lundi, juillet 31, 2006

avigon 06 ( acte troisième et dernier)

Avignon meurt petit à petit.
Les rues sont moins bondées et surtout le festivalier n’est plus une créature enragée. Je me suis pas réveillé ce matin je suis donc arrivé dans la ville sur le coup des une heure de l’après-midi bousillant donc ma chance de faire un crochet par Arles pour jeter un œil à l’expo de la Fondation Van Gogh qui présente au public des gravures ( Picasso, doré, Goya) ayant comme sujet les taureaux et les minotaures.

Avignon meurt petit à petit, il y a même de la place pour se garer. J’entends une dame dire : « Plus que deux jours pleins avant le 27. »
Nous savons déjà tout, le début comme la fin. Nous connaissons déjà les pièces du off qui ont fait le plein et celles qui se sont vautrés lamentablement. Nous savons aussi la qualité du in mais son manque d’éclat et de dispute.
Nous savons déjà tout ça et la ville est fatiguée alors pourquoi suis-je revenu pour la troisième fois ?
Sans doute parce que je voulais finir le festival en beauté avec deux spectacles du in don le dernier dans la cour d’honneur où je n’avais pas mis les pieds depuis 1997 et le Visage D’Orphée d’Olivier Py.
J’ai donc assisté dans la très vilaine salle Benoît XII au très étrange Chaise d’Edward Bond. La mise en scène d’Alain Françon m’as un peu fait peur au début à cause de sa légèreté (apparente) et du jeu des acteurs un poil bizarre… mais le tout tenait bien la route et était dans la ligné des bons spectacles ayant comme structure le Théâtre Nationa l de la Colline.
Edward Bond nous montre toujours le plus mauvais de notre société et on ressort rempli de terreur mais sans espoir dans le soleil d’une après-midi Vauclusienne. Chaise est une piéce courte don Si ce n’est toi, une autre pièce programmée dans le in, est le miroir. Elles se situent toutes deux en 2077 dans un monde ultra répressif.
Je n’étais pas un grand fan de Bond… il se peut bien que cela change.

J’ai erré ensuite dans la rue des teinturiers pour dirigé le spectacle puis je me suis rendu à la Maison Jean Vilar ou j’ai survolé quelques photos prisent par Nadj (artiste associé à la programmation) que j’ai trouvé sans intérêt. Au premier étage je me suis attardé dans une sorte d’installation visuel et sonore ( et surtout fraîche !) qui retracé les soixante ans d’Avignon. J’ai réalisé tout au long du parcours que ce Festival a été un des plus grand choc de ma vie et que chaque année il faut que je vienne pour une piqûre de rappel. Je me suis aussi aperçu du temps qui passait depuis mes premières éditions, de ma condition) de spectateur et de mes essais (avortés) dans le OFF et (burlesques !) dans la rue.

Magie de l’écriture :

Contrairement à mon habitude je n’ai aucun stylo sur moi. Je me dirige vers une papeterie pour en acheter un quand je trouve par terre un crayon noir couronné d’une gomme ronde et très blanche. Je ramasse en me disant que même si ce n’est pas un feutre noir de chez Paper Mate ou un V signpen de chez Pilote il suffira pour mettre un peu au clair les quelques idées qui tournent dans ma tête.
En remontant des bords du Rhône je passe devant le bar glacier qui fait l’angle de la rue st Agricol et la rue Fusterie. C’est dans cet endroit au décor « chromé –année 80 » que j’ai jeté, il y a un peu moins de dix ans c qui allait être ma première pièce entièrement écrite et achevée.
( deux ans après j’ai offert ( contre les frais entraînés par le dépôt du manuscrit à la sacd ) tout les droits de la pièce à une amie qui à longtemps chercher à monter la chose et don je n’ai plus de nouvelles depuis des années…. J’ai toujours été gentil…limite con !)
Je m’enfonce dans les rues à gauche de la Place de l’horloge pour déboucher sur la place des Corps Saints ou je m’affale à une terrasse. Je prends le crayon trouvé et je commence à écrire de petits bouts de dialogues, des plans et des cartes d’identités de personnages encore tout désosser.
C’est a ce moment là qu’Olivier Py décide de se planter à deux mètres de ma table. Il attendra pendant une dizaine de minutes des amis et il iras s’assoire avec eux à la terrasse voisine. En attendant nos regards se croisent et….j’essayes de ne pas trop bloquer….C’est dur… Je replonge régulièrement mon nez dans mon calepin mais j’ai du mal à me concentrer. Je m’aperçois que j’ai beaucoup de chose à lui dire,
beaucoup plus encore que l’année dernière.

