lundi, novembre 20, 2006

Les heures

1.
Les heures au boulot sont de plus en plus fatigantes.Moralement elles me crèvent. Comme une statue antique je perds chaque jour un peu de moi. Je suis la Milo du travail. Les protections inventées il y a un peu plus de deux ans lorsque j’ai eu le poste ne sont plus efficaces. J’ai beau croiser les bras à chaque fois que quelqu’un, potentiel ment dangereux pour ma santé mentale, vient me parler il arrive toujours a m’atteindre au cœur ou au bide.
Ce boulot me déconstruit et je ne sais plus me défendre. Je n’arrive plus a dire aux clients que je ne veux pas entendre, supposer ou voir certaines choses.

2.
L’heure dans le bus est de plus en plus rêvée. Rêvée et proche du cauchemar. Tout les lundis je prends le bus. Les autres jours il peut m’arriver de le prendre mais le lundi c’est obligatoire, je ne peux pas (pour le moment) faire autrement. J’ai essayé de lire ou d’écouter de la musique mais malgré tout je suis perméable aux autres voyageurs. Ils ne m’agressent pas comme les clients au travail mais ces corps trop parfumés ou trop suants me collent et m’oppressent. Je suis content quand le voyage est terminé et que je « prends l’air » en marchant sur l’avenue encombrée de voiture.

3.
Les heures une éponge à la main.
Un appartement que j’essaye de garder propre.
Un corps que j’essaye de récupérer avant qu’il ne sombre…et surtout ne pas entrer en contact avec les autres.
Comment ais-je pu embrasser le front de ce père mort et que je n’aimais pas ?
Comment ne suis-je pas mort face à Ton corps définitivement froid ?
L’amour est-il une question d’hygiène ?
Trahir vaudrait mieux pour tout le monde.

4.
Fantasque(s) mais irresponsable(s) Liberté(s) :
« Ouvrez !
Ouvres nous ! »
Mais tout reste fermé.

Final.
La sainteté à tant rapport avec la solitude que cela en devient dégoutant.

1 commentaire:

Brigetoun a dit…

je ne sais pas si te dire que nous sommes nombreux à pouvoir écrire ces phrases (moins bien peut être) t'aiderait, je crains que non