dimanche, juin 11, 2006

les cahiers litteraires de l'ogre (juin 06)



Ca fait pas mal de temps que je n’ai pas mis les cahiers littéraires à jour donc voici ma sélection « fin printemps 2006 »
Mes derniers cahiers littéraires ( 22 avril 06) étaient assez tristounets avec cette avalanche de livres sur les conflits dans les Balkans.
Je suis assez inquiet de m’apercevoir que je n’ai aucune logique dans mes lectures. Il suffit qu’un livre attire mon attention par sa couleur, son format et quelquefois son titre ou son auteur pour que je l’emprunte dans le réseau des médiathèques d’Ogreville.

J’ai eu il y a quelques années une grande admiration pour les livres de Marie Darrieussecq puis, je n’ai plus rien lu d’elle à cause du très chiant « Bref séjour chez les vivants ». Comme je suis pas rancunier j’ai fait une nouvelle tentative lorsque « White » est sorti en format de poche.
C’était une catastrophe, j’ai arrêté au bout de six pages.

Et puis, il y a un moi, je trouve « Le Pays » mal rangé dans les rayons « histoire du proche orient » de la médiathèque centrale. C’était forcement un signe du destin !

« Le Pays » est vraiment un bon bouquin. Il est arrivé dans ma vie pile au bon moment, au moment ou je me pose des questions sur ce qu’est une frontière, une nation, un état, ce qu’est une langue maternelle ou une langue régionale. Dans ce bouquin il est aussi beaucoup question du « Retour » et toujours (nous sommes chez Darrieussecq) des morts, des rites funéraires et de la fines frontières entre les vivants et les fantômes.

J’ai lu le bouquin deux fois de suite. Je suis totalement émerveillé. L’écriture, à la structure si étrange, de Darrieussecq est enfin revenue servir une histoire et un propos intéressant. Ma dernière tempête littéraire remontait à « Middlesex » de Jeffrey Eugenides. Je vais maintenant passer quelques mois à tout trouver ennuyeux.

J’ai tellement aimé être soufflé par « Le pays » que je me suis plongé dans « Le bébé » qui lui-même est un petit pays ! Le livre est pas mal, c’est une sorte de compilation de notes prises pendant les premiers mois de la maternité de l’auteur.
Je ne suis pas très fan des bouquins de « brèves » mais celui-là se laisse lire agréablement
Dans l’avion pour Istanbul je relis avec autant de bonheur que la première fois « Le mal de mer. »

Dans cet avion je lis aussi distraitement « Caroline assassine » de Sophie Jabés. Un mince livre sans prétention qui raconte l’histoire d’une petite Caroline de sept ans qui cherche tout les moyens possibles pour tuer sa maman (qui vient de jeter Les misérables aux chiottes).
Bon…. Ça casse aucune patte à aucun canard, on a du mal a s’en souvenir par la suite, mais c’est rigolo sur l’instant.

Une découverte navrante : "Je m’appelle Jeanne Mas de Thomas Lelu". Je n’ai pas compris le foin qu’a suscité ce bouquin lorsqu’il est sorti en automne dernier.
Je ne suis peut-être pas sensible à l’humour « Cartoon ».
Le seul truc qui m’as fait rire c’est que le premier chapitre s’appelle « premier chapitre » et que ceux qui suivent s’appèlent « chapitre suivant ».

Robert Pinget est un auteur de théâtre ( entre autre ) un peu oublié ses temps ci.
Ce qu’il écrit est assez poétique et je viens de terminer Architruc"qui est une pièce qui doit dater des années soixante. C’est un huis clos entre le roi et son ministre qui s’ennuient et n’arrivent pas à gouverner un royaume plus ou moins imaginaire. Le ministre se grime pour divertir son roi…. jusqu'à ce qu’au déguisement de trop.
« Je sais que depuis un siècle on en a marre ensemble. » Architruc
http://perso.orange.fr/marincazaou/cont/pinget/pingetBio.html

Toujours autant de plaisir quand je lis (ou quand je vois) une pièce de Botho Strauss. C
’est un univers toujours inquiétant et, finalement, désespéré. L’écriture est physique…. Elle me roue de coups de poing…Et j’aime ça.
Extraits:
L’homme sans montre :
Je te demande : qu’est-ce que nous avons bien pu vouloir l’un de l’autre ? Nous avons quand même, à un moment ou a un autre, voulu quelque chose l’un de l’autre. Mais qu’est ce que ça pouvait être ?

Marie Steuber :
Je me souviens bien. A cette époque tu avais besoin de coucher avec moi tout de suite. Et même sur le champ. Nous ne savions pas où. Nous sommes entrés sous le porche d’un immeuble. Dans le vestibule un vieil homme est venu à notre rencontre et nous a entraînés immédiatement dans sa visite guidée. Car dans l’arrière-cour se cachait un petit palais baroque avec plein de curiosités historiques et de choses précieuses. Et notre désir s’est perdu dans la contemplation des antiquités.

L’homme sans montre :
Je crois que tu te trompes. Nous n’avons jamais couché ensemble.

Marie Steuber :
Nous n’y sommes pas arrivés, c’est vrai, car depuis nous errions à travers l’Histoire.

(Sur ce, ils sortent ensemble par la porte de droite.)

Botho Strauss, Le Temps et la Chambre (page26-27) L’Arche

Je suis assez déçu par « Partir », le dernier bouquin de Tahar Ben Jelloun. Je me souviens de la poésie lente et veloutée de « La réclusion solitaire », de « La nuit sacré », de « L’enfant des sables » ou de « jours de silence à Tanger » et je me retrouve avec un bouquin didactique, un lourd documentaire sur la pauvreté et l’immigration.


Le Pays, Marie Darrieussecq, P.O.L
Le Bébé, Marie Darrieussecq, P.O.L
Le mal de Mer, Marie Darrieussecq, folio
Caroline Assassine, Sophie Jabeès, j’ai lu
Je m’appelle Jeanne Mass, Thomas Lelu, Leo Scheer
Architruc, Robert Pinget, les éditions de minuit
Le temps et la Chambre,Botho Strauss, l’arche
Partir, Tahar Ben Jelloun, Gallimard

Et d’autres livres don j’ai oublié l’existence depuis que j’ai fini de les lire!!!!!!

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