dimanche, octobre 15, 2006

histoire d'un projet de lecture

Semaine assez étrange ou après cette petite figuration je n’ai fais que bosser et, après quelques allez-retour à la médiathèque et une halte chez mon libraire, j’ai passé mes fins de nuits et mes matinées à lire ou plutôt a aspirer des mots comme le font les boulimique avec la nourriture.

Je dors peu et n’importe quand.
Je dors mal.
Je suis assailli par des cauchemars de gamins ou d’alcooliques.
Combien de rêves cette semaine ?


Combien de rêve avec des visages qui fondent, des cloportes sortent des bouches des gens qui essayent de me parler, de mes sous-vêtements qui s’improvisent nids de cafards ?
Je rêve aussi d’un jeu ou lorsque je n’arrive pas a répondre aux questions je sens une fine aiguille me rentrer dans la nuque et descendre dans ma colonne vertébrale.
Bref un petit enfer dans ma tête.

Pourquoi ?

Parce que depuis trois semaines, mes activités théâtrales ne me submergeant pas en ce moment, j’avais dans l’idée de présenter une lecture à l’occasion de la Saint Sida, le premier décembre.
C’est le genre de choses auxquels je pense beaucoup avant d’en parler aux autres.


Ayant réussi a arracher un « pourquoi pas » à Miss Hell avant qu’elle ne parte quelques jours chez ses parents et ayant touché deux mots de mon envie avec un des membres de mon AIDES local je me suis lancé frénétiquement dans la structure que je voulais donner à la lecture ainsi que dans le tri des nombreux textes que j’avais en tête.

En quatre jours j’ai lu ou relu :
Son Frère de Patrick Besson
Tout contre Léo de Christophe Honoré
Le Protocole compassionnel d’Hervé Guibert
l’ami qui ne m’as pas sauvé la vie d’Hervé Guibert
Les deux parties d’Angels in America de Tony Kusher
Forêts de Fantômes de Denis Lachaud
Je vous e-mail d’afrique de Bénédicte Brocher
Certaines pages de l’insecte de J-M Iribarren
Certaines pages du Ruban Noir de Vincent Borel

Sur la pile de droite il me reste encore a lire les deux premiers bouquins de Guillaume Dustan, Avant la nuit de Reinaldo Arenas et Mon frère de Kincaid Jamaica.

Je crois que hier j’ai arrêté mes lectures en étant vide et surtout à moitié fou de cauchemars.
Je ne veux plus de cette lecture.

Je crois que je ne tiendrais pas jusqu’au premier décembre.
Ce n’est pas possible.

Maintenant je suis plus dans l’idée de faire une lecture ayant pour thème l’hospitalisation, l’enfermement la douleur et l’effroi.
Tout un joli programme vous allez me dire…. Que je peux présenter quand je veux sauf pour une journée comme le premier décembre.

En plus je voudrais travailler avec des gens avec qui je ne travail pas d’habitude ce qui rallonge un peu les délais. Il y a aussi le délais pour les réponses en ce qui concerne les droits d’auteurs des différents textes. Il faut aussi être prêt a présenter d’autres textes si jamais nous essuyons un refus de copyright.
J’ai peur de mes cauchemars.
Je n’ai pas assez de temps. J’ai finalement envoyer ce mail :

Que te dire?Je suis depuis dimanche dans la littérature du sida tout en essayant degrappiller sur le net des témoignages un peu plus direct et un peu moins littéraire.je viens de lire ou de relire en moins d'une semaine , deuxde hérvé guibert, le ruban noir de vincent borel, son frère de Besson, l'insecte de « je ne sais plus qui », et deux bouquins pour enfants parlant du vih.....je suis assez dégoûté...j'ai plus envie de faire une lecture sur la froidemécanique de l'hospitalisation plutôt qu'autre chose....

.je n'ai pas le temps matériel de demander et surtout d'attendre les autorisations des différentesmaisons d'éditions.
Je suis physiquement mal d'avoir fait ce travail de relecture cette semaine.Mon projet initial était composé ainsi :
• un texte français pour illustrer chaque décennie (80, 90, 2000),
• Deux ou trois témoignages sur la vie avec le vih
• des extraits de littératures étrangères (africano-anglophone, hispanique etallemands)
• deux scènes de deux pièces de théâtres ( une française et une américaines).
• de deux extraits de textes écrits pour des enfants.

C’est évidemment irréalisable pour le 30 novembre. Le plus simple étant soit de tout annuler soit que, par AIDES, tu me trouves des gens ayants déjà des
témoignages écrits sur lesquelles je puis me baser pour écrire un truc rapidoque je fais en solo ou a deux pour éviter de se prendre la tête pour lescréneaux horaires.
Le projet étant périlleux et quasi avorté oubli la salle ( si il n’y a que moipour m’en servir…. ) Si le projet se fait les locaux d’Aides nous suffiront largement.

J’attends maintenant une réponse.

Un internaute me disait avant-hier que le roman de Angot, Les Autres, parlait du Sida.
Je suis assez surpris car je suis fan d’Angot et je n’ai aucun souvenir d’un passage sur le Sida dans ce roman assez loupé.
J’ai donc passé la soirée a le relire…. Bon alors c’est vrai…comme le bouquins parle de la vie sexuelle des autres il y a quelques petits choses sur le SIDA mais c’est assez infime.
A part ce passage page 110 que je trouve étonnant :


« Il est mort du sida, il avait un Perfecto, il a voulu qu’on l’incinère avec. Si on prends l’urne dans les mains, si on l’agite, ça fait un bruit métallique. Les boutons-pression n’ont pas fondu. »

Plus loin ( mais ça n’as aucun rapport) j’ai relevé ça :

« Il aime les gens qui écrivent beaucoup. Mais il a remarqué qu’a force d’écrire ses yeux s’injectaient de sang. Ecoutez : « J’aime les gens qui écrivent beaucoup, car je sais que ce sont des martyrs. On dira qu’ils le font pour de l’argent, car on ne peut pas vivre sans argent. Je dirai avec les larmes aux yeux que ces gens sont pareils au Christ en croix. »
Christine Angot Les autres p.139



Ne retrouvant pas mon exemplaire du Protocole Compationnel d’hervé Guibert je suis allé me le racheter en éditions de poche. Je suis assez surpris par l’image de couverture : « Le martyre de saint Tarcise » peint anonymement.
Cette reproduction a perturbé ma lecture car j’y revenais sans cesse. Je ne la comprends pas. Je trouve qu’elle ne corresponds pas a ce qui se passe dans le bouquin. Je trouve que l’intrusion de la chose religieuse ici est à coté de la plaque.
Guibert ne se considère pas, au moins dans ce livre là, comme un martyre ou saint.
C’est d’ailleurs un livre assez optimiste par rapport à L’ami qui ne m’a pas sauvé la vie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour. Il y a aussi un très beau texte d'Yves Navarre, "Ceux sont amis que vent emporte". Et bonjour aux volontaires de AIDES local, s'il en reste qui ne m'ont pas oublié :)