mardi, janvier 31, 2006

le voyage à Paris ( notes 2)


Je suis resté un enfant et j’aime le rêve.
Je suis un grand maintenant, et j’écoute des choses pointus, poignantes et travaillées pourtant c’est avec une joie totale que je suis allé voir Mylène Farmer à Bercy.

Farmer c’est mon coté folle angoissée. Je l’ai découverte alors que j’avais 11 ans et je crois qu’elle m’a construit pas mal.


J’ai fait donc la queue mercredi dernier devant la porte 27 de Bercy pour prendre place dans la fosse. Je cherche un peu Thierry et Eric (http://elogroterco.blogspot.com/2005/06/trois-chiens-une-histoire.html)dans la foule mais je ne me fait pas trop d’illusion.
Je n’ai pas leurs numéros de téléphone, ils ont le miens….. Je ne peux pas faire grand-chose mais je mettais dit que cette rencontre parisienne aurait put être le départ d’une relation normale et amicale.

Tant pis…. Ça m’apprendra a me faire de petits films dans ma tête. Peut-être qu’il faut que j’arrête de toujours vouloir que mes exs deviennent des amis ?

Le spectacle est précédé d’un court métrage ésotérique et poétique d'Alain Escalle (http://www.escalle.com/)
qui est digne d’un milieu de nuit sur Arte.

Un message nous informe que Farmer c’est basée sur l’univers de cet artiste pour la conception de son spectacle.
Après avoir vu le concert je ne trouve pas de correspondances flagrantes entre les deux mondes. Je ne crois pas non plus que la projection d’un tel court métrage soit judicieuse devant un parterre de folles peu branchées par les images japonisantes et oniriques.

Et après il y a vingt minutes d’entracte…….pourquoi, c’est Mylène qui rembobine le film ?

L’attente est interminable.
Si j’avais eu la charge de la mise en scène elle aurait fait son entrée des le mot fin sur l’écran.

L’entrée est forcement monumentale mais je tic des les premiers instants : la foule est en délire pourtant c’est un cercueil de verre et de lumière qui traverse l’avant scène, tout le monde dans la fosse peut voir le corps de Mylèèèèèène.
A ce moment là je pense à la fois ou je suis allé voir Lénine dans son mausolée de la place rouge et à la mort du roi de Norvège survenue pendnat que j’habitais là-bas, là-bas dans les fjords.
Sensation bizarre mais vite oubliée.


La suite du spectacle est inégale.
Ça passe de la grosse machinerie à l’émotion nue et totale (si si je vous assure) mais aussi, malheureusement, par le spectacle de fin d’année d’une MJC obscure.
La dame m’apparaît vieillie ( mais bon c’est pas sa faute…. ) elle a bien sur ce que les artistes appellent leurs poids de scène mais son corps est moins tonique qu’avant.


Après une entrée gigantesque elle passe trois ou quatre chansons immobile, perdue dans son décor de temple orientale (gigantesque lui aussi et forcement on s’emmerde. La scène est assez peu éclairée (le spectacle s’appelle « avant que l’ombre…. ») et les danseurs et danseuses semblent loin comme incrustés dans le décor.

Les costumes pas géniaux et les chorégraphies minables par rapport a d’habitude, un peu comme si il n’y avait pas eu assez de temps de répétition.
Il y a deux troupes de danseurs, des gars de Madrid et des nanas de New-York qui ne dansent jamais ensemble et j’ai l’impression qu’ils bouchent les parties vides du spectacle par des chorégraphies minables.

Puis il y a la partie loooooove du show ou, après être passé à quelques mètres de nos têtes, elle fait quelques chansons piano-voix qui fonctionnent vraiment pas mal.
Elle est a deux mètres de moi ( ahhhhhh) et je fond littéralement.

Mylene Farmer est malade, le peu de voix qu’elle possède est entrain de partir et elle interrompt une chanson pour boire. Ca la rend terriblement humaine et la chanson finale ou sa voix est obligée de passer par le grave est somptueuse.
Elle tousse entre les chansons…. Peut-être que le spectacle est là, dans la fragilité qui fait face au décor et à la machinerie titanesque.
….. mon dieu….. cette chanson rauque du final et cette sortie de scene…… J’y suis encore.


«Avant que l’ombre…. » titre du spectacle et de la chanson qui le clos….. Si elle n’est pas tentée par le fric c’est sûrement son dernier concert.
Le final est vraiment la pour nous faire croire ça.

C’est la même sensation lorsqu’on lit la dernière scène de La Tempête de Shakespeare qui sonne comme un testament lorsque Propero enlève son masque…….

The tempest or the enchanted island (1695)
William Shakespeare.


ALONSO
I long
To hear the story of your life, which must
Take the ear strangely.

PROSPERO
I'll deliver all;
And promise you calm seas, auspicious gales
And sail so expeditious that shall catchYour royal fleet far off.
(Aside to ARIEL)
My Ariel, chick,
That is thy charge: then to the elements
Be free, and fare thou well! Please you, draw near.


Exeunt

EPILOGUE
SPOKEN BY PROSPERO
Now my charms are all o'erthrown,
And what strength I have's mine own,
Which is most faint: now, 'tis true,
I must be here confined by you,
Or sent to Naples. Let me not,
Since I have my dukedom got
And pardon'd the deceiver, dwell
In this bare island by your spell;
But release me from my bands
With the help of your good hands:
Gentle breath of yours my sails
Must fill, or else my project fails,Which was to please.
Now I wantSpirits to enforce, art to enchant,
And my ending is despair,
Unless I be relieved by prayer,
Which pierces so that it assaults
Mercy itself and frees all faults.
As you from crimes would pardon'd be,
Let your indulgence set me free.

( pour la traduction, je suis trop fatigués mes loulous !!!!!!!)

J’avais eu la même impression lors de je suis un phénomène de Peter Brook que j’avais vu au Bouffes du Nord en 1999….. Mais Peter Brook, à l’heure où j’écris ces lignes, est toujours metteur en scène.

Je marche entre le Palais omnisport de Bercy et la station de metro de Saint Paul pour respirer un peu. L’air est froid et mon corps vibre encore malgré la pauvreté de certains aspect de se spectacle.
Je longe le ministère des finances en me disant que je suis une tappette et une folle, ça me fait rigoler et ça me rend fier aussi.


Le lendemain, ma gorge me fait mal et j’ai l’impression que l’on m’a coulé du plomb dans les sinus.

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