J’ai envie de lui dire que son théâtre m’as sauvé la vie. Mais ce genre de déclaration je les garde pour moi car elles sont extrêmement violentes et peuvent être choquantes ou terriblement risibles pour ceux a qui elles sont adressées.
La cour d’honneur :

La nuit tombe et moi je grimpe dans le cœur de la structure métallique des gradins de la Cour d’Honneur du Palais des Papes. Les tubes métalliques se croisent et la structure semble tenir. Les gradins ont changés depuis 1997.
Le nombre de spectateur a été réduit ce qui a permis d’enlever les quelques rangées de sièges qui allaient se perdre dans le ciel et d’ou l’on avait du mal à se concentrer sur ce qui se passait sur scène.
Je me souviens d’avoir regardé le profil éclairé de Villeneuve lès Avignon par dessus le mur du Palais des Papes car, fauché comme les blés, j’avais pris une place en dernière catégorie, en haut du haut des gradins.

La Cour d’Honneur est un endroit mythique pour le théâtre alors que rien ne s’y prête, alors que c’est le dernier endroit ou un homme censé viendrait créer un spectacle.
Acoustique nulle, incohérence du rapport longueur/largeur de la scène, immensité et hauteur étrange de l’ensemble et… confort relatif pour le spectateur ….ont souvent transformés cette scène mythique en enfer pour metteur en scène.
De grands nom du théâtre se sont perdus dans cet espace immense en nous pondant des spectacles navrants.
Les Barbares
Adaptation d’après Maxime Gorki
Par Eric Lacascade

Je ne connais pas vraiment le travail d’Eric Lacascade. C’est la première fois que j’assiste a un de ses spectacle. Après une ouverture très rigolote et surtout très intelligente j’ai eu du mal a me concentrer les vingt première minutes car j’essayais de me retrouver la structure de la pièce original de Maxime Gorki.
Et puis je suis aspiré par l’efficacité totale de ce qui se passe sur scène… Jeu d’acteur, mise en scène, et réécriture du texte tout est convaincant. J’ai vraiment l’impression d’entendre un texte écrit pour le publique.

Les Barbares… personne ne sera si ce sont les ingénieurs qui viennent dans cette ville paumée ou alors les locaux momifiés qui y vivent.
Je vois sur scène des êtres qui sont perdus des le début du spectacle et qui parlent par à coup, qui n’ont même plus l’espoir né des mots, espoir que l’on retrouve beaucoup dans la littérature et le théâtre russe du dix-neuvième siècle.
Chez Tchekhov les personnages n’ont que le mot pour s’exciter, exister et se mentir. Les mots c’est déjà beaucoup, cela permet de tenir pendant quelques temps, le temps que l’auteur amène ses personnages à la guillotine.
Alors que chez Gorki/Lacascade ils n’ont même pas ça, ils sont sans espoir, sans poésie. Ce n’est pas pour rien qu’en russe Gorki signifie « amère ».

Les Barbares est surtout une pièce de femme.
Elles sont beaucoup moins nombreuses que les hommes sur scène mais elles sont terrible et complexe. Je trouve que Lacascade les utilise brillamment dans les rouages du spectacle.
J’ai eu l’impression d’une avancée, d’un mouvement à chaque entrée sur scène d’un personnage féminin. L’entrée de la petite Katia est proche du scène onirique mais « explique » parfaitement le personnage.
Je ne comprends pas vraiment le choix d'une photos d'hommes ( prises pendant les répétitions) pour illustrer le texte de Lacascade édité chez Les Solitaires Intempéstifs.


quelques clichés d'Avignon:







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