Arlequin Inverti E. ils se tournent vers la mise en scène de spectacles conçus par eux mêmes.
l’intime comme axe principal. A l’heure où notre société survalorise le «moi» et paradoxalement, ne parle jamais du «nous» , au moment où la «littérature du Je» connaît un développement sans précédent, il devenait incontournable de glisser de l’écrit vers la mise en espace de ce courant artistique et de lui donner vie sur scène.
Un travail commencé avec Chemins au milieu du désastre où l’on met à plat le mécanisme des dernières heures d’un homme, avec tout ce que cela implique pour son entourage… Pendant les répétitions de cette pièce, ce qui pouvait être perçu comme un déballage d’ego a été dépassé pour toucher à l’intime, pour arriver à un jeu de scène sincère «qui lie étroitement par ce qu’il y a de plus profond», comme le Petit Robert définit le terme intime.
Par la suite, le texte de Lesbia project a été écrit d’après la vie de la comédienne.
Le «Théâtre du Nous» de la compagnie transite également par la relation qu’ont les comédienNEs avec le public. Ces deux derniers spectacles avaient pour vocation de s’adresser directement au public. Certaines scènes transformaient le spectateur en voyeur.
Des considérations sans intention(s). 2005 a été l’année de la création de Déballage ou, comment «débarrasser» le spectacle des attributs principaux du théâtre classique (intrigue, personnage, psychologie, décor), pour se concentrer sur la parole intime. Les deux comédienNEs lançaient au public un enchaînement de phrases nettes, sans intention particulière sur leurS intimitéS. Des phrases tantôt drôles, tantôt sérieuses ou pathétiques. Autant de réflexions sur l’intime débouchant parfois sur des considérations plus générales relatives aux homosexuelLEs d’aujourd’hui. Cette année nous revenons vers un théâtre mêlant le classicisme d’un monologue à la fantaisie du jeu déguisé.

1 commentaire:

Brigetoun a dit…

théâtre du nous : joli programme