mardi, mai 02, 2006

Frissons & autres symptômes



Cette dernière semaine du moi d’avril m’as coupée nette dans l’énergie et la spirale d’écriture qui m’aspirait depuis une bonne quinzaine de jours.
Maintenant j’essaye de reprendre le stylo mais surtout le fil de mes nombreuses pages brouillon.
Mes brouillons sont illisibles (ou dégénérés) si je les laisse de coté trop longtemps.

La vie n’a pas reprise comme avant. Ce weekend du premier mai a modifié mes horaires de boulot et j’ai du mal a organiser mes journées.
Je me réveil aux aurores, je sais que je n’ai pas rêvé, mais des morceaux de nuits atroces sont accrochés partout à mon corps.
La vie n’est pas simple.

Je repense a cette histoire de séropositivité…
Quand Ton agonie est devenue trop encombrante j’ai du annoncer Ta séropositivité à ma famille.
Ma tante était près de l’endroit ou l’on garait les voitures quand on allait le soir dans sa « ferme » de l’arrière pays. Elle était toute droite sous l’immense tilleul et, lorsque j’ai prononcé les mots « séropositivité, fin de vie », elle a été parcourue d’un immense frisson et sa peau s’est comme délavée d’un coup. Elle a croisée les bras sur sa poitrine comme quelqu’un qui se protége du froid. Nous étions au début du moi de juillet.

Le 21 juillet au matin, la doctoresse qui t’avait suivie depuis le début, est venue constater ton coma. Je l’ai raccompagné à la porte du pavillon des Maladies Infectieuses et Tropical comme si j’avais été son hôte.
Elle m’as dit : « Il n’y a plus rien à faire. Je suis désolée. Il faut…. Il faut que j’y aille. J’ai deux heures pour attraper le ferry à Marseille…..La Corse…. Deux semaines…..Vous savez….la famille…. Je suis désolée. »
Je l’ai vu frissonner puis dénouer de ses hanches son sweat-shirt pour se le poser sur les épaules. Elle m’as sourit avec des lèvres un peu blanche puis s’est éloignée dans le soleil.
Le soir Tu étais mort.

Quand Günter m’as dit que « ses résultats n’étaient pas bons » je n’ai pas frissonné. J’ai juste perdu le rythme régulier de ma respiration.
Quand, en passant chez ma comédienne, je lui ai glissé, juste avant le match de foot, « au fait… pour Günter c’est pas bon » elle a eu un moment d’arrêt et s’est pressé la poitrine (coté cœur) avec sa main gauche.
« Et toi, tu m’annonces ça comme ça. »

Je voudrais frissonner, pâlir et avoir le souffle coupé POUR DE BONNES CHOSES.
Des choses excitantes et inédites…. Exubérantes et infinies.

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